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Ăvolution des quartiers de commerce traditionnel dans les villes de la MĂ©diterranĂ©e orientale. Persistance et mutations d'une typologie urbaine
Agora, forum et bazar, basilique et bezesten, kaisariya et tcharchi, khan et stoa sont des mots employĂ©s depuis l'AntiquitĂ© et jusqu'Ă notre Ă©poque, pour indiquer les Ă©difices et les espaces urbains qui ont abritĂ© le commerce. Les formes architecturales et urbaines, les usages, les mots, relĂšvent de plusieurs civilisations qui ont coexistĂ© ou se sont succĂ©dĂ© dans les pays du bassin oriental de la MĂ©diterrannĂ©e. Le prĂ©sent exposĂ© entreprend de suivre l'Ă©volution des lieux de marchĂ© et de tracer leurs caractĂšres d'origine et leurs transformations successives. Le but serait de reconnaĂźtre dans le fonctionnement et la prĂ©sence physique actuelle de ces lieux les valeurs historiques, urbaines et architecturales incorporĂ©es dans un patrimoine existant, afin de l'inscrire dans les politiques de sauvegarde et de restauration comme un hĂ©ritage pluriculturel prĂ©cieux.Yerolympos Alexandra. Ăvolution des quartiers de commerce traditionnel dans les villes de la MĂ©diterranĂ©e orientale. Persistance et mutations d'une typologie urbaine. In: Petites et grandes villes du Bassin MĂ©diterranĂ©en. Ătudes autour de lâoeuvre dâĂtienne Dalmasso. Rome : Ăcole Française de Rome, 1998. pp. 299-317. (Publications de l'Ăcole française de Rome, 246
Formes spatiales dâexpansion urbaine et le rĂŽle des communautĂ©s non musulmanes Ă lâĂ©poque des RĂ©formes.
Le prĂ©sent texte Ă©tudie les formes dâexpansion urbaine dans les provinces europĂ©ennes de lâEmpire ottoman depuis la moitiĂ© du xixe siĂšcle. Dans le cadre des rĂ©formes entreprises par lâEmpire, lâoctroi de droits civiques et politiques Ă tous les sujets ottomans, le âdĂ©collage Ă©conomiqueâ et la croissance dĂ©mographique encouragent lâĂ©mergence de nouveaux comportements socio-Ă©conomiques : grĂące Ă la rĂ©forme du droit foncier et lâafflux dâinvestissements dans le secteur immobilier de la part des particuliers, des communautĂ©s ou des organismes publics, lâespace urbain est rĂ©amĂ©nagĂ© et âmodernisĂ©â. Lâexpansion des villes prĂ©occupait les officiers ottomans de bonne heure. La premiĂšre rĂ©glementation moderne dâurbanisme mise en place entre 1848 et 1891 dĂ©finit les rĂšgles selon lesquelles de nouveaux quartiers urbains peuvent ĂȘtre formĂ©s. DâaprĂšs des Ă©tudes sur les villes cĂŽtiĂšres, ainsi que sur la plupart des villes de lâintĂ©rieur des provinces europĂ©ennes de lâEmpire, lâaccroissement urbain sâaccompagne dâune forte activitĂ© de groupes minoritaires pour leur installation rĂ©sidentielle dans de nouveaux quartiers, trĂšs souvent encouragĂ©e par les autoritĂ©s locales. Lâinstallation prend des formes variĂ©es, parfois crĂ©ant des quartiers non pas Ă©tanches mais Ă dominante chrĂ©tienne ou juive, parfois parfaitement mixtes. Les variantes rencontrĂ©es Ă©voquent les particularitĂ©s historiques et gĂ©ographiques de chaque ville ; elles sâexpliquent aussi par des stratĂ©gies des autoritĂ©s locales et des besoins ou aspirations des groupes sociaux et ethniques qui les revendiquent. On Ă©tudiera lâextension planifiĂ©e de trois villes cĂŽtiĂšres et fortifiĂ©es : Volos et Kavala, petites villes dotĂ©es dâune importante fonction portuaire oĂč la communautĂ© grecque orthodoxe suscita la crĂ©ation de nouveaux quartiers ; Salonique (Thessalonique) qui connut une expansion impressionnante grĂące aux initiatives concertĂ©es des autoritĂ©s municipales et des communautĂ©s non musulmanes. Les trois cas illustrent Ă©loquemment la dynamique engendrĂ©e par les RĂ©formes, ainsi que lâexploitation immĂ©diate des nouvelles institutions par les Ă©lites