15 research outputs found

    Une logique modale pour raisonner sur la cohérence et la complétude de réglementations

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    Nous nous intéressons dans ce papier aux réglementations qui peuvent exister dans des systèmes multi-agents pour réguler les comportements des agents. Plus précisément, nous travaillons sur deux propriétés des réglementations, la cohérence et la complétude. Après avoir donné une définition de ces deux notions, nous proposons un cadre permettant de compléter de façon cohérente une réglementation incomplète. Nous considérons dans l'article que les réglementations sont exprimées dans une logique déontique du premier ordre

    Cohérence et complétude des réglementations en présence de contraintes

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    Cet article a pour objet l'étude des réglementations qui existent dans les systèmes multi-agents et qui visent à réguler le comportement des agents. Plus précisément, nous nous intéressons à deux propriétés des réglementations : la cohérence et la complétude, et ce en présence de contraintes (lois de la nature, faits persistants) dont nous montrons l'influence. Nous montrons également comment compléter une réglementation incomplète tout en préservant sa cohérence. Ce travail considère que les réglementations sont exprimées en logique déontique du premier ordre

    Agents coopératifs et politiques d'échanges d'informations

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    National audienceDans les systèmes multiagents, les agents sont souvent supposés être coopératifs les uns avec les autres dans leurs échanges, ceci afin de mener à bien une tâche globale. Ils sont également souvent tenus de respecter la politique d'échange d'informations du système qui régule quels échanges sont obligatoires, permis ou interdits entre les agents et sous quelles conditions. Comment dans ce cas les agents peuvent-ils être à la fois coopératifs et obéissants ? Dans cet article, nous définissons une politique d'échange d'informations particulière, que nous appelons politique de coopération, qui est la politique que les agents doivent respecter pour être coopératifs. Ainsi, nous ramenons la problématique d'être à la fois obéissant et coopératif à la problématique de respecter deux politiques d'échange d'informations différentes : la politique qui existe déjà au sein du système et la politique de coopération. Nous étudions également le cas où ces politiques sont conflictuelles et proposons alors de nouvelles définitions des caractères obéissants et coopératifs des agents

    L'abduction en conception architecturale : une sémiose hypostatique

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    Cette thèse développe un modèle sémiotique de l’abduction pour représenter un processus de conception architecturale. Elle formalise ce processus par une dualisation hypostatique du rapport sémiotique entre un problème de conception, saisi en tant que signe, et la possibilité de sa matérialisation géométrique. La dualisation réintègre ce signe dans le domaine des systèmes de savoir-concevoir utilisés en conception architecturale, et par conséquent, elle génère de nouvelles solutions architecturales. L’abduction modifie les connaissances préalables engagées dans la production d’une solution (l’hypothèse) et en introduit de nouvelles. La complexité du processus de conception implique, au niveau méthodologique et à partir d’une position épistémologique constructiviste, l’intégration de la subjectivité du concepteur dans le modèle. Ainsi résulte une incertitude des interactions entre problème de conception, production de solution, concepteur et contexte. La sémiotisation de l’abduction architecturale explicite le rôle central de l’interprétation dans la création d’une solution. D’ailleurs, la dualisation s’appuie sur la théorie des possibilités pour opérationnaliser le calcul interprétatif incertain et pour valider les hypothèses générées. En retour, la gestion de la propagation de cette incertitude, dans le modèle sémiotique, facilite l’identification et la formulation des solutions, et rend possible une émergence observationnelle de la nouveauté. Le modèle développé est appliqué à un cas de transformations architecturales géométriques dans un milieu urbain fortement caractérisé.This thesis develops a semiotic model of abduction to represent a process of architectural design. It formalizes this process by the means of a hypostatic dualization, applied to the semiotic relationship between, on the one hand, a design problem, considered as a sign, and on the other, the possibility of its geometric materialization. The dualization reintegrate this sign in the domain of know-how systems used in architectural design, and consequently, it generates new architectural solutions. Abduction modifies and augments the prior knowledge involved in producing the solution (the hypothesis). From a constructivist stance and the ensuing methodological viewpoint, the complexity of the design process implies embedding the designer’s subjectivity in the model. Thus arises an uncertainty about the interactions among design problem, solution production, designer and context. Semiotizing architectural abduction reveals the central role played by interpretation in creating a solution. Besides, dualization relies on possibility theory to formalize the resulting, and uncertain, interpretation calculus, and to validate the obtained hypotheses. In return, managing the uncertainty propagation within the semiotic model, facilitates the identification and the formulation of architectural solutions and allows for an observational emergence of novelty. The developed model is applied to a case of architectural geometric transformations in a heavily characterized neighborhood

