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    Le système portuaire de Marseille à l’époque romaine

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    International audienceL'actuel Vieux Port, ancienne calanque du Lacydon, a été le point d'ancrage de l'activité portuaire marseillaise en constituant un port fermé naturel, particulièrement bien protégé et aménagé en de multiples endroits de ses rives. La rade ouverte de Marseille a pu constituer un avant-port essentiel plus facile d'accès, un premier abri, un lieu d'attente aux départs et aux arrivées des navigations. Au moment de la guerre civile, Marseille décide de ne pas prendre part au conflit et refuse son aide à César qui l’assiège. La cité capitule en 49 av. J.-C., ce qui marque le moment où la ville bascule dans sa période romaine. Marseille reste une cité autonome mais fait désormais partie de la province de Narbonnaise, créée en 27 av. J.-C. par Auguste, dont les routes commerciales se réorganisent et évoluent. On constate qu’à partir de son intégration dans ce nouveau pouvoir romain qu’est l’Empire, les différents secteurs portuaires de la cité sont progressivement réorganisés et la façade littorale est monumentalisée avec la construction de quais et d’édifices publics. Actuellement, outre les espaces portuaires de la rade, nous connaissons trois secteurs le long de la rive de la calanque où sont localisés les vestiges en relation avec la mer.La rade de MarseilleLa rade de Marseille s'ouvre, du nord au sud, sur l'ouest. Elle est très exposée aux deux vents dominants qui sont le mistral soufflant du nord-ouest vers le sud-est et son opposé le vent Marin. Plusieurs îles et îlots émergent dans cette rade et offrent des abris aisément accessibles en cas de mauvais temps alors que la calanque du Lacydon est périlleuse d'accès avec sa passe sinueuse, étroite et exposée. Avec l'anse dite « de la Quarantaine » sur Pomègues et la zone protégée entre les îles de Pomègues et de Ratonneau, l'archipel du Frioul est une composante essentielle du complexe portuaire marseillais. Peu aménagées par l'homme jusqu'au XIXe siècle, elles permettaient toutefois aux marins, depuis la plus haute Antiquité, de trouver un refuge de fortune, d'attendre les conditions idéales pour prendre le large ou d'attendre l'autorisation d'entrer dans le port fermé de la calanque du Lacydon. En attestent, les aménagements d'amarrage qui ont été retrouvés sur Pomègues (bittes taillées dans le rocher) ainsi que les dépôts sous-marins de nettoyage des bateaux dans le port de la Quarantaine. L'anse des Catalans, séparée de la calanque du Lacydon par le promontoire du Pharo, servait quant à elle de lieu-dépotoir pour les dragages du port effectués à toutes les époques et attestés tout particulièrement à partir de l'époque romaine par le mobilier hellénistique qui y a été trouvé et la fonction des maries-salopes découvertes le long de la rive nord.Secteur des places Jules-Verne / Villeneuve-BargemonLe long de la rive nord de la calanque, le plan d’eau est réaménagé dans la première moitié du Ier siècle apr. J.-C., détruisant une grande partie des structures qui existaient aux époques classique et hellénistique. Le bassin est dragué pour créer une colonne d’eau de deux mètres et installer un quai en ciment hydraulique qui est lui-même poursuivi vers l'ouest par un quai-débarcadère construit à l'intérieur d'un batardeau d'assèchement constitué de fragments de murailles de bateaux. On est ici à l’intérieur de la cité, juste en contrebas. Il est possible que ce quai se prolonge encore plus loin vers l'ouest où un quai en pierre de taille a été retrouvé mais la documentation à son sujet ne permet pas d'être très affirmatif. En relation avec ces quais, des entrepôts à dolia sont installés, peut-être l'un des celliers enfumés à vins dénigrés par Martial , conservés aujourd’hui in situ dans le musée des Docks Romains. Plus à l’est, un vaste complexe thermal est construit à l’époque augustéenne et donnait directement sur le plan d’eau. Celui-ci est agrandi tout au long de la première moitié du Ier siècle et représente un des plus grands connus pour l’Antiquité. Au IIème siècle, les entrepôts à dolia sont arasés et remblayés afin d’en reconstruire de nouveaux qui n’étaient cette fois-ci pas dotés de dolia, et qui sont agrandis au cours des IIIème et IVème siècles. Aux IIème et IIIème siècles le secteur semble toujours très actif puisqu'on y aménage et fait évoluer de grandes jetées (appontements de bois) destinées à donner accès à des espaces plus profonds. Au pied de ces derniers ont d’ailleurs été trouvées de nombreuses tablettes servant au décompte des marchandises transbordées. Deux font référence aux taxes du quarantième des Gaules et du Vectigal. La présence également de trois maries-salopes, témoigne de l’activité intense de curage à l’époque romaine. C’est d’ailleurs au IVème siècle que le secteur, n’étant plus entretenu, s’envase et que le rivage redevient une plage, moment où tous les entrepôts sont abandonnés à la suite d’incendies. Secteur de la « Corne du port »Dans la partie nord-est de la calanque, la mer entre un peu plus dans les terres créant un espace propice à l’installation d’infrastructures pour l’accostage des bateaux que l’on imagine exister à l’époque grecque mais dont on a très peu de traces. Elles ont surement été détruites par la monumentalisation du secteur à la fin du Ier s. apr. J.-C. qui se matérialise par la construction d’un quai de trois mètres cinquante de haut, en pierre de taille, communément appelé aujourd’hui « la corne du port » en raison de sa forme. Cette entreprise a nécessité le creusement d’un bassin artificiel dans le sol géologique marneux en asséchant la zone à l’aide d’un batardeau dont certaines traces en négatif nous sont parvenues. Ces quais comptent parmi les ouvrages les plus emblématiques du site de la Bourse, aujourd’hui conservés dans « le Jardin du Port antique » relié au Musée d’Histoire de Marseille. La découverte dans ce secteur d’une épave de navires de charge des IIème - IIIème siècles, d’entrepôts à dolia, d’un bassin d’eau douce pour le ravitaillement des bateaux, ainsi que de la voie d’Italie arrivant de l’Est, attestent la vocation commerciale de ce secteur à l’époque romaine. Situé au-delà du rempart, dans une zone marécageuse et alluviale à l’extérieur de la cité, cet espace portuaire commença très tôt à s’envaser malgré des opérations de dragage. Le bassin n’étant plus aussi régulièrement nettoyé, sa profondeur ne cessa de diminuer jusqu’à la fin du Vème siècle apr. J.-C., moment où sa moitié nord ne sert alors plus que de dépotoir. En revanche dans le secteur sud-ouest, situé plus près de la mer, la construction successive de deux quais a permis la persistance d’une certaine activité portuaire jusqu’au VIIème siècle, date où la darse est entièrement remblayée afin de laisser place à l’installation d’un quartier d’habitations.Secteur de la Place Général de GauleDans le fond de la calanque, dès le Vème siècle av. J.-C. la zone est asséchée au moyen d’un dépôt d’amphores. A l’époque romaine de vastes aires empierrées sont construites reliées à des cheneaux bordés de pieux servant à la navigation. Elles ont été interprétées comme des aires de déchargement pour les marchandises volumineuses. Au Vème siècle apr. J.-C. le secteur redevient une plage sur laquelle sont installées des salines à la fin du VIème siècle le long du rivage.Autres aspects intéressantsLa rive sud de la calanque du Lacydon est plus exposée au mistral. Elle semble avoir été beaucoup moins aménagée que la rive nord en matière d'infrastructures portuaires et a plutôt été utilisée comme une vaste zone funéraire. La préoccupation de l'entretien du port se manifeste tout au long de l'existence de la ville, depuis l'Antiquité jusqu'à l'époque contemporaine. La persistance de pratiques liées à l'évacuation des cures de dragage du port (même maries-salopes, mêmes lieux de rejet en mer) sont des éléments qui n'ont jamais été aussi manifestes dans d'autres ports. Il faut noter l'existence pour Marseille de nombreuses sources écrites médiévales, décrivant de multiples pratiques portuaires dans un cadre ayant peu évolué, qui sont d’une richesse sans précédent pour expliquer et interpréter des vestiges archéologiques antiques

