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    La métaphore « renouvelée » comme modalité d'indécidabilité en art actuel : David Altmejd, Claudie Gagnon et Carsten Höller

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    Ce mémoire porte sur le renouvellement de la notion de métaphore comme modalité d'indécidabilité. Partant de la définition qu'en donne Paul Ricoeur comme « synthèse de l'hétérogène » et Jacques Rancière comme « composition de l'hétérogène », nous montrerons qu'un déplacement de la métaphore vers sa fonction poético-philosophique et non plus rhétorique, telle qu'elle apparaît depuis Aristote, est essentiel pour comprendre comment il est possible aujourd'hui de la considérer comme façon d'appréhender le monde. Trois hypothèses sont à l'origine de cette étude. La première tient à la différence que pose Ricoeur entre le muthos du récit et celui de la métaphore qui nous a permis d'articuler l'importance de remplacer le modèle rhétorique aristotélicien. La deuxième, reprise du symptôme et de l'image dialectique chez Georges Didi-Huberman, concerne le déplacement de concepts vers d'autres disciplines. Non seulement l'écriture de plusieurs philosophes et historiens de l'art témoigne du jeu de la métaphore, mais les notions auxquelles ils ont recours se voient elles-mêmes déplacées, transférées, métamorphosées, les rendant aussitôt métaphoriques. Cette hypothèse, nous a permis de constater que la reconceptualisation de la métaphore touche aussi bien à l'art actuel qu'aux discours contemporains sur l'art. Enfin, la troisième hypothèse a pour point de départ un basculement entre réalité et fiction que nous observons chez plusieurs artistes actuels. Pour expliciter ce basculement, nous sommes retournés aux fondements de la mimésis (Aristote, Ricoeur, Schaeffer) pour tenter de revoir la structure de ce procédé non pas en fonction du concept de représentation, mais du concept de métaphore. C'est ce qui nous a amené à considérer la métaphore comme modalité d'indécidabilité. Le mémoire comporte trois chapitres. Le premier revient aux fondements de la définition aristotélicienne de la métaphore d'après la lecture de Paul Ricoeur afin de reconsidérer la notion d'après sa conception herméneutique. Après avoir montré l'importance théorique du tournant herméneutique de la métaphore, nous exposons, dans un deuxième chapitre, sa prégnance dans les écrits de philosophes et d'historiens de l'art contemporains, où elle est utilisée en son sens poético-philosophique pour décrire des concepts autrement insaisissables: le jeu (Hans-Georg Gadamer), la mimésis (Jean-Marie Schaeffer), le mythe (Ricoeur), le double et l'empreinte (Didi-Huberman), la fête et le jouet (Giorgio Agamben), le pli et le mystère (Jacques Rancière). Enfin, les cas de figures analysées au chapitre trois mettent en lumière la modalité d'indécidabilité de la métaphore qui, comme image même de la dialectique, produit des glissements entre réalité et fiction: par la métamorphose chez David Altmejd, la répétition chez Claudie Gagnon et l'incarnation chez Carsten Höller. C'est donc à partir de l'art actuel et des discours contemporains sur l'art que nous proposons une définition renouvelée de la métaphore comme dispositif de passage entre la réalité et la fiction et comme modalité d'indécidabilité produisant du mystère. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Art actuel, Métaphore, Narrativité, Récit, Mimésis, Jeu, David Altmejd, Claudie Gagnon, Carsten Höller

    Leçons de Mathématiques contemporaines à l'IRCAM

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    MasterCe petit livre rassemble et complète des «leçons de Mathématiques contemporaines» données par l’auteur à l’IRCAM en 2008/2009, devant un public d’intellectuels venant d’horizons divers. Son propos est de donner accès à la pensée mathématique d’aujourdhui, en présentant, au cours de chaque leçon, un concept central, une idée-force des Mathématiques à des non-mathématiciens. Il ne s’agit pas d’un cours au sens usuel: il n’y a ni parcours graduel univoque, ni visée de transmission d’un quelconque savoir-faire mathématique

    L'invention du temps dans Je m'en vais de Jean Echenoz et Des anges mineurs d'Antoine Volodine : narrativité contemporaine et discours postmodernes

