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La naqshbandiyya sous les premiers Sheybanides
La politisation de lâactivitĂ© sĂ©culiĂšre de la naqshbandiyya, un fait bien connu, est indissociable du nom de Khwaja Ahrar (m. 1490). En Ă©tablissant dâĂ©troits contacts avec les souverains, il essaya de crĂ©er un ordre Ă©tatique fondĂ© sur les lois islamiques et non plus sur celles de la steppe. Ses descendants directs et ses disciples restĂšrent attentifs, Ă des degrĂ©s divers, au maintien de ces contacts avec les « sultans temporels ». Câest pourquoi le destin et lâactivitĂ© de la plupart des cheik..
Le jihad comme idĂ©ologie de lâ« Autre » et de « lâExilé » Ă travers lâĂ©tude de documents du Mouvement islamique dâOuzbĂ©kistan
Lâarticle analyse un aspect des documents Ă©crits du Mouvement islamique dâOuzbĂ©kistan â (MIO), organisation islamiste radicale et terroriste, liĂ© au processus de formation de ses fondements idĂ©ologiques. JusquâĂ ce jour, une telle question qui est elle-mĂȘme entiĂšrement associĂ©e Ă la figure dâun des pĂšres fondateurs du mouvement, Tahir Yuldash, nâa jamais Ă©tĂ© abordĂ©e. Lâanalyse des fondements idĂ©ologiques a mis en relief le concept de jihad tel quâil avait Ă©tĂ© pensĂ© et Ă©laborĂ© par les militants du mouvement formĂ©s dans les camps dâentraĂźnement de lâAfghanistan aprĂšs leur alliance avec les talibans. Le jihad du MIO est Ă©tudiĂ© Ă partir de tracts et de cahiers qui appartenaient aux combattants du mouvement et qui ont Ă©tĂ© recueillis par un journaliste amĂ©ricain (le gĂ©nĂ©ral Tchiversom) aprĂšs lâintervention amĂ©ricaine dans le nord de lâAfghanistan de novembre 2001 consĂ©cutive aux actes terroristes du 11 Septembre. Ces tracts et ces cahiers rĂ©digĂ©s en ouzbek et consacrĂ©s aux « Leçons de jihad » permettent de rendre compte de lâinterprĂ©tation du jihad chez les combattants du MIO suivie dâune notion tout aussi importante aux yeux de ces derniers, celle de martyr (shahid).The article analyzes an aspect of the written documents of the Islamic Movement of Uzbekistan (IMU) â a radical, terrorist Islamist organization â that are related to how its ideological foundations were formed. Until now, a question such as this, entirely associated with one of the founding fathers of the movement, Tahir Yuldash, had never been broached. The analysis of these ideological foundations highlights the concept of jihad as it had been thought of and developed by the militants of the movement trained in the camps in Afghanistan after their alliance with the Taliban. The IMUâs jihad was studied based on leaflets and notebooks that belonged to fighters in the movement and that were gathered by an American journalist (General Tchiversom) after the American intervention in northern Afghanistan in November, 2001, consecutive to the terrorist acts of September 11. These leaflets and notebooks written in Uzbek and devoted to "Lessons of Jihad" give us insights into the interpretation of jihad among IMU fighters, as well as an equally important concept in their eyes, that of the martyr (shahid)
La naqshbandiyya sous les premiers Sheybanides
La politisation de lâactivitĂ© sĂ©culiĂšre de la naqshbandiyya, un fait bien connu, est indissociable du nom de Khwaja Ahrar (m. 1490). En Ă©tablissant dâĂ©troits contacts avec les souverains, il essaya de crĂ©er un ordre Ă©tatique fondĂ© sur les lois islamiques et non plus sur celles de la steppe. Ses descendants directs et ses disciples restĂšrent attentifs, Ă des degrĂ©s divers, au maintien de ces contacts avec les « sultans temporels ». Câest pourquoi le destin et lâactivitĂ© de la plupart des cheik..
Monuments Ă©pigraphiques de lâensemble de Fatáž„ĂąbĂąd Ă Boukhara
Lâensemble de Fatáž„ĂąbĂąd est situĂ© Ă un kilomĂštre Ă lâouest environ de la forteresse extĂ©rieure de Boukhara. Son apparition est liĂ©e Ă lâactivitĂ© dâAbĂ»âl-MaâĂąlĂź SaâĂźd b. al-Muáčahhar, cĂ©lĂšbre cheikh kubravĂź, plus connu sous le nom Sayf al-DĂźn al-BĂąkharzĂź al-BukhĂąrĂź. Son action, ainsi que le fonctionnement de cet ensemble ont Ă©tĂ© dĂ©jĂ Ă©tudiĂ©s en dĂ©tail dans plusieurs ouvrages. De nos jours lâensemble architectural comprend la khĂąnaqĂąh et la tombe de Sayf al-DĂźn BĂąkharzĂź, le mausolĂ©e de deux piĂšce..
