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    Jeunes femmes de la rue et féminités marginalisées. Que nous révèlent les récits des principales intéressées ?

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    Les travaux menés auprès de jeunes femmes en situation d’itinérance s’articulent souvent autour de la notion de risque. S’ils présentent la rue comme un milieu dangereux pour les jeunes femmes, notamment en raison des risques de subir une ou plusieurs agressions à caractère sexuel, ils contribuent également à présenter ces jeunes femmes comme une population délinquante, voire criminelle. Lorsqu’elle est étudiée à l’aide d’une méthodologie qualitative axée sur la parole de ces femmes, et analysée dans une perspective féministe, l’expérience des jeunes femmes en situation d’itinérance nous renseigne sur la façon dont leurs attitudes et comportements peuvent être compris à travers une matrice traversée par des rapports de pouvoir liés au genre et à l’âge. Cet article présente une analyse féministe intersectionnelle du « traitement » subi par les jeunes femmes de la rue à travers les différentes institutions qu'elles ont côtoyées entre 15 et 25 ans, lorsqu’elles ont adopté une conduite en tension avec celle associée aux stéréotypes sexistes de féminité. Cette analyse repose sur les récits des participantes tels que colligés dans le cadre d’une recherche-action participative réalisée entre le printemps 2013 et l’été 2014 avec sept jeunes femmes en processus de sortie de rue de la région de Québec. Cette étude avait pour objectif de documenter les violences structurelles expérimentées par celles-ci, de même que leurs stratégies pour y faire face. Research on young women experiencing homelessness often centres on the concept of risk. While identifying the street as a dangerous context for young women, especially in light of their vulnerability to sexual assault, studies also tend to portray street-involved youth as delinquents, even criminals. When studied from a feminist perspective using a qualitative methodology based on women’s own words, the experiences of homeless youth can provide insight into how their attitudes and behaviours relate to a matrix of power relations defined by age and gender. This article provides a feminist analysis of the “treatment” undergone by street-involved young women whose behaviour transgressed sexist feminine stereotypes, treatment provided by various institutions the women dealt with during the transition to adulthood. The analysis is based on the results of a participatory action research project conducted between spring 2013 and summer 2014 with seven street-involved young women in the Quebec City region. The study aimed to document the structural violence experienced by these women, as well as their strategies for dealing with it

    L’intervention féministe intersectionnelle en maison d’hébergement pour femmes - Une approche axée sur l’inclusion et le savoir-être

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    Cet article présente une démarche réflexive s’étant déployée au sein de la fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) du Québec (Canada) visant à favoriser l’inclusion de femmes discriminées. Il fait un retour sur les différents contenus abordés dans le cadre d’une formation de 2 jours, sur l’intervention féministe intersectionnelle (IFI) soit : 1) l’intervention féministe comme approche critique du modèle biomédical, 2) l’intersectionnalité en tant que concept permettant de saisir les discriminations vécues par les femmes, 3) le positionnement (à titre de privilégiées ou d’opprimées) des intervenantes à l’intérieur de différents systèmes d’oppression, 4) le continuum des violences faites aux femmes, 5) les maisons en tant que lieu où les femmes peuvent se sentir contrôlées ou discriminées et 6) la dimension sociopolitique de l’intervention féministe. Cet article se termine sur quelques faits saillants de l’évaluation externe de cette démarche

    Jeunes femmes de la rue et féminités marginalisées. Que nous révèlent les récits des principales intéressées ?

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    Les travaux menés auprès de jeunes femmes en situation d’itinérance s’articulent souvent autour de la notion de risque. S’ils présentent la rue comme un milieu dangereux pour les jeunes femmes, notamment en raison des risques de subir une ou plusieurs agressions à caractère sexuel, ils contribuent également à présenter ces jeunes femmes comme une population délinquante, voire criminelle. Lorsqu’elle est étudiée à l’aide d’une méthodologie qualitative axée sur la parole de ces femmes, et analysée dans une perspective féministe, l’expérience des jeunes femmes en situation d’itinérance nous renseigne sur la façon dont leurs attitudes et comportements peuvent être compris à travers une matrice traversée par des rapports de pouvoir liés au genre et à l’âge. Cet article présente une analyse féministe intersectionnelle du « traitement » subi par les jeunes femmes de la rue à travers les différentes institutions qu'elles ont côtoyées entre 15 et 25 ans, lorsqu’elles ont adopté une conduite en tension avec celle associée aux stéréotypes sexistes de féminité. Cette analyse repose sur les récits des participantes tels que colligés dans le cadre d’une recherche-action participative réalisée entre le printemps 2013 et l’été 2014 avec sept jeunes femmes en processus de sortie de rue de la région de Québec. Cette étude avait pour objectif de documenter les violences structurelles expérimentées par celles-ci, de même que leurs stratégies pour y faire face

