401 research outputs found

    L'homme qui souffre et l'esprit qui crée

    No full text
    National audienceThe songs of the troubadours, odes from pre-Islamic Arabia and contemporary Tuareg poetry have in common that they present a narrator who tells how much he has suffered because of his separation from the loved one. Listeners (or readers) tend to see this suffering narrator as the author's spokesman - a tendency all the stronger insofar as the author is remote in space or time. Nonetheless they are aware that only someone who knows how to stand back from his suffering can become a poet. On the other hand, the author tends to present the suffering that he has inflicted on his narrator like a test of his own competence as a poet. In turn, the suffering that the public ascribes to the author is assumed to be related to biographical experiences. But these painful experiences are only imagined with reference to the works of poetry that they supposedly produced, as though the author had no life apart from the moment when he resembled his suffering narrator.The matter of this paper has been incorporated into a book published in 2012: https://www.academia.edu/1500254Les chansons des troubadours, les odes de l'Arabie préislamique et les poésies touarègues contemporaines ont en commun de mettre en scène un narrateur disant sa souffrance d'être séparé de l'objet aimé. Les auditeurs - ou les lecteurs - tendent à voir dans ce narrateur souffrant le porte-parole de l'auteur, propension d'autant plus affirmée que l'auteur est plus lointain dans l'espace ou dans le temps. Ils sont cependant conscients que seul celui qui a su mettre sa souffrance à distance peut devenir poète. L'auteur, de son côté, tend à présenter les souffrances qu'il inflige à son narrateur comme la preuve de sa propre compétence de poète. De plus, les souffrances ainsi imputées à l'auteur par son public sont rapportées à un parcours biographique supposé. Or ces vies douloureuses ne sont imaginées que d'après les œuvres qu'elles sont supposées avoir produites, comme si, en dehors du moment où il avait ressemblé à son narrateur souffrant, l'auteur n'avait pas vécu. La matière de cet article a été intégrée à un ouvrage publié en 2012 par CNRS Éditions, L'aède et le troubadour (Voir extrait dans : https://www.academia.edu/1500254)

    La solitude du poète touareg

    No full text
    International audienceL'article traite de la poésie touarègue contemporaine, des sentiments qu'elle exprime ou qu'elle suscite, des voies par lesquelles elle se transmet. Il a paru dans les Actes d'un colloque tenu à l'Université libre de Bruxelles en 2001, et dédié aux variations du sentiment triste dans les musiques du monde et les poésies ou chansons populaires. Les styles de musique abordés étaient, entre autres, le blues, le fado, le flamenco, le tango, etc. Le trouble provoqué par cette émotion mélancolique est conceptualisé et nuancé différemment selon les cultures : blues, saudade, etc. Dans le cas des Touaregs, le mot qui désigne le sentiment particulier attaché à la poésie est "esuf", qui reprend les diverses acceptions du mot français "solitude"

    Qu'alla-t-il faire au Caire ? Le Voyage en Orient de Gérard de Nerval

    No full text
    Quelle que soit la part de l'imagination dans le Voyage en Orient, que Gérard de Nerval a publié en 1851, il est possible d'y retrouver les traces du voyage qui, en 1843, l'a effectivement conduit au Caire puis à Constantinople. Le présent article part à la recherche de ces traces, en se cantonnant à la partie cairote du voyage. En même temps, on propose d'y mettre certains des procédés d'écriture de Nerval en regard avec ce qui est pratiqué aujourd'hui dans la littérature ethnographique

    Figures paradoxales dans quelques analyses de rituels

    No full text
    Cet article se veut une réflexion sur l'analyse que quelques anthropologues ont proposée de faits qu'ils ont qualifiés de rituels

    La société des contre-exemples

    No full text
    International audienceLa parution d'un livre consacré au système des classes d'âge dans une société d'Afrique de l'Ouest (Christine Henry, Les îles où dansent les enfants défunts, 1994) donne à l'auteur l'occasion de quelques réflexions sur l'écriture sociologique

    Le voyageur et le vieux chef

    No full text
    International audienceIn 1869 and 1861, Henri Duveyrier stayed for several months with the Azgar Tuaregs in the South-east of present-day Algeria. His relationship with chief Ikhenoukhen, difficult at first, became quite friendly. Touched by Duveyrier's youth, the old chief became his mentor. It is this exceptional moment that is recounted her. Little came of this meeting: several decades later, the French entered Azgar country as conquerors, and there was no longer any question of friendship.En 1860 et 1861, Henri Duveyrier séjourna plusieurs mois parmi les Touaregs Azgar, au sud-est de l'actuelle Algérie. Ses relations avec le chef Ikhenoukhen, d'abord difficiles, devinrent amicales. Touché par la jeunesse de Duveyrier, le vieux chef devint son mentor. C'est ce moment rare qui est raconté ici. Cette rencontre n'eut guère de suite: plusieurs décennies plus tard, les Français entrèrent en pays Azgar en conquérants, et il ne fut plus question d'amitié.La matière de cet article a été intégrée à la biographie que j'ai publiée en 2007 aux éditions Ibis Press: Henri Duveyrier, un saint-simonien au désert (voir: http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00138013/fr/)

    Charles de Foucauld a-t-il été un pionnier du dialogue islamo-chrétien ?

