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    Georges Bataille, la terreur et les lettres

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    Georges Bataille, la terreur et les lettres met en cause la vulgate critique qui, à la suite de Tel Quel, continue à donner la faveur à une lecture « terroriste » de l'œuvre bataillienne. On lit toujours Bataille pour le sublime de son abjection et la passion indicible de ses textes. On retient encore de son œuvre ce moment initial où la révolte contre le surréalisme contribue à proposer l'image durable d'une « écriture » antirhétorique, sacrificielle et pulsionnelle. Or, cette approche est aussi historiquement limitée qu'elle est textuellement problématique. Elle ne permet pas de prendre en compte l'ensemble d'une réflexion littéraire qui, dans les années quarante, revient sur ses textes et repense leur relation au sacrifice et à l'indicible. C'est donc à partir d'une relecture générale de l'œuvre et plus particulièrement de certains textes charnières des années quarante (le Coupable, L'expérience intérieure, L'impossible) que le présent ouvrage remet en question le « terrorisme » de Bataille. Il réévalue son approche littéraire dans le contexte critique des œuvres contemporaines pour montrer que l'appel paulhanien à un « retour à la rhétorique » trouve alors davantage d'échos dans l'écriture bataillienne que la terreur anti-poétique. L'expérience intérieure de Bataille, son « impossibilité », n'y perdent pas leur tension vers l'indicible. Elles y gagnent une conscience de leurs clichés et le savoir très sûr de leur littérarité

    Introduction

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    La critique porte désormais sur l’œuvre bataillienne une attention distraite. Les changements de mode et le simple recul du temps nous ont éloignés progressivement de ses textes. Bataille sans doute fascine encore. Mais la fascination qu’il a pu exercer sur la pensée des années 60 et 70 n’a plus le même pouvoir. Et s’il demeure l’une des figures familières de l’épistémologie contemporaine, c’est en tant que figure inaugurale d’une époque qui s’est déjà renouvelée dans d’autres tendances. Ce à..

    Chapitre 3 : Le supplice de la terreur

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    On l’a remarqué, les années 40 sont pour Bataille des années d’interruption et de renouveau. L’auteur interrompt une pensée jusqu’ici fort publique pour commencer le seul journal personnel qu’il eût jamais tenu. Celui-ci, qui deviendra Le coupable, enregistre aussi bien des événements intimes (la mort de Laure) que les premières réflexions de Bataille sur l’extase. En 1941, interrompant ses préoccupations théoriques sur La limite de l’utile, l’auteur écrit le « Supplice » qui redouble, dit-il..

    Conclusion

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    Si j’ai voulu réévaluer le commentaire et l’aspect terroriste de l’œuvre bataillienne, c’est pour répondre à la critique – l’apologétique comme la négative – qui attribue encore à Bataille la naïveté d’une pensée terroriste de l’art et du langage. Qu’une telle critique s’identifie à la terreur sacrificielle de l’esthétique bataillienne (Tel Quel) ou qu’elle en dénonce la mimétologie négative (Guerlac, De Man, ou Nancy), elle prend toujours trop au sérieux un modèle sacrificiel que Bataille ne..

    Chapitre 6 : Marcel Proust et la comédie de L’impossible

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    Dans les années 40, l’œuvre bataillienne est le lieu d’un renversement des priorités qui met en cause la passion exclusivement transgressive de son expérience du non-savoir. Celle-ci s’insère maintenant à l’intérieur d’une fiction orphique qui la rend à l’extase de la littérature. Elle n’abandonne pas le récit sacrificiel qui fait, depuis l’hétérologie, le schéma le plus visible de la pensée bataillienne du non-savoir. Mais elle le recadre dans une expérience qui ne permet plus de le prendre ..

    Chapitre 2 : L’image consumée ou l’hétérologie sacrificielle

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    Contrairement à ce qu’a pu affirmer Suzanne Guerlac, la linguistique bataillienne est donc, depuis le début, aussi radicale qu’elle est postmoderne. Loin de témoigner d’une approche simplement pré-saussurienne, son hétérologie essaie de penser la spectralité, c’est-à-dire l’inadéquation d’un langage arbitraire. Elle ne se contente pas de déplorer l’insuffisance d’un langage inadéquat à l’excès, mais elle repère, dans le défaut du langage, l’approche de ce qui n’est pas un simple refus sacrifi..

    Chapitre 5 : Les fleurs du non-savoir : Bataille et Paulhan

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    La réminiscence de la rose n’est qu’une amorce dans un ensemble critique plus vaste que Bataille met en place à la fin de L’expérience intérieure. C’est le détail d’un tableau allégorique qui le dépasse très largement. Car l’apparition de cette fleur, au moment pénultième du livre, est suivie d’une étrange mise en scène. Après avoir fait éclore une première fleur à la fin de la quatrième partie (« Le post-scriptum au supplice »), l’auteur ajoute au livre une dernière partie supplémentaire, in..

    Georges Bataille, la terreur et les lettres

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    Georges Bataille, la terreur et les lettres met en cause la vulgate critique qui, à la suite de Tel Quel, continue à donner la faveur à une lecture « terroriste » de l'œuvre bataillienne. On lit toujours Bataille pour le sublime de son abjection et la passion indicible de ses textes. On retient encore de son œuvre ce moment initial où la révolte contre le surréalisme contribue à proposer l'image durable d'une « écriture » antirhétorique, sacrificielle et pulsionnelle. Or, cette approche est a..
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