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    Contribution Ă  l'Ă©tude de la myopathie atypique Ă©quine : aspects morphologiques et validation d'un test de la fonction mitochondriale.

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    La myopathie atypique Ă©quine, sujet central de cette thĂšse, est, dans un premier temps, replacĂ©e dans le contexte gĂ©nĂ©ral des myopathies Ă©quines Ă  travers une revue de littĂ©rature utilisant des critĂšres morphologiques comme fil conducteur. Deux Ă©tudes originales sont ensuite exposĂ©es.La premiĂšre Ă©tude est une Ă©valuation anatomo-pathologique, histopathologique et ultrastructurale rĂ©alisĂ©e Ă  partir de 32 chevaux ĂągĂ©s de 6 mois Ă  7 ans, morts ou euthanasiĂ©s suite Ă  un syndrome ataxique accompagnĂ© de myoglobinurie correspondant Ă  une myopathie atypique. L’étude morphologique de la musculature striĂ©e a mis en Ă©vidence (1) des zones de nĂ©crose au niveau des muscles de posture, des muscles respiratoires et parfois du myocarde, (2) une dĂ©gĂ©nĂ©rescence segmentaire de type Zenker, monophasique et multifocale, affectant prĂ©fĂ©rentiellement les fibres de type I, (3) une activitĂ© enzymatique mitochondriale diminuĂ©e avec une distribution hĂ©tĂ©rogĂšne rĂ©vĂ©lĂ©e par la coloration NADH tĂ©trazolium rĂ©ductase, (4) une absence de sels de calcium intracellulaires, (5) une accumulation intracytoplasmique de gouttelettes lipidiques et (6) des modifications ultrastructurales touchant essentiellement les mitochondries. Ces donnĂ©es indiquent que la myopathie atypique Ă©quine exhibe la plupart des caractĂ©ristiques morphopathologiques des myopathies toxiques au sens le plus large. Pour confirmer l’hypothĂšse d’une atteinte mitochondriale primaire, une Ă©tude fonctionnelle in vivo a paru nĂ©cessaire.Le dĂ©veloppement et la validation d’une mĂ©thode d’analyse quantitative de la fonction mitochondriale Ă  partir d’échantillons sanguins de chevaux ont fait l’objet de la deuxiĂšme Ă©tude. Le fluorophore lipophile cationique JC-1 a Ă©tĂ© choisi en raison de sa capacitĂ© d’accumulation dans les membranes mitochondriales et de son spectre de fluorescence directement dĂ©pendant du potentiel membranaire. Le potentiel de membrane mitochondrial peut donc ĂȘtre optiquement mesurĂ© par le rapport de la fluorescence orange (indiquant la tendance de JC-1 Ă  former des oligomĂšres lorsque le potentiel de membrane mitochondrial est Ă©levĂ©) sur la fluorescence verte (JC-1 sous forme de monomĂšres lorsque le potentiel de membrane mitochondrial est faible). Une procĂ©dure d’analyse standardisĂ©e par cytomĂ©trie en flux de la fonction mitochondriale des cellules mononuclĂ©Ă©es sanguines Ă©quines est exposĂ©e et des valeurs de rĂ©fĂ©rence de l’activitĂ© mitochondriale des lymphocytes de chevaux sains sont prĂ©sentĂ©es. Les valeurs moyennes de fluorescence associĂ©es Ă  JC-1 et leurs rapports se sont avĂ©rĂ©s stables dans le temps chez un mĂȘme cheval, indĂ©pendantes de l’ñge et du sexe et trĂšs sensibles Ă  une exposition Ă  un dissipateur du potentiel de membrane (CCCP). Enfin, il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que le dĂ©lai entre la prise de sang et l’évaluation de la fonction mitochondriale ne pouvait excĂ©der cinq heures. SUMMARYAtypical equine myopathy, the main subject of this thesis, is first positioned in the general topic of equine myopathies, based on a comprehensive literature review of lesions. Two original studies are then successively presented.The first study is a gross, microscopic and ultrastructural pathology description, based on necropsies of 32 horses, 6 months to 7 years old, found dead or euthanatized with a syndrome of ataxia and myoglobinuria compatible with atypical myopathies. Lesions of the striated muscles were typical of that disease, namely: (1) areas of necrosis in postural and respiratory muscles and, for some