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    Du fleuve Saint-Laurent vers la Chine au xviie siècle : quand l’imaginaire se fraye un passage

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    Durant la seconde moitié du xviie siècle, l’imaginaire qui sous-tend l’exploration du continent nord-américain est encore imprégné des récits de merveilles qui circulaient en Europe depuis Marco Polo. Les exactions espagnoles du siècle précédent en Amérique du Sud et au Mexique faisaient également miroiter, en filigrane, l’espoir de richesses fabuleuses auxquelles on espérait parvenir, au-delà du bassin laurentien, dès que l’on aurait découvert le passage devant y mener. Mais peu à peu, à mesure que les cartes se précisent, les voies du nord et du sud se ferment au désir. Reste la voie de l’ouest : les documents entourant l’exploration du bassin du Mississipi et, en particulier, les relations d’Hennepin révèlent qu’à la fin du xviie siècle, l’idée de passage cède le pas à celle d’empire. Tenaces, les désirs de richesse et de puissance finiront pas s’ancrer en sol américain. La Salle n’aura pas cherché en vain sa Chine rêvée : un empire finira par surgir de ses explorations mêmes !During the second half of the seventeenth century, the imagination underpinning the exploration of the North American continent remained haunted by the rumours of marvels that had been circulating in Europe since the time of Marco Polo. As well, the Spanish abuses of the preceding century in South America and Mexico hinted at, and fuelled hopes of, fabulous riches that could be had beyond the Laurentian basin once the passage to them was discovered. But little by little, such hopes were dashed thanks to more accurate maps of roads from the north and south. There remained the road from the west: documents surrounding the exploration of the Mississippi basin, Hennepin’s accounts in particular, revealed that in the late seventeenth century, the idea of passage gave way to that of empire. Tenacious, the desire for wealth and power would finally take root in American soil. Not in vain did La Salle pursue his dream of China: in the end, an empire would rise from his very explorations

    Paroles aiguisées, textes émoussés : guerre, commerce et administration coloniale en Nouvelle-France (1682)

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    Les Paroles du Deputé des cinq Nations Iroquoises, a Monsr le Comte de Frontenac du vnze septembre 1682 et la Réponse de Frontenac à ces Paroles font partie d’un volumineux corpus de discours amérindiens consignés par l’administration coloniale en Nouvelle‑France, corpus qui témoigne d’une pratique diplomatique, politique, administrative et scripturale en train de se constituer. Sur le plan énonciatif, ces procès‑verbaux sont d’autant plus curieux qu’ils s’adressent à des destinataires très différents et déploient ce faisant un système de représentation retors où le porte-parole autochtone et la nation qu’il représente doivent pouvoir se reconnaître, mais qui n’empêchera pas Frontenac d’apparaître sous un jour favorable en tant qu’administrateur de la colonie. Ce dispositif énonciatif complexe institue une fracture entre la parole collective et la parole individuelle, opère un glissement entre un discours ouvert et un discours fermé et joue sur une coénonciation double permise notamment par la traduction littérale du discours iroquois et l’imitation de ce discours traduit par le gouverneur.The Words of the Deputy of the Five Iroquois Nations to Monsr le Comte de Frontenac du vnze, September 1682 and Frontenac’s Response are part of a voluminous body of Amerindian discourses recorded by the colonial administration in New France, a corpus that attests to a diplomatic, political, administrative and scriptural practice in the process of being formed. As statements, these reports are all the more curious in that they address very different people and, in so doing, deploy a devious system of representation in which the aboriginal spokesperson and the nation he represents must be able to recognize each other, but which, at the same time, portrays Frontenac in a favourable light as administrator of the colony. This complex enunciative device creates a gulf between collective and individual speech, operates a shift between open and closed discourse and employs a double play on words that is allowed, notably, by the literal translation of Iroquois discourse and the imitation of this discourse translated by the governor

    L'Estuaire (73)

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    Éditorial -- Présence autochtone à la Maison Louis-Bertrand -- Le métissage au Bas-Saint-Laurent (1685-1849) -- Transformation du tissu urbain de la ville de Rimouski entre 1948 et 2004 -- La Buick Jouvin-Desrosiers -- SECTION SPÉCIALISÉE: Denis Riverin et la Compagnie des pêches sédentaires au Canada : les difficultés d'implantation d'une industrie de la pêche en Nouvelle-France (suite et fin) -- CHRONIQUES: Vieux écrits : La grande « détresse » de 1816 -- Des livres à lire

    Sous-entendus, contradictions et silences narratifs : une relecture du récit attribué à Marquette dans Thévenot (1681)

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    Le caractère lacunaire des sources historiques sur l’exploration jésuite du Mississippi entre 1672 et 1674 a conduit bien des chercheurs à s’interroger sur la paternité et la fiabilité de ces textes, dont une version a été publiée en 1681 par un éditeur de récits de voyages, Melchisédech Thévenot, à qui certains chercheurs ont imputé les incohérences qui s’y trouvent. Un examen attentif de la dimension implicite de ce récit met en lumière sa construction délibérément ambigüe. Cet examen permet d’esquisser un scénario de voyage complexe où figurent au moins deux missionnaires et impliquant davantage d’étapes (voire, d’expéditions) que ce que l’on a cru jusqu’ici, notamment une incursion sur le Missouri. Le retour du récollet Louis Hennepin de son périple à l’ouest des Grands Lacs et la découverte imminente de l’embouchure de ce fleuve par la troupe de Cavelier de La Salle pourraient expliquer que la Compagnie de Jésus ait voulu s’assurer la primeur d’au moins une partie d’une exploration entamée par Claude Allouez, mais passée sous silence jusqu’alors.The incomplete nature of the historic narrative sources related to the jesuit exploration of the Mississippi river basin between 1672 and 1674 has led several scholars to reflect on the authorship and reliability of these texts, a version of which was published in 1681 by an editor specializing in accounts of travel and exploration, Melchisédech Thévenot, to whom some of these scholars have attributed the inconsistencies of this version. A detailed analysis of the implicit dimension of this account, highlights its deliberately ambiguous construction and phrasing. The analysis allows us to sketch a more complex travel scenario featuring at least two jesuit missionaries and more stages (possibly expeditions) than what scholars have inferred up to now, including an incursion on the Missouri river. The safe return of the récollet Louis Hennepin from his journey to the Mississippi river and the imminent discovery of the mouth of this river by Cavelier de La Salle’s group could explain the fact that the Society of Jesus wanted to ensure that it would be credited for at least a part of the explorations accomplished by Claude Allouez, about which the public had not heard until this time
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