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La fabrique matérielle et symbolique de la ville : le cas de Villeurbanne de 1900 à 1950
My thesis, entitled “The material and symbolic urban fabric : the case of the city of Villeurbanne from 1900 to 1950” aims to analyse the mechanisms of urban fabric in order to highlight the role of political actors and the influence of urban experiences that lie outside of the municipality, thanks to which urban projects have been developed and spread in order to adapt Villeurbanne to an urban model. The late nineteenth century was a period of identity tensions in Villeurbanne in reaction to the project of annexation of the city by his powerful neighbour, Lyon. Municipal Council spread identity discourses in order to distinguish Villeurbanne and Lyon, and to mobilise inhabitants and convince politicians to reject the annexation. Jules Grandclément, socialist mayor from 1908 to 1922, rationalized the municipal management and introduced innovations to reform the city befor 1914. World War I disrupted the municipal level, but stimulated municipal intervention in urban planification. During the preparation of urban plan, municipal councillors represented Villeurbanne, not as a simple suburb, but as a city, and they organized exchanges of urban kowledges with other municipalities and especially with municipal experts of Lyon. Mayor Lazare Goujon (1924-1935) was directly related to the continuity of the initiatives of his predecessor. He innovated by introducing an ambitious urban policy that modified the urban morphology giving to Vileurbanne its urban attributes. The audience of urban transformations was such that Villeurbanne was represented as an example of modern city during the 1930s. Upon arrival at the head of the municipality in 1935, the Communists denounced the expensive urban policy of its predecessor, and they implemented a local policy in the context of the Popular Front. The political color of the municipality during the inter-war period was erased during the World War II in favor of the ideology of the Petain’s government. The real estate market slowed since the 1930s and stopped during World War II, but was reactivated by the State housing policy in 1950s. This State intervention in the field of urban planning expertise created conflicts but mostly generated a gap between the material and symbolic fabric of the city at the local level .Ma thèse-CIFRE intitulée La fabrique matérielle et symbolique de la ville : le cas de Villeurbanne de 1900 à 1950 porte sur l’analyse des mécanismes de la fabrique urbaine, tant matérielle que symbolique, dans le but de saisir les jeux d’acteurs et l’influence d’expériences urbaines extérieures à la municipalité, grâce auxquels des projets urbains ont pu être élaborés ou médiatisés dans le but de se conformer à un modèle d’urbanité. La fin du XIXe siècle correspond à une période de crispation identitaire à Villeurbanne en raison de la tentative d’annexion lyonnaise. La commune est dès lors mise en récit dans une logique de différenciation par rapport à Lyon afin de convaincre les décideurs politiques de rejeter l’annexion. Cette dernière a pour effet de rapprocher les édiles des communes potentiellement annexées et son échec se traduit par un développement de l’intercommunalité. Jules Grandclément, maire socialiste de 1908 à 1922, entreprend de rationnaliser la gestion municipale et il introduit des innovations urbaines dans une logique réformatrice avant 1914. La Première Guerre mondiale désorganise l’échelon municipal mais elle stimule un renforcement de l’interventionnisme municipal durant le conflit dont hérite la commune en 1919. Une pensée de Villeurbanne telle une ville et non plus une commune de banlieue, émerge alors chez les édiles, soit au moment de l’élaboration du plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension. Des échanges de savoirs urbains s’organisent avec d’autres municipalités et plus particulièrement avec des experts lyonnais. Le maire Lazare Goujon (1924-1935) s’inscrit directement dans la continuité des initiatives de son prédécesseur. Il innove en mettant en place une politique urbaine ambitieuse qui modifie la morphologie urbaine en parant dès lors la commune de ses attributs urbains. L’audience des transformations urbaines à Villeurbanne est telle que celle-ci est représentée comme un exemple de cité moderne durant les années 1930. Dès leur arrivée à la tête de la municipalité en 1935, les communistes dénoncent la politique urbaine dispendieuse de leur prédécesseur, et ils mettent en place une politique locale s’inscrivant dans le cadre du Front populaire. La coloration politique de la commune durant l’entre-deux-guerres est effacée durant la Seconde Guerre mondiale au profit de l’idéologie du gouvernement de Pétain. Le marché immobilier, fortement ralenti depuis les années 1930 et bloqué durant la Seconde Guerre mondiale, est réactivé par la politique étatique du logement. Cette intervention de l’Etat dans le domaine de l’urbanisme engendre des conflits d’expertise mais elle crée surtout un décalage entre la fabrique matérielle et symbolique de la ville à l’échelon local
La fabrique symbolique de Villeurbanne (fin XIX siècle-années 1950)
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La fabrique matérielle et symbolique de la ville : le cas de Villeurbanne de 1900 à 1950
The material and symbolic fabric of the city: the case of Villeurbanne from 1900 to 1950 relates to the analysis of the mechanisms of the urban fabric, both material and symbolic, with the aim of understanding the games of actors and the influence of urban experiences outside the municipality, thanks to which urban projects could be developed or publicized with the aim of conforming to an urban model.La fabrique matérielle et symbolique de la ville : le cas de Villeurbanne de 1900 à 1950 porte sur l’analyse des mécanismes de la fabrique urbaine, tant matérielle que symbolique, dans le but de saisir les jeux d’acteurs et l’influence d’expériences urbaines extérieures à la municipalité, grâce auxquels des projets urbains ont pu être élaborés ou médiatisés dans le but de se conformer à un modèle d’urbanité. La fin du XIXe siècle correspond à une période de crispation identitaire à Villeurbanne en raison de la tentative d’annexion lyonnaise. La commune est dès lors mise en récit dans une logique de différenciation par rapport à Lyon afin de convaincre les décideurs politiques de rejeter l’annexion. Cette dernière a pour effet de rapprocher les édiles des communes potentiellement annexées et son échec se traduit par un développement de l’intercommunalité. Jules Grandclément, maire socialiste de 1908 à 1922, entreprend de rationnaliser la gestion municipale et il introduit des innovations urbaines dans une logique réformatrice avant 1914. La Première Guerre mondiale désorganise l’échelon municipal mais elle stimule un renforcement de l’interventionnisme municipal durant le conflit dont hérite la commune en 1919. Une pensée de Villeurbanne telle une ville et non plus une commune de banlieue, émerge alors chez les édiles, soit au moment de l’élaboration du plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension. Des échanges de savoirs urbains s’organisent avec d’autres municipalités et plus particulièrement avec des experts lyonnais. Le maire Lazare Goujon (1924-1935) s’inscrit directement dans la continuité des initiatives de son prédécesseur. Il innove en mettant en place une politique urbaine ambitieuse qui modifie la morphologie urbaine en parant dès lors la commune de ses attributs urbains. L’audience des transformations urbaines à Villeurbanne est telle que celle-ci est représentée comme un exemple de cité moderne durant les années 1930. Dès leur arrivée à la tête de la municipalité en 1935, les communistes dénoncent la politique urbaine dispendieuse de leur prédécesseur, et ils mettent en place une politique locale s’inscrivant dans le cadre du Front populaire. La coloration politique de la commune durant l’entre-deux-guerres est effacée durant la Seconde Guerre mondiale au profit de l’idéologie du gouvernement de Pétain. Le marché immobilier, fortement ralenti depuis les années 1930 et bloqué durant la Seconde Guerre mondiale, est réactivé par la politique étatique du logement. Cette intervention de l’Etat dans le domaine de l’urbanisme engendre des conflits d’expertise mais elle crée surtout un décalage entre la fabrique matérielle et symbolique de la ville à l’échelon local
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