animals, in myocardium; (2) segmental Zenker degeneration, multifocal and monophasic, affecting predominantly type I fibers; (3) decreased mitochondrial enzymatic activity, with an intracytoplasmic heterogeneous distribution, as shown by NADH tetrazolium reductase staining; (4) absence of intracellular accumulation of calcium salts; (5) cytoplasmic accumulation of lipid droplets, and (6) ultrastructural alterations centered on mitochondria. Our observations suggested that atypical equine myopathy was to be included among toxic myopathies, in a broad sense. In order to confirm the hypothesis of a primary mitochondrial disease, an in vivo functional study was planned.In the second study, a technique of quantitative evaluation of mitochondrial function was developed and validated, using the buffy coat layer of equine blood. The lipophilic cationic JC-1 fluorophore was chosen because of its ability to accumulate in mitochondrial membranes and because of its fluorescence spectrum, directly dependent on the membrane potential. The mitochondrial membrane potential could be optically measured by calculating the ratio between orange fluorescence (indicating the presence of JC-1 oligomers when the membrane potential was elevated) and green fluorescence (indicating the presence of JC-1 monomers when the membrane potential was low). A standardized technique of mitochondrial function by flow cytometry, based on equine mononuclear white blood cells was presented and reference values for equine lymphocytes mitochondrial activity were proposed. Mean fluorescence values associated with JC-1 and their ratios were found to be stable in a given horse, independent from age and sex, and very sensitive to exposure to CCCP, a dissipater of membrane potential. Finally, it was shown that the time period between blood harvesting and mitochondrial function evaluation could not exceed five hours. AVANT-PROPOSDepuis 2000, le service des autopsies de la FacultĂ© de MĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire de LiĂšge est confrontĂ© Ă  des cas sporadiques de myopathie Ă©quine d’origine inconnue et dont les lĂ©sions ne cadrent pas avec les myopathies dĂ©crites dans la littĂ©rature.L’objectif de cette thĂšse est de tenter de mieux caractĂ©riser ce qui parait, de maniĂšre de plus en plus Ă©vidente, ĂȘtre une entitĂ© nouvelle. Sur le plan clinique, elle se dĂ©finit par son caractĂšre sporadique et inattendu (« atypique »), par une incidence saisonniĂšre (printemps et automne), par une symptomatologie identifiable : apparition brutale, myoglobinurie, Ă©volution aiguĂ« et par un dĂ©cours souvent fatal, en moins de 72 heures. A ce jour, les tentatives de traitement et les investigations entreprises n’ont permis ni de cerner l’étiologie de l’affection, ni de la guĂ©rir. Quant Ă  sa pathogĂ©nie, elle est encore totalement mystĂ©rieuse, en particulier le mĂ©canisme pathologique qui altĂšre la fibre musculaire squelettique, cible privilĂ©giĂ©e du tableau lĂ©sionnel de la maladie. L’imprĂ©visibilitĂ© des cas, la rapiditĂ© du processus, le caractĂšre sporadique de l’affection, l’impossibilitĂ© de la reproduire expĂ©rimentalement sont autant de dĂ©fis auxquels il a fallu faire face. Afin de dĂ©gager une base solide pour le diagnostic, en caractĂ©risant mieux les lĂ©sions, et de tenter une avancĂ©e dans la pathogĂ©nie en proposant un mĂ©canisme d’atteinte de la fibre musculaire, une Ă©tude anatomo-pathologique Ă  partir des cas disponibles nous a paru ĂȘtre une prioritĂ©. Elle nĂ©cessitait prĂ©alablement, afin d’éclairer nos observations, de reprendre avec l’Ɠil du morphologiste les maladies musculaires dĂ©crites classiquement chez le cheval.La revue des myopathies Ă©quines connues constitue la partie initiale de ce travail. Ensuite, une premiĂšre Ă©tude prĂ©sente, Ă  partir des cas examinĂ©s, un inventaire des lĂ©sions