Le renouveau des communautés soufies en Ouzbékistan
Dans lâhistoire de lâOrient musulman, en particulier de lâAsie centrale, les soufis ont jouĂ© un grand rĂŽle, notamment comme thĂ©oriciens dans le long processus dâislamisation des populations locales. Ensuite ils se sont faits les vecteurs et les interprĂštes des lois et rites islamiques pour la majoritĂ© de la population, surtout les gens simples, pour lesquels le cheikh soufi Ă©tait un personnage Ă©minemment respectable. De sorte que, dans la genĂšse et lâĂ©volution des formes locales de lâislam, l..
Le mausolĂ©e de Chashma-yi âAyyĂ»b Ă Boukhara et son prophĂšte
En 1895, lâacadĂ©micien V. V. Bartolâd appelait ses contemporains Ă la plus grande prudence lorsquâils Ă©tudiaient des lieux saints musulmans, mazĂąr ou mausolĂ©es, portant le nom de prophĂštes de lâAncien Testament. Il suggĂ©rait la mĂȘme circonspection quant au lien Ă©ventuel entre leur prĂ©sence et la diffusion du christianisme en pays dâislam. En effet, notait-il Ă raison, le culte de nombreux prophĂštes de lâAncien Testament â et notamment Salomon â « était plus largement rĂ©pandu dans le monde mus..
Patrimoine manuscrit et vie intellectuelle de l'Asie centrale islamique
Câest au long de plus de douze siĂšcles, entre le dĂ©but du VIIIe et le dĂ©but du XXe siĂšcle, que le patrimoine manuscrit de lâAsie centrale islamique se constitue. Il tĂ©moigne aujourdâhui de lâintensitĂ© de la vie intellectuelle de cette rĂ©gion aux multiples identitĂ©s. Ce patrimoine, qui reste encore Ă exploiter, se compose principalement dâĂ©crits en persan (vĂ©hicule privilĂ©giĂ© de la transmission de la culture Ă©crite et savante jusquâĂ lâarrivĂ©e du pouvoir soviĂ©tique dans la Transoxiane) et en turc oriental (chaghatĂąy), mais aussi, pour certains types dâĂ©crits, en arabe. Lâimportance numĂ©rique, historique et artistique des fonds des manuscrits orientaux en Asie centrale a Ă©tĂ© reconnue, ou pressentie, depuis un certain temps. Les nombreux noms des artisans du livre, calligraphes, relieurs, peintres ou âdesignersâ tĂ©moignent de la vivacitĂ© de lâart du livre. Ce besoin culturel et social trouve notamment son expression dans un mĂ©cĂ©nat princier ou privĂ© solidement implantĂ©. Les maĂźtres artisans, les poĂštes et les artistes sâĂ©tablissent dans les cours princiĂšres et provinciales, aussi bien Ă Boukhara, Ă Samarcande et Ă HĂ©rat, centres renommĂ©s du savoir et de la culture, quâĂ Balkh, Shahr-i Sabz, Tachkent, Khiva... Les lettrĂ©s, les dignitaires, les souverains rassemblent des bibliothĂšques qui se transmettent le plus souvent de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. La composition de ces collections de livres reflĂšte les horizons intellectuels et les centres dâintĂ©rĂȘt de leurs propriĂ©taires. Le but des auteurs qui ont constituĂ© ce recueil est de faire dĂ©couvrir la diversitĂ© et la valeur historique et artistique du patrimoine Ă©crit de lâAsie centrale islamique, et dâattirer lâattention de la communautĂ© des chercheurs et des responsables sur la nĂ©cessitĂ© et lâurgence dâun vĂ©ritable plan de sauvegarde
Les islamistes dâAsie centrale : un dĂ©fi aux Ătats indĂ©pendants ?