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    La critique est extrêmement polarisée lorsqu'il est question du récit français contemporain. Si de nombreux critiques jouent les embaumeurs et autopsient le mort, une quantité non négligeable d'ouvrages critiques témoigne au contraire d'une réflexion littéraire inédite et aiguisée sur la culture contemporaine. Le récit français contemporain interrogerait différentes possibilités de retour, de dépassement et de reconquête sous des formes moins fédératrices, plus interrogatives et plus ouvertes que ne le faisaient les artisans du Nouveau Roman. La crise de la culture contemporaine expliquerait à la fois les malaises d'écriture et l'inventivité narrative des écrivains. Dans cette optique, ce travail vise à démentir le constat négatif à l'égard du roman français actuel en s'intéressant à la question du temps dans les romans Je m'en vais de Jean Echenoz et Des anges mineurs d'Antoine Volodine. Plébiscités par la critique, respectivement légitimés par le prix Goncourt et le prix du Livre Inter en 1999, mis à l'étude lors de différents colloques, ces deux romans se situent d'emblée dans le renouveau romanesque français et en cela paraissent exemplaires. Il s'agira ici d'analyser l'intense travail d'innovation narrative dont témoignent les deux romans en y dégageant une société du texte analogue à l'expérience dite postmoderne du temps, et sa reconfiguration narrative, Ainsi, il deviendra possible de rendre compte des pratiques esthétiques et discursives inédites qu'intègrent Je m'en vais et Des anges mineurs. Notre étude sur le temps posera donc les questions suivantes: quelle expérience temporelle est figurée dans les deux romans? Comment les deux écrivains articulent-ils cette expérience dans leur narration respective et en quoi ces articulations se révèlent-t-elles l'expression marquante de prises de positions politiques chez Antoine Volodine et éthiques chez Jean Echenoz? Ce mémoire empruntera essentiellement à différents ouvrages sur la question du temps et à deux domaines théoriques; il s'intéressera à la sociocritique et aux théories sur la narrativité. Pour conduire cette analyse, nous présupposons que les oeuvres littéraires tendent un miroir à leur temps, qu'elles en sont les représentations et les dépositaires. Par ce qu'elles nous détaillent, par ce qu'elles en recréent, les oeuvres littéraires nous offrent l'espérance d'un agir transformé. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jean Echenoz, Antoine Volodine, Narrativité, Temps, Éthique

    Du texte à la scène : les migrations de l'image dans le théâtre d'Olivier PY

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    "There is no image to the theater. it is the invisible which comes in the image and the unspeakable which comes in the world". Her is how Olivier Py, defines the theater, the text and the representation. The study of the image in the theater of Olivier Py is the reflection on the evolution of the contemporary dramatic text and on the process of exercise of the look of a spectator who is in the crossroads of the various traditional and modern esthetics. The migration of the image of the text in the podium raises the question which upsets all the process of the theatrical creation, as well on the theoretical plan that has a practice.The written poem is not any more only a coherent organization of accomplished actions but, also, the space where the writing allows the transport of the logos to the opsis. The scene becomes, hence, the dialectical space of the sharing of the sensitive between actor and spectator, stage and room, real and virtual, visible and invisible...Concisely, the theater of Olivier Py is the universe of the effigies which show themselves in real presence, "as in a state of grace", but which, speedly, become fleeting, figures, enactments, as spectres which get away.« Il n'y a pas d'image au théâtre. Il est l'invisible qui vient dans l'image et l'indicible qui vient dans la parole » Voilà comment Olivier Py, définit le théâtre, texte et représentation. L'étude de l'image dans le théâtre d'Olivier Py est une réflexion sur l'évolution du texte dramatique contemporain et sur le processus d'exercice du regard d'un spectateur qui se trouve au carrefour des différentes esthétiques traditionnelles et modernes. L'émigration de l'image du texte à la scène demeure la question qui bouleverse tout le processus de la création théâtrale, aussi bien sur le plan théorique que pratique.Le poème écrit n'est plus seulement une organisation cohérente d'actions accomplies mais, aussi, l'espace où l'écriture permet le transport du logos à l'opsis.La scène devient, ainsi, l'espace dialectique du partage du sensible entre acteur et spectateur, scène et salle, réel et virtuel, visible et invisible…Bref, le théâtre d'Olivier Py est l'univers des images qui se manifestent en présence réelle, « comme en état de grâce », mais qui, rapidement, deviennent fugaces, figures, simulacres, comme des spectres qui se dérobent

    Still untitled = Encore sans titre : création scénique inspirée d'une partie de la série photographique Untitled films stills de Cindy Sherman, suivie d'une réflexion sur les caractéristiques stylistiques postdramatiques et performatives

