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Description de la variation : Études transformationnelles des phrases du français de Côte d'Ivoire
This thesis presents a sociolinguistic study and a syntactic analysis of a variety of French spoken in the Ivory Coast. The first part is devoted to the formation of this variety as well as its situation today. The second part is concerned the syntax of verbs, nouns and simple sentences. The analysis is carried out using Transformational Grammar (Harris 1968) as a theoretical framework and contrasts Ivory Coast French with the variety of French spoken in France and with two local languages, Jula and Baule.Ce travail articule ensemble une étude sociolinguistique et un travail d'analyse syntaxique s'inscrivant dans la ligne du modèle des lexiques-grammaires élaboré par M. Gross. La première partie montre que le français de Côte d'Ivoire est fruit d'une situation complexe dans laquelle sont entrées en contact diverses variétés de français (tirailleur, colonial, populaire urbain, standard de France contemporain, etc.) et les langues ivoiriennes (notamment le dioula et le baoulé, à la fois vernaculaires et véhiculaires, largement répandus), supports de représentations et de comportements cognitifs que ne véhicule pas le français standard de France. Actuellement, le français de Côte d'ivoire est en cours de "nativisation" (R. Chaudenson) et les représentations des Ivoiriens confirment sa vernacularisation : le français ivoirien ne suscite pas de jugement de valeur de la part de l'interlocuteur ivoirien francophone. Il fait ainsi l'objet d'une appropriation (G. Manessy) par la communauté ivoirienne. La représentation homogène du français de Côte d'Ivoire, malgré la pluralité de ses formes, tout comme la confusion fréquente du nouchi avec le français populaire ivoirien, montrent le degré de cette appropriation identitaire du français. La première partie permet de resituer nombre de restructurations mises en évidence dans la seconde partie qui porte sur la description syntaxique de faits relevant de plusieurs variétés, orales comme écrites. L'étude, menée dans le cadre de la grammaire transformationnelle harrissienne, en contraste avec le français de France, et avec le dioula et le baoulé examine la syntaxe du verbe et de la phrase simple, puis la syntaxe du nom. La plupart des spécificités syntaxiques du français de Côte d'Ivoire s'analysent comme des omissions ou des variations de mots grammaticaux, essentiels en français de France : complémenteurs, déterminants, pronoms, complémenteurs, prépositions. D'autres faits se présentent comme une extension à d'autres éléments de propriétés existant en français de France dans certaines constructions (locatives, moyennes ou neutres, adjectivales). Certains phénomènes, enfin, atteignent des zones invariantes dans les variétés occidentales de français. C'est le cas de la création du complémenteur pour introducteur de verbe à l'infinitif, de la préposition locative avec, de la forme pro-nominale pour suivi d'un nom. La comparaison avec la syntaxe des langues ivoiriennes montre qu'il est souvent difficile d'expliquer l'élaboration de la variation du français de Côte d'Ivoire : des facteurs intra- inter- et extrasystémiques sont mêlés. Ces analyses linguistiques confirment l'existence de règles syntaxiques propres et rendent ainsi visible une norme endogène systémique qui ne jouit d'aucune portée prescriptive officielle, mais est largement utilisée par des journalistes, enseignants, politiciens, et est souvent la seule référence pour les autres locuteurs. Cette approche vise à objectiver la norme ivoirienne du français, préparant ainsi sa possible standardisation
Adpositions locatives en français de Côte d’Ivoire, en dioula et en baoulé
Les analyses que nous proposons mettent en regard des constructions locatives du français de Côte d’Ivoire, du dioula et du baoulé, deux langues ivoiriennes, de façon à étudier le rôle de l’adposition locative dans une optique contrastive. Elles permettent d’aborder des structures sous-jacentes à ces trois langues, très différentes par ailleurs, et la notion de sémantaxe (Gabriel Manessy 1995). L’hypothèse de la sémantaxe suppose l’existence d’un niveau cognitif s’intercalant entre les universaux langagiers et la syntaxe des langues. Il s’agit d’une manière de saisir, de concevoir, d’exprimer la réalité, partagée par des cultures diverses mais voisines géographiquement, et