68 research outputs found

    Présentation : regards croisés sur les images scientifiques

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    L’apport d’une perspective génétique à l’analyse des images scientifiques

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    À partir d’études ethnographiques menées dans des laboratoires appartenant à deux disciplines des sciences de la nature, la physique des matériaux et la pharmacologie, Catherine Allamel-Raffin élabore une classification des images produites dans ces domaines de recherche en les envisageant sous l’angle de leur production, c’est-à-dire en adoptant une perspective génétique. Cette démarche conduit notamment au constat suivant : certaines images massivement pré­sentes en pharmacologie (histogrammes), et peu présentes en physique des matériaux, soulèvent des problèmes sémiotiques particuliers qu’il est possible d’analyser à l’aide des travaux de E. Tufte. Le recours à une perspective génétique, dans un second temps, permet de relever les similitudes, mais également d’établir les distinctions qui s’imposent quant aux processus de réalisation de ces images : la présence potentielle d’artefacts, ceux-ci étant situés à des moments différents du cours de l’expérimentation, la non-existence d’une flexibilité interprétative dans le cas des images produites en pharmacologie à l’opposé de ce que l’on rencontre en physique des matériaux, l’évolution du statut épistémique de certaines images au cours de la recherche grâce au recours, couronné de succès, à des stratégies expérimentales déterminées.Catherine Allamel-Raffin proposes a classification of scientific images produced in two different fields of the natural sciences (pharmacology and surface sciences). This classification relies upon ethnographic studies. The point of view adopted here is a genetic one, in other words, these ethnographic studies especially focus on the processes which lead to the production of images in two different laboratories. In the first part of my contribution, I will show that certain types of images particularly well represented in pharmacology (but not in surface sciences) like histograms, generate some specific semiotic problems. These semiotic problems will be approached by referring to the E. Tufte’s work. In the second part of my contribution, I will show that this genetic point of view leads us to underline the similarities but also the differences which take place all along the production’s processes of the images: the possible existence of artifacts which are not situated, in the two laboratories, at the same levels of the experiment; the fact that there is no interpretative flexibility in pharmacology contrasting with the interpretative flexibility one can observe in surface sciences; the evolution of the epistemic status of some images based on the successful use of determined experimental strategies

    De l’intersubjectivité à l’interinstrumentalité. L’exemple de la physique des surfaces

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    Notre visée, dans cet article, consiste à souligner que la prise en compte d’une stratégie couramment employée par les chercheurs au sein des sciences expérimentales, l’interinstrumentalité, permet de réduire l’impact des facteurs micro- et macrosociaux, privilégiés par les tenants du programme relativiste empirique de Harry Collins, lorsqu’il s’agit d’expliquer la clôture des débats sur la valeur à conférer aux données collectées. Deux études de cas, l’une portant sur l’histoire de l’invention du microscope à effet tunnel, l’autre sur une recherche déterminée au sein d’un laboratoire de physique des surfaces, nous permettent de préciser en quoi l’interinstrumentalité contribue à l’objectivité des résultats obtenus par les scientifiques, et en constitue une composante au même titre que l’intersubjectivité.Our aim in this article is to show how a strategy used in the experimental sciences, strategy that we named “inter-instrumentation”, can minimize the role of micro and macro-sociological factors when one tries to understand how the debates about the interpretation of the data come to an end. To defend our point of view, we will present two examples: an historical example – the invention, of the Scanning Tunneling Microscope – and an example collected during an ethnographic study in a surface science laboratory. We would like to emphasize that inter-instrumentation contributes to the objectivity of the experimental results and constitutes a part of it as well as intersubjectivity

    Quel est l’apport de la sémiotique visuelle à la réflexion sur « l’objectivité » des images scientifiques ?

