27 research outputs found
Le geste auguste de la RĂ©publique
De 1870 Ă 1914, une vĂ©ritable conquĂŞte de l’espace public par les RĂ©publicains explique ce que l’on nomme parfois « statuomanie ». Un geste est rĂ©current, celui du bras tendu, index pointĂ©. Nous formulons ici l’hypothèse que ce geste a vocation identitaire et se veut le marqueur de l’horizon d’attente issu de la RĂ©volution, lequel se dĂ©ploie dans l’évĂ©nement discursif fondateur de la Troisième RĂ©publique.From 1870 to 1914, a real conquest of the public space by Republicans explains what is sometimes called “statuomanie”. A gesture seems recurrent: the arm extended with the finger pointed. We formulate the hypothesis that this gesture has an identity vocation. It is a marker of the horizon of expectation, born of the Revolution. It participates in the discursive event founder of the Third Republic.Desde 1870 hasta 1914, una verdadera conquista por los Republicanos del espacio pĂşblico se a, a veces, designado como la “statuomanie” (estatuomanĂa). Un gesto vuelve a menudo, el del brazo tendido, con dedo Ăndice apuntando a lo lejos. Expresamos aquĂ la hipĂłtesis que este gesto contiene una vocaciĂłn identitaria y designa el horizonte de las esperas nacidas de la RevoluciĂłn que se desarrolla en el hecho discursivo fundador de la Tercera RepĂşblica
Les discours, acte de fondation de la République : l’interaction orateurs/publics populaires. Eugène Spuller, Charles Floquet et Louis Blanc à Troyes en 1879.
Cette étude monographique (Troyes, 1879) propose une relecture de trois discours fondateurs de la Troisième République française, dont la dimension d’oralité est trop souvent négligée. Ce corpus est pourtant une mine à exploiter : les réactions du public y sont soigneusement transcrites au fil des discours. Par une méthodologie d’analyse de contenu, ainsi qu’une approche issue de la Nouvelle Rhétorique de Chaim Perelman, cette recherche fait émerger les réactions des publics et l’adaptation des leaders, dans une mise en scène interactive. Cette interaction entre publics populaires et grands leaders représente – à notre sens – un mode de résolution des difficultés conceptuelles de l’époque. Une telle relecture permet de faire émerger un moment de formation conjointe, qu’il est dès lors possible d’analyser comme acte même de fondation de la République.Speeches as founding sites for the Republic: an interactive setting between orators and grassroots audience. Eugène Spuller, Charles Floquet and Louis Blanc in Troyes in 1879. This local analysis (Troyes, 1879) examines and re-assesses three founding speeches of the French Third Republic, the oral impact of which has too often been neglected. This corpus turns out to be an extremely rich source, since the reactions of the audience were carefully transcribed during the speeches. Drawing from content analysis and from Chaim Perelman’s New Rhetoric, the study shows how the public reacted to the speeches, and how the leaders adapted to the public’s reaction, in an interactive setting. I argue that the interaction between the grassroots audience and the main leaders of the Republic represented, a way of solving the conceptual difficulties of that period. The reading I am proposing – based on the interactive hypothesis/model – highlights a historical case of reciprocal educational process that can be analysed as a founding act of the Republic
Un effacement énonciatif paradoxal. Les discours des grands leaders républicains sur le suffrage universel
