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    Les Jeux olympiques de Berlin vus par la photographie de presse

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    Pendant les Jeux olympiques de Berlin, les photoreporters étrangers ont été encadrés par les autorités nazies et ont fourni, de ce fait, une masse d’images relativement homogène aux différents titres de la presse française. Outre le contrôle des photographes sur les lieux, la scénographie préalable des Jeux olympiques, obéissant aux principes de l’art et de l’esthétisme nazis, a elle aussi contribué à l’uniformisation des images de l’événement. Le spectacle sportif, médiatisé par la photographie, devient un spectacle des corps dans lequel se lisent des connotations idéologiques ; au corps idéalisé de l’athlète, dont les pauses évoquent la sculpture antique et l’idéal aryen, répond le corps collectif des foules ordonnées et des militaires en uniforme sur fond d’étendards nazis. Cependant, la presse illustrée dispose aussi d’un langage propre pour contourner ou dévoyer la mise en forme idéologique préalable de l’événement : la retouche, le photomontage, la juxtaposition et la disposition des clichés inscrivent dans la page du journal des critiques latentes et parfois même violentes, quoique souvent non dites, de l’événement

    Le reporter, médiateur, écrivain et héros : un répertoire culturel (1870-1939)

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    "Thèse en cotutelle, Doctorat en études littéraires, Université Laval Québec, Canada et Université Paul-Valéry (Montpellier III), Montpellier, France"Le reportage, comme journalisme d’investigation de la presse écrite, se constitue en France dans le dernier tiers du XIXe siècle, non sans susciter des débats et des représentations contradictoires entre tenants et opposants. Il connaît dans l’entre-deux-guerres une période d’effervescence, pendant laquelle il se décline en différents supports (volumes, presse quotidienne et hebdomadaire) et selon différents rapports à l’actualité et à la fictionnalisation. Le reportage apparaît dès lors moins comme un genre uniforme qu’en tant que matrice d’un journalisme d’enquête, dont on peut retracer la formation et l’évolution, décrire les différentes variations génériques (reportage collectif, feuilletonesque et d’actualité). Associé à l’essor de la presse d’information, le reportage instaure l’envoyé spécial en médiateur, en écrivain et en héros de la culture médiatique. Le Reporter, comme objet de l’imaginaire social de la Troisième République, est une figure complexe, dont il convient de retrouver les représentations à la croisée de différentes productions. Ce sont à la fois des fictions, des articles de presse (reportages, interviews, nécrologies, métadiscours), des Mémoires de journalistes, de même qu’un ensemble de représentations iconographiques qui sont convoqués, afin de tracer un répertoire culturel des scénographies journalistiques, des scénarios fictionnels et des postures auctoriales concourant à la formation d’un imaginaire social du reporter, figure médiatisée et médiatrice. Au cœur des intrigues et reportages où elle prend place se rencontrent d’autres imaginaires sociaux – de la colonisation, du corps, du progrès technique et social, de la Nation. Ils indiquent en quoi le reporter est une figure républicaine, intimement liée à l’instauration de la démocratie parlementaire et de la liberté de presse, à la modernité technique et médiatique. Enfin, héritier du journalisme littéraire à la française, mais également associé à de nouveaux modes de saisie du réel (notamment les médias visuels, photographie et cinéma), le reporter est le pivot entre deux imaginaires médiatiques : l’un fait reposer sur la subjectivité du journaliste la restitution d’une vision du monde, perçu à travers le prisme de la médiation humaine ; l’autre, qui triomphera dans la seconde moitié du XXe siècle, prétend à une illusion de saisie objective du réel, capturé par la médiation technique.Reportage, understood as investigative journalism of the written press, was invented in France in the last third of the nineteenth century, not without causing debates and contradictory representations between supporters and opponents. During the interwar period its popularity is at its peak, as reportage presents itself in different media (books, daily and weekly press) and with different relations to news and fictionalization. Reportage therefore appears less like a genre than a matrix of investigative journalism, whose formation and evolution can be traced and generic variations described (such as collective, serialized and news reportages). Linked to the development of the news media, reportage establishes the special correspondent as a mediator, a writer and a hero of modern media culture. The Reporter, as an object of the social imaginary of the Third Republic, is a complex figure, which representations are situated at the crossroads of different productions. These include fictions, press articles (reportages, interviews, obituaries, metadiscourses), Memoirs of journalists, as well as a set of iconographic representations, all of which are drawn upon to define a cultural repertoire of journalistic scenographies, fictional scenarios and authorial positions contributing to the formation of a social imaginary of the reporter, defined both as a publicized figure and a mediator. In the intrigues and stories in which the reporter appears, he meets other social imaginaries – of colonization, of the body, of technical and social progress, of the Nation. These mould the reporter into a Republican figure, closely linked to the development of parliamentary democracy and of freedom of the press, and to modern technology and media. Finally, heir of the French literary journalism, but also associated with new recording techniques (that is, visual media, photography and cinema), the reporter is the pivot between two mediatic imaginaries : one that uses the journalist’s subjectivity and the prism of human mediation to account for a worldview ; the other, which will prevail in the second half of the twentieth century, claims to offer an objective grasp of reality, as permitted by the illusion of technical mediation

    Françoise Lucbert, Stéphane Tison (dir.), L’imaginaire de l’aviation pionnière. Contribution à l’histoire des représentations de la conquête aérienne, 1903-1927

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    Issu d’un colloque tenu en 2008 à l’université du Maine, dans le cadre de la commémoration du centenaire des vols de Wilbur Wright au Mans, ce volume se veut davantage que de simples actes. De fait, par sa structure, sa cohérence et la riche introduction dont il est pourvu, il remplit son pari de contribuer à l’histoire des représentations de la conquête aérienne, faisant la démonstration qu’en cette matière, l’histoire culturelle n’a pas encore épuisé le récit de « l’aviation pionnière ». Pa..