communautaires. Le caractĂšre des nouveaux quartiers urbains, les moyens disposĂ©s par les groupes intĂ©ressĂ©s, lâappui des autoritĂ©s municipales en matiĂšre de plans dâurbanisme, lâimplantation de nouvelles fonctions urbaines, les types et les formes du paysage urbain qui surgit, seront Ă©tudiĂ©s Ă lâappui de sources Ă©crites, de documents dâurbanisme, de matĂ©riel iconographique et du patrimoine architectural existant.Following the geopolitical changes in the Balkans during the 19th century, the modernising effort undertaken in the Ottoman Empire had important spatial effects. The traditional settlements grew and attracted new population strata and modern economic activities. In the wider area of East Mediterranean similar processes have been accounted for mainly in coastal cities (and to a lesser extent in inland cities) giving rise to urban Ă©lites with increased spatial demands (requirements). The study of urban growth and development and of the role played by non-muslim communities and public initiatives, can contribute to a more comprehensive understanding of the changes experienced by local societies. This paper proposes to study the planned expansion of three cities in the European provinces of the Empire, now under Greek sovereignty. These are Volos and Kavala, in which the Greek orthodox communities created new suburban districts, and Salonika (Thessaloniki), in which an impressive expansion took place thanks to the combined initiative of the Ottoman municipality and the non-Muslim communities. All three cases illustrate the dynamic process fuelled by the Reforms and the decisive moves of the non-Muslim Ă©lites to apprehend and use the new institutional framework to their advantage, while investing in land and building. The paper will examine the involvement of the local groups and authorities, the spatial characteristics of the new districts, the new building types, land uses and forms of urban landscape, in the light of written sources, technical documents and town plans, and surviving architectural heritage
Ernest HĂ©brard et Joseph Pleyber : acteurs institutionnels et contributions individuelles Ă Â la modernisation de la ville dans lâentre-deux-guerres
Ernest HĂ©brard, architecte, archĂ©ologue et urbaniste français fut une figure fondatrice qui incarne la prĂ©sence française dans la modernisation de la ville grecque dans lâentre-deux-guerres. HĂ©brard joua un rĂŽle majeur dans lâamĂ©nagement de lâespace de vie dans la ville, de son mode de fonctionnement et sa mĂ©moire historique, de ses institutions et leur savoir-faire en situation de changement continu. Toujours aux annĂ©es 1910-1920, un autre technicien en urbanisme, lâingĂ©nieur militaire Joseph Pleyber intervient dans le domaine privĂ© en proposant de nouvelles approches de lâhabitat collectif, des types dâimmeuble de locaux professionnels, de nouvelles formes dâespaces de loisir. Couvrant la sphĂšre du public et celle du privĂ©, les deux français ont contribuĂ© Ă diffuser des modĂšles de modernisation durant les vingt annĂ©es de lâentre-deux-guerres
Extension territoriale et stratĂ©gies de rĂ©appropriation des espaces urbains : l'Ătat grec Ă la recherche d'une identitĂ© urbaine de 1828 Ă la premiĂšre moitiĂ© du xxe siĂšcle
La formation de l'Ătat grec moderne date du dĂ©but du xixe siĂšcle et se prolonge jusqu'en 1922-1923 par la conquĂȘte de territoires gagnĂ©s sur les provinces europĂ©ennes de l'Empire ottoman. Le rattachement des nouvelles contrĂ©es s'est fait par Ă©tapes Ă partir de 1828, date Ă laquelle, aprĂšs une guerre de libĂ©ration de sept ans, un nouvel Ătat voit le jour, constituĂ© des provinces du sud de la GrĂšce actuelle et dont AthĂšnes est nommĂ©e capitale en 1834. En 1864, les sept Ăźles Ioniennes de Corfou,..