Les Pères fondateurs de la RĂ©publique, tels LĂ©on Gambetta, Jules Ferry, Victor Hugo, Paul Bert, doivent leur rĂ©putation Ă leur talent d’orateur. Or, lors de l’évocation du suffrage universel, les leaders semblent s’effacer en tant qu’énonciateurs. Un corpus constituĂ© des discours de ces leaders devant des publics extra-parlementaires permet d’interroger la notion de discours d’autoritĂ© comme choix discursif au service de l’horizon d’attente rĂ©publicain.The founding fathers of the Republic, as LĂ©on Gambetta, Jules Ferry, Victor Hugo, Paul Bert, owe their reputation to their talent of orator. However, during the evocation of universal suffrage, the leaders seem to fade themselves off as enunciators. In a corpus of these leaders’ speeches to audiences outside Parliament, it is possible to query the notion of authority speech as a discursive choice to serve the republican horizon of expectation.La reputaciĂłn de los Padres fundadores de la RepĂşblica (LĂ©on Gambetta, Jules Ferry, Victor Hugo, Paul Bert…) es el resultado de sus talentos de orador. Sin embargo, en el momento de la evocaciĂłn del sufragio universal, los lĂderes parecen borrarse como narrador. Un corpus de los discursos de estos lĂderes delante de pĂşblicos extraparlamentarios permite interrogar la nociĂłn de discurso de autoridad como estrategia discursiva al servicio del horizonte republicano de expectativa
Le volcanique LĂ©on Gambetta, 1868-1882
Jules GrĂ©vy ne manquait pas d’ironiser Ă propos des discours de LĂ©on Gambetta, considĂ©rant le style du cĂ©lèbre orateur comme du « cheval » et non du français… Le tribun, pourtant, fascine. Il est ovationnĂ© durant ses meetings devant des publics populaires, oĂą son Ă©nergie lĂ©gendaire et son franc-parler semblent « galvaniser » les foules, aux dires de la presse rĂ©publicaine. Les comparaisons avec Mirabeau reviennent souvent dans les portraits de l’époque, en opposition, par exemple, au style de Jules Ferry. L’historien en analyse du discours se propose de considĂ©rer ce rapport particulier de LĂ©on Gambetta Ă la norme et aux usages de la langue politique de son Ă©poque, comme constitutif d’un ethos qui participe de l’évĂ©nement discursif fondateur de la Troisième RĂ©publique.Jules Grevy often ironized about the speeches of Leon Gambetta, considering the style of the famous orator as “horse neighing” rather than French... Yet the tribune fascinates. He is most likely to get standing ovations during his rallies that attract the popular masses, and where his legendary energy and outspokenness seem to galvanize “the crowds”, according to the Republican press. Comparisons with Mirabeau recur in the portraits of the time, in contrast, for example, the style of Jules Ferry. Historical discourse analysis proposes to consider this particular report LĂ©on Gambetta to the standard and the use of political language of his time, as constituting an ethos that participates in the discursive event considered as a founder of the Third Republic.Jules GrĂ©vy simpre tratĂł con ironĂa los discursos de LĂ©on Gambetta, considerando el estilo del cĂ©lebre orador como si fuera « caballo» y no francĂ©s… Sin embargo, el tribuno fascina. Lo ovacionan durante sus mitines frente a pĂşblicos populares, donde, segĂşn la prensa republicana, su legendaria energĂa y su franqueza parecen « galvanizar » la muchedumbre. Las comparaciones con Mirabeau vuelven a menudo en los retratos de la epoca, en oposiciĂłn, por ejemplo, al estilo de Jules Ferry. El historiador a traves del análisis del discurso propone considerar esta relaciĂłn particular de LĂ©on Gambetta con la norma y los usos del lenguaje polĂtico de su Ă©poca como constitutiva de un ethos que participa del acontecimento discursivo fondador de la Tercera RepĂşblica
La République en ses discours, un acte de formation : 1852-1882
Cette thèse propose une relecture des discours fondateurs de la Troisième République française (1870-1882) dont la dimension d’oralité est trop souvent négligée. Elle cherche à prouver que l’interaction entre les publics populaires et les grands leaders (Paul Bert, Louis Blanc, Jules Ferry, Charles Floquet, Victor Hugo, Martin Nadaud, Eugène Spuller et surtout Léon Gambetta), représente un mode de résolution des difficultés conceptuelles de l’époque. Mettant en œuvre une méthodologie d’analys..