    Transposition en architecture des connaissances d’ingénierie environnementale et des savoirs relatifs au choix des matériaux

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    Les démarches environnementales s’accompagnent de plus en plus d’approches et d’outils d’aide à la conception. Toutefois, ces savoir-faire techniques s’avèrent peu exploités dans les projets architecturaux. Partant de ce constat, notre recherche porte sur la qualité environnementale des matériaux et procédés de mise en œuvre. Elle vise à alimenter, par la mise au jour de savoirs et de méthodes innovantes, les pratiques opérationnelles en architecture. \ud La mise au jour d'outils d'aide à la conception simplifiée informant un public non spécialiste sur différents champs d'études explicites et relatifs à la qualité des matériaux, est une évolution importante dans le domaine de l’architecture.Nous avançons différentes propositions innovantes pour l’intelligibilité et la cohérence de futurs outils d’aide à la conception. Nous les illustrons par la mise en place d’un prototype d’outil MaTerre’iO renseignant globalement les concepteurs en architecture sur les savoirs liés aux matériaux et plus spécifiquement sur les connaissances de l’ingénierie environnementale.\ud La principale retombée de notre travail de recherche est de contribuer à édifier une passerelle innovante entre les disciplines-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Nowadays, environmental proceedings can use more and more methods and design tools to start with the conception. However, these technical methods turn out to be untapped into architectural projects. This question orientated our research towards environmental quality of materials and processes of implementation. Through the update of the knowledge and innovative methods, our work tends to increase the capacity of operational practice in architecture. \ud The implementation of a design assistance tool - easy to use for non experts and providing several clearly configuration fields, based on caseworks and linked to quality of materials - is a significant evolution in architectural communities. \ud We point up several innovative propositions for future design assistance tools. We illustrate it by the setting up of a prototype named MaTerre’iO. This mock up informs architectural designers about the knowledge upon materials, and more specifically on the environmental engineering knowledge.\ud The main repercussion of our researched work is to contribute to initiate an innovating interface between environmental engineering topics and expectations of architectural design.\ud \u

    Conception sûre et optimale de systèmes dynamiques critiques auto-adaptatifs soumis à des évènements redoutés probabilistes

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    This study takes place in the broad field of Artificial Intelligence, specifically at the intersection of two domains : Automated Planning and Formal Verification in probabilistic environment.In this context, it raises the question of the integration of new technologies in critical systems, and the complexity it entails : How to ensure that adding intelligence to a system, in the form of autonomy, is not done at the expense of safety ?To address this issue, this study aims to develop a tool-supported process for designing critical, self-adaptive systems. Throughout this document, innovations are therefore proposed in methods of formal modeling and in algorithms for safe and optimal planning.Cette étude s’inscrit dans le domaine de l’intelligence artificielle, plus précisément au croisementdes deux domaines que sont la planification autonome en environnement probabiliste et la vérification formelle probabiliste. Dans ce contexte, elle pose la question de la maîtrise de lacomplexité face à l’intégration de nouvelles technologies dans les systèmes critiques : commentgarantir que l’ajout d’une intelligence à un système, sous la forme d’une autonomie, ne se fassepas au détriment de la sécurité ?Pour répondre à cette problématique, cette étude a pour enjeu de développer un processus outillé, permettant de concevoir des systèmes auto-adaptatifs critiques, ce qui met en oeuvre à la fois des méthodes de modélisation formelle des connaissances d’ingénierie, ainsi que des algorithmes de planification sûre et optimale des décisions du système

