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Editorial
La pensée médiévale est latérale : pour éclairer le monde de la création divine, elle s’étend en tous sens dans un système de correspondances infini de similitudes entre le ciel et la terre. ὄψις γὰρ τῶν ἀδήλων τὰ φαινόμενα, Invisibilia per visibilia : saint Paul relaye Anaxagore, Augustin renvoie à saint Paul pour encourager chaque auteur à connaître davantage « la nature et les propriétés des choses » pour éclairer le texte biblique. L’ignorance des choses, à son tour, rend obscures ces ex..
Les insectes dans « Les propriétés des choses » chez Barthélemy l’Anglais et chez son traducteur Jean Corbechon
Le Moyen Âge s’est très peu intéressé aux insectes avant le XIIIe siècle. Le traité « Sur les propriétés des choses » de Barthélemy l’Anglais, achevé avant 1250, est un bon témoin de l’intérêt pour le monde minuscule, qui s’exprime aussi grâce à la nouvelle disponibilité de textes naturalistes comme l’Historia naturalis de Pline et le De animalibus d’Aristote dans la traduction de Michel Scot (déb. XIIIe siècle). Après une introduction sur l’état de la connaissance entomologique médiévale, on examine le discours et le lexique entomologiques de Barthélemy l’Anglais ; on le compare à ceux de la compilation naturaliste contemporaine de l’Experimentator et à ceux, appauvris, du traducteur du De proprietatibus en moyen français, Jean Corbechon. Sont ensuite analysées en détail et traduites certaines notices consacrées à des « vers » en particulier : vermis (ver), vermiculus (petit ver), pulex (puce), culex (moustique), aranea (araignée).The Middle Ages showed little interest in insects until the 13th century. Bartholomaeus Anglicus’ treatise « On the properties of things », completed before 1250, is an example of a growing interest in the tiny world, which was also expressed thanks to the new availability of texts about nature such as Pliny's Historia naturalis and Aristotle's De animalibus (translated by Michel Scot, early 13th century). After a survey of medieval entomological knowledge, the entomological discourse and lexicon of Bartholomaeus Anglicus are examined, in comparison with those of the Experimentator (a contemporary compilation) and with those, impoverished, of Jean Corbechon, the Middle French translator of De proprietatibus rerum. A detailed analysis and translation of some of the records devoted to specific ‘worms’ follows: vermis (worm), vermiculus (small worm), pulex (flea), culex (mosquito), aranea (spider)
Encyclopédies et lapidaires médiévaux
It is well known that the Etymologiae of Isidore of Seville were wide spread in the Latin medieval West, but the modalities of this diffusion is worth further investigation. Here, we examine its reception on two kinds of naturalistic works: the encyclopaedies and the lapidaries, until and during the XIIIth C. The period was the richest and the newest for the encyclopaedic production, where we see that the Etymologiae where used as a «tank» of naturalistic information, but was gradually less considered as a paradigm of the encyclopaedic genre by most of the compilers. His etymological approach, when it still appear, is no more as a way of thinking Nature in the XIIIth C. Furthermore, the auctoritas of Isidore as a naturalist – never as a theologian – is increasingly challenged by Aristotelian science, in the works of Thomas de Cantimpré, Bartholomaeus the Englishmann, and Vincent of Beauvais (Isidore is simply no more quoted by Arnoldus Saxo). In the De mineralibus of Albertus Magnus, Isidore subsists only, when his documentation is not available among other and more recent auctoritates. This article provides as well a rich information about lapidaries between the Ist and the XIIIth C., and a comparative chart of the minerals quoted by most lapidarists across this period of time.La large réception des Étymologies d’Isidore de Séville dans l’Occident latin au Moyen Âge est bien connue, mais ses modalités de diffusion méritent d’être mieux étudiées. Leur réception est examinée ici dans deux types d’oeuvres relatives à la nature : les encyclopédies d’abord, les lapidaires ensuite, jusqu’au XIIIe s. Celui-ci fut la période la plus riche et la plus originale de la production encyclopédique. Les Étymologies y tinrent lieu de réservoir documentaire pour l’information sur la nature, mais l’œuvre perdit peu à peu son statut de paradigme du genre encyclopédique. Par ailleurs, sa méthode étymologique, quand elle apparaît encore, ne constitue plus une façon de penser la nature au XIIIe s. L’auctoritas d’Isidore comme naturaliste – il est inconnu comme théologien – est aussi contrebalancée progressivement, puis dépassée par la science aristotélicienne, chez Thomas de Cantimpré, Barthélemy l’Anglais et Vincent de Beauvais (chez Arnold de Saxe, il n’est simplement plus cité). Dans le De mineralibus d’Albert le Grand, Isidore subsiste comme source dans les cas où la même matière n’est pas disponible chez d’autres autorités plus récentes. La seconde partie de cet article est jalonnée d’information sur les lapidaires entre le Ier et le XIIIe siècle, et contient un tableau comparatif des minéraux cités par les principaux lapidaristes durant cette période
De la compilation au centon. Les emprunts à Arnold de Saxe dans l’Hortus sanitatis : quels intermédiaires ?
