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    Espace public et champ scientifique : la publicisation des agents scientifiques sous l’emprise de l’idéologie de la vulgarisation

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    We observe from the 1970s theoretical models and diversification mechanisms of scientific publicizing seeing compile the three forms are popular, scientific and cultural activities more recently public debate establishing a democratic dialogue in social controversies scientists. This phenomenon of theoretical diversification takes place at the intersection of issues combining epistemological, communicative and ultimately political questions. However, if the philosopher Jürgen Habermas saw a direct determination of epistemological positioning of actors / agents research into their communication practices within such devices, this perspective appears ill-suited in terms of observations and contemporary sociological theory. A theoretical practice giving a prevalence of the theory of communicative practice can satisfactorily address or social issues taking place in the theory itself, or to objectify so distanced phenomena own objectification of social relations complex science companies. The main risk is the integration of cultural norms and values ​​of a specific scientific field in the results of theoretical activities themselves socio-professional habitus. This work on the cultural values ​​and practices of the actors / agents involved in the research phenomena publicizing science, we have developed four empirical components in the preparation of a thesis in Information Science and communication. The first three components are based on a semi-structured interview corpus, observations and analysis of content generated by research actors involved in three separate devices and corresponding, within certain limits, the above theoretical models: a popular publication, the 2009 and 2010 editions of the Festival of Science, and the deliberations of the National Commission for Public Debate on Nanotechnology and issues. The fourth part focuses on the study of intra-academic training of doctoral recipients multidisciplinary communication, information and scientific mediation, opening our analysis to the observation of phenomena of socialization research stakeholders by publicizing science . These devices all taking place in the same geographical and temporal context, their study allows us to observe the relationship of convergence between them and potential polypratiques actors / agents research. In a sociological study of scientific communication deployed against the public, extension and its ideological corollary (a "knowledge gap", a "lay public," a "neutral science", etc..) To suggest rather in as a community-based social habitus, participating in a phenomenon of socialization identity and generating perceptual schemes and practicality into the areas of communicative theory and the theory of knowledge. Extension tends to overflow the only part of its formal mechanisms to redefine the practice forms of publicizing theoretically divergent. Devices institutionalized public debates taking place in the socio-scientific controversies conduct staged hegemonic superiority of scientific experience in social experiments "external", modeled on a division of the social world based on a distinction functional. This tradition by helping to define the conditions of access of actors / agents to institutionalized social democratic dialogue instances, is inserted between the potential of participation and representation in public space and prioritize forms of intervention stakeholders / social workers according to their proximity to the alleged instances of construction of scientific knowledge.Nous observons depuis les années 1970 une diversification théorique des modèles et dispositifs de la publicisation scientifique, voyant se compiler les trois formes que sont la vulgarisation, l'animation culturelle scientifique et plus récemment les débats publics instaurant un dialogue démocratique au sein des controverses socio-scientifiques. Ce phénomène de diversification théorique prend place au croisement de problématiques alliant des questionnements épistémologiques, communicationnels et finalement politiques. Cependant, si le philosophe Jürgen Habermas voyait une détermination directe du positionnement épistémologique des acteurs/agents de la recherche sur leurs pratiques communicationnelles au sein de tels dispositifs, cette perspective apparaît peu adaptée au regard des observations et de la théorie sociologique contemporaines. Une pratique théorique accordant une prévalence de la théorie sur la pratique communicationnelle ne permet de relever de manière satisfaisante ni les enjeux sociaux prenant place dans la théorie elle-même, ni d'objectiver de manière distanciée les phénomènes d'objectivation des relations sociales propres au complexe sciences sociétés. Le principal risque étant l'intégration des normes et valeurs culturelles d'un habitus