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    La Lettre sur les aveugles et l’éducation des sens

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    La Lettre sur les aveugles est pour Diderot la premiĂšre occasion de s’interroger sur les possibilitĂ©s et les limites sensorielles d’un empirisme Ă©ducatif inspirĂ© de Locke et de Condillac. Le problĂšme de Molyneux, exemplification de ce type de question, permet Ă  Diderot de fonder la possibilitĂ© et la nĂ©cessitĂ© d’une auto expĂ©rimentation de l’organe de la vue. Celle-ci est complĂ©tĂ©e par l’information du sens, dans laquelle il faut mesurer la part du raisonnement et celle des autres sens. Selon Diderot, un perfectionnement des sens est en effet possible, qui conduit Ă  une morale et une esthĂ©tique, dont la relativitĂ© sensorielle, ainsi que celle de nos connaissances, est limitĂ©e par l’accĂšs aux notions gĂ©omĂ©triques. Mais c’est finalement la question du sens interne qui rĂ©vĂšle les vraies limites de toute Ă©ducation des sens possible : notre type d’imagination et de mĂ©moire informe nos connaissances plus que leur « porte d’entrĂ©e » dans notre ĂąmeThe Letter on the Blind and the education of the sensesThe Letter on the Blind was Diderot’s first opportunity to inquire into the possibilities and natural limits of educational empiricism inspired by Locke and Condillac. Molyneux’s query, which exemplifies these questions, allowed Diderot to found the possibility and the need for self-experimentation with the organ of sight. It is completed by information from the sense, in which one has to mesure the roles played by reasoning and by the other senses. It is possible to perfect the senses, which leads to morality and ĂŠsthetics, whose sensorial relativity, like that of our knowledge, is limited by access to geometrical. It is finally the question of the internal senses which reveals the true limits of any possible education of the senses ; our type of imagination and memory has more effect on our knowledge than their ‘doorway’ into our soul

    Philosophie moniste de l’intĂ©rĂȘt et rĂ©forme politique chez HelvĂ©tius

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    International audienceDans la lutte qui oppose les philosophes des LumiĂšres Ă  leurs ennemis, tous n’ont qu’un seul mot Ă  la bouche : l’utile. Les prĂȘtres, disent les philosophes, sont oisifs donc inutiles, voire nuisibles. Les philosophes, disent les thĂ©ologiens, usurpent leur nom : la « fausse philosophie du siĂšcle » se trahit par son inutilitĂ©, tandis que la vraie philosophie est utile sur le chemin du salut. On examine ici les liens qui unissent chez HelvĂ©tius la philosophie de l’intĂ©rĂȘt, la politique de l’utilitĂ© et le matĂ©rialisme. O. Bloch a soulevĂ© cette mĂȘme question Ă  propos de Hobbes, figure tutĂ©laire de la philosophie d’HelvĂ©tius. Si, selon O. Bloch, Hobbes « entend bien quant Ă  lui prĂ©senter ses thĂ©ories politiques comme une consĂ©quence de ses thĂšses matĂ©rialistes : [
] corporĂ©isme et mĂ©canisme », qu’en est-il d’HelvĂ©tius ? Les dĂ©bats de physique offrent Ă  HelvĂ©tius des difficultĂ©s nouvelles : on ne peut plus s’appuyer sur le mĂȘme mĂ©canisme matĂ©riel, la notion mĂȘme de matiĂšre Ă©tant devenue problĂ©matique, ce qui gĂ©nĂšre chez HelvĂ©tius un forte rĂ©ticence Ă  s’engager Ă  ce propos, et l’impossibilitĂ© de « prĂ©senter ses thĂ©ories politiques comme les consĂ©quences de ses thĂšses matĂ©rialistes ». Pourtant Beaumont a affiliĂ© avec pertinence la philosophie politique d’HelvĂ©tius Ă  celle de Hobbes. Nous voudrions dĂ©velopper ici l’hypothĂšse selon laquelle cette filiation est celle d’un nominalisme politique, dont la formule explicite est « Si nin esset Lex, non esset peccatum ». Au sein de ce nominalisme, la place cruciale accordĂ©e Ă  la notion d’éducation remet en cause l’interprĂ©tation qui fait d’HelvĂ©tius un partisan de « ce qu’on a coutume de nommer improprement le despotisme Ă©clairé ». Tout n’est pas affaire de lĂ©gislation, mais de lĂ©gislation et d’éducation ; et plus prĂ©cisĂ©ment, en identifiant la science de l’une Ă  celle de l’autre, HelvĂ©tius effectue un geste philosophique et pratique nouveau. Il rĂ©alise pleinement la dimension rĂ©formatrice de ce nominalisme politique comme nous le verrons ici. C’est en interprĂ©tant de cette maniĂšre ces thĂšmes bien connus de la philosophie d’HelvĂ©tius qu’on peut rendre Ă  son Ɠuvre la portĂ©e politique scandaleuse qui fut la sienne en son temps