    L’analyse économique des changements climatiques : débat expert, couverture médiatique et influence sur l’opinion publique

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    Si les tendances actuelles se maintiennent, le réchauffement du climat deviendra au cours du 21e siècle un danger existentiel pour l’humanité. Pour éviter la catastrophe climatique, le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat recommande de mettre fin à la croissance des émissions de GES d’ici 2030, de réduire les émissions mondiales de 50% d’ici 2050 et de les éliminer d’ici 2100, par rapport au niveau de 2010. Dans ce contexte, il est particulièrement important d’étudier les conditions sociopolitiques qui sont nécessaires à l’adoption et au maintien de politiques climatiques ambitieuses. Dans les régimes démocratiques, un soutien électoral fort et constant est nécessaire à l’adoption de politiques de stabilisation ambitieuses et à leur maintien. Cette thèse examine l’influence des experts en analyse économique des changements climatiques sur le soutien des électeurs canadiens pour les politiques climatiques. Pour ce faire, quatre contributions empiriques originales sont présentées. Le compte rendu critique du débat expert en analyse économique des changements climatiques au cours de la période 2000-2015 montre que les économistes ont formé un large consensus quant à l’importance de stabiliser le climat et quant aux politiques les plus efficientes pour y parvenir. Des différences importantes persistent néanmoins quant au rythme de mise en œuvre à privilégier, à l’ambition des objectifs à adopter et à l’ampleur des dommages climatiques attendus si les tendances actuelles se maintiennent. En dernière analyse, des différences majeures sur le plan de l’ontologie et de l’épistémologie expliquent le schisme observé au niveau des recommandations politiques. L’étude de la couverture médiatique de l’économie et du réchauffement climatique dans la presse canadienne porte sur plus de 800 articles publiés dans le Globe and Mail, le Toronto Star, le National Post et La Presse au cours de la période 2000-2015. L’analyse de contenu permet d’identifier les 9 principales dimensions et les 4 principaux cadres du débat climat et économie. Les cadres mobilisés dans la presse canadienne soulignent respectivement le danger du réchauffement (cadre du danger), l’opportunité que représente la décarbonisation profonde (cadre de l’opportunité), les coûts des politiques climatiques pour la stabilité économique (cadre de la stabilité) et les aspects techniques des politiques climatiques (cadre de la technicité). L’influence des croyances de second ordre et des cadres économiques du climat sur le soutien des électeurs pour les politiques climatiques est démontrée. Les analyses montrent pour la première fois que la perception d’un consensus parmi les experts qui évaluent les implications économiques des impacts et des politiques climatiques est associée positivement au soutien des politiques d’atténuation et au soutien de la taxe carbone. L’analyse des données de sondage expérimental visant à évaluer l’influence des cadres économiques des changements climatiques sur le soutien pour les politiques climatiques présente des résultats mitigés. Les cadres du danger et de l’opportunité influencent positivement le soutien pour les politiques réglementaires et incitatives ainsi que la taxe carbone, mais uniquement chez les répondants réactifs. Les mêmes cadres ont un effet opposé et contraire au sens attendu sur le soutien pour la taxe carbone chez les répondants dogmatiques.Should the current trends continue, anthropogenic global warming will become an existential threat to humanity over the course of this century. To prevent catastrophic climate change, the Intergovernmental Panel on Climate Change urges to stop greenhouse-gas emission growth by 2030, to halve global emissions by 2050 and to eliminate them by 2100, relative to 2010 levels. In this context, it is of the utmost importance to study the sociopolitical conditions which are necessary to the adoption and the permanence of ambitious climate policy. Within democratic regimes, a strong and stable support from voters is required. This thesis examines the influence of experts in climate economics on the level of support of Canadian voters for climate policy. Four original empirical contributions are presented. A critical synthesis of the field of economic analysis of climate change shows that over the 2000-2015 period economists have formed a large consensus regarding the importance of stabilizing the climate and regarding the most efficient policies to achieve this goal. Important differences nonetheless persist with respect to the pace of policy implementation, the level of ambition policy should aim for, and the magnitude of climate impacts expected if current trends should continue. In the final analysis, major ontological and epistemological differences explain the observed schism in policy recommendations. Media coverage of economics and climate change in the Canadian press is analyzed by studying more than 800 articles published The Globe and Mail, the Toronto Star, the National Post and La Presse from 2000 to 2015. The main dimensions (9) and the main frames (4) of the economy-climate debate have been identified through content analysis. Economic frames of climate used in the Canadian press underline the danger of unabated global warming (danger frame), the opportunity of deep decarbonization (opportunity frame), the short-term costs of climate policies (stability frame), and the technical aspects of climate policies (technical frame). The influence of second order beliefs and of economic frames on voter support for climate policies is demonstrated. Analyses show for the first time that perception of consensus amongst experts of climate economics is associated with stronger support for climate policies amongst Canadian voters. Experimental survey data show economic framing of climate change has mitigated results. The danger and opportunity frames strengthen support for both carbon tax and climate regulations and incentives, but only amongst reactive respondents. The same frames have the opposite effect on support for a carbon tax amongst dogmatic voters