socioprofessionnel spécifique au champ scientifique au sein des résultats des activités théoriques elles-mêmes. Ce travail portant sur les valeurs et pratiques culturelles des acteurs/agents de la recherche engagés dans les phénomènes de publicisation des sciences, nous avons développé quatre volets empiriques dans le cadre de la préparation d'une thèse en Sciences de l'Information et de la Communication. Les trois premiers volets s'appuient sur un corpus d'entretiens semi-directifs, d'observations et d'analyse des contenus produits par des acteurs de la recherche engagés dans trois dispositifs distincts et correspondant, dans certaines limites, aux modèles théoriques susmentionnés : une publication de vulgarisation, les éditions 2009 et 2010 de la Fête de la Science, et les débats de la Commission Nationale du Débat Public sur les nanotechnologies et leurs enjeux. Notre quatrième volet porte sur l'étude des formations intra-académiques des doctorants allocataires pluridisciplinaires à la communication, l'information et la médiation scientifiques, ouvrant notre analyse à l'observation des phénomènes de socialisation des acteurs de la recherche par la publicisation des sciences. Ces dispositifs prenant tous place dans un même contexte géographique et temporel, leur étude permet d'observer les liens de convergence entre eux et les polypratiques potentielles des acteurs/agents de la recherche. Au cours d'une étude sociologique de la communication scientifique déployée face aux publics, la vulgarisation et son corollaire idéologique (un « fossé des connaissances », un « public profane », une « science neutre », etc.) se laissent entrevoir plutôt sous la forme d'un habitus socio-communautaire, participant à un phénomène de socialisation identitaire, et générant des schèmes perceptifs et un sens pratique jusque dans les domaines de la théorie communicationnelle et de la théorie de la connaissance. La vulgarisation tend à déborder du seul cadre de ses dispositifs formels pour redéfinir par la pratique les formes de publicisation théoriquement divergentes. Les dispositifs de débats publics institutionnalisés prenant place au sein des controverses socio-scientifiques procèdent à une mise en scène hégémonique d'une supériorité de l'expérience scientifique sur les expériences sociales « externes », calquée selon une division du monde social reposant sur une distinction fonctionnelle. Cette tradition s'intercale entre les potentiels de participation et de représentation dans l'espace public et hiérarchise les formes de l'intervention des différents acteurs/agents sociaux selon leur proximité supposée aux instances de construction des savoirs scientifiques

    Introduction

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    Depuis quelques années déjà, le terme « fake news » est fréquemment évoqué dans les débats publics, et semble mobilisé par une grande diversité de champs sociaux, professionnels, militants ou institutionnels. Ce qui apparait comme une formule (Krieg-Planque, 2009) a en très peu de temps investi l’espace public pour caractériser des phénomènes sociaux pourtant fortement hétérogènes : élections et référendums aux résultats « imprévus », résurgence du terrorisme en Europe ou des « tueries de mas..

    L'espace public sous l'emprise des normes technoscientifiques. l'impossible rencontre des mouvements sociaux et des acteurs scientifiques dans les débats publics de la CNDP.

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    International audienceThe public sphere under the influence of technoscientific standards. The impossible meeting between social movements and scientific actors in the public debate of the CNDP. Throughout its public debate, the Commission nationale du débat public (CnDP) sets the relationship in the public sphere between social movements criticizing technosciences and institutional scientific actors. The promoters and organizers, aiming at the legitimation of this participation processes mobilize the notions of dialogue and consensus. on the contrary, actors tend to radicalize themselves. Primarily, a radicalization of social movements that express structural claims (Kitschelt H., 1986) while refusing the participation imperative. Secondly, a radicalisation of scientific actors, who redefine this processes according to the postulate of vulgarization and knowledge gap model (Chavot P., Masseran a., 2010).This phenomenon of radicalization questions the operation of the scheme imposed by its mediators. indeed, the protagonists contribute, in accordance with their own stakes and logics, to shape the structure and the frame of the discourses in a particular way. thus, our main assumption stipulates that the participation processes established under the control of the CnDP are anchored in the continuity of scientific standards traditionally rooted in the history of public sphere. in that way, observable phenomenan during these public debates cannot be entirely explained by the observation of the processes and its actors alone. they rather