175 research outputs found
Nouvelle histoire pour la loire entre nature et société
Revue GeosciencesNew history for the Loire River between Nature and Society Large hydrosystems constitute a major societal challenge, as has been underlined in the various directives that have come out of international conferences on the environment (Stockholm, 1972; the Brundtland report, 1987; Rio, 1992; Kyoto, 2005). The research programme entitled “Zone Atelier Loire” (Loire workshop zone) has emerged from a federation of scientific teams working in human and social sciences, earth sciences and biological sciences. The multidisciplinary research already achieved has provided proof of the substantial impact human societies have had on the geosphere over a span of approximately 5,000 years (i.e., since the Neolithic), with the activities of societies that have been intensifying and accelerating notably during the past two millennia. This research has also demonstrated that land development and activities conducted by societies of the past represent a legacy for modern societies that partially conditions the river's current dynamics. The cumulated effects of all these processes have caused the river bed to settle and modified the flooding hazard, particularly in the middle Loire River zone. The results obtained confirm the usefulness and the contribution of a multi-disciplinary approach in research concerning the environment.La complexité dynamique de la Loire, premier fleuve français par la superficie de son bassin versant (115 000 km2, soit 1/5 du territoire), n'avait jamais été l'objet de recherches interdisciplinaires coordonnées. C'est pourquoi, à partir de 1995, des chercheurs issus des sciences humaines et sociales en région Centre, puis sur l'ensemble du bassin versant de la Loire, se sont organisés pour réfléchir sur l'histoire des relations sociétés-milieux dans cet espace à forts enjeux. Leur projet se place dans la perspective du changement global
Rive droite rive gauche : la Loire et Tours (XIIe-XVe siècles)
From the acquirement of the harbor of Saint-Cyr-on-Loire by canons of Saint - Martin of Tours in the beginning of the XIIe century, it is possible to lead a reflection on the relation left-right banks in Tours in the Middle Ages. Thanks to a regressive and crossing survey of the planimetric and written sources, whose global features must have been noted, we propose hypotheses concerning the configuration of the bed of the Loire in Tours in the beginning of the XVIIe century and at the end of the Middle Ages, while taking account of islands and amenities of societies, as groyne of current derivation. Then, we can make the assumption that the choice of the Saint-Cyr harbor explains itself in part by the game of currents, what makes of the Loire a hydrological restraint socialized by canons, that had integrated in their spatial practices hydromorphological dimension of their environment.A partir de l'acquisition du port de Saint-Cyr-sur-Loire par les chanoines de Saint-Martin de Tours, au début du XIIe siècle, il est possible de mener une réflexion sur la relation rive droite/rive gauche à Tours au Moyen Age. Grâce à une étude régressive et croisée des sources planimétriques et diplomatiques, dont il convient de poser au préalable les caractéristiques générales, afin de bien mesurer les effets de source, nous proposons des hypothèses concernant la configuration du lit de la Loire à Tours au début du XVIIe siècle et à la fin du Moyen Age, en tenant compte des îles et des aménagements des sociétés, comme les épis de dérivation des courants. Nous pouvons ensuite poser comme hypothèse que le choix du port de Saint-Cyr s'explique en partie par le jeu des courants, ce qui fait de la Loire une contrainte hydrologique socialisée par les chanoines, qui avaient intégré dans leurs pratiques spatiales la dimension hydromorphologique de leur environnement
Présentation de la rubrique Matières premières
La rubrique « Matières premières » accueille sept textes qui s'inscrivent dans la thématique générale de ce numéro 20 « Paysages de l’eau » et l'enrichissent tout d'abord d'écrits sur des outils au service de la connaissance des paysages de l’eau dans le temps long, ensuite sur le (re)questionnement des modèles d’habiter les paysages de l’eau en lien avec les changements globaux ou avec les perceptions des habitants, et enfin sur les paysages de l’eau en ville révélés et projetés au prisme du..