Il est arrivé que l’encyclopédie De floribus rerum naturalium d’Arnold de Saxe soit présentée comme une source directe de l’Hortus sanitatis. Il n’en est rien, bien que la documentation minéralogique d’Arnold de Saxe soit très présente dans le recueil de la fin du XVe siècle. Nous montrons que toutes les citations conservées par l’Hortus ont pour intermédiaire, soit le Speculum naturale de Vincent de Beauvais (livre VIII), intensivement exploité par le compilateur, soit le De mineralibus d’Albert le Grand, lui-même « médiatisé » par les Pandectes de Mattheus Silvaticus, qui sont la deuxième source principale de l’Hortus. Il arrive que le De virtutibus herbarum, lapidum et animalium attribué à Albert le Grand soit également cité. En outre, la dette de l’Hortus vis-à-vis de la tradition et de la documentation encyclopédique du XIIIe siècle est ici soulignée. Les rapports de sources entre l’Hortus et le Gart der Gesundheit sont éclaircis à partir d’exemples choisis. Par ailleurs, on montre que le manuscrit daté de 1477, vendu en antiquariat par Rosenthal au début du XXe siècle, et présenté comme un témoin de l’Hortus, est à identifier avec le ms. Berlin, Staatsbibl. Preussisch. Kulturbesitz, lat. oct. 342, et qu’il est une collection d’extraits du Speculum naturale.Sometimes, the literature still presents the encyclopaedia De floribus rerum naturalium of Arnold of Saxony as a direct source of Hortus sanitatis. This is not the case, although the mineralogical documentation of Arnold of Saxony is highly present in the compendium of the late 15th century. Actually, all the quotes come either from Speculum naturale of Vincent de Beauvais (Book VIII), extensively exploited by the compiler, or from Albertus Magnus’ De mineralibus, itself “mediated” by Pandectae of Matteus Silvaticus, which are the second main source of Hortus. Sometimes the De virtutibus herbarum, lapidum et animalium attributed to Albert the Great is also used by the compiler. In addition, the debt of Hortus vis-à-vis the encyclopedic tradition of the 13th century is here emphasized. Relationships between sources of Hortus and Gart der Gesundheit are also enlightened from selected examples. Furthermore, we show that the manuscript dated 1477, sold by the antiquarian Rosenthal in the early 20th century, and presented as a witness of the Hortus, is to identify with Ms. Berlin Staatsbibl. Preussisch. Kulturbesitz, lat. oct. 342, and that it is a collection of excerpts from the Speculum naturale
Pourquoi seul l’homme rit ? La topographie des émotions dans le Commentaire et les Questions sur le De animalibus d’Albert le Grand
International audienceAlbert the Great took a significant place in the liveliness of the medieval intellectual debate on the role of the organs and faculties of the soul in the 13th century. His Commentary on the Zoology of Aristotle (De animalibus, grouping HA, PA, GA) written between 1255 and 1263 and the Quaestiones devoted during his teaching in Cologne in 1258 to the same zoological works, are examined here. The purpose is, on the one hand, to highlight the function given to the diaphragm as an organ in relation to the other parts of the body and as a "transmission wall" between sensation, appetites and intellect, and on the other hand, to analyse the role Albert the Great confers the diaphragm in the emotions. In the passages relating to this "bodily topography of emotions", the diaphragm takes place in the middle of an anatomical map animated by vegetable, animal and rational souls, in a hierarchical, but also metaphorical, organic community of the human body. The noble organs of the heart and brain, the respective seats of vital heat and soul on the one hand, and the intellect on the other, are located above the diaphragm, which constitutes their fortification against the harmful humours emitted from the servant organs below, avoiding that they affect the upper limbs through breaths or spirits (spiritus), as happens by accident. The heart is the lord and the centre of the animation of this kingdom. Emotion medically