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    HÉLÈNE LAFORCE — Histoire de la sage-femme dans la région de Québec.

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    Un Cadavre qui donne des «  signes de vie  »

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    La venue au monde d’un enfant mort-né a toujours constitué pour le couple un profond traumatisme. Aux siècles passés où la destinée de l’âme était si importante dans le monde catholique, les parents recouraient volontiers à l’exposition du petit cadavre devant une Vierge miraculeuse dans l’espoir de lui voir donner les «  signes de vie  » qui autorisaient le baptême salvateur  : l’âme était sauvée et le cadavre pouvait alors être enterré en terre consacrée et non pas mis au rebut. Ce «  répit  » entre deux morts, puisque le corps de l’enfant redevenait cadavre après le miracle, se déroulait selon un rituel immuable. Dans le «  sanctuaire à répit  », pouvaient voisiner pendant des jours, voire des semaines, les dépouilles dénudées de plusieurs enfants exposés, dont les pèlerins surveillaient le comportement. Le retour de la chaleur et de la coloration du corps, les mouvements des membres, les épanchements aqueux et sanguins étaient interprétés comme des signes véritables de retour à la vie. À l’angoisse de la famille et de la communauté après la venue d’un enfant mort succédait l’enthousiasme des pèlerins. Le corps était ordinairement enterré dans le cimetière qui jouxtait le sanctuaire. Plus tard, les parents ne manqueraient pas de rendre hommage à la Vierge en offrant un ex-voto célébrant le miracle. Du xiv e au xiv e siècles, des milliers et des milliers de cadavres d’enfants mort-nés ont été ainsi exposés en France, Belgique, Suisse, Autriche, Allemagne du sud et Italie du nord. Si les praticiens (accoucheuses, chirurgiens et médecins) ont longtemps accepté de cautionner le miracle, ils commencent à prendre leurs distances à partir des années 1730-1740. Désormais, ce n’est plus le cadavre de l’enfant qui justifie leur intervention  ; ce qu’ils veulent c’est sauver l’enfant à sa naissance. L’Église de son côté a toujours été très divisée sur l’attitude à tenir à l’égard des enfants mort-nés voués au néant. Autant les curés faisaient volontiers preuve de tolérance voire de complicité à l’égard des «  répits  », autant la hiérarchie se montrait méfiante à l’égard de pratiques qu’elle jugeait entachées de magie et de tromperie. En fait, derrière la question du sacrement chrétien se devinent des comportements qui ont longtemps caractérisé le monde rural  : croyance à la «  chasse sauvage  » et volonté de restaurer par un rituel approprié l’équilibre un instant rompu de l’ordre du monde, puisque la naissance d’un enfant mort est toujours interprétée par la communauté comme le signe annonciateur de quelque calamité naturelle.The birth of a stillborn child has always been deeply traumatic for parents. In past centuries, when the Catholic Church regarded the destiny of the soul as highly important, parents would willingly expose the little corpse to the miraculous Virgin in the anticipation of signs of life which would allow for a saving baptism: its soul was saved et and the little corpse could then be buried in consecrated ground rather than being discarded. This ‘respite’ or period of limbo between two deaths was dealt with according to an immutable ritual.The remains of several children would remain in a respite sanctuary during days or even weeks, while pilgrims surveyed their behaviour. Any changes to the appearance of the body such as the release of bodily fluids or the perception of heat and colour were considered as signs of a return of life. The anguish of the family or the community after the birth of the stillborn child would then be replaced by the renewed enthusiasm of the religious community. The body was normally buried in the graveyard next to the sanctuary. Later on, the parents would ensure to pay tribute to the Virgin Mary by offering an ex-voto in celebraion of the miracle. From 14th to 19th century, many thousands of children corpses have been exposed in France, Belgium, Switzerland, Austria, southern Germany and northern Italy. Although medical practitioners (midwives, surgeons, doctors) remained sympathetic to the miracle for a long time, their position changed from around 1730-1740 onwards. Henceforth, saving the child at birth became the priority rather than simply post-mortem medical intervention.The Catholic Church, on the other hand, have always been ambiguous on what stance to adopt regarding the fate of the condemned souls of stillborn children. While parish priests could often show tolerance and even complicity towards ‘respite’ pratices, the ecclesiastical hierarchy were mistrustful and judged them as being tainted by occultism and delusion. Besides the importance of the Christian sacraments, these long lasting behaviours of rural society