Impacts des héritages sur un hydrosystème : l'exemple des levées en Loire moyenne et océanique
9 p., 2 fig., 1 Tab.Depuis plus de trente ans l'érosion du lit de la Loire moyenne et océanique a fait l'objet d'études qui ont pris uniquement en compte les facteurs liés au développement des activités des sociétés du XXème siècle. Or il apparaît, suite à nos recherches, que la cause première de cette incision du lit de la Loire est la réponse de l'hydrosystème à la construction des levées depuis 500 ans. Cette réponse n'apparaît clairement qu'aujourd'hui du fait de la résilience de l'hydrosystème et de son temps de latence. Cette incision correspond à un processus d'adaptation du fleuve aux contraintes imposées qui à l'échelle de temps des sociétés est lent et donc « invisible ». Ce processus d'incision engendré par l'édification des levées a par ailleurs été amplifié par deux autres types d'intervention humaine qui sont venus s'y surimposer : - les ouvrages de navigation dont l'objectif était de canaliser et de concentrer les écoulements afin de permettre aux bateaux de circuler plus facilement notamment en période d'étiage. Indirectement, la contrainte hydraulique exercée aboutit à la chenalisation, à l'augmentation des vitesses de courant puis à l'incision sur l'axe concerné. - Les extractions excessives de granulats dans le lit mineur qui ont contribué à abaisser le plancher alluvial. La question essentielle qui reste posée est la suivante : les effets de l'arrêt depuis quelques années des extractions de granulats dans le lit mineur (processus réversible) seront ils perceptibles et quand ? alors que les fortes implantations humaines dans le lit majeur ne permettent pas de supprimer la cause initiale de l'incision (les levées) et de rendre au fleuve son espace de divagation naturelle. La réponse à une telle question ne sera envisageable qu'une fois que l'ensemble des processus intervenant dans l'évolution du lit seront finement connus et décrits qu'il s'agisse de processus à long terme (variations climatiques) ou à court terme (occupation du sol, aménagements et autres actions anthropiques). Elle nécessitera alors une approche par modélisation prospective basée sur l'application de scénarios sur l'évolution des conditions du système (hypothèses sur l'évolution climatique future, hypothèses sur les choix des sociétés etc.) Concernant le risque d'inondations, les sociétés contemporaines doivent assumer un héritage. Les sociétés passées ont enclenché un processus de vulnérabilisation lors de l'édification des turcies puis des levées dès le Haut Moyen-Age modifiant ainsi les conditions d'écoulement. La Loire est dès lors un hydrosystème contraint et fragilisé qui, par la vulnérabilité croissante des sociétés, conduit à l'augmentation des risques. Ceux-ci se sont pleinement exprimés au XVIIIème siècle puis au XIXème siècle lors des grandes inondations historiques. Depuis, l'absence de crues majeures à permis d'occulter dans les esprits la notion d'aléa et de risques. Nos interprétations démontrent la nécessaire prise en compte des approches rétrospectives et interdisciplinaires à l'échelle de l'Holocène pour comprendre et expliquer l'état actuel du système, ces dernières permettront de définir des clés pertinentes pour la réalisation d'approches prospectives
Éditorial
Le numéro 20 de la revue Projets de paysage traite des paysages de l’eau dans ses deux rubriques. Cette thématique porte des enjeux sociétaux et environnementaux multiples et contemporains dans un contexte de changements globaux qui impacte les territoires dans toutes leurs dimensions. L’eau est un élément fondamental des paysages actuels et passés, elle est présente sous différentes formes, que ce soient les fleuves et rivières, les zones humides, le littoral, mais également l’eau pluviale, ..