    Nouvel Espéandieu. Tome VI. Recueil général des sculptures sur pierre de la Gaule. Marseille etses environs.

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    International audienceLes différents tomes du recueil d’Émile Espérandieu, parus entre 1907 et 1966, consacraient à Marseille au total 125 notices. Une recherche de provenance précise était nécessaire pour presque chaque sculpture, car pour certaines, leur origine étrangère à Marseille avait été reconnue par Espérandieu, mais un bon nombre avait une origine très incertaine. C’est d’abord cette enquête préliminaire minutieuse, longue mais indispensable que l' équipe de chercheurs du Centre Camille Jullian et des musées de Marseille, avant de pouvoir dessiner le visage grec de la colonie de Phocée à travers ses sculptures, puis son avatar romain, plus évanescent peut-être mais représenté par de nombreuses œuvres de choix. Enfin, il fallait accorder une place significative aux sculptures qu’on appelle maintenant « gauloises », mais dont le terme « celto-ligures » que les historiens employaient naguère, exprimait déjà la complexité d’origine et le caractère archaïque. Ces trois domaines, gaulois, grec, romain, analysés avec finesse par plus de douze collaborateurs, sont présentés de façon nouvelle et les témoignages marseillais célèbres depuis le XIXe siècle, comme l’Artémis d’Éphèse, les stèles de la rue Négrel ou le buste du prétendu Milon, trouvent ici des descriptions plus précises, des photographies de détail, ainsi que les dernières interprétations iconographiques et des datations soigneusement discutées. De nombreux inédits recueillis au cours de ces cinquantedernières années de fouilles viennent compléter ce panorama entièrement renouvelé

    Nouvel Espéandieu. Tome VI. Recueil général des sculptures sur pierre de la Gaule. Marseille etses environs.