require the reinstatement on the long run of both public sphere and joint institutionalization of their political and scientific structures (Pailliart i., 2005). Using a socio-historical approach, this paper will aim at studying the joint development of sciences, political structures and epistemological postulates. the objective is to highlight on the long turn a series of observations realized during the public debates initiated under the aegis of CnDP.the various theories of knowledge available are parts of the stakes and political tensions, resulting in a succession of a wide range of regime de science (Callon M. & al., 2001). Thus, the o¨ffentlichkeit defined, in the enlightenment, a certain conception by the bourgeoisie society of the critical use of the reason as opposed to the monarchic power (Habermas J., 1997). Historically, the practices linked to the vulgarization (Jurdant B., 2009) have a crucial role in the cultural processes from which will emerge a socialization phenomenon of this specific social class. However, in the post-revolutionary period, the european academies of sciences seek to dissociate the academic sciences and the popular sciences, by narrowing the criteria of scientificity (Bensaude Vincent B., 2003). the positivist philosophy, lead by SaintSimon and Comte, also emerge at that time (Mattelart A., 1999). The scientific research is reorganized in large institutional complexes in the aftermath of the Second World War. then, technoscience will be the central conditions of economic and geopolitical development of europe. in the meantime, an important wave of criticism develops at the point of the technocratic organization of contemporaneous societies (Pestre D., 2003) together with a science becoming gradually the determinant on the production (Marcuse H., 1968 ; Habermas J., 1973).Some characteristics of the CnDP's public debate limit the potential benefits : they present some consultative and post-active features (Blatrix et al., 2007). in addition, the implicit normativity in the debates not only dictates a legitimist prioritization (Liot F., 2006) between the different forms of knowledge but also distinguishes between the different categories of actors in a functionnalist cutting of the social world. The organizers distinguish between on the one hand the actors viewed as "experts" sitting on the scene and on the other hand, the public opinion gathered in a "mass audience". this distinction is remarkable in particular through the unequal allocation of resources to the different social actors (Bresson Gillet S., 2010). In fine, the expression of diversity of the forms of public speaking and mondes-vécus is reduced by the reconstruction of a pedagogical relationship. thus, the studying of the social movements and the scientific institutional actors shows a strengthening of the initial postures, based on a mutual defiance and meeting between different social identities. Far from the announced rupture, the public debates set under the aegis of the CDnP are in line with the historical continuity of the o¨ffentlichkeit of sciences in the public sphere.Cette communication vise à analyser les rapports que la Commission nationale du débat public (CnDP) (re)construit, via les débats publics qu'elle met en place, entre mouvements sociaux critiques des technosciences et acteurs scientifiques institutionnels. ainsi, au cours de l'histoire récente de ce dispositif participatif, on observe certaines ambiguïtés. D'une part les promoteurs et organisateurs de ce dernier mobilisent discursivement les notions de dialogue et de consensus pour tenter de provoquer la rencontre entre ces deux types d'acteurs et rendre visible une certaine volonté de réforme des institutions politiques traditionnelles. Mais d'autre part on observe un phénomène de radicalisation de ces mêmes acteurs participants. radicalisation premièrement des mouvements sociaux qui tendent soit à critiquer de l'intérieur la CNDP afin de faire valoir des revendications d'ordre structurel (neveu e., 1996), soit à se greffer de l'extérieur au débat tout en freinant son fonctionnement institutionnellement établi. radicalisation deuxièmement des acteurs scientifiques qui tendent à redéfini r c e dispositif , supposé s'articuler selon les normes du dialogisme , en une forme de promotion institutionnelle et en un discours sous-tendu par les idéologies de la vulgarisation et du modèle du déficit (Chavot P., Masseran A., 2010) . et de fait, on observe dans ce sens une opposition entre deux identités historiquement structurées, l'une se revendiquant de la " citoyenneté " et de la " société civile ", et l'autre de la " science ".Ce phénomène de radicalisation des parties n'est pas sans interroger le fonctionnement même du dispositif imposé par ses médiateurs. en effet, ceuxci participent selon leurs propres jeux et logiques à structurer et à cadrer les discours d'une manière singulière. ainsi, nous posons pour principale hypothèse à cette contribution que les dispositifs participatifs mis en place sous l'égide