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    La scène théâtrale postdramatique, telle qu'Hans-Thies Lehmann la décrit, a souvent recours à la mise en place d'éléments de réel et de fiction qu'elle proclame comme tels. Ce faisant, elle se rallie à la discipline de la performance et porte le spectateur à percevoir le théâtre en tant que « processus » de création et de représentation. La série photographique Untitled Films Stills de Cindy Sherman interpelle le public d'une façon similaire, par l'ambiguïté entre le réel et le simulacre que le sujet photographié, toujours Sherman, met en place. Nous constatons que plutôt que de présenter des illusions parfaites, le photographique et le postdramatique témoignent d'une volonté de produire des instants fictionnels qui s'affichent pour produire un discours sur le réel, leur pratique et sur les actants qui y participent. Le premier chapitre de ce mémoire convoque quelques théories concernant l'œuvre de Cindy Sherman. Le courant photographique dans lequel sa pratique s'inscrit, ses inspirations majeures, soit Diane Arbus et Andy Warhol, tout autant que l'inscription de sa démarche artistique sur son propre corps, confèrent à l'artiste une grande singularité. Nous appliquant par la suite à l'examen des illustres Untitled Films Stills, nous relevons les raisons pour lesquelles cette série évoque en nous un caractère énigmatique. Nous appuyant sur les théories de Rosalind Krauss, Régis Durand et Arthur Danto, nous soulevons la dualité entre le réel et la fiction que met en lumière l'œuvre de Sherman. Une fois l'œuvre initiatrice exposée, nous définissons les composantes esthétiques générales du théâtre postdramatique en nous attardant davantage au texte, à la présence et à la réception du public. Nous effectuons cette réflexion en regard de l'ouvrage intitulé Le Théâtre postdramatique d'Hans-Thies Lehmann. Nous nous intéressons ensuite à la notion de performance et plus particulièrement à l'idée de « présent continu » et de « marge » du théâtre tels que décrits par Josette Féral. Nous montrons par la suite pourquoi il est judicieux de recourir à la forme postdramatique pour créer notre essai scénique, qui divulgue notre point de vue sur l'œuvre de Cindy Sherman. L'essai scénique produit dans le cadre de cette maîtrise est l'exemple auquel nous recourrons afin de montrer que l'utilisation de quatre caractéristiques stylistiques du théâtre postdramatique (la mise en musique, l'irruption du réel, la parataxe et la simultanéité des actions) peut engendrer un discours à la fois sur l'œuvre citée, notre point de vue par rapport à celle-ci, ainsi que sur l'acte théâtral. Nous présentons comment nous avons décortiqué sur la scène, ce que l'instant et l'acte photographique chez Cindy Sherman condensent et camouflent partiellement à notre avis, révélant ainsi notre point de vue quant à l'œuvre initiatrice de ce projet. Étaler sur scène les souvenirs populaires, qu'évoquent en nous les photographies de Cindy Sherman, nécessite un examen attentif de ce qu'elles renferment. Écrire, mettre en scène et agir à titre de performeuse au sein d'un spectacle qui divulgue notre point de vue sur une œuvre, suppose non seulement de se commettre en tant que personne, mais également d'exposer la mémoire de sa propre culture. \ud ______________________________________________________________________________ \ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Théâtre postdramatique, Cindy Sherman, Untitled Films Stills, Photographique, Rée

    L’opinion de Locke sur la « matière pensante »

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    International audienceThis paper aims to show that the « thinking matter » hypothesis, which Locke introduces in the fourth book of the Essay as mere speculation, should not only be considered as an epistemological device employed to point out the limitations of human knowledge, but also tells something important about Locke’s true metaphysical inclinations. Though it is impossible to obtain any knowledge about the true nature of thinking substances, one is nevertheless allowed to frame one’s own opinion about it. Locke always considered the making and regulating of sound belief to be legitimate aims of human reason, especially when knowledge is impossible and when the topic is of great human concern, as the nature and destination of the soul evidently is. Locke scholars generally agree that, despite the thinking matter hypothesis, the author of the Essay was some sort of a Cartesian dualist, holding that the immateriality of the soul is highly probable. This article offers critical examination of the passages in Locke’s works that are usually produced in favor of such a thesis. I show that these texts not only provide no conclusive evidence for the immateriality of the human soul, but could be construed as prudent suggestions supporting the opposite thesis. That Locke believed in the probable materiality of the human soul becomes even more plausible when one considers the doxastic import of the various independent arguments offered in support of the conceivability of the thinking matter hypothesis in the third Letter to Stillingfleet : the hypothesis does not contradict the biblical message; it allows an easier conception of the great chain of beings; it best meets the ontological requirements of identity and existence.Dans cet article, on montre que l’hypothèse de la « matière pensante » introduite spéculativement dans le livre IV de l’Essai sur l’Entendement humain, n’est pas seulement l’instrument d’une critique épistémologique destinée à souligner les limitations de notre connaissance, elle est aussi révélatrice des inclinations métaphysiques réelles de Locke. S’il est impossible de s’assurer par la connaissance de la nature de la substance pensante, il est permis néanmoins d’entretenir à son égard une opinion fondée sur des arguments probables. La croyance est en effet aux yeux de Locke un champ d’exercice légitime de la rationalité, un champ qu’il sera particulièrement nécessaire de cultiver lorsque la connaissance manquera et qu’il s’agira de se déterminer sur des questions cruciales – au nombre desquelles il faut compter assurément celle de la substance et de la destination de l’âme. On examine ici les textes et les arguments qui ont conduit la plupart des interprètes de Locke à lui prêter une croyance « dualiste » de type cartésien, favorisant l’opinion de l’immatérialité de l’esprit humain. On montre que ces textes et ces arguments non seulement ne sont pas concluants mais peuvent même être mis au service de la thèse adverse. Que Locke ait cru en la probable matérialité de l’âme humaine est d'autant plus plausible que les arguments donnés dans la troisième lettre à Stillingfleet en faveur de la concevabilité de l'hypothèse, fonctionnent aussi tacitement comme des arguments de probabilité : l'hypothèse ne contredit pas le message scripturaire, elle permet une meilleure conception de l'analogie générale du vivant, elle est mieux conforme aux requisits ontologiques de l'existence et de l'identité
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