    La persistance du pouvoir au-delà de la rupture : analyse des tactiques de contrôle post-séparation envers les femmes ayant un parcours d’itinérance

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    Cet article présente une analyse de données secondaire réalisée à partir de 68 récits de vie de femmes ayant vécu des violences et des situations d’itinérance dans leur parcours de vie. Il se penche plus spécifiquement sur différentes tactiques de contrôle déployées par des partenaires intimes en contexte post-séparation, lesquelles ont eu pour effet de détériorer les conditions de vie de femmes. Les résultats illustrent : 1) les violences économiques perpétrées durant la relation intime et qui se sont poursuivies au-delà de la rupture pour maintenir le pouvoir sur les femmes, telles que les tactiques de contrôle des finances, des biens et des conditions de vie, 2) le harcèlement et les différentes stratégies pour priver les femmes de leur liberté en contexte post-séparation, 3) la manipulation exercée auprès des enfants et autour des enjeux liés à la garde de ces derniers et 4) la diffamation et les atteintes à la réputation des femmes afin d’étioler leur réseau de soutien, de réduire leurs possibilités d’emploi et de les disqualifier de certains rôles sociaux. Cet article offre différents repères afin de rendre visibles diverses stratégies coercitives et leurs effets sur les conditions de vie des femmes qui subissent des violences.This article presents a secondary data analysis based on 68 life story interviews with women who experienced violence and homelessness in their lifetime. It specifically examines several control tactics used by intimate partners post-separation which resulted in deteriorating living conditions for these women. The findings illustrate: 1) economic violence committed during and after the intimate relationship, such as controlling finances, assets and living conditions 2) harassment and various strategies for depriving women of their freedom in post-separation contexts 3) manipulation of children and of other issues related to their custody, and 4) defamation and injury to women’s reputation in order to undermine their support network, reduce employment opportunities, and disqualify them from certain social roles. This article provides insight into different coercive strategies and their effects on the living conditions of women who are victims of violence

    Point de vue de femmes et d’acteurs du milieu communautaire sur l’accès au logement à la sortie d’un contexte de violence : Quand le spatial fix renforce la spirale de l’itinérance dans certaines régions administratives du Québec

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    Cet article présente les résultats de deux études semblables menées entre 2017 et 2020, au cours desquelles 68 entretiens de type récit de vie avec des femmes violentées ayant vécu une ou plusieurs situations d’itinérance ont été réalisés, ainsi que 17 groupes de discussion auprès d’intervenant·es communautaires oeuvrant auprès d’elles. Il expose une analyse féministe des obstacles rencontrés dans l’accès au logement dans certaines régions périphériques du Québec, au moment de quitter un contexte de violence conjugale. Il montre que la spirale de l’itinérance des femmes (Gélineau, 2008) peut être liée à leur fragilité économique à la sortie d’un contexte de violence, mais surtout aux inégalités (re)produites par le spatial fix. Les résultats illustrent 1) l’effet du développement économique, lequel est principalement axé autour des domaines traditionnellement masculins, sur le prix des logements, et 2) les difficultés à accéder, principalement pour les femmes seules, à un logement social. Par conséquent, les femmes tentant d’échapper à un contexte de violence sont contraintes 1) de se reloger dans un secteur éloigné des centres, loin des pôles de développement, renforçant du même coup leur précarité ; 2) de résider dans un logement vétuste ou d’être sujette aux abus d’un propriétaire ou d’un concierge dans les centres urbains régionaux ; ou 3) de retourner dans un contexte de violence.This article presents findings from two similar studies conducted between 2017 and 2020. 68 lifecourse interviews were carried out with women who had experienced violence and one or more homelessness situations, as well as 17 focus groups with community workers. It suggests a feminist analysis of the obstacles encountered in accessing housing in remote regions of the province of Québec, when leaving a context of domestic violence. It shows that the spiral of women’s homelessness (Gélineau, 2008) can be produced by their economic fragility when they escape from a context of violence, which is reinforce by the inequalities (re)produced by spatial fix. Findings illustrate 1) the impact of economic development, which is mainly focused around traditionally male domains, on housing prices in development poles, and 2) difficulties in accessing social housing, mainly for single women. Consequently, women trying to escape a context of violence are forced to 1) relocate in a sector far from the poles, thereby reinforcing their precariousness due to problems of access to employment and resources; 2) being poorly housed in the development poles; or 3) making a return in a context of violence
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