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    Chapitre 7. La jachère bananière en milieu agroforestier montagnard tropical densément peuplé du Burundi (Mumirwa central)

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    Les paysans burundais ont su se préserver des nombreuses crises en développant la bananeraie agroforestière. Les agronomes belges considéraient déjà la « jachère » à bananiers comme une technique de conservation de l’eau et de restauration de la fertilité des sols qui présente le double intérêt d’être productive et totalement endogène. Les essais de l’Isabu, réalisés en milieu réel, montrent que la bananeraie a des répercussions économiques importantes sur l’exploitation et la préservation de la fertilité organo-minérale des sols. Une gestion optimale de tout le stock organique excédentaire de la bananeraie réduit en moyenne de 60 % le ruissellement et les pertes en terre par rapport à la bananeraie dont les déchets sont exportés vers la caféière. Les travaux de l’Iraz soulignent que la conservation des sols ne suffit pas pour maintenir la productivité. Une fumure organique de 3 à 9 t/ha/an de MS, complétée par des compléments minéraux, est apparue nécessaire pour réduire les carences du sol et produire plus de 4 t/ha/an de maïs.D’autres études menées par l’Adeprina démontrent la forte valeur ajoutée/actif de la bananeraie. La caféière immobilise de trop grandes quantités de biomasse en raison du paillage obligatoire et consomme une quantité de main-d’œuvre (5,2 jours/are/an) bien supérieure à la bananeraie qui ne demande que 1,7 jour/are/an. La production fumière a toujours suscité l’intérêt des exploitants par laquelle ils valorisent leur journée de travail essentiellement par la concentration de la fertilité dont bénéficient les parcelles. Les associations arbre-bananier-culture-élevage, pratiquées depuis des siècles, sont paradoxalement les plus utilisées par les agriculteurs des régions où l’emprise sur la terre est la plus forte (300 à 600 habitants/km2). Par le jeu de la densification du couvert végétal, notamment à travers la juxtaposition des jardins multi-étagés qui ceinturent les habitations, les terres se trouvent mieux protégées et plus productives jusqu’à un seuil où peut s’amorcer un processus de décapitalisation irréversible, notamment dans les zones péri-urbaines (1 000 hab/km2), faute de capital productif et de moyens monétaires suffisants.Influences of fertilization and biomass management of banana plantation on productivity of permanent covers in highly populated tropical mountain environment (Burundi)Burundi farmers developed banana plantation within agroforestry system. At colonial time, Belgian agronomists already considered the banana fallow as a soil conservation and restoration technique which presents the double interest to be productive and totally endogenous. The Isabu trials showed that banana plantations have significant economic impacts on the farm and contribute to the preservation of organo-mineral soil fertility. An optimal management of the whole organic stock surplus from the banana plantation reduces runoff rate and erosion by 60 % compared to the same plantation conducted in a traditional manner (residues exported to the coffee plantation). Those results are confirmed by the works of Iraz, while underlining that soil conservation cannot in itself sustain productivity. Organic fertilizer (manure), at a 3 to 9 t/ha/year (DM) application rate with complementary minerals, was necessary to reduce deficiency in NPK. Adeprina works, conducted throughout Burundi’s territory, show the high-added value/assets of banana plantation as opposed to the other cropping systems, including coffee, the most preferred cash crop. This latter immobilizes too large amounts of biomass as a result of mandatory mulching and utilizes an amount of labor (5.2 days/are/year) well above the banana plantation that requires 1.7 days/are/year, observation that meets the most Burundi people’s interest. Organic fertilizer production has always attracted farmers as it values their workday essentially by the concentration of fertility to their lands. Paradoxically, the tree-crop-livestock associations, in use since the most ancient times, are not only the most desirable, but also the most practiced by farmers where the control on lands is the highest (300 to 600 heures/km2). Thanks to the densification of the vegetation cover, notably through the juxtaposition of the multistoried gardens which surround the houses, the lands are better protected and more productive up to a threshold where an irreversible decapitalization process can start, notably in the suburban areas (≥ 1,000 people/km2), due to lack of production capital and sufficient monetary means

    Influences de la fertilisation et de la gestion de la biomasse sur la production de couverts permanents en milieu montagnard tropical densément peuplé (Burundi)

