Synthèse. De la donnée à l’intelligence collective sur les terres agricoles périurbaines : quels rôles pour l’information, les savoirs et l’action ?

Introduction Les terres agricoles périurbaines face à l’étalement urbain Maintenir les terres agricoles périurbaines et les activités qui leur sont associées à proximité de centres urbains en expansion est une préoccupation à l’échelle mondiale. Face à une demande toujours croissante en terres à construire, le défi de conserver les terres agricoles périurbaines — notre préoccupation principale da..

Les observatoires territoriaux : des outils de la société de la connaissance ?

National audienceTerritorial development aims to renew public action and find solutions to major societal challenges. Making use of the new information and communication technologies, territorial observatories are also cooperative mechanisms that favour collective learning processes. Their implementation is complicated and difficult because it involves building, at the same time, an organization, a project and an information system in a process of mutual validation. CoObs, a method for the collaborative design of territorial observatories, is based on the deployment of three models: the model of territorial dynamics, the model of action and the model of observation. The article introduces and presents this method. Based on an analysis of two experiences, in the French West Indies and the Bassin de Thau in southern France, the authors show that territorial observatories contribute to the knowledge society by permitting citizen knowledge to inform societal choices and by reintroducing policy debates in processes of deliberative democracy. In addition to taking into account the objectives of the actors, a territorial observatory requires a high-level of technical expertise and leadership, and a political or institutional backing that ensures that means are available for its functioning over the long term. The implementation of a territorial observatory takes time; it takes a few years for it to become fully operational. A factor and metric of its success is the efficiency of its technical system, as evaluated by the quality of its responses to the needs and demands of the actors.Le développement territorial a pour ambition de renouveler l'action publique et de répondre aux grands enjeux sociétaux. Mobilisant les nouvelles technologies de l'information et de la communication, les observatoires territoriaux sont aussi des dispositifs de coopération favorisant des processus d'apprentissage collectif. Leur mise en oeuvre est difficile car il s'agit de construire simultanément une organisation, un projet et un système d'information dans un processus de validation mutuelle. CoObs, méthode de conception collaborative d'observatoires territoriaux, est basée sur l'élaboration de trois modèles : le modèle des dynamiques territoriales, le modèle de l'action et le modèle de l'observation. L'article introduit et présente cette méthode. À partir de l'analyse de deux expériences, aux Antilles et dans le Bassin de Thau, les auteurs démontrent que les observatoires territoriaux contribuent à la société de la connaissance en permettant aux savoirs citoyens d'éclairer les choix sociétaux et en réintroduisant le débat politique dans des processus de démocratie délibérative. Au-delà de la prise en compte des objectifs des acteurs, la mise en oeuvre d'un observatoire territorial demande du temps (le processus se déroule sur plusieurs années), une animation technique de qualité, et un portage politique ou institutionnel garantissant des moyens. Un autre facteur de succès est l'efficience du dispositif technique, évalué par la qualité des réponses aux besoins et demandes des acteurs

Les terres agricoles face à l’urbanisation

La perte de terres agricoles liées à l’urbanisation constitue l’une des facettes de la consommation des terres. Commencé dans les années 1970, ce phénomène — essentiellement dû à l’étalement urbain — prend des proportions jusque-là inégalées. Les conséquences de ces processus d’artificialisation sont multiples et portent à la fois sur la production et sur la sécurité alimentaire ainsi que sur la perte de biodiversité. Ces processus interrogent aussi les formes de solidarité territoriale entre les villes et les espaces péri-urbains et ruraux. Issu d’une collaboration scientifique lancée au début des années 2010 entre l’Université de technologie de Sydney (University of Technology Sydney, UTS) et l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea), cet ouvrage aborde des points clés de la problématique de la consommation des terres en se focalisant sur les terres agricoles en France et en Australie. Plutôt que d’offrir une analyse comparative approfondie de la planification des terres agricoles périurbaines entre les deux pays, il propose une exploration des « boîtes à outils » de l’ingénierie territoriale développées et mobilisées pour faire face à l’enjeu de la perte de terres agricoles liée à l’urbanisation. Il offre également un « arrêt sur image » dans un panorama de champs de recherche en pleine évolution, autant du point de vue théorique que méthodologique