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    Les images produites par les chercheurs dans leurs laboratoires ou par les illustrateurs sur des supports divers doivent satisfaire un certain nombre d’exigences en vue d’être intégrées dans les publications scientifiques. Au premier chef, on trouve celle d’être considérées comme « objectives ». Mais qu’entend-on par-là ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire de prime abord, la méta-norme que constitue l’objectivité est souvent assez mal définie. Ma contribution à la réflexion sur ce point se déclinera de la manière suivante : dans un premier temps, je tenterai de déterminer quelles sont les modalités objectivantes qui conditionnent la présence des images au sein des publications scientifiques. Dans un second temps, je m'attacherai à montrer comment la sémiotique visuelle permet de fournir un éclairage irremplaçable quant aux procédures à l’œuvre dans la production des images qui satisfont le réquisit de l’objectivité. L’ensemble de mon analyse reposera sur des données empiriques collectées au cours d’enquêtes de terrain déterminées. Celles-ci ont eu pour cadre différents domaines : la physique des surfaces et la chirurgie.Images produced by researchers in their laboratories or scientific illustrators have to fulfill a number of requirements to be included in scientific publications. First and foremost, they must be regarded as ”objective”. But what does that mean? Contrary to what one might think, the meta-norm of objectivity is often poorly defined. My contribution to the discussion on this point is structured as follows: first, I seek to identify the “objectifying modalities” that determine the presence of images in scientific publications. I then show how visual semiotics helps to shed irreplaceable light on procedures at work in the production of images that satisfy the requisite of “objectivity”. My entire analysis is based on empirical data collected during ethnographic surveys in different scientific fields: surface sciences and surgery

    La complexité des images scientifiques. Ce que la sémiotique de l'image nous apprend sur l'objectivité scientifique

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    II est très difficile de discuter de la relation qu'entretiennent les théories physiques avec le réel. La récente affaire Sokal a mis aux prises par exemple deux thèses aussi extrêmes que simplistes, une vue purement réaliste (la physique enregistre les lois de l'univers) et une vue pleinement relativiste (la physique n'est qu'un récit parmi d'autres). Si ce débat est confus, c'est qu'on n'interroge pas assez, comme le fait Catherine Allamel-Raffin, la nature des constructions signifiantes que créent et manipulent les scientifiques et la subtilité des médiations qu'ils élaborent entre les phénomènes et eux. La nature particulière des images que créent les physiciens ne relève ni d'un simple prélèvement du réel, ni d'un pur phénomène de langage : elle joue de la complexité et de l'hybridité des rapports que les images, dans leur diversité, entretiennent avec les objets qu'elles trahissent, exhibent ou formalisent. En somme, pour parodier une formule célèbre, un peu de sémiotique nous éloigne de la science, beaucoup nous y ramène.Allamel-Raffin Catherine. La complexité des images scientifiques. Ce que la sémiotique de l'image nous apprend sur l'objectivité scientifique. In: Communication et langages, n°149, 2006. Témoigner : Mises en scène, mises en textes. pp. 97-111

    Une analyse sémiotique de quelques modalités du travail d'objectivation scientifique

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    Instruments et bricolage en physique des matériaux : l’exemple des catachrèses

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    Un séjour, même bref, dans un laboratoire permet à tout observateur de saisir à quel point les instruments qui y foisonnent sont loin de fonctionner comme des boîtes noires. En témoignent les situations de « catachrèse » : on se sert d’un instrument en lui conférant un autre usage que celui auquel il est initialement destiné. Bien souvent, la recherche comporte une part d’imprévisible et le scientifique se voit confronté à des situations nouvelles pour lesquelles les outils disponibles s’avèrent inopérants. C’est pourquoi il va se livrer au détournement de certains d’entre eux afin de les adapter à sa demande spécifique. Les dispositifs techniques sont donc en constante interaction avec, d’une part, les êtres humains qui les façonnent et les font fonctionner, et d’autre part, les théories sur lesquelles ils reposent et qui parfois président à leurs modifications. Même si l’épistémologie classique a tendance à les rejeter dans l’ombre, ils jouent un rôle primordial dans le travail scientifique et l’établissement d’une conclusion au sein d’une publication. La philosophie et la sociologie des sciences tentent aujourd’hui de comprendre comment, placés dans des contextes où l’incertitude domine, les chercheurs parviennent à produire des connaissances, en construisant des ajustements robustes entre théories, modèles, instruments, expérimentations, savoir-faire et croyances
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