macroscopiques, microscopiques et ultrastructurales observĂ©es dans la myopathie atypique. Sur base des rĂ©sultats morphologiques qui indiquent une parentĂ© lĂ©sionnelle entre la myopathie atypique et les myopathies toxiques, l’hypothĂšse d’une atteinte primitive des mitochondries a Ă©tĂ© proposĂ©e. La deuxiĂšme Ă©tude est une tentative d’étayer cette hypothĂšse par la mise au point d’un test d’activitĂ© mitochondriale des lymphocytes Ă©quins. PREMIERE PARTIE ARTICLE DE SYNTHESEREVUE MORPHOPATHOLOGIQUEDES MYOPATHIES EQUINES Cassart D., Coignoul F., Desmecht D. DĂ©partement de Morphologie & Pathologie, Secteur Pathologie, FacultĂ© de MĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire, Sart Tilman B43 , UniversitĂ© de LiĂšge________________________________________Correspondance : Dominique Cassart, [email protected] TITRESRevue morphopathologique des myopathies Ă©quinesMorphopathologic review of myopathies among equidaeRÉSUMÉL’identification de la cause d’une myopathie est une vraie gageure dans toutes les espĂšces en raison de la grande diversitĂ© des Ă©tiologies, des manifestations cliniques et des lĂ©sions. Tant aux yeux du clinicien qu’à ceux de l’anatomo-pathologiste, le fil conducteur qui mĂšne au diagnostic causal d’une myopathie particuliĂšre exige que soient identifiĂ©es des balises sĂ»res permettant d’intĂ©grer un cas individuel ou une sĂ©rie cohĂ©rente d’observations successives Ă  une entitĂ© mĂ©dicale particuliĂšre. Dans cette revue morphopathologique des myopathies du cheval, plus particuliĂšrement de celles qui atteignent la musculature striĂ©e squelettique, l’accent est mis dĂ©libĂ©rĂ©ment sur le fil conducteur histopathologique et, plus particuliĂšrement, sur les Ă©lĂ©ments morphologiques qui permettent de classer les lĂ©sions observĂ©es dans un groupe d’entitĂ©s connues. SUMMARYIdentifying the cause of a myopathy is challenging in any species because of the great diversity of etiologies, clinical signs and lesions. Whenever a clinician or a pathologist is concerned, the way to the diagnosis of a myopathy must be paved with indisputable criteria allowing integration of an individual case in a precise medical entity. In this morphopathologic review of equine myopathies, the priority is given to the histopathologist way of using key morphologic clues for accurate categorization of a myopathy. 1. INTRODUCTIONL’identification de la cause d’une myopathie est une vraie gageure dans toutes les espĂšces en raison de la grande diversitĂ© des Ă©tiologies, des manifestations cliniques et des lĂ©sions. Tant aux yeux du clinicien qu’à ceux de l’anatomo-pathologiste, le fil conducteur qui mĂšne au diagnostic causal d’une myopathie particuliĂšre, a fortiori celui qui conduit Ă  la caractĂ©risation d’une entitĂ© nouvelle, exige que soient identifiĂ©es des balises sĂ»res, permettant d’intĂ©grer un cas individuel ou une sĂ©rie cohĂ©rente d’observations successives Ă  une entitĂ© particuliĂšre. Dans cette revue morphopathologique des myopathies du cheval, plus particuliĂšrement de celles qui atteignent la musculature striĂ©e squelettique, l’accent est mis dĂ©libĂ©rĂ©ment sur le diagnostic histopathologique et, plus particuliĂšrement, sur les Ă©lĂ©ments morphologiques qui permettent de classer les lĂ©sions observĂ©es dans un groupe d’entitĂ©s connues. En se donnant un tel cadre de rĂ©flexion, on distingue (1) les myopathies qui se caractĂ©risent par une modification substantielle de la taille des fibres musculaires, (2) les myopathies qui se caractĂ©risent par une modification Ă©vidente de l’aspect des fibres musculaires, (3) les myopathies qui se caractĂ©risent par un infiltrat cellulaire de l’interstitium et (4) les myopathies sans expression morphologique typique. Pour que la revue conserve un caractĂšre pratique, des informations additionnelles concernant le tableau clinique et l’aspect macroscopique