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Échange international et distorsions internes:Comment gouverner la globalisation ?
La concurrence des pays émergents de la taille de la Chine ou de l’Inde fait resurgir avec force le débat qui oppose partisans et adversaires du libre-échange au sein même des pays développés. Pour les premiers, la croissance du commerce international est forcément bénéficiaire pour tous. Pour les seconds, elle est la cause de tous les maux et en particulier du chômage. Les choses sont pourtant bien différentes et beaucoup moins simples. Les changements dans le commerce international, comme d’ailleurs le progrès technique, créent inévitablement des distorsions qui perturbent le fonctionnement de l’économie. Ces distorsions ne sont pas réductibles à des dysfonctionnements des marchés des biens ou du travail. Elles ne peuvent donc pas être éliminées ab initio en choisissant des institutions optimales. Pour autant, des restrictions au commerce international ne sont pas une solution car elles risquent de créer d’autres distorsions qui viennent s’ajouter aux premières. Des distorsions avant tout intérieures appellent des solutions intérieures. Pour explorer ces solutions, il faut retenir une analyse conçue pour étudier, non les propriétés des positions d’équilibre avant et après l’ouverture à l’échange, mais les caractéristiques d’un processus de transition dont le succès n’est pas assuré. Ce type d’analyse permet de mettre en évidence la nécessité d’introduire une forme d’inertie dans les mécanismes d’ajustement. Si une relative flexibilité des salaires est encore possible quand l’intensité du changement est limitée, une certaine viscosité est requise dans le cas contraire, et un accès facilité aux ressources financières externes est nécessaire. Ce résultat pourrait aider à formuler les choix institutionnels et organisationnels à mettre en œuvre dans les économies qui veulent tirer avantage du commerce international et de la globalisation.Changes in the pattern of international trade inevitably create distortions that perturb the functioning of the economy. These distortions may not be reduced to malfunctioning goods or labour markets, and hence cannot be eliminated by simply choosing the optimal institutions. Domestic distortions call for domestic solutions. To explore these solutions it is useless to analyze the properties of equilibria before and after the opening to trade. Rather, we need to build an analytical framework suited to investigate the characteristics of a transition process whose success is not guaranteed ex ante. it appears that wage rigidity and an easy access to external financial resources are necessary in presence of fast pace of change, while if change is sufficiently slow the standard recipe of wage flexibility may be appropriate. These results may help in the institutional and organizational choices to be implemented in economies willing to profit from international trade and globalization