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    Les exploitants burundais ont su se préserver des nombreuses crises qui se sont présentées devant eux en développant la bananeraie agroforestière. Les agronomes belges considéraient déjà à l'époque la « jachère » à bananeraie comme une technique de conservation et de restauration des sols qui présente le double intérêt d'être productive et totalement endogène.Que son taux de couverture soit dense ou éclairci, les essais de l'ISABU, réalisés en milieu réel, montre que la bananeraie a des répercussions économiques importantes sur l'exploitation et contribue à la préservation et l'évolution de la fertilité organo-minérale des sols. Une gestion optimale de tout le stock organique excédentaire de la bananeraie réduit en moyenne de 3,6 fois les taux de ruissellement et de 3,3 fois les pertes en terre par rapport à la même bananeraie conduite traditionnellement (déchets exportés vers la caféière). Les travaux de l'IRAZ confirment ces résultats mais soulignent que la conservation des sols ne se suffit pas à elle même pour maintenir la productivité. Une fumure organique de 10, 20 puis 30 t/ha/an est apparue nécessaire pour réduire les carences en NPK.Les études de l'ADEPRINA menées sur l'ensemble du territoire burundais démontrent la forte valeur ajoutée/actif de la bananeraie qui se trouve être la mieux placée parmi les systèmes de culture et dépasse la caféière, culture de rente de prédilection. Cette dernière immobilise de trop grande quantité de biomasse en raison du paillage obligatoire et consomme une quantité de main d'œuvre (5,2 jours/are/an) bien supérieure à la bananeraie qui ne demande que 1,7 jours/are/an ce qui monopolise davantage l'intérêt des barundi.La production fumière a toujours suscité l'intérêt des exploitants par laquelle ils valorisent leur journée de travail essentiellement par la concentration de la fertilité dont bénéficient les parcelles. Les associations arbre-culture-élevage, pratiquées depuis des temps séculaires, sont paradoxalement les plus souhaitées mais aussi les plus pratiquées par les agriculteurs des régions où l'emprise sur la terre est la plus forte (300 à 600 h/km2). Par le jeu de la densification du couvert végétal, notamment à travers la juxtaposition des jardins multi-étagés qui ceinturent les rugo (habitations), les terres se trouvent mieux protégées et plus productives jusqu'à un seuil où peut s'amorcer un processus de décapitalisation irréversible, notamment dans les zones périurbaines (> 1 000 hab/km2), faute de capital productif et de moyens monétaires suffisants.Burundi farmers had managed to protect themselves against the numerous crisis they faced by developing banana plantation in agroforestery. At that time, Belgian agronomists already considered, the banana fallow as a soil conservation and restoration technique which presents the double interest to be productive and totally endogenous.Whether the cover is dense or clear, the ISABU trials, carried out in the real world, show that banana plantations have significant economic impacts on the farm and contribute to the preservation and evolution of organo-mineral soil fertility. An optimal management of the whole organic stock surplus from the banana plantation reduces water runoff rate in average by 3.6 times and soil losses by 3.3 times compared to the same plantation conducted in a traditional manner (waste exported to the coffee plantation). Those results are confirmed by the works of IRAZ, while underlining that soil conservation cannot in itself sustain productivity. Organic fertilizer, at a 10, 20 and 30 t/ha/year application rate, was necessary to reduce deficiency in NPK.ADEPRINA works, conducted throughout Burundi's territory, show the high-added value/assets of banana plantation as opposed to the other cropping systems, including coffee, the most preferred cash crop. This latter immobilizes too large an amount of biomass as a result of mandatory mulching and utilizes an amount of labor (5.2 days/are/year) well above the banana plantation that requires 1.7 days/are/year, observation that meets the most Burundi people's interest.Organic fertilizer production has always attracted farmers as it values their workday essentially by the concentration of fertility to their lands. Paradoxically, the associations tree-crop-livestock, in use since the most ancient times, are not only the most desirable, but also the most practiced by farmers where the control on lands is the highest (300 to 600 h/km2). Thanks to the densification of the vegetation cover, notably through the juxtaposition of the multistoried gardens which surround the rugo (houses), the lands are better protected and more productive up to a threshold where an irreversible decapitalization process can start, notably in the suburban areas (> 1000 people/km2), due to lack of production capital and sufficient monetary means

    Lutte antiérosive : Réhabilitation des sols tropicaux et protection contre les pluies exceptionnelles

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    Face à la pression démographique et foncière dans les pays en développement, la productivité des terres connaît actuellement une forte baisse dans de nombreuses régions tropicales. Par ailleurs, la succession rapprochée des tempêtes cycloniques entraîne l'appauvrissement extrême de certaines populations du fait de la dégradation des terres et des inondations des plaines où se développent les principales agglomérations. Telles sont les problématiques étudiées par l'IRD et le réseau Érosion de l'AUF dont ce CD présente les derniers travaux. Initialement réunies dans la perspective d'un colloque à Haïti (annulé suite au séisme de 2010), les contributions publiées ici portent sur des études de cas à Haïti, mais aussi à Madagascar, au Maghreb ou au Vietnam, soit au total une soixantaine de communications et une série de documents récents issus des réflexions des experts. Structuré en six thèmes, ce CD constitue ainsi une source bibliographique précieuse pour les décideurs, les experts, les ONG, les acteurs de la société civile et les chercheurs concernés par la gestion durable de l'eau et la restauration de la productivité des sols (GCES)
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