Ăvolution des quartiers de commerce traditionnel dans les villes de la MĂ©diterranĂ©e orientale. Persistance et mutations d'une typologie urbaine
Agora, forum et bazar, basilique et bezesten, kaisariya et tcharchi, khan et stoa sont des mots employĂ©s depuis l'AntiquitĂ© et jusqu'Ă notre Ă©poque, pour indiquer les Ă©difices et les espaces urbains qui ont abritĂ© le commerce. Les formes architecturales et urbaines, les usages, les mots, relĂšvent de plusieurs civilisations qui ont coexistĂ© ou se sont succĂ©dĂ© dans les pays du bassin oriental de la MĂ©diterrannĂ©e. Le prĂ©sent exposĂ© entreprend de suivre l'Ă©volution des lieux de marchĂ© et de tracer leurs caractĂšres d'origine et leurs transformations successives. Le but serait de reconnaĂźtre dans le fonctionnement et la prĂ©sence physique actuelle de ces lieux les valeurs historiques, urbaines et architecturales incorporĂ©es dans un patrimoine existant, afin de l'inscrire dans les politiques de sauvegarde et de restauration comme un hĂ©ritage pluriculturel prĂ©cieux.Yerolympos Alexandra. Ăvolution des quartiers de commerce traditionnel dans les villes de la MĂ©diterranĂ©e orientale. Persistance et mutations d'une typologie urbaine. In: Petites et grandes villes du Bassin MĂ©diterranĂ©en. Ătudes autour de lâoeuvre dâĂtienne Dalmasso. Rome : Ăcole Française de Rome, 1998. pp. 299-317. (Publications de l'Ăcole française de Rome, 246
Le double voyage : Paris-AthĂšnes (1919â1939)
« Paris mâa ouvert les yeux » Ă©crit le sculpteur grec Apartis, Ă©lĂšve de Bourdelle, arrivĂ© dans la capitale française en 1919. « Câest lâAcropole qui a fait de moi un rĂ©voltĂ© », dĂ©clare pour sa part Le Corbusier en 1933. Nous saisissons lĂ lâessence mĂȘme du « double voyage » : durant lâentre-deux-guerres, intellectuels et artistes traversent la MĂ©diterranĂ©e orientale dans les deux sens, dâAthĂšnes Ă Paris et de Paris Ă AthĂšnes, chacun puisant dans ce va-et-vient fĂ©cond ce qui lui manque : les Grecs viennent se former Ă Paris et se frotter aux grands courants artistiques du moment, les Français partent en GrĂšce Ă la recherche dâune AntiquitĂ© renouvelĂ©e et dĂ©couvrent un pays quâils ne soupçonnaient pas. Le poĂšte SĂ©fĂ©ris, le romancier ThĂ©otokas, lâarchitecte Pikionis, le compositeur et chef dâorchestre Mitropoulos, tous sont passĂ©s par Paris, oĂč deux Grecs, Christian Zervos et TĂ©riade, jouaient un rĂŽle dĂ©terminant au sein des avant-gardes artistiques. Dans lâautre sens, des personnalitĂ©s aussi diverses que les architectes Ernest HĂ©brard et Le Corbusier, le photographe Eli Lotar, le sculpteur Ossip Zadkine, ou encore lâĂ©crivain Raymond Queneau, ont trouvĂ© en GrĂšce les Ă©lĂ©ments dâune autre modernitĂ©, tandis que Roland Barthes, venu en 1937 jouer Les Perses dâEschyle avec les Ă©tudiants de la Sorbonne, Ă©prouve Ă AthĂšnes un trouble dont, comme Freud, il se souviendra quarante plus tard. Le double voyage est issu dâun programme franco-grec de recherche pluridisciplinaire qui exploite de nombreuses sources documentaires inĂ©dites ; il offre un aperçu de la richesse et de la variĂ©tĂ© des Ă©changes littĂ©raires et artistiques entre les deux pays durant lâentre-deux-guerres et vient combler une lacune dans un domaine de lâhistoire culturelle encore trĂšs peu explorĂ©. Sâadressant aussi bien au chercheur spĂ©cialisĂ©, qui y trouvera une bibliographie trĂšs complĂšte et des donnĂ©es nouvelles, quâau lecteur de bonne volontĂ©, qui y dĂ©couvrira un sujet passionnant, il a pour ambition de devenir un ouvrage de rĂ©fĂ©rence pour un public trĂšs large, en France comme en GrĂšce
