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Poésies de l'inondation et culture du risque en France au XVIIIe siècle
Le 15 décembre 1733, le poète dauphinois, André Blanc, dit La Goutte, publiait en franco-provençal chez le libraire André Faure, un long texte, Grenoblo Malhérou, relatant la violente crue que la ville avait connue trois mois plus tôt le 15 septembre. Pour être « poétique », cette relation n'en constitue pas moins un témoignage particulièrement riche de l'élaboration de cette culture du risque. Elle atteste de ce que, dès le début du XVIIIe siècle, non seulement les autorités ne restaient pas passives face à l'événement catastrophique, mais que les champs d'intervention étaient clairement identifiés. Au demeurant, on ne saurait y voir seulement les effets précoces de l'influence des Lumières ou de la seule action des ingénieurs. Si ceux-ci, par leur capacité à gérer un espace territorial grâce à l'essor de la cartographie, comme par leurs propres compétences techniques, jouèrent un rôle décisif dans le développement des endiguements efficaces ou la prise en compte du risque dans les aménagements urbains , leur travail prenait appui sur des pratiques fortement ancrées dans l'usage, construite progressivement au fil des catastrophes endurées, et pour partie transmises dans la mémoire collective par la plume des poètes
Sexualité et histoire de soi. Le journal de Pierre-Philippe Candy, notaire dauphinois à la fin du XVIIIe siècle
Présentation du double journal, livre de compte et journal intime d'un jeune notaire dauphinois de la fin du XVIIIe siècl
La Chambre des comptes de Dauphiné et le contrôle des aides publiques au milieu du XVIIIe siècle en Dauphiné
Communication présentée au Colloque de décembre 2007 organisé à Paris par le Comité d'Histoire économique et financière : Contrôler les finances sous l'Ancien régime : regards d'aujourd'hui sur les Chambres des comptes. Responsable scientifique, Dominique Le PageQue ce soit à travers l'institution ou les hommes, c'est sur l'opposition du Parlement de Dauphiné à l'intendant de la province que les historiens se sont ordinairement penchés pour étudier la crise politique de la seconde moitié du XVIIIe siècle. On ne saurait cependant considérer que, dans ce combat, les parlementaires étaient les seuls officiers à s'opposer au commissaire du roi. Ses relations avec la Chambre des comptes ne furent pas moins complexes, et parfois violemment conflictuelles. Il en fut notamment ainsi, dès le milieu des années 1740, quand les opposèrent les modalités de distributions des aides accordées aux victimes de catastrophes naturelles
Enseigner le droit en Dauphiné sous l'Ancien Régime
Tout au long de l'Ancien Régime, Grenoble, l'incontestable capitale provinciale, présenta la particularité d'être une ville de parlement sans université. Malgré des tentatives multiples de transfert au 18e siècle, c'est à valence, puis également à Orange qu'étaient délivrés dans la province les titres de docteurs. Pour autant, les élites grenobloises n'hésitèrent pas à tourner la contrainte et développèrent un enseignement de droit dans la capitale provinciale, que validait formellement les grades de l'université d'Orange
Construire sous la menace en milieu de montagne dans la France d'Ancien Régime
Etude sur l'habitat de montagne face aux risques naturels dans les Alpes à la fin du XVIIIe siècl
Secourir les victimes. L'incendie au village dans les Alpes dauphinoises (seconde moitié du 18e siècle)
Communication présentée en novembre 2007 à Mendrisio, au Colloque Al Fuoco ! Usi, rischi e rappresentazioni dell'incendio dal Medievo al XX secolo, Colloque organisé par le Labisalp (responsable scientifique Luigi Lorenzetti). A paraître en 2009.Face au fléau du feu, les communautés de montagne se trouvaient particulièrement exposées. Souvent hivernal, l'incendie destructeur des maisons et des réserves alimentaires, laissait les victimes exposées au froid et pas toujours susceptibles d'être secourues par des aides venues de l'extérieur en raison même des difficultés de communication.La modestie des secours possibles localement laissait les victimes dans l'attente des aides éventuelles de l'Etat. Obtenir celles-ci cependant n'allait pas de soi. Si les dispositifs d'assistance se développèrent au 18e siècle, ils n'établirent jamais un droit à l'indemnisation. Pour les victimes, se posait la question de savoir comment solliciter la monarchie et comment faire évaluer les dégâts.L'examen des différents dispositifs mis en place conduit à souligner l'attention particulière de la monarchie pour les communautés situées sur les routes militaires, et plus généralement les limites de la solidarité locale, les enjeux de pouvoir, la vieille morale chrétienne et les ambitions nouvelles des élites économiques du 18e siècl