    La Lettre sur les aveugles et l’éducation des sens

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    International audienceThe Letter on the Blind was Diderot’s first opportunity to inquire into the possibilities and natural limits of educational empiricism inspired by Locke and Condillac. Molyneux’s query, which exemplifies these questions, allowed Diderot to found the possibility and the need for self-experimentation with the organ of sight. It is completed by information from the sense, in which one has to mesure the roles played by reasoning and by the other senses. It is possible to perfect the senses, which leads to morality and ĂŠsthetics, whose sensorial relativity, like that of our knowledge, is limited by access to geometrical. It is finally the question of the internal senses which reveals the true limits of any possible education of the senses ; our type of imagination and memory has more effect on our knowledge than their ‘doorway’ into our soul.La Lettre sur les aveugles est pour Diderot la premiĂšre occasion de s’interroger sur les possibilitĂ©s et les limites sensorielles d’un empirisme Ă©ducatif inspirĂ© de Locke et de Condillac. La dĂ©faillance d’un organe des sens devrait avoir pour consĂ©quence l’absence des idĂ©es issues des impressions occasionnĂ©es par son usage. Peut-on envisager une correspondance des sens dans l’aveugle, Ă  force d’exercice ? Ou faut-il introduire ici la part du raisonnement dans les jugements de l’aveugle qu’il partage avec nous ? Le problĂšme de Molyneux, exemplification de ces questions, permet Ă  Diderot de fonder la possibilitĂ© et la nĂ©cessitĂ© d’une auto-expĂ©rimentation de l’organe de la vue. Celle-ci est complĂ©tĂ©e par l’information du sens, dans laquelle il faut mesurer la part du raisonnement et celle des autres sens. Enfin un perfectionnement des sens est possible, qui conduit Ă  une morale et une esthĂ©tique, dont la relativitĂ© sensorielle, ainsi que celle de nos connaissances, est limitĂ©e par l’accĂšs aux notions gĂ©omĂ©triques. C’est finalement la question du sens interne qui rĂ©vĂšle les vraies limites de toute Ă©ducation des sens possible : notre type d’imagination et de mĂ©moire informe nos connaissances plus que leur « porte d’entrĂ©e » dans notre Ăąme

    L. Bove, Vauvenargues ou le séditieux. Entre Pascal et Spinoza. Une philosophie pour la seconde nature, Paris, Champion, 2010

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    Revue philosophique de la France et de l’étranger, 2017,

    Fontenelle, Digression sur les Anciens et les Modernes et autres textes philosophiques, éd. critique sous la direction de S. AudidiÚre, Paris, Classiques Garnier, 780 p., 2015 (sortie en poche, Garnier « Littératures francophones », 2016)