du muscle sur le cadavre complĂštent les descriptions. Certaines entitĂ©s qui se distinguent par des lĂ©sions relevant de plusieurs catĂ©gories ont Ă©tĂ©, pour la clartĂ© du texte, associĂ©es Ă  une seule, tout en soulignant la mixitĂ© de l’image morphologique.Dans un travail fondĂ© sur la morphologie du muscle squelettique, il a Ă©tĂ© jugĂ© nĂ©cessaire de prĂ©senter un rappel de l’histologie normale du muscle et, en raison du lien Ă©troit qui existe, tout particuliĂšrement dans le muscle, entre structure et fonction, d’y associer un rappel fonctionnel.2. HISTOPHYSIOLOGIE DE LA MUSCULATURE STRIEE2.1. Histologie de la fibre musculaire striĂ©e de type squelettiqueLes muscles striĂ©s squelettiques sont responsables des mouvements volontaires et du maintien de la posture. L’élĂ©ment fondamental qui les constitue est la cellule - ou fibre - musculaire squelettique, aussi appelĂ©e myocyte. Il s’agit d’une cellule plurinuclĂ©Ă©e, allongĂ©e, dont les dimensions peuvent aller jusqu’à 100 microns de diamĂštre et plusieurs centimĂštres de longueur. Le sarcolemne enveloppe la cellule ; il est composĂ© de la membrane plasmique, du cell-coat et de la lame basale. Les noyaux multiples sont pĂ©riphĂ©riques, situĂ©s dans le cytoplasme, appelĂ© sarcoplasme, adossĂ©s Ă  la face interne de la membrane plasmique. Dans le sarcoplasme se trouvent les Ă©lĂ©ments contractiles qui sont constituĂ©s par les myofilaments d’actine et de myosine organisĂ©s en faisceaux appelĂ©s myofibrilles et disposĂ©s longitudinalement. C’est la superposition rĂ©guliĂšre de ces myofilaments qui est responsable de la striation transversale de la fibre musculaire visible au microscope optique. La contraction musculaire est la consĂ©quence de l’interaction entre les filaments d’actine et de myosine. Entre les myofibrilles, le sarcoplasme contient des organites tels que les mitochondries mais aussi un systĂšme d’extensions tubulaires de la membrane plasmique disposĂ© transversalement Ă  l’intĂ©rieur de la cellule. Ce systĂšme tubulaire, reprĂ©sentĂ© par les tubes T, les citernes et le rĂ©ticulum sarcoplasmique, prĂ©sente donc une lumiĂšre en continuitĂ© avec l’espace extracellulaire. Ce rĂ©seau tubulaire permet un contact Ă©troit entre la membrane plasmique et les unitĂ©s contractiles, ce qui favorise la propagation de l’onde de dĂ©polarisation et le passage du calcium du rĂ©ticulum sarcoplasmique vers le sarcoplasme et plus particuliĂšrement vers les myofibrilles. Ceci entraĂźne une contraction synchronisĂ©e au sein de la cellule. Le muscle est entourĂ© de tissu conjonctif vasculaire : l’épimysium, d’oĂč partent les travĂ©es conjonctives formant le pĂ©rimysium qui entoure les faisceaux. Chaque fibre est Ă©galement encerclĂ©e par l’endomysium provenant du pĂ©rimysium (Antoine, 2006).Les fibres musculaires striĂ©es squelettiques peuvent ĂȘtre divisĂ©es en trois groupes : (1) les cellules (fibres) de type I, (2) les cellules de type intermĂ©diaire (II A) et (3) les cellules de type II (II B). Les fibres de type I sont des fibres lentes Ă  mĂ©tabolisme oxydatif, riches en myoglobine et en mitochondries et entourĂ©es par de nombreux capillaires. Les fibres de type II sont des fibres rapides Ă  mĂ©tabolisme glycolytique, pĂąles, pauvres en myoglobine, contenant moins de mitochondries et desservies par moins de capillaires que les fibres de type I de mĂȘme taille (Van Vleet et Valentine, 2007). Les fibres intermĂ©diaires peuvent utiliser les deux processus pour la production d’énergie (MacEwen et Hulland, 1986).2.2. Physiologie de la contraction musculaireSuite Ă  un stimulus nerveux, il y a libĂ©ration au niveau de la synapse neuromotrice d’acĂ©tylcholine qui se lie et modifie la conformation des rĂ©cepteurs nicotiniques au niveau de la fibre musculaire. Il en rĂ©sulte une ouverture des canaux Ă  ions entrainant une dĂ©polarisation membranaire et