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    Classes populaires et comportement suicidaire à Paris pendant la première moitié du XIXe siècle

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    Les tenants de la thèse écologiste en sociologie urbaine considèrent les suicides dans la ville comme des symptômes de pathologie urbaine. Dans leur sillage, les historiens qui ont étudié le problème à Paris au XIXe siècle, assumant que les statistiques officielles reflètent la réalité, ont cherché à expliquer le taux plus élevé dans la capitale qu'ailleurs en France par le déracinement et l'inadaptation des immigrants, des marginaux et même des classes ouvrières. L'objectif de cet article est de tester la validité de ces conclusions. La méthode adoptée consiste, tout d'abord, en la constitution d'une base de données fiable construite à partir de trois sources différentes: les registres de la Morgue, les statistiques publiées tous les ans par le Ministère de la Justice et des compilations faites à partir de dossiers individuels durant les années 1850. Elle consiste, aussi, en une analyse des chiffres bruts et des taux globaux, ainsi que de l'incidence des suicides par sexe, statut civil, groupe d'âge et profession à travers iespace parisien. Les résultats infirment la validité de la thèse écologiste. Les taux naugmentent pas avec le temps et les immigrants, les marginaux et les classes populaires ne sont pas surreprésentés parmi les suicide. Cet article soutient aussi que les méthodes dont on se sert pour mettre fin à ses jours sont plus passives que brutales et que les suicides sont moins importants parmi les causes de décès qu ils ne le seront au XXe siècle quand les taux parisiens seront devenus les moins élevés en France.The ecological thesis in urban sociology has long treated suicides as a symptom of urban pathology. Historians who have studied the problem in Paris in the nineteenth century have accepted that official statistics mirrored reality and have explained higher rates in the capital than elsewhere in France by the failure of immigrants, marginal groups and working classes to adapt to the urban milieu. The purpose of this article is to determine the validity of these conclusions. The method adopted to do so consists, first of all, in creating a reliable data base using three different sources: the Morgue registers, statistics published annually by the Ministry of Justice and compilations made from individual suicide dossiers in the 1850s. It consists, secondly, of an analysis of crude data and global rates, and a more detailed examination of the incidence of suicide by gender, civil status, age group and profession and across Parisian space. The argument that is presented denies the validity of the ecological thesis. It is argued that rates do not increase across the period and that immigrants, the marginal, the working class are not overrepresented among suicides. It is further argued that the methods used to end one's life were more passive than brutal and that suicides were less important among causes of death than they would be in the twentieth century when Parisian rates had become the lowest in France

    Cotton Imperialism: Manchester Merchants and Cotton Cultivation in West Africa in the Mid-Nineteenth Century

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    Pendant les décennies 1850 et 1860, beaucoup d'efforts ont été consacrés au maintien de la production du coton brut, destiné à l'exportation, dans différentes régions de l'Afrique occidentale. A partir du cas des marchands de Manchester, et à la lumière tant des documents du « Colonial Office » que des sources privées et publiques de Manchester, l'auteur étudie les causes et effets de ces efforts.II les replace d'abord dans le contexte des vues contemporaines sur l'impérialisme européen en Afrique occidentale et, en particulier, dans celui de l'importance qui s'avère capitale, à l'époque, de rechercher des marchés et des sources nouvelles de matières premières. Il s'applique ensuite à définir la nature des rapports qui s'établissent, d'une part, entre le gouvernement et les divers groupes de pression et, d'autre part, entre la métropole et la périphérie. Enfin, il conclut que si l'étude de ce cas particulier ne jette pas toute la lumière sur le rôle qu'ont pu jouer les matières premières dans les relations qu'a entretenues la métropole avec les zones périphériques, elle n'en démontre pas moins l'importance du problème et tout l'intérêt qu'il peut susciter

    Lieux en images – lieux imaginés à Paris au milieu du XIXe siècle : déconstruction de photographies anciennes de la Montagne Sainte-Geneviève ; reconstruction d’es­paces vécus 

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    Les historiens ont à peine commencé à mettre en œuvre une approche iconoclaste – stricto sensu – de l’utilisation de photographies, toujours trop souvent traitées de miroirs de la réalité. En fait, même si elles semblent préserver des fragments du passé qu’elles nous restituent intacts, elles sont plutôt des représentations au même titre que d’autres textes culturels. Cet article adopte cette approche critique pour étudier des photographies des anciennes rues du versant nord de la Montagne Sainte-Geneviève prises par Charles Marville en 1866 juste avant qu’elles ne disparaissent pour faire place aux nouvelles rues des Ecoles et Monge. Ses textes sont aussi un prétexte à un nouvel examen, se basant sur une combinaison de sources surtout sérielles, de l’espace physique et vécu de cette partie du Ve arrondissement au milieu du XIXe siècle. Ceci suggère que la complexe réalité d’une zone du Paris dit pré-haussmannien, qui incarne toujours le symbole même de l’état de délabrement et d’insalubrité de rues et d’immeubles qui donnaient asile à l’Autre, au dangereux, ne correspond point à l’image présentée dans les discours d’élites à l’époque et dans les analyses historiennes.Imaged Places/Imagined Spaces in Paris in the Mid-Nineteenth Cntury: Deconstruction of Early Photographs of the Montagne Sainte-Geneviève; Reconstruction of Lived Space. Historians have barely begun to adopt a – literally – iconoclastic approach to the use of photographs, which are still too frequently treated as mirrors of reality. Even if they appear to preserve fragments from the past which they bring to us intact, they are in fact representations in the same manner as are other cultural texts. This article adopts this critical approach to examine photographs of the old streets on the north slope of the Montagne Sainte-Geneviève taken by Charles Marville just before they disappeared to make way for the new rue des Ecoles and the rue Monge. His texts are also the pretext for a reexamination, using mainly serial sources, of the physical and lived space of this corner of the fifth arrondissement at mid-century. This suggests that the complex reality of an area of so-called Pre-Haussmann Paris, which is still treated as the very symbol of the state of decrepitude and insalubrity of streets and buildings that offered refuge to the dangerous Other, does not correspond to the image presented in elite discourse and historians’ analyses

    Nitrogen NMR spectroscopy of metal nitrosyls and related compounds

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