    Pour une onto-anthropotechnie de la sphère humaine. La question de l'interdit technologique au prisme d’une lecture phénoménologique du transhumanisme.

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    The discussion about the extent to which technology structures the human sphere is nowadays severely hampered by the popularization of mythological (Promethean threat, etc.) or narrative analogies (threat of AI, cyborg, etc.). Many authors who have questioned the essence of technology in detail have come to divide it into two categories, roughly summarized as (post)modern technology and ancient technology, thus evacuating the formal quality of technology. The feeling of anxiety that our societies experience in front of the autonomy and empowerment of technology would be explained by the ontological discontinuity of the human-technology relations. Isn't transhumanism, incidentally, the concrete embodiment of this rupture? Our thesis postulates that in order to correctly interpret the emergence of phenomena such as transhumanism, we need a philosophical reading of the phenomenon of technique. Now, a philosophical reading of the technique is only possible by questioning the anthropological and ontological roots of technology itself. Our intention to use philosophy to tackle this complex and highly mediatized issue of transhumanism leads us to reinvest pre-existing and absolutely fundamental metaphysical questions regarding the relationship between technology and human beings. We have chosen to take a phenomenological approach to better understand transhumanism, in order to outline the metaphysical issues at stake in our technical imaginary, as well as to serve as a new entry point to the question of technology itself. The eidetic reduction allows us to identify the internal divergences of transhumanism in order to express a minimal discourse, the desire to improve the human being through technology. This dialogue can from then on be assumed by the philosophy of technology and serve as a revealing phenomenon, while taking part in a major discussion that is still ongoing. In spite of the cultural and anthropological evolution of technology and its objects, we defend the hypothesis that there is no rupture between a modern technology and an ancient one, and that the emergence or the solidification of forms of contemporary technical imaginaries contributes to the ontological sphere of human existence. Our purpose is to return to the questions that technology raises towards the being of the human, instead of staying at the human that raises questions about the impact of science and technology. The transhumanism is considered as a starting point to the question of technology, which allows to reinstate the human-technology relations in the temporality of a continuous evolution, and induces a renewed and plastic adaptation of the human being to his environment. Our first part introduces the conceptual framework of the understanding of the technical object, as an object embedded in human mediations. We question this object from familiar landmarks, between mechanism and finalism, gesture and mediation, organ and tool. This allows us to determine some phenomenological aspects regarding body unity and the relation between "paraphernalia" and technical object. These defining elements are embodied in the analysis of contemporary techno-scientific objects, which determines the convergences and divergences between the mode of existence of technical objects and the one of emerging objects, in order to induce the possibility of a formal continuity in the ontology of the technical object. It is then necessary to question the relationship of the human being to his materiality, and thus his relationship to his milieu and temporality. Our second part aims at revitalizing the phenomenology of the dwelling through anthropology, in order to bring technology into play at the center of the human experience. We put our technical milieu back at the center of an epistemology that focuses on the notions of intention, invention and imagination, in order to reconstruct the relation of technology to human virtuality and to propose an analysis of the evolution of technology outside the ontic framework of human historicity. This apparent independence of technology requires us to question