takes its place on the liver and bile side, which can send the dark moods of anger upwards, but in the case of laughter, it is also caused by a kind of breach in the diaphragm protection wall when a tickle, or a movement resulting from a change in the heat of the heart (phenomena that are specific only to humans), sets it in motion. Intellectually, emotion also has its place in the anterior part of the brain, which is why it is expressed through the physiognomy. The implications of these notions also link emotions to the virtues of practical morality. From the passages here examined, it emerges that emotions, while not a central concern, are nevertheless an epistemic subject in Albert the Great's natural philosophy as they are today.Dans l’effervescence du débat intellectuel médiéval autour du rôle des organes et des facultés de l’âme au XIIIe siècle, Albert le Grand prend une place notable. Son Commentaire sur la zoologie d’Aristote (De animalibus, regroupant HA, PA, GA) rédigé entre 1255 et 1263 et les Quaestiones consacrées pendant son enseignement à Cologne en 1258 aux mêmes œuvres zoologiques, sont examinés ici pour, d’une part, mettre en évidence la fonction accordée au diaphragme comme organe en relation avec les autres parties du corps et comme paroi de transmission entre la sensation, les appétits et l’intellect, et pour, d’autre part, analyser le rôle que lui accorde Albert le Grand dans les émotions. Dans les passages relatifs à cette « topographie corporelle des émotions », le diaphragme prend place au milieu d’une carte anatomique animée par les âmes végétale, animale et rationnelle, dans une communauté organique hiérarchisée, mais aussi métaphorique, du corps humain. Les organes nobles du cœur et du cerveau, sièges respectifs de la chaleur vitale et de l’âme d’une part, de l’intellect de l’autre, sont disposés au-dessus du diaphragme, qui constitue leur fortification contre les humeurs nocives émises des organes serviteurs d’en bas, en évitant qu’elles n’affectent les membres supérieurs via des souffles ou esprits (spiritus), comme cela arrive par accident. Le cœur est le seigneur et le foyer d’animation de ce royaume. L’émotion prend médicalement sa place du côté du foie et de la bile, qui peuvent renvoyer les humeurs noires de la colère vers le haut du corps, mais dans le cas du rire, elle est aussi provoquée par une sorte de brèche dans le mur de protection du diaphragme quand un chatouillement, ou un mouvement issu d’une modification de la chaleur du cœur (phénomènes qui ne sont propres qu’aux humains), le mettent en branle. Intellectuellement, l’émotion a aussi sa place dans la partie antérieure du cerveau, c’est pourquoi elle s’exprime par la physionomie. Les implications de ces notions relient aussi les émotions aux vertus de la morale pratique. Des passages examinés, il ressort que les émotions, si elles ne sont pas une préoccupation centrale, constituent néanmoins un sujet épistémique dans la philosophie naturelle d’Albert le Grand comme aujourd’hui
Les insectes au Moyen Âge : Orientation bibliographique
Bibliographie de travaux sur les insectes au Moyen ÂgeBibliography of works on insects in the Middle Age
Scala mundi, scala celi de la A a la Z: claves para la comprensión de la obra universal de Juan Gil de Zamora. Exégesis, libri authentici y mediadores
International audienceAlthough edited since 1994, the encyclopedic Historia naturalis of the Franciscan Juan Gil de Zamora has not been the subject of a thorough study of its contents or of its direct sources, which we suspect are not too numerous despite the multiple references to auctoritates. The first part of this study is devoted to a historiographical assessment of the prolific work of the Zamorene and allows to set some chronological milestones. The following part examines the outlines—as much as they can be reconstructed—of his conception of an alphabetical dictionary of nature based on the incomplete realization of his original universal project. The third part sheds light on his exegetical methods, which are traditional