Les tunnels alpins : observatoires de l’hydrogéologie des grands massifs montagneux

Abstract

International audienceL'étude des venues d'eau rencontrées lors de la réalisation d'ouvrages souterrains au travers des Alpes a permis de caractériser les circulations profondes d'eau souterraine au sein de ces massifs montagneux. Les principaux résultats sont illustrés au moyen de l'exemple du tunnel du Mont-Blanc. Les perméabilités mesurées dans les tunnels sont dépendantes de trois paramètres : l'échelle (forte variabilité des perméabilités dans les petits tronçons), la lithologie (roches cristallines plus perméables que les roches cristallophylliennes) et la profondeur (décroissance de perméabilité avec la profondeur du tunnel) des tronçons considérés. Une zone décomprimée caractérise les 600 premiers mètres au sein desquels la perméabilité est plus élevée. La température des eaux s'avère être un traceur efficace des circulations d'eau dans les massifs, l'eau s'infiltrant en altitude à température peu élevée contribuant au refroidissement des massifs. Les âges des eaux sont cohérents avec l'hydrodynamisme du massif, avec la présence d'eaux anciennes dans les parties les moins perméables et d'eaux récentes dans les zones les plus perméables. Un mélange d'eaux récentes et anciennes est observé dans les zones à perméabilité intermédiaire. Dans la plupart des ouvrages, les teneurs en Oxygène-18 sont compatibles avec des aires de recharge situées verticalement au droit des venues d'eau. Seules quelques exceptions mettent en évidence des circulations régionales, l'influence de la zone décomprimée ou l'infiltration d'eaux de surface (lacs)

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