the reasons behind the feeling of threat that contemporary technology gives rise to. Our third part reshapes the rational and irrational dangers of which technique is the scapegoat by placing them outside the essence of technology itself. We start from a metaphysics of the substance of worldly objects which locates these concrete perils within the framework of the anthropological evolution of production modes and technical progress. We present these elements as the symptom of the transition from a humanist imaginary to a form of technical imaginary. This transition participates in a redefinition of the humanism that is able to overcome the technological ban and to testify of the cultural reality of technology. The emblematic example of these new technical imaginaries is the emergence of transhumanism. The fourth part thus extends these concrete questionings by focusing on the way in which transhumanism reclaims the metaphysical stakes of our materiality. It is based on the transhumanist conception of the human body through the difference therapy/enhancement, which reveals the invariant of the body phenomenon and revitalizes the truly disruptive viewpoints of transhumanism on immortality. They contrast with the existential relation of the human to finitude, considered as a structuring horizon of time. The opening of finitude to new temporalities invites us to question the way in which transhumanism brings into play the thought of eschatology and transcendence as a measure of lived time. Therefore, our fifth and last part questions the notion of transhumanist Grand Narrative in the light of emblematic technical myths, in order to unveil the metapoetics of imaginaries that support transhumanist and anti-transhumanist discourses. We locate the mythification of transhumanism in a more general eschatological and temporal process, taking into account the chosen recourse of transhumanist movements to technophilic optimism. These interrogations allow us to reinvest our analyses of the milieu and temporality to synthesize the continuistic evolutionism that makes transhumanism a consistent and metaphysical vector of the technical organization of the human sphere.Le débat visant à évaluer dans quelle mesure la technique structure la sphère humaine est aujourd’hui grandement bridé par la vulgarisation d’analogies mythologiques (menace prométhéenne, etc.) ou narratives (menace de l’IA, du cyborg, etc.). De nombreux auteurs qui ont questionné en détail l’essence de la technique la scindent aujourd’hui selon deux modalités, résumées schématiquement en une technique (post)moderne et une technique ancienne, en évacuant la quiddité formelle de la technique. Le sentiment d’inquiétude qu’éprouvent nos sociétés face à l’autonomisation et à la puissance technique s’expliquerait par la discontinuité ontologique des relations humain-technique. Le transhumanisme, d’ailleurs, ne se fait-il pas l’incarnation concrète de cette rupture ? Notre thèse postule qu’afin de correctement interpréter l’émergence de phénomènes comme le transhumanisme, nous avons besoin d’une lecture philosophique du phénomène de la technique. Cette lecture philosophique de la technique nécessite de réinterroger les racines anthropologiques et ontologiques de la technique elle-même. Nous adoptons pour cela une approche phénoménologique de l’objet transhumaniste, qui se propose d’esquisser les enjeux métaphysiques propres à nos imaginaires techniques, en plus de servir d’entrée nouvelle à la question de la technique elle-même. La réduction eidétique nous permet de localiser les divergences internes au transhumanisme pour les rendre à l’expression d’un discours minimal, la volonté d’amélioration de l’homme par la technique. Ce discours manifesté et manifestant peut dès lors être pris en charge par la philosophie de la technique et servir de phénomène dévoilant, en prenant part à une discussion majeure et au demeurant largement entamée. Malgré l’évolution culturelle et anthropologique de la technique et de ses objets, nous défendons l’hypothèse qu’il n’y a pas de rupture entre une technique moderne et une technique ancienne, et que l’émergence ou la solidification de formes d’imaginaires techniques contemporains participe ontologiquement de la sphère d’existence humaine, et non accidentellement. Notre intention