18 research outputs found

    Anne-Claire Husser, Bruno Barthelmé, Nicolas Piqué (dir.), Les sources de la morale laïque : héritages croisés

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    Ce volume, qui propose les actes d’une journée de travail organisée en novembre 2007 à l’ENS de Lyon, comporte deux parties consacrées, l’une, à l’étude de « la morale laïque » et de la « pédagogie républicaine », l’autre, à l’interrogation sur la place de « l’héritage protestant » dans l’instauration de la laïcité, et les rapports de celle-ci avec la « Réforme religieuse ». Les études de la première partie proposent de modifier le regard habituellement porté sur les sources de la pensée éduc..

    Pouvoir éducatif et frontières du moi

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    Il y a des frontières extérieures, entre les pays, mais aussi celles, intérieures, qui circonscrivent et constituent l’éducation du moi. Une généalogie des espaces du moi montrera que celui-ci oscille entre trois types de prescriptions éducatives : tantôt il convient de l’inscrire dans des « cercles » sociaux hiérarchisés (Émile Durkheim), tantôt il s’agit de l’extraire de la « vallée » où l’enferme son égocentration (Jean Piaget), tantôt on doit le placer dans un « milieu » pour le socialiser (Roger Cousinet). Les frontières intérieures du moi se délimitent au croisement de trois stratégies éducatives d’intégration, de libération et de socialisation.There are external borders between nations, but also the inner ones which circumscribe and constitute the education of the ego. A genealogy of the ego spaces will show that it oscillates between three types of educational prescriptions: one stows it in hierarchical social “circles” (Durkheim), one serch to extract it from the “valley” where it’s confined by its egocentration (Piaget), one placed in a “medium” to be socialized (Cousinet). The inner boundaries of the self are delimited at the intersection of the three educational strategies of integration, liberation and socialization

    L’intériorité désertée et le fond du cœur

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    International audienceL'intériorité désertée et le fond du coeur Le rapport à soi dans la liasse de Pascal sur le Divertissement. * Écriture et intériorité 1. La figure de l'intériorité désertée, entre intériorité classique et subjectivité moderne. Je voudrais essayer de montrer que se constitue chez Pascal, et plus généralement chez ces puritains que sont les jansénistes, une figure spécifique du rapport à soi que j'appelle l'intériorité désertée. Le trait principal de cette figure est que Dieu se retire du monde, mais également de l'homme-lequel est posé en « homme sans Dieu », dans une nature elle-même désertée par Dieu. Or, et c'est-là une idée explicitement exprimée par Pascal, pareille cette nature ne peut contenter l'homme. Tel est le sens de sa formule, sur laquelle je reviendrai : l'homme est un « gouffre infini » (Laf. 10/148 ; R.O. f°377 1). Cette figure du rapport à soi m'intéresse plus particulièrement parce qu'elle précède d'environ un siècle celle qui, à partir Rousseau, se constitue comme racine de la figure centrale de la modernité, c'est-à-dire la figure de la subjectivité. Non seulement chacun se conçoit lui-même comme doté d'une intériorité, mais celle-ci, qui plus est, est désormais tenue pour un monde intérieur riche, singulier et sans cesse pris dans le mouvement d'une histoire 2. Or, dans les temps qui ont précédé l'émergence de cette figure de la subjectivité, le rapport à soi s'est articulé, entre le XVI e et le XVIII e siècle dans une oscillation entre les deux pôles opposés d'une intériorité illuminée et d'une intériorité désertées, c'est-à-dire dans une problématisation du rapport à soi suivant laquelle le jeu de la proximité et de l'éloignement entre Dieu et sa créature ouvre en celle-ci une intériorité organisée par deux possibilités, celle de la distance à soi et celle de la présence à soi. Ce qui appelle également deux autres remarques. (1) Je ne veux pas dire que Pascal offrirait le paradigme d'une « conscience malheureuse », ou de quelque chose comme une subjectivité tragique-une illustration préfigurant des interprétations hégéliennes ou chrétiennes de l'« homme sans Dieu » 3. D'une part, en effet, la pensée religieuse de Pascal n'est pas une pensée du malheur et de la tragédie : « Nul n'est heureux comme un vrai chrétien, ni raisonnable, ni vertueux, ni aimable » (Laf. 26/357), écrit-il comme en écho de cette exclamation fort connue, qu'il répétait à chaque instant : « joye joye joye [et] pleurs de joye » 4. C'est justement pour achever de renoncer à parler de quelque chose comme une conscience ou une subjectivité chez Pascal que j'emploie l'expression d'« intériorité désertée ». Car (2) il me semble au contraire que l'opposition de l'absence et de la présence à soi, dont j'ai détecté l'organisation dans certains écrits de Malebranche 5 est l'une des racines du jeu de la présence à soi et de la distance à soi que l'on trouve à l'oeuvre dan