la gĂ©nĂ©ration d’un potentiel d’action. L’entrĂ©e de Na+ dans la cellule induit un changement de polaritĂ© de la membrane et l’onde de dĂ©polarisation se propage par les tubes T vers les citernes du rĂ©ticulum sarcoplasmique. Il en rĂ©sulte une activation des canaux Ă  Ca++ et la libĂ©ration de Ca++ dans le sarcoplasme. Le calcium se lie Ă  la troponine C, induisant un changement de conformation de la molĂ©cule de tropomyosine qui initie la contraction. La relaxation musculaire est liĂ©e au recaptage du calcium par le rĂ©ticulum sarcoplasmique. C’est cette phase de relĂąchement du muscle qui nĂ©cessite un apport Ă©nergĂ©tique sous forme d’ATP produite par les mitochondries. Ce sont donc spĂ©cifiquement le calcium et l’ATP qui rĂ©gulent la contraction et la relaxation musculaire (Valberg et Hodgson, 2002). Lors de contraction prolongĂ©e du muscle, le dĂ©ficit d’ATP et l’excĂšs de calcium peuvent entraĂźner une dĂ©gĂ©nĂ©rescence hyaline des fibres musculaires par coagulation des protĂ©ines (Guis et al., 2005).3. LES MYOPATHIES EQUINES3.1. Les myopathies qui modifient la taille des fibres musculaires3.1.1. L’atrophie musculaireL’atrophie musculaire se dĂ©finit morphologiquement comme une diminution du diamĂštre des fibres musculaires avec dĂ©plĂ©tion en Ă©lĂ©ments contractiles (Van Vleet, 1997). Les fibres atrophiĂ©es sont anguleuses avec un Ă©paississement du tissu interstitiel endomysial et une prolifĂ©ration de cellules adipeuses (Van Vleet et Valentine, 2007). Dans les stades avancĂ©s d’atrophie, les cellules peuvent ĂȘtre le siĂšge d’une dĂ©gĂ©nĂ©rescence hyaline (Van Vleet, 1997). Les causes d’atrophie musculaire sont variĂ©es ; elles servent traditionnellement de base Ă  leur classification.L’atrophie neurogĂ©nique, ou atrophie de dĂ©nervation, s’observe lorsque l’innervation des fibres musculaires par le nerf moteur est interrompue. Si la dĂ©nervation est complĂšte, ce type d’atrophie peut entreprendre toutes les fibres d’un territoire musculaire. Si la dĂ©nervation est incomplĂšte, seules certaines fibres sont atteintes, selon une distribution multifocale. Dans ce cas, les fibres voisines sont augmentĂ©es de volume par hypertrophie compensatoire. Ce cas de figure est illustrĂ© chez le cheval par l’ equine motor neuron disease (EMND), maladie sporadique affectant des chevaux de tous Ăąges et de toutes races (Valberg et Hodgson, 2002). L’EMND est une maladie dont l’incidence augmente avec l’ñge ; l’ñge moyen d’apparition Ă©tant de 16 ans. Elle se caractĂ©rise par une dĂ©gĂ©nĂ©rescence des neurones moteurs des cornes ventrales de la moelle Ă©piniĂšre. L’étiologie est inconnue mais la maladie s’accompagne systĂ©matiquement de taux sĂ©riques trĂšs bas en vitamine E, ce qui laisserait supposer une cause carentielle (Valentine et al., 1994). Dans l’EMND, ce sont surtout les fibres de type I qui sont atrophiĂ©es.L’atrophie de non usage. Elle s’observe dans un territoire musculaire, souvent un membre, lors d’immobilisation prolongĂ©e. Elle peut Ă©galement faire suite Ă  une tĂ©notomie. Ce processus d’atrophie est plus lent que dans l’atrophie neurogĂ©nique (Van Vleet, 1997). L’atrophie de non usage se caractĂ©rise par une atteinte des deux types de fibres.L’atrophie associĂ©e Ă  la cachexie. Il s’agit d’une atrophie visible tant sur l’animal vivant que sur le cadavre. Elle s’observe tout d’abord au niveau des muscles du dos et des cuisses. Au microscope, l’atrophie touche surtout les fibres musculaires de type II. Ce sont les muscles non posturaux qui sont les plus sĂ©vĂšrement atteints (Van Vleet et Valentine, 2007).L’atrophie associĂ©e Ă  la maladie de Cushing. Il s’agit d’une atrophie des fibres de type II avec perte de fibres de type IIB et accumulation de graisse pĂ©rimysiale, endomysiale et intrasarcoplasmique (Aleman et al., 2006).3.1.2. L’ hypertrophie musculaireL’hypertrophie musculaire se