de la CnDP demeurent, dans la pratique, sous l'emprise de normes de science traditionnellement ancrées dans l'histoire même de l' espace public (Miège B., 2010) . et dans ce sens, les phénomènes observables au cours de ces débats publics ne peuvent, au moins pour partie, s'expliquer par la seule observation du dispositif et de ses acteurs, mais nécessitent au contraire une réinscription sur le temps long de l' espace public et de l'institutionnalisation conjointe de ses structures politiques et scientifiques (Pailliart I., 2005).Cette communication s'appuiera, au cours d'une approche socio-historique, à étudier certains discours et théories portant sur les sciences, la politique et l'épistémologie, pour, d'autre part, rendre possible la contextualisation sur le temps long d'une série d'observations réalisées au cours des débats publics mis en place sous l'égide de la CnDP et de ses acteurs sociaux. ainsi, nous considérons ici que le principe de publicité faisait coïncider idéologiquement en une même conception, et au sein d'une classe sociale spécifique se considérant comme réification du peuple, lors de la période des Lumières en europe, une certaine idée de la souveraineté populaire , d'ordre plutôt quantitatif, à une légitimité rationnelle , d'ordre plutôt qualitatif (Habermas J., 1997). et dans ce sens, historiquement, les pratiques liées à la vulgarisation (Jurdant B., 2009) vont jouer un rôle décisif dans les dispositifs culturels et les cercles littéraires à partir desquels va se produire un phénomène de socialisation et de prise de conscience empathique de la classe bourgeoise. Cependant, lors de la période post-révolutionnaire, les académies des sciences européennes vont s'attacher à dissocier les sciences académiques des sciences populaires (Bensaude Vincent B., 2003), notamment en durcissant les critères de scientificité, entraînant alors un changement de régime de science (Callon M. & al., 2001). a cette époque vont également apparaître les premières formulations du scientisme positiviste , notamment avec Saint-Simon et Comte (Mattelart a., 1999). Par la suite, la recherche scientifique se réorganise, au lendemain de la seconde guerre mondiale, en grands ensembles institutionnels, faisant alors des technosciences un point essentiel du développement économique et géopolitique de l'europe en (re)construction et des pays qui la composent (Felt U., 2010). Mais dans le même temps, une critique forte se développe à l'endroit de l'organisation technocratique des société contemporaines et d'une science devenant progressivement premier facteur productif (Marcuse H., 1968 ; Habermas J., 1973), tandis que la montée d'une défiance sociale à l'égard des technosciences émerge progressivement au sein de l' espace public (Pestre D., 2003).or, la normativité implicite des débats publics mis en place sous l'égide de la CnDP impose premièrement une hiérarchisation légitimiste (liot F., 2006) entre les différentes formes de savoirs, deuxièmement distingue les différentes catégories d'acteurs selon un découpage fonctionnaliste et essentialiste du monde social, avec d'un côté des acteurs considérés comme experts et intervenant à partir de la scène, et de l'autre une certaine conception, une construction et une mise en scène de l' opinion publique assemblée en un " public de masse ". Cette distinction s'observe notamment au travers de l'allocation dissymétrique des ressources du dispositif aux différents acteurs sociaux (Bresson Gillet, 2010). ainsi, in fine , l'expression de la diversité des formes de prise de parole et des mondes-vécus se trouve réduite par la reconstruction d'un rapport social mesuré à l'aune des niveaux d'expertise présupposés des acteurs du débat. De plus, certaines caractéristiques viennent limiter et encadrer la portée des résultats potentiels. Premièrement, ces débats présentent un caractère post-actif (les débats publics sont organisés en aval temporellement des principales décisions de politiques scientifiques), deuxièmement un caractère consultatif (les décisions à l'issue des débats restent entre les mains des représentant politiques) (Blatrix et al., 2007), et troisièmement on observe des phénomènes de captation de légitimité des principes dialogiques par les acteurs de la politique représentative (Paillart & al. , 2010 ; Bacqué & al., 2010 ).ainsi, si le développement des dispositifs régulant les rapports science société semble de prime abord aller dans le sens d'un rééquilibrage des processus politiques représentatifs vers des processus participatifs ou délibératifs ; les résultats issus de l'observation semblent nettement divergents. les mouvements sociaux et acteurs scientifiques institutionnels étudiés semblent au contraire indiquer un renforcement des postures initiales, faites de défiance mutuelle, et d'une impossible rencontre des différentes identités sociales. Cela amène cependant à une mise en visibilité, en marge des institutions politiques traditionnelles, de mouvements sociaux divers et pluriels, souvent regroupés sous le vocable " d'écologie politique ". Cet activisme traduit d'un point de vue conceptuel la nécessité de revisiter, à l'instar d'autres études déjà menées en Sciences de l'information et de la communication (Suraud, 2006), la modélisation traditionnelle de l' espace public . ainsi, des espaces publics autonomes (Habermas, 1988), fragmentés, partiels et oppositionnels émergent, souvent de façon localisée temporellement et géographiquement, en marge des faces " prolétariennes " et " bourgeoises " de l' espace public , provoquant une redistribution partielle des rapports de force selon les jeux de représentations liés à une " société de la connaissance "