in being comparable to the hermeneutics of the first third of the thirteenth century, as well as his compilation techniques in which alphabetical systematization and self-citation play a significant role. This part highlights the prominent placement of four of HN’s sources, namely the natural summae of Bartholomaeus Anglicus (c. 1240) and Vincent of Beauvais (c. 1250), the Compendium medicinae of Gilbertus Anglicus (c. 1240), as well as the Canon of Avicenna (available since 1230), to which must be added the incontestable intellectual and textual influence of Saint Bonaventure. The fourth part focuses on the identification of sources of specific passages, which suggests that Juan Gil de Zamora made no use of philosophical translations later than those of the corpus vetustius (the “Toledan” translations and the Salernitan corpus) for the works of Aristotle and Avicenna, and did not use the work of Averroes directly. This would allow a supposition that he may have collected his material no later than in the fifth decade of the thirteenth century. The indices derived from internal examination and from comparison with other works place the preparation of the HN before 1278, that is during his sojourn in Paris, unless we suppose that he had already visited Paris previously when Bonaventure was teaching there in the 1250s.Bien qu’éditée depuis 1994, l’encyclopédique Historia naturalis du franciscain Juan Gil de Zamora n’a pas fait l’objet d’une étude approfondie de ses contenus et de ses sources directes, dont on peut soupçonner qu’elles sont assez peu nombreuses, contrairement à ce que font apparaître les multiples renvois à des auctoritates. Une première partie de cette étude est consacrée à un bilan historiographique sur l’œuvre prolifique du Zamoréen et permet de poser des jalons chronologiques. Est examinée ensuite la conception de son dictionnaire alphabétique de la nature, dans sa réalisation inachevée comme dans le projet universaliste initial tel qu’on peut le reconstituer. La troisième partie met en lumière les procédés exégétiques de l’auteur, assez traditionnels car comparables à l’herméneutique du premier tiers du 13e siècle, ainsi que ses techniques de compilation où la systématisation alphabétique et l’auto-citation prennent une large place. Sont mises en lumière la place prédominante de quatre sources de l’HN, à savoir les sommes naturelles de Barthélemy l’Anglais (c. 1240) et de Vincent de Beauvais (c. 1250), le Compendium medicine de Gilbert l’Anglais (c. 1240), ainsi que le Canon d’Avicenne (disponible dès 1230), auxquelles il faut ajouter l’influence intellectuelle et documentaire incontestable de saint Bonaventure. La quatrième partie s’intéresse à l’identification des sources de passages précis, qui tendent à montrer que Juan Gil de Zamora n’a pas fait usage de traductions philosophiques postérieures à celles du corpus vetustius (traductions « tolédanes », corpus salernitain) pour les œuvres d’Aristote et d’Avicenne, et n’a pas utilisé directement d’œuvre d’Averroès, ce qui permettrait d’anticiper sa collecte de documentation aux années cinquante du XIIIe siècle. Des indices tirés de l’examen interne et de comparaisons avec ses autres œuvres tendent à fixer l’élaboration de l’HN avant 1278, c’est-à-dire pendant le séjour parisien de J.G.Z, à moins de supposer déjà un premier séjour parisien pendant l’enseignement de Bonaventure dans les années 1250
Le savoir astronomique et ses sources dans le De mundo et corporibus celestibus de Barthélemy l’Anglais