Le territoire des Dauphinois
Dès la fin du 17e siècle, les premiers théoriciens de l'économie politique analysaient le territoire comme un espace ordonné dominé par une capitale dont le rayonnement donnait cohérence et unité à l'espace administré. Fernand Braudel pour sa part décrivait la province comme « une économie monde au petit pied ». « Il semble bien que l'on puisse voir dans le destin provincial, mutatis mutandis, une préfiguration, un doublet du destin national ». Pour lui aussi, la présence d'une capitale constituait l'élément structurant décisif de ces espaces territoriaux, le Dauphiné, avec Grenoble comme capitale constituant l'archétype de ce mode d'organisation.Au regard d'une telle affirmation, on peut s'interroger sur la réalité de l'organisation de l'espace dauphinois, et plus particulièrement de la capacité de la capitale à contrôler le territoire qu'elle administrait, à lui donner cohésion et à y imposer sa prééminence. Dans cette perspective, les 17e et 18e siècles constituèrent une période charnière, celle où les « bonnes villes » médiévales furent peu à peu intégrées dans des systèmes de relation fondés sur le développement de l'appareil d'Etat, et l'essor de l'économie d'échange
Vom alpinen Fürstentum zum Königreich von Franckreich. Der Verlust der Freiheiten der Dauphiné im 16. und 17. Jahrhundert
National audienceD'une principauté alpine au royaume de France. La perte des libertés dauphinoises (XVIe-XVIIe siècles) Garanties par le "Statut delphinal" signé en 1349 lors du "transport" à la France, les libertés de la province de Dauphiné furent profondément remises en cause entre le milieu du XVIe et celui du XVIIe siècles. Progressivement, la "principauté" de Dauphiné fut réduite au lot commun de "province" du royaume de France. Inscrite dans le mouvement général du renforcement du pouvoir royal, cette remise en cause des privilèges fut pour partie la conséquence des divisions qui traversèrent la province. Aux affrontements religieux du XVIe siècle s'ajouta surtout l'opposition entre les ordres autour de la question fiscale et de la cadastration des terres. Au lendemain de la mort du lieutenant général Lesdiguières qui incarna brièvement au début du XVIIe siècle le rêve d'un particularisme conservé, Richelieu profita de la division des ordres pour suspendre les Etats et établir de nouvelles administrations royales chargées de la gestion de l'impôt. Tandis que l'introduction des intendants commençait à limiter le pouvoir du parlement, les dernières aspirations de restauration des Etats furent étouffées en 1661 lors de la prise pouvoir par Louis XIV
Une province face à la contrebande dans la première moitié du XVIIIe siècle
L'article présente les conditions économiques et politiques qui entourent le personnage de Mandrin en Dauphin
Raoul Blanchard et la découverte des Alpes
Rien ne prédisposait Raoul Blanchard, homme des plaines, à devenir l'« inventeur » des Alpes occidentales. Après une thèse sur la Flandre, ce sont les hasards des nominations universitaires qui le conduisirent à exercer son activité à Grenoble en 1906, et à travailler sur les Alpes qu'il n'avait jusque là approchées que comme touriste. Rejetant avec mépris les approches locales, érudites et jugées trop anthropologiques, il entendit appliquer à l'étude de ce territoire « vierge », les méthodes de la « vraie géographie », appuyée sur des sciences naturelles et des sciences humaines, que lui avait enseignée Vidal de la Blache.Toute son œuvre visa à délimiter, dénommer, cartographier et caractériser les différents massifs non pas selon les logiques anciennes, administratives ou historiques, mais selon leurs critères spécifiquement géographiques, les critères naturels. Outre la fondation d'une école géographique (à travers notamment la création de l'Institut de géographie alpine et de la Revue de géographie alpine), il chercha également à promouvoir l'idée que la région naturelle devait fonder les principes de solidarité économique qui devaient exister entre ses différentes parties, et que l'unité morphologique des Alpes devait être la « base et le fondement » d'une région économique et administrative
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