    La vulgarisation contre la participation - Les paroles « militantes » au regard de la CNDP Nanotechnologies

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    International audienceEn réponse au développement d'un mouvement contestataire d'envergure, la CNDP déploie en 2009 quatorze débats publics en France sur le thème des nanotechnologies. Toutefois, le dispositif est suspecté par les militants de servir la réaffirmation d'une orthodoxie d'État, par la mise en oeuvre d'une « ingénierie de l'acceptabilité ». À partir d'une perspective sociodiscursive pragmatique, nous discuterons la principale hypothèse selon laquelle les médiateurs de la CNDP mettent en place un dispositif faisant appel aux normes et contrats relationnels de la médiation vulgarisation, bien plus qu'à ceux de la médiation participation. Aussi, la vulgarisation, en tant que forme de reconnaissance restreignant les conditions de possibilités d'expression de « la connaissance », entrave sous le couvert d'une « neutralité » de l'institution les critiques émises par les composantes du mouvement social. Celles-ci portent sur le développement des nanotechnologies, mais concernent plus largement le pilotage politique de la recherche publique dans le cadre d'une « économie de la connaissance » mondialisée et concurrentielle. Selon nos résultats, un principe de vulgarisation semble restreindre les conditions structurelles d'exercice du principe de publicité aux seules dimensions d'un champ technocratique, en entravant également les nécessités contemporaines d'une réflexivité institutionnelle scientifique.Mots clés.-Commission nationale du débat public, nanotechnologies, débat public, vulgarisation, participationnisme, économie de la connaissanc

    Public space and scientific field : publicizing scientific officers under the influence of the ideology of extension

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    Nous observons depuis les années 1970 une diversification théorique des modèles et dispositifs de la publicisation scientifique, voyant se compiler les trois formes que sont la vulgarisation, l'animation culturelle scientifique et plus récemment les débats publics instaurant un dialogue démocratique au sein des controverses socio-scientifiques. Ce phénomène de diversification théorique prend place au croisement de problématiques alliant des questionnements épistémologiques, communicationnels et finalement politiques. Cependant, si le philosophe Jürgen Habermas voyait une détermination directe du positionnement épistémologique des acteurs/agents de la recherche sur leurs pratiques communicationnelles au sein de tels dispositifs, cette perspective apparaît peu adaptée au regard des observations et de la théorie sociologique contemporaines. Une pratique théorique accordant une prévalence de la théorie sur la pratique communicationnelle ne permet de relever de manière satisfaisante ni les enjeux sociaux prenant place dans la théorie elle-même, ni d'objectiver de manière distanciée les phénomènes d'objectivation des relations sociales propres au complexe sciences sociétés. Le principal risque étant l'intégration des normes et valeurs culturelles d'un habitus socioprofessionnel spécifique au champ scientifique au sein des résultats des activités théoriques elles-mêmes. Ce travail portant sur les valeurs et pratiques culturelles des acteurs/agents de la recherche engagés dans les phénomènes de publicisation des sciences, nous avons développé quatre volets empiriques dans le cadre de la préparation d'une thèse en Sciences de l'Information et de la Communication. Les trois premiers volets s'appuient sur un corpus d'entretiens semi-directifs, d'observations et d'analyse des contenus produits par des acteurs de la recherche engagés dans trois dispositifs distincts et correspondant, dans certaines limites, aux modèles théoriques susmentionnés : une publication de vulgarisation, les éditions 2009 et 2010 de la Fête de la Science, et les débats de la Commission Nationale du Débat Public sur les nanotechnologies et leurs enjeux. Notre quatrième volet porte sur l'étude des formations intra-académiques des doctorants allocataires pluridisciplinaires à la communication, l'information et la médiation scientifiques, ouvrant notre analyse à l'observation des phénomènes de socialisation des acteurs de la recherche par la publicisation des sciences. Ces dispositifs prenant