Les épis de la Loire armoricaine, un héritage à la patrimonialité incertaine
La Loire armoricaine (entre Les Ponts-de-Cé et Nantes) est comprise entre deux pôles de patrimonialisation intense : l’estuaire à l’aval et le Val de Loire inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette section du fleuve est profondément marquée par la crise morpho-sédimentaire et écologique liée à l’abaissement de la ligne d’eau à l’étiage. Cette crise révèle le forçage de la dynamique fluviale du fleuve, dont l’incision du lit engagée dès la fin du xixe siècle, a été amplifiée par l’extraction sablière et le développement d’un projet d’amélioration de la navigation. Ce projet de la Loire navigable a laissé un héritage imposant constitué d’environ 700 épis qui influencent la physionomie des paysages fluviaux. Aujourd’hui, ces objets pour partie requalifiés par des usages locaux mais pas véritablement patrimonialisés, sont appréhendés en tant que contrainte au rétablissement du bon état écologique et paysager du fleuve. Un projet expérimental de remodelage de ces ouvrages sur une section d’une dizaine de kilomètres a été mené en 2009. Cette opération de restauration écologique a constitué une bonne opportunité pour comprendre le statut des épis dans les représentations sociales des paysages.The present article will deal with river groynes on the Armorican Lower Loire. These small groins were built at the very beginning of the 20th century to allow large vessels to travel between Angers, (upstream) and Nantes (downstream). Despite considerable investment, transport on the river Loire progressively declined throughout the 20th century and is at present practically non-existent. The groins are, however, still highly visible during low flow periods, all the more so because the river bed is now, on average, 2 meters lower than it was a century ago. Along with industrial sand mining in the river (today banned) and port development in the Loire estuary, the groynes are one of the main causes of a lowering of the river bed, which poses a serious ecological threat. In 2009, experimental reshaping of groins was carried out in 2010 between the communes of Bouchemaine and Chalonnes-sur-Loire (a distance of 15 kilometers). Socio-geographic surveys and reconstitution of this complex fluvial landscape trajectory aimed at understand the lack of heritage value of fluvial groynes
Dynamique paysagère tardiglaciaire et holocène dans la vallée du Loir à Pezou (Loir-et-Cher) : développements méthodologiques et premiers résultats
Dans la vallée du Loir, une recherche a été initiée dans le cadre d’une thèse de doctorat à l’université d’Angers (J. Piana, en cours). L’objectif de l’étude est de reconstituer la trajectoire paysagère de la vallée du Loir au cours des derniers 15 000 ans (sous le contrôle des facteurs climatiques et anthropiques qui se sont exercés à l’échelle du bassin-versant) à partir d’un diagnostic des formes paysagères (construction et évolution des lits fluviaux et de la plaine alluviale, végétation, parcellaire, pratiques culturales…) et de l’identification des processus dynamiques qui les ont transformées et transmises (crise, rupture, héritage, résilience…). Dans le bassin-versant moyen du Loir (secteur de Pezou), les premiers résultats révèlent un enregistrement sédimentaire fin et permettent d’entrevoir l’évolution des paysages de la vallée en relation avec les changements climatiques et les occupations humaines au cours du Tardiglaciaire et de l’Holocène. Au début de l’Holocène, les paysages fluviaux héritent de morphologies à chenaux multiples mises en place durant le dernier glaciaire (Weichsélien). La transition Tardiglaciaire-Holocène est marquée par une métamorphose vers un système à chenal unique et un comblement argilo-tourbeux des bras secondaires. Ce comblement se poursuit jusqu’au Néolithique, période durant laquelle le changement de l’activité fluviale conduit à une nouvelle phase d’incision et vraisemblablement à une réactivation des bras latéraux. À l’Âge du Fer, une importante déforestation, associée à la pratique de l’élevage et de l’agriculture est mise en évidence. À partir de la période gallo-romaine, le contrôle anthropique des processus hydro-sédimentaires est croissant et conduit à l’augmentation de l’érosion des versants et à une forte aggradation verticale de la plaine alluviale de la vallée du Loir. Des travaux en cours visent à affiner la résolution temporelle de cette variabilité paysagère et à spatialiser cette dernière au sein de la vallée et du bassin-versant du Loir.In the Loir River valley, a research was started within a PhD thesis at Angers University (J. Piana, in progress). The study’s goal is to reconstitute the landscape trajectory of the Loir River fluvial space over the last 15.000 years (taking into account climate and anthropogenic driving factors at the level of the watershed) on the basis of the landscape forms analysis (building and evolution of river beds and alluvial plain, vegetation, cadastre, cultural practices) and identifying dynamical processes which transform and transmit those forms (crisis, rupture, heritage, resiliency…). First results, in the Middle Loir River watershed (sector of Pezou) show high-resolution fluvial records and lead to an overview of the landscape evolution of the valley in relation to climatic change and human settlements during the Lateglacial and the Holocene. At the beginning of the Holocene, fluvial landscapes inherite from a Weichselian multi-channel pattern. The Lateglacial-Holocene transition is marked by a metamorphosis to a meandering pattern and a clayey-peaty infilling of the abandoned channels. This filling runs until the Neolithic period. Then, an increased fluvial activity leads to a new incision period and probably to a reactivation of the lateral channels. From Iron Age, we observe an important deforestation, the opening of the vegetal landscape and the practice of cattle raising activity. From the Gallo-roman period, anthropogenic control on sedimentary processes is increasing and leads to slope wearing and aggradation in the alluvial plain
Le parc national d'Ichkeul (Tunisie) - une zone humide rétro-littorale aux paysages vulnérabilisés : apports d'une lecture géohistorique
Présentation (Diaporama)Le parc national de l'Ichkeul est un espace lacustre rétro-littoral situé au Nord de la Tunisieet appartenant au territoire du gouvernorat de Bizerte(25 kilomètres au sud-est de Bizerte et 15 kilomètres des villes de Menzel Bourguiba et Mateur). La zone humide a fait l'objet d'usages et de transformations de ses paysages qui ont changé au cours du temps. Au XIIIe siècle, sous le règne de la dynastie des Hafsides, cet espace était une réserve de chasse.Au début du XXe siècle, durant le protectorat français, il a été intégré au domaine public d'Etat. La zone était particulièrement prisée pour l'agriculture, la pisciculture et les atouts stratégiques du port de Bizerte. Aujourd'hui, l’Ichkeul constitue la principale zone humide continentale de la Tunisie. Il bénéficie de reconnaissances et de protections nationales et internationales. En 1977, il est classé réserve de biosphère, en 1979il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO comme bien naturel et devient un parc national tunisien en décembre 1980(pour un périmètre comprenant le lac, les marais et le Djebel Ichkeul). La même année, le site est inscrit sur la liste des sites protégés par la convention de Ramsar(whc.unesco.org). Il bénéficie également d'un classement comme Zone Humide importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) par le BirdLife International depuis 2001 (Ramsar.org). Sur le plan touristique,le parc offre de nombreuses potentialités grâce à la diversité et à la spécificité de ses paysages de zone humide rétro-littorale. On peut noter notamment des sentiers de randonnée, un musée, l'observation d'oiseaux, des vestiges romains et des sources d'eau chaude naturelles à proximité du lac qui alimentent des hammams traditionnels (M. Souissi, 2008). Pour comprendre les particularités de la zone et l'origine de ses multiples classements, il faut la replacer dans un contexte géographique plus vaste et s'intéresser à l'ensemble rétro-littoral de Bizerte-Ichkeul. Les spécificités écologiques du parc national s’expliquent par les variations annuelles du niveau d'eau et de la salinité du lac qui résultent d'un équilibre hydrologique complexe entre les apports saisonniers d'eau douce provenant de six cours d'eau qui se jettent dans le lac et les débits d'eau entre le lac Ichkeul et la mer, via le lac de Bizerte et le canal de Tinja. Lorsque les apports d'eau douce sont importants, sous l'effet des précipitations hivernales qui s'étalent d'octobre à mars, le niveau du lac augmente, son taux de salinité baisse et l'excès d'eau s'écoule dans la mer. Lorsque les débits d'eau douce sont faibles, le niveau du lac diminue et l'eau de mer s'y engouffre par le biais du canal de Tinja, ce qui entraîne une nouvelle augmentation du taux de la salinité (R. Bouasker, 1995).Depuis la fin du XXe siècle, les paysages et les caractéristiques écologiques du site sont vulnérabilisés et son classement mis en péril. Cette communication vise à présenter les spécificités des composantes paysagères du parc national et à analyser les dynamiques géo-historiques de l'ensemble Bizerte-Ichkeul pour mieux cerner l'origine des vulnérabilités observées. </p