    Les petits contre les grands

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    International audienceLe roman de Louis Pergaud, La guerre des boutons, propose une peinture de l'enfance. Sa truculence le fait souvent assimiler à un récit dénonçant le poids des moeurs traditionnelles sur l'éducation : à ce titre, c'est un roman moderne. Je montrerai que, si le souci qu'exprime Pergaud face à une enfance en butte à la guerre que lui livrent les adultes est bien moderne, il en donne aussi une représentation antimoderne. Son pessimisme face à la séparation des mondes adulte et enfantin et sa vision d'une enfance hantée par le mal des guerres intestines portent aussi bien contre les promesses de progrès de la modernité et contre celles de l'éducation : elles forment les traits antimodernes d'une critique moderne de la modernité

    Chapitre I. Confessions et exégèse de soi

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    « Les treize livres de mes Confessions louent le Dieu juste et bon et pour le mal et pour le bien qui sont miens, et transportent en Lui l’intellect et l’affectivité de l’homme ; en tout cas pour ce qui me concerne, c’est cela qu’ils produisirent en moi lorsque je les écrivis, et c’est ce qu’ils produisent en moi quand je les lis. Ce que les autres en pensent, c’est eux-mêmes qui le voient ; mais je sais qu’ils ont plu et qu’ils plaisent à de nombreux frères. Du premier au dixième, les livres..

    Le cœur et l’écriture chez Saint-Augustin

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    L’homme contemporain a coutume de se concevoir comme une profondeur intérieure. Chacun pense être un monde intérieur et une aventure subjective. Une histoire du sujet révèle cependant que la subjectivité n’est qu’une figure récente de la disposition du rapport à soi. Ainsi, les Confessions d’Augustin, souvent données en prototype des autobiographies apparues à l’âge moderne, témoignent-elles d’une organisation différente du rapport à soi : le sujet ne s’y développe pas comme intériorité subjective, mais suivant des modalités pratiques de constitution et de transformation de soi empruntant leurs règles et leur puissance à l’Écriture. Texte adressé à ses destinataires pour leur prescrire les modalités du travail sur soi au terme duquel le sujet adopte le rapport à soi qui lui permet de voir le jour, les Confessions empruntent la règle de leur écriture aux Écritures : l’exégèse de soi et l’application à soi des Écritures fournissent leur cadre aux exercices spirituels organisant le travail sur soi. Rompent avec les modes d’organisation du rapport à soi de la période précédente - néoplatonisme et manichéisme -, Augustin inaugure une figure singulière du rapport à soi dans laquelle naît un sujet sans subjectivité. La figure chrétienne de l’individu modelée par la pratique des Écritures, fait l’originalité des Confessions et se distingue de la figure moderne, née avec Rousseau, d’une subjectivité cherchant à se retrouver dans l’authenticité de sa singularité

    Conclusions. Esquisse d’une histoire du rapport à soi

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    Reprenons, comme nous l’avions promis, le cours de notre méditation sur le rapport à soi. Au terme de cette enquête, et malgré son caractère partiel et fragmentaire, nous nous risquerons à proposer l’esquisse d’une description synthétique de l’histoire des ruptures au terme de laquelle a pu émerger la vision de l’intériorité comme subjectivité. Mais, préalablement à cette description, nous devons nous expliquer sur le sens que nous pouvons désormais attribuer à ce “soi” du rapport à soi, dont..