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    International audiencePhilosophe, Ă©crivain, mathĂ©maticien, AcadĂ©micien, Fontenelle (1657-1757) produit une Ɠuvre dont ce volume montre l’unitĂ© dans une Ă©criture philosophique dĂ©finie comme rĂ©flexion sur le mouvement ordinaire de la pensĂ©e et sur l’historicitĂ© des idĂ©es, Ă  partir de toutes les Ɠuvres de l’esprit et de la culture. Cette Ă©dition scientifique de plus de vingt Ɠuvres et d’extraits de l’Histoire de l’AcadĂ©mie royale des sciences, prĂ©cĂ©dĂ©e d’un essai introductif, montre une pratique rĂ©flexive des discours qui vise l’émancipation de l’esprit par la rĂ©appropriation de ses propres Ɠuvres. Fontenelle y ajoute un esprit singulier qui consiste Ă  Ă©veiller des idĂ©es chez son interlocuteur en lui donnant la parole, avec « tendresse »

    La lettre galante et l'esprit géométrique : expression métaphysique et métaphysique des langues, ou la philosophie du discours de Fontenelle

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    International audienceIl n'est paradoxal qu'en apparence d'affirmer que Fontenelle est un philosophe pour qui la question du style ne se pose pas. Pour le dire simplement, Fontenelle est pour une large part Ă©tranger Ă  l'idĂ©e que la philosophie puisse constituer un corpus distinct d'objets et de thĂšses Ă  propos duquel se poserait spĂ©cifiquement la question de son Ă©criture ou de son expression. Fontenelle ne pose pas tant la question de savoir comment il convient d'Ă©crire la philosophie, ni telle philosophie, y compris la sienne propre, qu'il ne dĂ©fend par sa pratique scripturaire l'idĂ©e d'une Ă©criture ou d'une rĂ©criture philosophique de tout ce qui s'Ă©crit : oeuvres drama-tiques, lettres galantes, romans, opĂ©ras, Ă©glogues, pamphlets, histoire des sciences, des fables et des oracles, mathĂ©matiques, pour ce qui concerne sa production propre, mais aussi droit, thĂ©ologie, comme le font selon lui d'autres hommes de lettres, savants ou philosophes. Selon une expression qu'on emprunte Ă  la prĂ©face des ÉlĂ©ments de la gĂ©omĂ©trie de l'infini, cette Ă©criture philosophique obĂ©it chez Fontenelle Ă  un projet d'« Ă©claircissement des idĂ©es » qui est l'objet de cet article. Car ce projet s'avĂšre, pour ainsi dire, biface : d'un cĂŽtĂ©, il vise une expression qualifiĂ©e de gĂ©omĂ©trique ou mĂ©taphysique, mettant au jour des concepts restĂ©s inaperçus, ou Ă©claircissant des concepts manipulĂ©s aveuglĂ©ment jusque dans nos savoirs les plus sĂ»rs ; d'un autre cĂŽtĂ©, il produit une mĂ©taphysique de l'expression, c'est-Ă -dire une thĂ©orie gĂ©nĂ©rale de la production de nos idĂ©es et de leur incarnation dans les langues

    S. Roza, La gauche contre les LumiÚres ?, Fayard, 2020

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    Dix-HuitiĂšme SiĂšcle, 53, 202

    L'école républicaine à l'épreuve d'une révision néo-républicaine

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    International audienceLe républicanisme est une théorie politique dont l’histoire a été mise en lumière depuis les années 1970 grâce aux travaux d’historiens comme J. Pocock ou Q. Skinner. Ph. Pettit, philosophe irlandais qui enseigne aujourd’hui à Princeton, a proposé une version contemporaine de cette théorie en 1997 dans Républicanisme. Une théorie de la liberté et du gouvernement (trad. 2004). Le coeur du républicanisme, nous dit-il, est l’idéal de liberté comme non-domination. Selon cet idéal, la liberté n’est pas principalement définie par une absence d’obstacles ou d’interférences (à la manière de la liberté libérale), mais par une absence de domination : cette liberté renvoie non pas d’abord à ce qu’un individu peut faire de lui-même et de ses biens, mais plutôt à la qualité des relations qu’il peut nouer avec d’autres individus. La République et ses démons est une tentative d’appliquer ce cadre théorique à quelques débats récents qui ont réveillé un républicanisme français dont les élans universalistes paraissent parfois très provinciaux
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