est donc de revenir aux questions que soulève la technique envers l’être de l’humain, au lieu d’en rester à l’humain comme l’être soulevant des questions sur l’impact de la science et de la technique. Le transhumanisme est pensé comme une porte d’entrée à la question de la technique, permettant de réinscrire les relations humain-technique dans la temporalité d’une évolution continue, induisant l’adaptation renouvelée et plastique de l’homme à son milieu. Notre première partie introduit le cadre conceptuel de la compréhension de l’objet technique, comme objet s’insérant dans les médiations humaines. Nous interrogeons cet objet à partir de points de repères familiers, entre mécanisme et finalisme, geste et médiation, organe et outil. Ces éléments nous permettent de déterminer certains apports phénoménologiques quant à l’unité organique et au rapport entre « util » et objet technique. Ces éléments de définition sont concrétisés dans l’analyse d’objets technoscientifiques contemporains, qui détermine les convergences et divergences entre le mode d’existence des objets techniques et celui des objets émergents, afin d’induire la possibilité d’une continuité formelle dans l’ontologie de l’objet technique. Il devient nécessaire de questionner le rapport de l’humain à l’engagement de sa matérialité, et donc de ses rapports au milieu et à la temporalité. Notre seconde partie cherche à revitaliser la phénoménologie de l’habitat par l’anthropologie, afin de faire jouer la technique au centre de la notion de vécu humain. Nous y replaçons le milieu technique au centre d’une épistémologie faisant travailler les notions d’intention, d’invention et d’imagination, pour reconstruire la relation de la technique à la virtualité humaine et proposer une analyse de l’évolution de la technique et de ses objets hors du cadre ontique de l’historicité humaine. Cette apparente autonomisation de la technique nous enjoint dès lors à questionner les ressorts du sentiment de danger que fait naître la technique contemporaine. Notre troisième partie participe d’une tentative de redéfinition de l’humanisme, apte à dépasser l’interdit technologique et à témoigner de la réalité culturelle de la technique. Elle restructure les dangers rationnels et irrationnels dont la technique se fait le bouc-émissaire en les resituant en dehors de l’essence de la technique elle-même, à partir d’une métaphysique de la substance des objets mondains qui replace ces périls concrets dans le cadre de l’évolution anthropologique de modes de production et de la notion de progrès technique. Nous présentons ces éléments comme le symptôme du passage d’un imaginaire humaniste vers une forme d’imaginaire technique, dont l’exemple emblématique est l’émergence du transhumanisme. La quatrième partie prolonge donc ces questionnements concrets en s’appuyant sur la façon dont le transhumanisme se réapproprie les enjeux métaphysiques de notre matérialité. Elle s’appuie sur la conception transhumaniste du corps humain à travers la différence thérapie/augmentation, qui dévoile l’invariant du phénomène corporel et vient revitaliser l’aspect véritablement rupturel des considérations immortalistes transhumanistes. Celles-ci viennent en contrepoint à la relation existentiale de l’humain à la finitude, considérée comme horizon de structuration du temps et du monde. L’ouverture de la finitude à de nouvelles temporalités nous invite alors à questionner la façon dont le transhumanisme fait jouer une pensée de l’eschatologie et de la transcendance comme mesure d’un temps vécu. Notre cinquième et dernière partie interroge par conséquent la notion de Grand Récit transhumaniste à l’aune de mythes techniques emblématiques, pour dévoiler la métapoétique de l’imaginaire qui sous-tend les discours transhumanistes et anti-transhumanistes. Nous en venons à resituer la mythification du transhumanisme dans un processus eschatologique et temporel plus général, prenant en compte le recours choisi des mouvements transhumanistes à l’optimisme technophile. Ces interrogations nous permettent de réinvestir nos analyses du milieu et de la temporalité pour synthétiser l’évolutionnisme continuiste faisant du transhumanisme un vecteur consistant de la structuration onto-anthropotechnique de la sphère humaine
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