reflétée par la grammaire des languesThe analysis proposed here compares certain locative constructions in Ivory Coast French, specifically Jula and Bawle (two Ivorian languages), in order to examine the function of locative adpositions from a contrastive point of view. The analysis makes it possible to characterise the underlying structures of these three languages, which are moreover very different, as well as the notion of ‘semantax’ (cf. Gabriel Manessy, 1995). The ‘semantax’ hypothesis presupposes the existence of a cognitive level which interfaces between language universals and the syntax of given languages. It involves a method of grasping, conceptualising and expressing a reality shared by cultures which are different but nevertheless geographically close, and which is reflected in the grammars of the various languages
Orthographic control in relation to metalinguistic awareness: Studies in three different French-speaking contexts
This study explores the relationship between metalinguistic awareness and
orthographic control. A previous study on a French-speaking sample in Niamey
(Niger) revealed an inverse correlation between the metalinguistic scores at an
Acceptability task and the number of orthographic errors in the responses to
that task. The authors put forward that orthographic control involves an implicit
control over the relationship between the orthographic form of words and their
meaning, which can be ascribed to an intuitive, ‘epilinguistic’ form of language
awareness. The same design was then replicated with two more samples of
French-speaking preadolescents of the same age range (11-14), one in Toulouse
(France) and the other in Abidjan (Côte d’Ivoire). Considering the three samples
together, the current study aimed at verifying: (a) whether the metalinguistic
and orthographic performance varied as a function of geographical and sociolinguistic specificities; (b) to what extent the inverse correlations between orthographic errors and metalinguistic performance were confirmed on a broader
sample. The results showed that the participants in Abidjan outperformed their
peers in Niamey and Toulouse on both metalinguistic awareness and orthographic control grounds. The inverse correlation between metalinguistic performance and orthographic errors was fully confirmed on the whole sampl
Décrire le français en relation aux langues en contact
International audiencebrill.com/jlc * L'auteur remercie Françoise Gadet pour tous ses commentaires et pour les longues conversations au cours desquelles la thématique ici développée a pu s'affiner et s'affirmer. Décrire le français en relation aux langues en contact L'exemple du dioula et du baoulé en Côte d'Ivoir
Le français en Afrique : le rôle de Paul Wald
International audienceL’article montre les principaux apports directs et indirects de Paul Wald, depuis le début de ses travaux, qui pourraient renouveler la sociolinguistique en Afrique. On ne peut que considérer l’applicabilité du modèle de Paul Wald aux situations africaines actuelle comme un signe de sa pertinence.A l'aide d'exemples actuels, l’article met en lumière quelques façons dont le français et la norme qui l'accompagne sont présents en Afrique lorsque cette langue a fait l'objet d'une appropriation vernaculaire, puis l'ampleur que prend la variation chez une communauté urbaine multilingue qui cherche à assumer sa pluralité et son identité
Réanalyses avec et sans convergence : l’imbrication des facteurs sociaux, communicationnels et structurels dans le contexte plurilingue ivoirienÂ
International audienc
Nouchi, français ivoirien : quelles hybridités ?
International audienceDans les représentations savantes et non savantes, le nouchi est essentiellement le résultat d'un mélange ou métissage, autrement dit un hybride qui n'est plus ni totalement du français ni aucune autre langue africaine ou européenne, bien que toutes s'y retrouvent par certains traits. Nous nous posons la question de savoir si, d'une part, le nouchi a aussi recours à l'hybridité à d'autres niveaux de la langue, d'autre part si le français ivoirien qui est son support n'est pas déjà lui aussi largement hybride. Cela nous permet aussi d'approfondir la valeur heuristique du concept d'hybridité, notamment à l'aide des réflexions menées dans le courant des cultural studies, et des postcolonial studies (Bhabha 1994, Canagarajah 2012)
ABIDJAN, UNE MÉTROPOLE DE PLUS EN PLUS FRANCOPHONE ?