Identités confessionnelles et espace urbain en terres d'islam
Quels sont les modes dâoccupation de lâespace urbain en terres dâislam ? Comment sây positionnent les communautĂ©s confessionnelles ? OĂč passe la ligne de dĂ©marcation entre les diffĂ©rents groupes ? Par quels moyens les communautĂ©s confessionnelles affirment leur prĂ©sence dans le tissu urbain et marquent le territoire citadin de leur sceau ? Comment les mĂ©moires collectives apprĂ©hendent-elles la ville et sa topographie ? Vaste sujet, les contacts et Ă©changes, en pays dâislam, entre populations dâappartenances religieuses diffĂ©rentes ont dĂ©jĂ fait couler beaucoup dâencre. Pourquoi revisiter ce terrain ? Dâabord, parce que la multiplication, au cours de ces derniĂšres annĂ©es, des Ă©tudes de cas appelait Ă une confrontation des avancĂ©es enregistrĂ©es par la recherche. Mais aussi parce quâil a semblĂ© utile de rassembler des travaux rendant compte de la diversitĂ© des situations et de la rĂ©currence de certains traits, Ă travers des temps et des espaces ayant pour point commun dâavoir Ă©tĂ© â et dâĂȘtre encore â marquĂ©s par lâislam tout en accordant une place Ă la diversitĂ© religieuse. De lâAsie centrale aux rives de la MĂ©diterranĂ©e et des Balkans Ă la frontiĂšre indo-pakistanaise, les spĂ©cificitĂ©s locales sont faciles Ă identifier. Ă travers la diversitĂ© des cas, Ă©mergent toutefois des traits communs dont on peut penser quâils dĂ©rivent de la vocation universaliste de lâislam et des religions quâil cĂŽtoie. Reste Ă savoir si ceux que lâon dĂ©signe sous le terme gĂ©nĂ©rique de « non musulmans » manifestent leur diffĂ©rence de la mĂȘme maniĂšre au XIIe et au XXe siĂšcles ; sâils sâinspirent, oĂč quâils soient, de mĂȘmes modĂšles pour gĂ©rer leur cohabitation avec les musulmans. Musulmans et non musulmans se cĂŽtoient aussi bien en milieu urbain que dans les campagnes. Toutefois, seuls les environnements citadins sont pris en compte dans ce volume : la rencontre des religions prĂ©sente en effet souvent, dans le cadre exigu de la ville, un caractĂšre paroxystique qui favorise lâobservation. La plupart des contributions portent sur le passĂ© proche du monde musulman. MarquĂ©s par la montĂ©e des nationalismes et lâexacerbation des rivalitĂ©s entre communautĂ©s, les XIXe et XXe siĂšcles donnent Ă voir les difficultĂ©s de la cohabitation, les affrontement identitaires, les conflits dâintĂ©rĂȘt, mais aussi, au-delĂ des flambĂ©es de tensions, la permanence dâun savoir-vivre en commun façonnĂ© par plusieurs siĂšcles de partage. Quelques Ă©tudes concernent des pĂ©riodes plus anciennes et permettent dâenchĂąsser les Ă©volutions rĂ©centes dans lâĂ©paisseur de lâhistoire