Etude préliminaire du comblement de fond de vallée de la Moselle à Vandières (Meurthe-et-Moselle)
The top layer of the fill of the valley floor at Vandières constitutes a fine Hmestone and clay material covering the coarse alluvial layer. Five-meter deep Pre-Boreal or Boréal channels hâve been filled with a local rich in organic deposits. This being later topped by silts deposits from seasonal floods probably dating from late Neolithic.Le sommet du remblaiement de fond de vallée à Vandières est constitué de matériaux fins sablo-limoneux et argileux, au-dessus de la dernière nappe alluviale grossière. Des chenaux du Pré-Boréal ou du Boréal, profonds de 5 m, ont été comblés par un matériel local riche en végétaux. Le tout a ensuite été recouvert par des dépôts surtout correspondant à des crues saisonnières, probablement depuis le Néolithique final.Carcaud Nathalie. Etude préliminaire du comblement de fond de vallée de la Moselle à Vandières (Meurthe-et-Moselle). In: Revue Géographique de l'Est, tome 30, n°1,1990. Géoarchéologie des paysages : Genèse des fonds de vallées de l'Est de la France (Géomorphologie. Quaternaire) pp. 37-48
Le parc national d'Ichkeul (Tunisie) - une zone humide rétro-littorale aux paysages vulnérabilisés : apports d'une lecture géohistorique
Présentation (Diaporama)Le parc national de l'Ichkeul est un espace lacustre rétro-littoral situé au Nord de la Tunisieet appartenant au territoire du gouvernorat de Bizerte(25 kilomètres au sud-est de Bizerte et 15 kilomètres des villes de Menzel Bourguiba et Mateur). La zone humide a fait l'objet d'usages et de transformations de ses paysages qui ont changé au cours du temps. Au XIIIe siècle, sous le règne de la dynastie des Hafsides, cet espace était une réserve de chasse.Au début du XXe siècle, durant le protectorat français, il a été intégré au domaine public d'Etat. La zone était particulièrement prisée pour l'agriculture, la pisciculture et les atouts stratégiques du port de Bizerte. Aujourd'hui, l’Ichkeul constitue la principale zone humide continentale de la Tunisie. Il bénéficie de reconnaissances et de protections nationales et internationales. En 1977, il est classé réserve de biosphère, en 1979il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO comme bien naturel et devient un parc national tunisien en décembre 1980(pour un périmètre comprenant le lac, les marais et le Djebel Ichkeul). La même année, le site est inscrit sur la liste des sites protégés par la convention de Ramsar(whc.unesco.org). Il bénéficie également d'un classement comme Zone Humide importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) par le BirdLife International depuis 2001 (Ramsar.org). Sur le plan touristique,le parc offre de nombreuses potentialités grâce à la diversité et à la spécificité de ses paysages de zone humide rétro-littorale. On peut noter notamment des sentiers de randonnée, un musée, l'observation d'oiseaux, des vestiges romains et des sources d'eau chaude naturelles à proximité du lac qui alimentent des hammams traditionnels (M. Souissi, 2008). Pour comprendre les particularités de la zone et l'origine de ses multiples classements, il faut la replacer dans un contexte géographique plus vaste et s'intéresser à l'ensemble rétro-littoral de Bizerte-Ichkeul. Les spécificités écologiques du parc national s’expliquent par les variations annuelles du niveau d'eau et de la salinité du lac qui résultent d'un équilibre hydrologique complexe entre les apports saisonniers d'eau douce provenant de six cours d'eau qui se jettent dans le lac et les débits d'eau entre le lac Ichkeul et la mer, via le lac de Bizerte et le canal de Tinja. Lorsque les apports d'eau douce sont importants, sous l'effet des précipitations hivernales qui s'étalent d'octobre à mars, le niveau du lac augmente, son taux de salinité baisse et l'excès d'eau s'écoule dans la mer. Lorsque les débits d'eau douce sont faibles, le niveau du lac diminue et l'eau de mer s'y engouffre par le biais du canal de Tinja, ce qui entraîne une nouvelle augmentation du taux de la salinité (R. Bouasker, 1995).Depuis la fin du XXe siècle, les paysages et les caractéristiques écologiques du site sont vulnérabilisés et son classement mis en péril. Cette communication vise à présenter les spécificités des composantes paysagères du parc national et à analyser les dynamiques géo-historiques de l'ensemble Bizerte-Ichkeul pour mieux cerner l'origine des vulnérabilités observées. </p
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