Plus dâune dĂ©cennie aprĂšs lâaccession Ă lâindĂ©pendance des Ătats dâAsie centrale, alors quâune multitude de mouvements et groupes islamistes contestent massivement les rĂ©gimes en place hĂ©ritĂ©s de lâex-URSS, le caractĂšre autoritaire de ces rĂ©gimes est systĂ©matiquement mis en cause dans lâessor de lâislamisme. Lâanalyse des expressions de lâislamisme centre-asiatique est rendue complexe parce que, derriĂšre la revendication dâun âretourâ Ă un Ătat islamique, sâexprime une volontĂ© de retrouver une authenticitĂ© islamique oblitĂ©rĂ©e pendant toute la pĂ©riode soviĂ©tique. Rappelons que lâislam centre-asiatique sâest dĂ©veloppĂ© sous des formes variĂ©es, y compris sous des formes extrĂȘmes, dans des sociĂ©tĂ©s musulmanes en mutation, et que, depuis la perestroĂŻka, il sâest mis Ă regagner des espaces dont il avait Ă©tĂ© largement exclu Ă lâĂ©poque soviĂ©tique. Si complexe que soit la dĂ©finition de lâislamisme, ce phĂ©nomĂšne est ici apprĂ©hendĂ© en tant que pratique politique Ă©manant de diverses forces religieuses contestatrices. Pour cela, une analyse dâobservations et de faits puisĂ©s au Kazakhstan, au Kirghizistan, en OuzbĂ©kistan et au Tadjikistan, pays qui se diffĂ©rencient selon leur maniĂšre de rĂ©pondre aux actions de harcĂšlement contre lâĂtat faites au nom de lâislam, apporte un Ă©clairage sur lâĂ©volution de lâislam centre-asiatique dans ses fonctions politiques. Fruit dâune rĂ©flexion collective, le dossier des Cahiers dâAsie centrale propose divers regards portĂ©s par des chercheurs centre-asiatiques et europĂ©ens sur une gamme variĂ©e des aspects de la question de lâislamisme dans les Ătats indĂ©pendants dâAsie centrale. Sâappuyant sur de solides enquĂȘtes de terrain menĂ©es dans diffĂ©rents espaces gĂ©ographiques de la vaste rĂ©gion, ce dossier met en relief la fragilisation des jeunes Ătats indĂ©pendants dâAsie centrale qui, depuis la fin de lâURSS, sont confrontĂ©s Ă des revendications dâune âjusticeâ de Dieu et Ă des violences de type jihadiste
Boukhara-la-Noble
Boukhara est, avec Samarcande, la ville phare de lâAsie centrale. Elle a conservĂ© son caractĂšre de ville orientale, mystĂ©rieuse et imprĂ©gnĂ©e dâislam. Elle a marquĂ© lâhistoire moderne en Ă©tant, du dĂ©but du XVIe siĂšcle jusquâĂ 1920, la capitale du principal Ătat de la rĂ©gion. Ce numĂ©ro de la revue des Cahiers dâAsie centrale Ă©claire les aspects les plus fascinants et les plus difficiles dâaccĂšs dâune civilisation mĂ©connue. Aspects matĂ©riels tout dâabord, car non seulement ce dossier nous emmĂšne, avec les marchands de Boukhara, sur les derniĂšres routes de la soie, mais il nous fait comprendre ce quâĂ©taient les centres commerciaux de la ville, et comment ils formaient des ensembles oĂč la religion, lâhygiĂšne et la vie sociale ne se sĂ©paraient pas des affaires.Aspects spirituels et religieux ensuite, car, pour la premiĂšre fois, un des plus Ă©tranges sanctuaires de la ville, la âFontaine de Jobâ est expliquĂ©, la lĂ©gende islamique de la guĂ©rison de Job Ă Boukhara mise en pleine lumiĂšre, un rituel de descente au puits expliquĂ©, les raisons du transfert de la lĂ©gende situĂ©es dans le cadre de lâislamisation de lâAsie centrale. Un ensemble dâarticles Ă©claire les conditions de vie intellectuelle Ă Boukhara : ses bibliothĂšques, ses auteurs favoris, son Ă©cole de miniatures, la relation entre littĂ©rature et pouvoir, lâexistence dâune satire politique au cĆur mĂȘme du âdespotisme orientalâ.A cĂŽtĂ© de ce dossier sur Boukhara, une partie âMises au pointâ apporte notamment deux articles trĂšs neufs sur un sujet capital et trĂšs actuel, la rĂ©islamisation en cours de lâAsie centrale. Elle traite aussi des thĂšmes originaux, voire inĂ©dits : un morceau de poĂ©sie orale kirghize, entre autres. Ce numĂ©ro Ă la rigueur scientifique irrĂ©prochable est destinĂ© Ă tous ceux qui, ayant voyagĂ© ou sâapprĂȘtant Ă voyager en Asie centrale, ont le souci de comprendre le monde quâils vont traverser, ainsi quâĂ tous ceux qui sâinterrogent sur le devenir de lâIslam, de son premier Ă©lan aux drames contemporains.