La ligne bleue des Vosges
« La ligne bleue des Vosges », expression employĂ©e en 1893 par Jules Ferry dans son testament, connaĂ®t ensuite, jusqu’en 1920, un dĂ©veloppement formulaire destinĂ© Ă renforcer le trait national. Ce fait discursif s’inscrit dans un rapport particulier de l’histoire de France Ă la couleur bleue, tout Ă la fois revendiquĂ©e par les partisans d’une monarchie chrĂ©tienne, une droite nĂ©o-nationaliste et les hĂ©ritiers de la Grande RĂ©volution.« La ligne bleue des Vosges » [the blue line of the Vosges] is an expression used by Jules Ferry in 1893 in his will. This discursive fact contributed to develop the national character until 1920. France’s history has a particular relation with the blue color, color claimed at the same time by the partisans of a Christian monarchy, the nationalists and the heirs of the Great Revolution.« La ligne bleue des Vosges » [la linea azul de los Vosgos] es una expresiĂłn empleada por Jules Ferry en 1893 en su testamento. La formula conoce, hasta 1920, un desarrollo especĂfico con el fin de propugnar una dimensiĂłn nacional. Este hecho discursivo se inscribe dentro del marco de una relaciĂłn especĂfica con la historia que tiene Francia con el color azul, reivindicado a su vez por los partisanos de un poder monárquico cristiano, una derecha neo-nacionalista y los herederos de la Gran RevoluciĂłn
Naissance d’un rituel républicain : les discours des « pères fondateurs » devant des publics populaires (1870-1889)
L’événement discursif qui se déroule entre 1870 et 1889 fonde la Troisième République. Les leaders républicains prononcent devant divers publics des discours qui sont ensuite retranscrits et commentés dans la presse. L’importance du pathos, l’ethos de l’orateur, les réactions des publics soulignées par les sténographes, permettent d’évoquer un rituel au service de la construction républicaine.The discursive event, between 1870 and 1889, is founding the Third Republic. The republican leaders speak before grassroots audiences various. These speeches are transcribed and the press comments on them. With an analysis of the pathos, of the ethos from the leaders, of the public input, it is possible to query the notion of ritual. This ritual served the republican foundation
Quand la foule devient peuple … avec Léon Gambetta
Texte intégral en libre accès disponible sur le portail CairnInternational audienceFrom 1870 to 1882 in France, the crowd becomes a central actor in the construction of the Third Republic. The image of the crowd assaulting the Bastille or controlling the barricades is replaced by a crowd cheering the great republican leaders who rely on its support. A sound assessment of Léon Gambetta’s “founding” speeches needs to consider not only their textual content but also their theatrical dimension in order to analyse these events as forerunners of modern politics. As the memory of the revolutionary crowds is persisting in the first years of the Third Republic, the republican crowds catch the attention of actors from all sides of the political spectrum. In this key moment of French history, the republican project is aimed at canalizing the energy of the crowdinto the construction of an enlightened people. The contributions of Jürgen Habermas, Claude Lefort and Paul Ricoeur invite us to move over the analysis of a republican ideain order to insist on the actual making of a democratic society.De 1870 à 1882 en France, la foule se montre un acteur essentiel dans la construction de la Troisième République. Non plus la foule qui prend la Bastille ou celle des barricades, mais la foule qui ovationne les grands leaders républicains qui ne peuvent faire sans elle. Si l’on veut bien considérer les discours « fondateurs » de Léon Gambetta, non pas seulement dans leur dimension textuelle, mais également dans leur profonde théâtralité, il convient d’analyser les grands rassemblements comme la naissance d’une modernité politique. La mémoire des foules révolutionnaires hante les esprits. Tout à la fois source vive d’inspiration pour le tribun ou d’inquiétude pour les conservateurs, les foules républicaines sont l’objet de toutes les attentions. Dans ce moment clef de l’histoire de France, le projet républicain entend les instruire, transformer en quelque sorte l’énergie issue de la foule « aveugle » en celle d’un peuple éclairé. La philosophie politique permet à l’historien d’analyser autrement ce moment fondateur. Les éclairages de Jürgen Habermas, Claude Lefort et Paul Ricoeur amènent à dépasser l’analyse classique d’une idée républicaine, pour évoquer la construction d’une société démocratique