    Claudia Pancino, II bambino e l'acqua sporca. Storia dell'assistenza al parto dalle mammane alle ostetriche (secoli XVI-XIX)

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    Gélis Jacques. Claudia Pancino, II bambino e l'acqua sporca. Storia dell'assistenza al parto dalle mammane alle ostetriche (secoli XVI-XIX). In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 42ᵉ année, N. 5, 1987. pp. 1188-1191

    Le culte de Santa Librada à Sigüenza: Patronage urbain et emblématique impériale

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    After the reconquest of Sigüenza in 1124, St. Librada became the town's patron saint. Legend has it that she was born out of a múltiple delivery and that, because of her christian faith, her father had her die together with her eight sisters. On the iconography of her martyrdom, one of the representations is that of the crucified «strong virgin»; the other, more conventional, is on a plateresque altarpiece which honors her memory in Sigüenza's cathedral, a donation by a bishop close to Charles V. Behind these representations lies the complex relationship among the saint, the town's inhabitants, the church and, beginning from the l6th century, the state. St. Librada was then associated with Hercules, Charles V's favorite hero, in the defense of the sovereign's political interests.Reconquistada Sigüenza en 1124, Santa Librada se constituye en patrona de la ciudad. La leyenda la hace renacer de un parto múltiple y morir con sus ocho hermanas, por voluntad de su padre, por ser cristiana. Dos son las iconografías existentes de su martirio, una es la de «virgen fuerte» crucificada, la otra con la palma; y un retablo plateresco, donación de un prelado próximo a Carlos V, celebra su memoria en la catedral seguntina. Detrás de estas representaciones, se adivina la compleja relación entre la protectora, los habitantes de la ciudad, la Iglesia y, a partir de comienzos del siglo XVI, el Estado. Santa Librada fue entonces relacionada con Hércules, el héroe predilecto de Carlos V, en defensa de los intereses políticos del soberano

    Les mangeurs de terre, anthropologie d’une pathologie alimentaire

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    Au début de l’année 2007, la presse attirait l’attention sur la situation alimentaire catastrophique en Haïti. La disette et la misère n’étaient pas hélas une nouveauté dans ce pays, l’un des plus pauvres du monde. Si nouveauté il y avait, elle était dans la manière dont on tentait de remédier au déficit de nourriture. Mais était-ce bien une nouveauté ? En 2008, la fabrication de tablettes d’argile à des fins alimentaires a pris de l’ampleur dans ce pays, principalement dans les bidonvilles e..

    L'enquête de 1786 sur les « sages-femmes du royaume »

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    Gélis Jacques. L'enquête de 1786 sur les « sages-femmes du royaume ». In: Annales de démographie historique, 1980. La démographie avant les démographes (1500-1670) pp. 299-343

    Sages-femmes et accoucheurs : l'obstétrique populaire aux XVIIe et XVIIIe siècles

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    Written by and for doctors, the history of obstetrics long remainded a history of obstetrical techniques; it was only incidentally that interest was taken in the woman and the new-born child. Until the last century, childbirth was a dangerous process, especially in the country, that the community midwife was not always able to control. But with the end of the 17th century, the near monopoly of the midwives was broken by the accoucheurs whose scheme was favored by the evolution of the mores, the support of the State, and the understanding of the Church. The creation of schools for midwives, in the second half of the 18th century, brought childbirth under the control of doctors : the midwife became simple assistantGélis Jacques. Sages-femmes et accoucheurs : l'obstétrique populaire aux XVIIe et XVIIIe siècles. In: Annales. Economies, sociétés, civilisations. 32ᵉ année, N. 5, 1977. pp. 927-957
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