dĂ©finit, morphologiquement, comme une augmentation du diamĂštre de la fibre en coupe transversale avec un accroissement du nombre de myofibrilles dans les fibres (Van Vleet et Valentine, 2007). Ce processus est physiologique chez les chevaux sportifs bien entrainĂ©s mais peut Ă©galement accompagner un phĂ©nomĂšne pathologique dans les cas d’hypertrophie compensatoire (Van Vleet, 1997).3.2. Les myopathies qui modifient l’aspect des fibres musculaires3.2.1. Les lĂ©sions musculaires d’origine traumatiqueLes lĂ©sions traumatiques ont la double caractĂ©ristique d’entreprendre Ă  la fois les fibres musculaires et le tissu interstitiel. Elles sont gĂ©nĂ©ralement la consĂ©quence d’agressions extĂ©rieures mĂ©caniques telles que, par exemple, les injections intramusculaires (Turner et Trotter, 1984) ou relĂšvent de causes physiques, comme c’est le cas lors d’exercices violents (Van Vleet, 1997). Les myopathies traumatiques les plus souvent rencontrĂ©es chez le cheval sont les suivantes.La rupture/hernie diaphragmatique du poulain. Elle fait suite Ă  une compression abdominale au moment du poulinage. Cette hernie acquise doit ĂȘtre diffĂ©renciĂ©e d’une hernie congĂ©nitale.L’élongation, avec ou sans rupture, des muscles tels que ceux de la rĂ©gion lombaire, les fessiers, les adducteurs, les gastrocnĂ©miens, le dentelĂ© ventral, les semi-membraneux et les semi-tendineux. Ces lĂ©sions sont la consĂ©quence d’exercices violents ou inadaptĂ©s et prĂ©sentent diffĂ©rents degrĂ©s selon la sĂ©vĂ©ritĂ© de la cause initiale : l’élongation, la rupture partielle et la rupture totale du muscle. Au microscope, les lĂ©sions traumatiques se caractĂ©risent par des modifications des fibres musculaires et de l’interstitium. Au niveau des myocytes, on observe une perte de continuitĂ© des fibres. Dans l’interstitium, la zone lĂ©sĂ©e prĂ©sente des hĂ©morragies, de l’ƓdĂšme et parfois un infiltrat inflammatoire riche en neutrophiles. Lors du passage Ă  l’état chronique, la lĂ©sion se cicatrise avec formation de tissu fibreux (Van Vleet, 1997).3.2.2. La myopathie fibrosante (parfois appelĂ©e myopathie ossifiante)Cette maladie, souvent dĂ©crite chez le Quarter Horse, peut ĂȘtre observĂ©e chez n’importe quel cheval effectuant un travail Ă  vive allure avec des changements de direction secs et des arrĂȘts instantanĂ©s. Ces mouvements provoquent des traumatismes rĂ©pĂ©tĂ©s, particuliĂšrement au niveau des muscles semi-tendineux mais aussi des semi-membraneux, des biceps fĂ©moraux et des muscles graciles et gastrocnĂ©miens (Valberg et Hodgson, 2002 ; MacLeay, 2004). Ces agressions rĂ©currentes entraĂźnent une rĂ©action inflammatoire chronique qui Ă©volue vers la fibrose avec perte de l’élasticitĂ© musculaire et adhĂ©rences avec les muscles voisins. Dans certains cas, ces lĂ©sions fibreuses sont accompagnĂ©es d’ossification (Gomez-Villamandos et al., 1995). Une forme congĂ©nitale de cette maladie a Ă©tĂ© dĂ©crite chez des poulains de moins d’un an sans antĂ©cĂ©dent de traumatisme (Valberg et Hodgson, 2002). Les lĂ©sions histologiques sont une atrophie sĂ©vĂšre des fibres musculaires, des regroupements de fibres d’un mĂȘme type, une infiltration du tissu interstitiel par du tissu adipeux et une fibrose pĂ©rimysiale et Ă©pimysiale sĂ©vĂšr

    Flow cytometric probing of mitochondrial function in equine peripheral blood mononuclear cells