    Get PDF
    International audienceL'homme que l'Église catholique a solennellement béatifié le 13 novembre 2005 fut longtemps une figure controversée. Charles de Foucauld avait été abattu à Tamanrasset le 1er décembre 1916, au plus fort d'une insurrection où se préfiguraient les luttes anti-coloniales qui allaient jalonner le siècle. En 1927, l'évêque de Ghardaïa avait ouvert le procès destiné à statuer sur ses vertus et sa renommée de sainteté, puisque c'est par là que doit s'entamer le processus au terme duquel un homme peut éventuellement être admis au nombre des bienheureux. Ce processus est en général semé d'embûches, mais dans ce cas-là il l'avait été particulièrement. En 1956, les évêques d'Afrique du Nord avaient même demandé qu'il soit interrompu, jugeant inconvenant qu'on envisage en pleine guerre d'Algérie de béatifier un homme qui leur paraissait avoir été compromis dans la colonisation. De fait, Foucauld avait été jusque-là, selon le mot d'un biographe de l'époque, le " saint de la colonisation ". Aujourd'hui, certains veulent voir en lui un pionnier du dialogue islamo-chrétien. L'article met en regard ce nouveau visage de Foucauld et ce qu'on sait de son rapport à l'islam. Cet article prolonge une biographie de Charles de Foucauld publiée par CNRS Éditions en 2009, Charles de Foucauld moine et savant (voir https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00426237

    The brother, the djinn, and the passing of time

    Get PDF
    International audienceThe article critically analyzes two tales collected between 1976 and 1980 in northern Niger, in the course of anthropological fieldwork on Tuareg social relations. Tales highlight the importance of the brother-sister relationship in Tuareg oral literature, an importance reflecting the privileged position the relationship occupies in the social network. This article essentially focus on "Teshewa," collected in February 1980 from Ghaîsha Ult Khamed, of the Iberdyanan tribe, the imghad of the Kel Ferwan Tuareg who are nomads west of Agadez, Niger. Then it examines a second, "Young Girl Kidnapped by a Djinn," collected from numerous individuals in the same region, only in terms of the questions raised by the first

    Écritures ordinaires en pays touareg

    Get PDF
    International audienceThe Tuareg have an old alphabet with characters called tafineq, a word that might refer back to the term used by the Greeks to refer to Phoenicians. This autochtonous alphabet derived from older " Libyco-Berber " scripts, which are attested as far back as the middle of the second century BCE. It coexists with two alphabets of foreign origin : Arabic and Latin. It is only used to write short texts : letters to people who are close, graffiti on trees or rocks, or inscriptions on utensils. This article focuses on how this alphabet is used for letterwriting even though this activity allows for using the Latin alphabet too. Recent attempts to reform the Tuareg's alphabet are discussed.The matter of this paper has been incorporated into a book published in 2015 (https://www.academia.edu/8492723)Les Touaregs disposent d'un vieil alphabet dont les caractères reçoivent le nom de tafineq, terme qui pourrait être un souvenir du mot dont les Grecs désignaient les Phéniciens. Cet alphabet autochtone, qui dérive d'alphabets - dits libyques - dont la plus ancienne attestation datée remonte au milieu du IIe siècle avant J.-C., cohabite avec deux alphabets d'origine étrangère : l'alphabet arabe et l'alphabet latin. Il ne sert qu'à la rédaction de textes courts : lettres à des proches, graffiti sur les arbres, sur les rochers ou les ustensiles quotidiens. L'article se concentre sur l'usage dans cet alphabet dans la pratique épistolaire, tout en faisant sa place à l'usage dans la même pratique de l'alphabet latin. Il aborde également les tentatives faites aujourd'hui pour moderniser cet alphabet.La matière de ce livre a été intégrée pour partie dans un livre publié in 2015 à CNRS Editions (https://www.academia.edu/8492723

    Henri Duveyrier, Journal d'un voyage dans la province d'Alger (Introduction)

    No full text
    International audienceEn 1857, deux ans avant de commencer le périple chez les Kel-Azdjer qui en ferait pour la postérité l'explorateur du pays touareg, Henri Duveyrier avait fait un court voyage jusqu'aux lisières du Sahara. Guidé par le saint-simonien Oscar Mac Carthy, le jeune homme, qui n'avait alors que 17 ans, atteignit Laghouat et y passa une semaine. Il marchait là, apparemment sans le savoir, sur les traces d'un autre voyageur : en juin et juillet 1853, Eugène Fromentin avait visité Laghouat que les Français venaient d'investir au prix d'un horrible carnage, et y écrivit à Armand du Mesnil des lettres qui portent le deuil d'une « ville à moitié morte et de mort violente ». Duveyrier a fait le récit de son voyage à Laghouat dans un texte qui a été imprimé en 1900, sans qu'on puisse vraiment parler d'une publication. Sous le titre de Journal d'un voyage dans la province d'Alger, Charles Maunoir, qui fut son ami le plus fidèle et son légataire universel, en a fait tirer cent cinquante exemplaires hors commerce, pour les offrir « en hommage intime, en souvenir de cœur aux personnes qui ont aimé Henri Duveyrier ». Ce Journal d'un voyage dans la province d'Alger est réédité sous le même titre par les éditions des Saints Calus. L'introduction retrace l'histoire complexe de l'écriture de ce journal, et propose une brève évocation de la vie de Duveyrier
    corecore