International audienceAbidjan est la deuxième métropole francophone, après Kinshasa et avant Paris. Longtemps seule capitale de la Côte d’Ivoire, puis remplacée par Yamoussoukro comme capitale administrative et politique, Abidjan reste aujourd’hui la capitale économique du pays, les autres villes n’atteignant pas 500 000 habitants. Ses plus de six millions d’habitants, répartis dans les 13 communes qui composent le district d’Abidjan sont en majorité francophones. De fait, le mouvement d’expansion du français à Abidjan a été constant depuis un siècle, et gagne aujourd’hui certains secteurs culturels restés résistants au français quelques décennies après l’indépendance, comme la chanson. Mais de quelles pratiques de français s’agit-il ? Abidjan a été le lieu d’observation du français populaire africain, du français pidginisé, ou véhiculaire, et de sa vernacularisation, des normes exogène et endogène, du nouchi, autrement dénommé argot, langue métisse et même parfois créole… l’hétérogénéité linguistique est toujours présente à Abidjan, sous la pression d’un environnement socioculturel très contrasté
État des lieux de la recherche sur le français en Afrique
International audienceFrom the earliest studies on French in Africa, the goal of which was above all didactic during the first post-colonial period, research interests have been diverse in each francophone country, as a function of the needs and evolution of French —themselves depending on their relationships with the language. Yet up to the beginning of the 21st Century, the dominant theoretical frameworks in descriptive linguistics, sociolinguistics and the study of contact languages were those developed by French scholars in collaboration with African researchers, or re-worked on the basis of North American models in terms of various strands of African fieldwork. For some years now, the contribution of African studies has been both original and particularly useful for general linguistics. These share certain aspects with other geopolitical situations and with the interests of scholars elsewhere in the world: fine-grained and contextualized studies of the ways in which language functions, work on Youth Languages and Mixed Languages, and action research which associates French and African languages in the interests of development.Depuis les premières études sur le français en Afrique dont le but était surtout didactique durant la première période postcoloniale, les intérêts de recherche se sont différenciés dans chaque pays, selon les besoins et l’évolution du français, eux-mêmes dépendants des rapports avec cette langue. Néanmoins, jusqu’au début des années deux-mille, les cadres théoriques dominants en linguistique descriptive, sociolinguistique et linguistique du contact, sont ceux élaborés par les chercheurs français en collaboration avec des chercheurs africains, ou remaniés à partir de modèles américains grâce aux terrains africains. Depuis quelques années, l’apport des études africaines est original et particulièrement avantageux pour la linguistique générale. Elles partagent certains éléments d’autres situations géopolitiques et les intérêts des chercheurs d’ailleurs dans le monde : études fines et contextualisées du fonctionnement langagier, travaux sur les parlers des jeunes et le français métissé, recherches actions qui associent français et langues africaines pour le développement
DÉTERMINANT ZÉRO OU OMISSION DU DÉTERMINANT EN FRANÇAIS DE COTE D'IVOIRE
International audienceLes faits linguistiques présentés ici sont regroupés pour leur similitude morphologique et syntaxique : ce sont des syntagmes nominaux sans déterminant ; c’est pourtant une question sémantique qui nous intéresse : leur valeur, référentielle ou générique.Une étude de l’absence de déterminant et du déterminant zéro, en français de Côte d’Ivoire, ne peut être menée en se fondant uniquement sur un corpus de séquences relevées dans la presse ou dans des écrits littéraires. Dans ces variétés de langue, le phénomène paraît restreint et presque analysable à partir des possibilités du seul français standard. Les variétés populaires révèlent qu’il s’agit d’un phénomène de plus grande ampleur, qui manifeste un changement de statut du déterminant.Nous nous arrêtons particulièrement sur la discussion qui a lieu en linguistique française à propos du déterminant zéro ou de l’omission du déterminant. Nous faisons ensuite un point rapide sur ces notions dans les deux langues ivoiriennes choisies comme exemples, le baoulé et le dioula. La définition des déterminants sera alors reformulée de façon à rendre compte des phénomènes des quatre langues ou variétés. Ces présentations nous permettent de distinguer le déterminant zéro des possibilités d’omission du déterminant, d’une part, et de préciser la notion de généricité, d’autre part
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