28 research outputs found

    Des mystères de l’Art de la mémoire aux mystères de la sémiotique

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    En révélant l’histoire de l’Ars memorativa, Frances A. Yates montrait que les principes de cet art mnésique, dont les métamorphoses s’étalent sur plus de deux mille ans, ont été assimilés par les sciences modernes. Inventé au Ve siècle avant J.-C., puis transformé en doctrine au Moyen Âge, l’Art de la mémoire se propage chez les penseurs occultes de la Renaissance et lègue aux siècles suivants un ensemble de grands préceptes desquels des auteurs comme Francis Bacon, René Descartes et Gottfried W. Leibniz se sont emparés. Cet article propose de comprendre comment les secrets entourant l’Art de la mémoire, en particulier l’Art mystique de Raymond Lulle, ont pu influencer la formalisation de la sémiotique de Charles S. Peirce. La sémiotique, dans sa dimension épistémologique, semble être l’héritière d’une longue transformation occulte de l’Art de la mémoire

    Présentation : no. 1 « Cygne noir »

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    Selon les recherches de Nassim Taleb sur les limites de la connaissance et le poids de l’imprévisibilité dans nos schémas épistémiques, un « Cygne Noir » est une figure métaphorique renvoyant à un événement imprévisible qui surgit et vient ébranler nos cadres normatifs. C’est une aberration qui fait rupture dans la cohérence de nos modèles encyclopédiques et qui force la reconsidération à la fois de nos connaissances établies et des modes d’acquisition et de validation de ces connaissances, voire de paradigmes entiers – soudainement reconnus comme erronés. La nécessité de rendre cohérente cette donnée aberrante produit des explications qui retracent des effets de prévisibilité rétrospectifs. Symétriquement, un événement hautement prévisible qui ne survient pas peut également être appelé un Cygne Noir. Le Cygne Noir symbolise et traduit ainsi la stupeur d’une conscience prenant acte des limites de l’induction et de la probabilité

    Introduction à la sémiotique des mystères

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    Qu’est-ce qui distingue fondamentalement le mystère de l’énigme, des codes à décrypter, ou encore des puzzles? Tous les mystères sont-ils à résoudre ou doit-on formuler une nouvelle division entre, d’une part, les mystères indéchiffrables, voire « éternels », élevés au rang d’énigmes cosmiques, et, de l’autre, les mystères « artificiels », logiquement construits et employés à des fins ludiques ou maléfiques, comme c’est le cas des énigmes de récits policiers destinées à entretenir le spectacle de leur résolution ou de l’énigme de la Sphinge dont l’irrésolution justifie la terreur qu’elle abat sur Thèbes? Les forces intellectuelles mobilisées dans le déchiffrement de ces différents types de mystères sont-elles toujours les mêmes? Enfin, l’activité qui consiste à déchiffrer l’univers se distingue-t-elle de la sémiotique dans sa dimension la plus radicale? Voilà autant de questions adressées dans ce numéro auxquelles nous ne pouvons qu’esquisser un début de réponse dans la présente introduction. Le résultat risque cependant de susciter la curiosité davantage que de la satisfaire

    Québec

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    Groupes et projets de recherche Projet d’édition Peirce Le projet d’édition Peirce a pour mission de rassembler et d’interpréter les textes et les fragments retrouvés de Charles S. Peirce. Divisés en plusieurs volumes, les Writings of Charles S. Peirce : A Chronological Edition présentent une édition critique des manuscrits du fondateur de la sémiotique. Le volume 7, dirigé par François Latraverse (Pr. associé au Département de philosophie, Université du Québec à Montréal), regroupe des écri..

    Le langage visuel et médiatique au service de la rhétorique transhumaniste: Effets de réel et sémiose ambiguë dans la websérie H+: the Digital Series

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    International audienceLa question qui anime cet article vise à comprendre par quels procédés la websérie H+: The Digital Series (2012-2013) met en place une défamiliarisation, c’est-à-dire une expérience spectatorielle de l’ordre de l’étrange, et, par les représentations qu’elle met en scène, nous met en contact avec l’idéologie transhumaniste. Ce travail étudie plus particulièrement les effets de réel ainsi que la sémiose ambiguë mis en œuvre dans la websérie. Le corpus à l’étude constitue selon nous un exemple paradigmatique de la façon avec laquelle la science-fiction et sa rhétorique médiatique peuvent se mettre au service du transhumanisme._ This article asks how the web series H+: The Digital Series (2012-3) enacts "defamilarisation," or an unsettling experience , and (1:, by virtue of its direction,) portrays transhu-manist ideologies (2: through theme and scenario). In particular , this research considers the effect of reality as well as ambiguous semiosis as represented in the web series. The chosen studied subject, as I argue, exemplifies a paradigm for the way in which science fiction, and its technical mediatic methods of rhetoric, can support transhumanist thought. Keywords Semiosis, effect of reality, fiction, transhumanism, transme-dia storytelling. La question qui anime cet article vise à comprendre par quels procédés la websérie H+: The Digital Series (2012-2013) met en place une défamiliarisation, c'est-à-dire une expérience spectatorielle de l'ordre de l'étrange, et, par les représentations qu'elle met en scène, nous met en contact avec l'idéologie transhumaniste. Ce travail étudie plus particulièrement les effets de réel ainsi que la sémi-ose ambiguë mis en oeuvre dans la websérie. Le corpus à l'étude constitue selon nous un exemple paradigmatique de la façon avec laquelle la science-fiction et sa rhéto-rique médiatique peuvent se mettre au service du tran-shumanisme. Mots-clés Sémiose, effet de réel, fiction, transhumanisme, transmé-dia

    Le mirage numérique. Pour une politique du Big Data d’Evgeny Morozov

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    À rebours de la rhétorique altruiste et solutionniste que nous sert la Silicon Valley – entendons par là les Google, Apple, Facebook, Amazon, Uber, Airbnb et autres startups en vogue –, Evgeny Morozov s’évertue depuis plusieurs années à déconstruire les discours dominants portant sur les technologies numériques. Son dernier essai, Le mirage numérique. Pour une politique du Big Data, poursuit ce projet. À la différence de ses autres ouvrages (The Net Delusion: The Dark Side of Internet Freedom, 2011 et To Save Everything, Click Here, 2013), l’auteur s’adresse à la « critique » et à ses insuffisances
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