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    International audienceLes différents tomes du recueil d’Émile Espérandieu, parus entre 1907 et 1966, consacraient à Marseille au total 125 notices. Une recherche de provenance précise était nécessaire pour presque chaque sculpture, car pour certaines, leur origine étrangère à Marseille avait été reconnue par Espérandieu, mais un bon nombre avait une origine très incertaine. C’est d’abord cette enquête préliminaire minutieuse, longue mais indispensable que l' équipe de chercheurs du Centre Camille Jullian et des musées de Marseille, avant de pouvoir dessiner le visage grec de la colonie de Phocée à travers ses sculptures, puis son avatar romain, plus évanescent peut-être mais représenté par de nombreuses œuvres de choix. Enfin, il fallait accorder une place significative aux sculptures qu’on appelle maintenant « gauloises », mais dont le terme « celto-ligures » que les historiens employaient naguère, exprimait déjà la complexité d’origine et le caractère archaïque. Ces trois domaines, gaulois, grec, romain, analysés avec finesse par plus de douze collaborateurs, sont présentés de façon nouvelle et les témoignages marseillais célèbres depuis le XIXe siècle, comme l’Artémis d’Éphèse, les stèles de la rue Négrel ou le buste du prétendu Milon, trouvent ici des descriptions plus précises, des photographies de détail, ainsi que les dernières interprétations iconographiques et des datations soigneusement discutées. De nombreux inédits recueillis au cours de ces cinquantedernières années de fouilles viennent compléter ce panorama entièrement renouvelé

    Nouvel Espéandieu. Tome VI. Recueil général des sculptures sur pierre de la Gaule. Marseille etses environs.

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    International audienceLes différents tomes du recueil d’Émile Espérandieu, parus entre 1907 et 1966, consacraient à Marseille au total 125 notices. Une recherche de provenance précise était nécessaire pour presque chaque sculpture, car pour certaines, leur origine étrangère à Marseille avait été reconnue par Espérandieu, mais un bon nombre avait une origine très incertaine. C’est d’abord cette enquête préliminaire minutieuse, longue mais indispensable que l' équipe de chercheurs du Centre Camille Jullian et des musées de Marseille, avant de pouvoir dessiner le visage grec de la colonie de Phocée à travers ses sculptures, puis son avatar romain, plus évanescent peut-être mais représenté par de nombreuses œuvres de choix. Enfin, il fallait accorder une place significative aux sculptures qu’on appelle maintenant « gauloises », mais dont le terme « celto-ligures » que les historiens employaient naguère, exprimait déjà la complexité d’origine et le caractère archaïque. Ces trois domaines, gaulois, grec, romain, analysés avec finesse par plus de douze collaborateurs, sont présentés de façon nouvelle et les témoignages marseillais célèbres depuis le XIXe siècle, comme l’Artémis d’Éphèse, les stèles de la rue Négrel ou le buste du prétendu Milon, trouvent ici des descriptions plus précises, des photographies de détail, ainsi que les dernières interprétations iconographiques et des datations soigneusement discutées. De nombreux inédits recueillis au cours de ces cinquantedernières années de fouilles viennent compléter ce panorama entièrement renouvelé

    Port antique à Marseille (Bouches-du-Rhône) : surveillance archéologique des travaux de requalification. Rapport de fouille

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    Les travaux de requalification du « Port antique », anciennement « jardin des vestiges », ont nécessité une surveillance archéologique réalisée par l’Inrap entre les mois d’octobre 2018 et septembre 2019. Ce suivi a consisté en un accompagnement des travaux de terrassement afin de limiter leur impact sur le sous-sol. Quatre fouilles ponctuelles ont été menées, en accord avec la DRAC (SRA et MH), le Musée d’Histoire et l’architecte en charge du dossier, destinées à la réalisation des travaux ou à améliorer la mise en valeur des vestiges : au niveau des lices sud, des lices nord, du mur de Crinas et du monument aux triglyphes

    Port antique à Marseille (Bouches-du-Rhône) : surveillance archéologique des travaux de requalification. Rapport de fouille

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    Les travaux de requalification du « Port antique », anciennement « jardin des vestiges », ont nécessité une surveillance archéologique réalisée par l’Inrap entre les mois d’octobre 2018 et septembre 2019. Ce suivi a consisté en un accompagnement des travaux de terrassement afin de limiter leur impact sur le sous-sol. Quatre fouilles ponctuelles ont été menées, en accord avec la DRAC (SRA et MH), le Musée d’Histoire et l’architecte en charge du dossier, destinées à la réalisation des travaux ou à améliorer la mise en valeur des vestiges : au niveau des lices sud, des lices nord, du mur de Crinas et du monument aux triglyphes

    Open Sea | Closed Sea. Local and Inter-Regional Traditions in Shipbuilding

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