    MĂ©ditation et pratique de soi chez Malebranche.

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    Une étude des Méditations pour se disposer à l’Humilité et à la pénitence qui les replace dans le cadre des pratiques de son époque, par exemple, chez François de Sales, celles de l’oraison, de la méditation et de la contemplation, permet d’apercevoir que l’une des thèses majeures du malebranchisme, la vision en Dieu, est un effet instauré dans le destinataire par un dispositif textuel. Celui-ci tire sa puissance prescriptive de l’a priori pratique où il s’inscrit. C’est à une opération de production de soi que l’exercice spirituel donne lieu : l’analyse des quatre premières Méditations chrétiennes et métaphysiques, en particulier, montre que c’est une organisation de la substance personnelle que provoque le travail spirituel sur soi. Celui-ci consiste à déterminer le rapport à soi comme relation d’une vision attentive à une activité illuminante, par un décentrement textuel du « je » vers le « tu ».<br>One of the major Malebranche’s assertion, that we see truth in God, is not a mere theoretical thesis. I study first the Méditations pour se disposer à l’Humilité et à la pénitence and compare them with François de Sales’ spiritual exercitations, and show that prayer, meditation and contemplation constitute the practical frameworks of this period. The text of the Méditations is an apparatus which is fit to cause an effect in its target – the self of the reader : the vision in God. The practical a priori of the meditation provides the text with prescriptive power to transform the self. Then I study the Méditations chrétiennes et métaphysiques i-iv : we see that Malebranche set his textual apparatus so that it prescribes its receiver a form of « work-on-one’s-self ». The self is here produced by the organisation of relationship between attentive vision and lighting action, and this structure is built in the self by a movement, induced by the text, which leads the self from the initial position of an « I » to the divine position of the « you »

    Introduction. Enquête sur le rapport à soi et histoire de la subjectivité

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    « Tu verras, on change avec le temps. Tu as changé depuis ton enfance et tu changeras encore, mais il y a en nous quelque chose qui ne change jamais, c’est la personne qui dit je, et c’est à cette personne que Dieu parle en secret. »Julien Green, Jeunes années Nous nous proposons d’étudier et de décrire le rapport à soi qui prend forme et s’organise dans les Confessions d’Augustin. Notre intention est de montrer que ce rapport à soi est profondément étranger à la figure moderne de la subjecti..

    L’intériorité désertée et le fond du cœur

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    Cette étude cherchera à montrer qu’une lecture des textes autographes de la liasse 8 des Pensées de Pascal titrée "Divertissement" permet de remonter à une figure du rapport à soi originale et distincte de la forme ultérieure de la subjectivité. Il est nécessaire pour cela de partir de l’étude des fragments manuscrits et d’une réflexion sur la méthode permettant d’en obtenir une lecture, et d’en produire des copies figurées. Sur cette base, il est possible de montrer que l’intériorité pascalienne se définit comme désertée par la présence divine : le fond du coeur est dans "l’homme sans Dieu" un gouffre infini et la connaissance de soi une saisie de son néant propre.This study will analyze the eighth part of Pascal’s Pensées ("Divertissement") and put in light that it forms a specific kind of relationship to oneself, that occurred before our present subjectivity. In that purpose, we must consider the autographs and have a method to get the text readable, with figured copies. On that basis, it may be shown that pascalian personal interior is an inside desert space, left by god : in the "man without God", the inside of the heart is an infinite empty hole and the knowledge of oneself is a perception of one’s nothingness
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