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    BACKGROUND: The morphopathological picture of a subset of equine myopathies is compatible with a primary mitochondrial disease, but functional confirmation in vivo is still pending. The cationic dye JC-1 exhibits potential-dependent accumulation in mitochondria that is detectable by a fluorescence shift from green to orange. As a consequence, mitochondrial membrane potential can be optically measured by the orange/green fluorescence intensity ratio. A flow cytometric standardized analytic procedure of the mitochondrial function of equine peripheral blood mononuclear cells is proposed along with a critical appraisal of the crucial questions of technical aspects, reproducibility, effect of time elapsed between blood sampling and laboratory processing and reference values. RESULTS: The JC-1-associated fluorescence orange and green values and their ratio were proved to be stable over time, independent of age and sex and hypersensitive to intoxication with a mitochondrial potential dissipator. Unless time elapsed between blood sampling and laboratory processing does not exceed 5 hours, the values retrieved remain stable. Reference values for clinically normal horses are given. CONCLUSION: Whenever a quantitative measurement of mitochondrial function in a horse is desired, blood samples should be taken in sodium citrate tubes and kept at room temperature for a maximum of 5 hours before the laboratory procedure detailed here is started. The hope is that this new test may help in confirming, studying and preventing equine myopathies that are currently imputed to mitochondrial dysfunction

    Bluetongue in Captive Yaks

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    In August 2006, several Northern European countries including Belgium reported their first cases of bluetongue (BT). Surprisingly, it was the first time that BT was diagnosed so far in the northern hemisphere (1). BT is a non contagious, arthropod borne animal disease. The causal virus belongs to the genus Orbivirus in the family Reoviridae. The genome of the bluetongue virus (BTV) consists of 10 segments of double-stranded RNA and 24 serotypes have been reported (2). Serotype 8 (BTV-8) was implied in the emergence in Belgium (3). All ruminant species are thought to be susceptible to BT (2) but lack of data remains for certain species. We report here laboratory confirmed clinical cases of BT in yaks

    Cas de gale sarcoptique chez des renards en Belgique

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    Eight cases of sarcoptic mange in foxes were reported during summer 2014 (n=3) and winter 2015 (n= 5) in Belgium. All animals came from the same restricted forest zones near urbanized areas and some of them were discovered in private gardens (Forest District of Thuin, Hainaut, Belgium). Three of them were found dead, the others were shot for sanitary reasons. At necropsy, all of them presented large areas of alopecia and extensive skin lesions such as hyperkeratosis and suppurative lacerations. Animals presented poor body condition and some of them were severely emaciated (absence of visceral fat). Mange has profound influences on population since, if untreated, death follows in four to six months. In the present cases, cutaneous scrapings and histopathological examinations were systematically performed. Numerous parasites were observed in skin scrapings and marked dermo-epidermatitis with several parasites was observed in histopathological sections. These results suggest an outbreak of sarcoptic mange in red foxes in a limited area of the country. This is a first record for the country. Furthermore, investigations on lungs and digestive tracts performed on 3 of these foxes revealed they were also infected by parasites transmissible to pets and/or humans: Angiostrongylus vasorum was observed in the respiratory tract of one fox whereas Toxocara canis, Uncinaria stenocephala, Taenia spp. and Echinococcus multilocularis worms were detected in the digestive tract. In conclusion, urban foxes represent a source of parasites of public health and veterinary importance and foxes surveillance should be strengthened in these areas

    Proceedings of the 9th international symposium on veterinary rehabilitation and physical therapy

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