International audienceThe title of Book VIII of Bartholomeus Anglicus’ natural encyclopedia is ‘De mundo et corporibus celestibus’; it deals with cosmology, astrology and astronomy. The critical edition, achieved since 2012, is being published (2018) at Brepols in the ‘De diversis artibus’ series (Draelants-Frunzeanu-Ventura). This article discusses in detail each explicit and implicit sources of Book VIII. Some of them are showing the influence of treatises written in north-west France or southern England in the beginning of the thirteen century and some show the use of intermediary compilations of the same period; some references to Isidore of Seville, Ptolemy or Abu Ma’Shar are coming from them. Among the explicit sources, one finds Hrabanus Maurus, Michael Scot, Zael (“Misael”); among the implicit sources, the so-called Experimentator (an encyclopedic compilation often referring to Isidore and Ptolemy), and some contemporary scholars such as Robert Grosseteste, Alexander of Hales, Arnoldus Saxo (who quotes the Iudicia Ptolemei used by Bartholomeus). There is also an influence of Richard Fishacre and Richard Rufus. The second part of the article looks at the cosmological and astrological theories of Book VIII and highlights numerous mistakes and approximations. These may be due to the transmission of the text, but it may also be possible that Bartholomeus, not an expert in cosmology, was more interested by the potential allegorisation of these data and founded them in other compilation, without fully understanding them. Nevertheless, his text remains an interesting testimony of the effort made in the years 1250 to gather a specific knowledge. Its afterlife throughout the Middle Ages put into perspective or counteract the findings of inconsistencies or ignorance.Le livre VIII de l’encyclopédie naturelle de Barthélemy l’Anglais, intitulé De mundo et corporibus celestibus, porte sur la cosmologie, l’astrologie et l’astronomie (le texte critique, établi depuis 2012, est en cours de parution pour 2018 dans la collection De diversis artibus chez Brepols). Les sources explicites et implicites en sont ici identifiées dans le détail. Certaines montrent l’influence de traités rédigés au début du XIIIe s. entre la France et l’Angleterre et l’usage de compilations intermédiaires élaborées à la même époque, d’où proviennent p. ex. certaines références à Isidore de Séville, à Ptolémée ou Abû Ma’shar. Parmi les sources explicites, on trouve Raban Maur, Michel Scot, Zael (Misael) ; parmi les implicites, l’Experimentator (compilation encyclopédique se référant souvent à Isidore et Ptolémée), et des auteurs contemporains comme Robert Grosseteste, Alexandre de Halès, Arnold de Saxe (à travers lequel sont cités les Iudicia Ptolomei), mais on note aussi une influence de Richard Fishacre et Richard Rufus. La deuxième partie de l’article étudie les théories cosmologiques et astrologiques décelables dans ce livre, et met en lumière de nombreuses erreurs et approximations qu’il comporte. Si la transmission du texte peut en être la cause, il est aussi probable que Barthélemy, davantage intéressé par le potentiel d’allégorisation de ces informations, ne soit pas lui-même expert en matière cosmologique et ait puisé ses informations à d’autres compilations qu’il comprenait mal. Néanmoins, son texte se révèle être un témoin intéressant des efforts de synthèse du savoir entrepris dans les années 1250 et sa réception abondante tout au long du Moyen Âge relativise les constats d’incohérence et de méconnaissance
Editorial
De la Batrachomyomachie à l’Apocoloquintose, des Grenouilles d’Aristophane aux Histoires Vraies de Lucien et au Satyricon, la littérature antique manifeste un goût prononcé pour les parodies et les pastiches, une pratique soutenue de ce jeu littéraire, fait de révérence et d’ironie, consistant à subvertir un texte dont la parodie ou le pastiche prouvent du même coup, en s’y attaquant et souvent en s’hybridant, qu’il est assez central et commun dans la culture pour que l’on puisse, sans nécess..
Éditorial
Les encyclopédistes médiévaux se sont-ils parlé ? Ont-ils seulement communiqué par texte interposé ? L’intertextualité des encyclopédies fut-elle celle des mots tirés des livres ou construite par des échanges d’idées et l’interrelation d’hommes de chair ? En anglais, to compile évoque l’action de composer, tandis que “compilation” en français renvoie à un type d’ “authorité” ou d’“auteurité” qui fait du compilateur un auteur de second rang. La création du concept d’intertextualité, né autour ..
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