tous place dans un même contexte géographique et temporel, leur étude permet d'observer les liens de convergence entre eux et les polypratiques potentielles des acteurs/agents de la recherche. Au cours d'une étude sociologique de la communication scientifique déployée face aux publics, la vulgarisation et son corollaire idéologique (un « fossé des connaissances », un « public profane », une « science neutre », etc.) se laissent entrevoir plutôt sous la forme d'un habitus socio-communautaire, participant à un phénomène de socialisation identitaire, et générant des schèmes perceptifs et un sens pratique jusque dans les domaines de la théorie communicationnelle et de la théorie de la connaissance. La vulgarisation tend à déborder du seul cadre de ses dispositifs formels pour redéfinir par la pratique les formes de publicisation théoriquement divergentes. Les dispositifs de débats publics institutionnalisés prenant place au sein des controverses socio-scientifiques procèdent à une mise en scène hégémonique d'une supériorité de l'expérience scientifique sur les expériences sociales « externes », calquée selon une division du monde social reposant sur une distinction fonctionnelle. Cette tradition s'intercale entre les potentiels de participation et de représentation dans l'espace public et hiérarchise les formes de l'intervention des différents acteurs/agents sociaux selon leur proximité supposée aux instances de construction des savoirs scientifiques.We observe from the 1970s theoretical models and diversification mechanisms of scientific publicizing seeing compile the three forms are popular, scientific and cultural activities more recently public debate establishing a democratic dialogue in social controversies scientists. This phenomenon of theoretical diversification takes place at the intersection of issues combining epistemological, communicative and ultimately political questions. However, if the philosopher Jürgen Habermas saw a direct determination of epistemological positioning of actors / agents research into their communication practices within such devices, this perspective appears ill-suited in terms of observations and contemporary sociological theory. A theoretical practice giving a prevalence of the theory of communicative practice can satisfactorily address or social issues taking place in the theory itself, or to objectify so distanced phenomena own objectification of social relations complex science companies. The main risk is the integration of cultural norms and values ​​of a specific scientific field in the results of theoretical activities themselves socio-professional habitus. This work on the cultural values ​​and practices of the actors / agents involved in the research phenomena publicizing science, we have developed four empirical components in the preparation of a thesis in Information Science and communication. The first three components are based on a semi-structured interview corpus, observations and analysis of content generated by research actors involved in three separate devices and corresponding, within certain limits, the above theoretical models: a popular publication, the 2009 and 2010 editions of the Festival of Science, and the deliberations of the National Commission for Public Debate on Nanotechnology and issues. The fourth part focuses on the study of intra-academic training of doctoral recipients multidisciplinary communication, information and scientific mediation, opening our analysis to the observation of phenomena of socialization research stakeholders by publicizing science . These devices all taking place in the same geographical and temporal context, their study allows us to observe the relationship of convergence between them and potential polypratiques actors / agents research. In a sociological study of scientific communication deployed against the public, extension and its ideological corollary (a "knowledge gap", a "lay public," a "neutral science", etc..) To suggest rather in as a community-based social habitus, participating in a phenomenon of socialization identity and generating perceptual schemes and practicality into the areas of communicative theory and the theory of knowledge. Extension tends to overflow the only part of its formal mechanisms to redefine the practice forms of publicizing theoretically divergent. Devices institutionalized public debates taking place in the socio-scientific controversies conduct staged hegemonic superiority of scientific experience in social experiments "external", modeled on a division of the social world based on a distinction functional. This tradition by helping to define the conditions of access of actors / agents to institutionalized social democratic dialogue instances, is inserted between the potential of participation and representation in public space and prioritize forms of intervention stakeholders / social workers according to their proximity to the alleged instances of construction of scientific knowledge
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