    Les ailes du crime ou la modernité de Détective

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    Cet article propose d’étudier les diverses manifestations de l’imaginaire aéronautique dans l’hebdomadaire Détective, entre 1928 et 1939. Les représentations des aviateurs et des techniques aéronautiques y paraissent dans des rubriques et genres variés (portraits de criminels, échos internationaux, comptes rendus judiciaires, reportages fictionnalisés, articles de vulgarisation technique). Elles subissent, pour se fondre dans les rubriques et moules poétiques de l’hebdomadaire, des mutations qui renseignent sur le détournement que Détective opère à partir d’un intertexte médiatique (littéraire, cinématographique et journalistique) qui trace, en ces mêmes années, l’épopée héroïque de la conquête de l’air. Ce processus paradoxal, par lequel un objet (soit l’imaginaire aéronautique) n’ayant, à première vue, que peu à voir avec la criminalité et les faits divers est approprié par un support médiatique qui leur est dédié, permet de mettre en évidence la modernité et la force de l’unité générique (ou la « généricité ») de ce support.This article aims to study the various manifestations of aeronautics imaginaries, as their appear in Détective between 1928 and 1939. The representations of aviators and of aeronautical techniques take place in various genres and columns (such as criminal portraits, international newsreels, court reports, fictionnalized reportages, articles of technical vulgarization). In order to blend with the rubrics and poetics features of the weekly, these representations undergo some mutations that reveal how Détective operates a diversion of a mediatic intertext (literary, cinematographic and journalistic) that traces, in the same years, a heroic and epic tale of the conquest of the air. This is a paradoxal process, by which an object (aeronautics imaginaries) that has, at first view, very few things to do with criminality and “fait divers” is integrated to a periodic dedicated to this type of topics. Therefore, it highlights the modernity and the generic unicity (or “genericity”) of this media

    Les avatars du « Je ». Roman et reportage dans l’entre-deux-guerres

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    Le reportage constitue, dans la France de l’entre-deux-guerres, une matrice poétique qui connaît diverses déclinaisons, au gré d’une diffusion très large supportée tant par la presse quotidienne et hebdomadaire que par l’édition en volume. Il est investi par les écrivains et constitue un lieu d’expérimentations formelles à la croisée du journalisme et de la littérature. Dès lors, il apparaît pertinent d’examiner quelques interactions du reportage et du roman à la première personne, deux types de récits contemporains, distincts par leur visée et leur contexte de production, mais marqués tous deux par la mise en avant d’une subjectivité. Dans un premier temps, une lecture du reportage sous l’angle peu emprunté de l’écriture de soi permet de mettre en évidence une forme d’autofiction journalistique qui fait écho aux romans du « réalisme subjectif » (Jacques Dubois) et à certains enjeux de l’entreprise proustienne. Chez les reporters Georges Le Fèvre et Maryse Choisy, un sujet en crise questionne ainsi la notion d’identité à partir d’une expérience vécue dans le cadre du reportage d’identification. Dans un second temps, le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline est analysé comme subversion de la forme narrative et des motifs récurrents du grand reportage, en prolongeant une hypothèse formulée par Paul Aron. Le personnage de Bardamu dessine en creux la silhouette d’un « mauvais » reporter, refusant la geste héroïque de son double, comme le discours patriotique, pro-colonial ou la mise en scène pittoresque de l’exotisme géographique et social que le reportage propose au lectorat de la presse d’information.In France, during the interwar years, literary reporting was a poetic matrix taking many forms, from daily newspapers to weekly magazines and books, and reaching a very wide public. It involved writers and novelists and served as a crossroads between journalism and literature. Of interest is the interaction with first-person novels since both are contemporary narratives where reality is filtered through the voice and conscience of a subjectivity regardless of their differing production goals and contexts. First, reportage will be examined as self-writing that defines a form of journalistic autofiction echoing some issues of the novels that are part of what Jacques Dubois called “subjective realism” – the Proustian work. Reporters Georges Le Fèvre and Maryse Choisy both present a subject in crisis that questions identity from the autobiographic experience provided by undercover reportage. Second, Louis-Ferdinand Céline’s Voyage au bout de la nuit is analyzed as a subversion of the main themes and recurring motifs of reportage, as theorized by Paul Aron. The protagonist Bardamu strikes us as a “bad” reporter who refuses the heroic gesture of his media double as well as the patriotic, pro-colonial discourse and picturesque representation of geographic and social exotism that the reportage offers the press readership

    Les ailes du crime ou la modernité de Détective

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    This article aims to study the various manifestations of aeronautics imaginaries, as their appear in Détective between 1928 and 1939. The representations of aviators and of aeronautical techniques take place in various genres and columns (such as criminal portraits, international newsreels, court reports, fictionnalized reportages, articles of technical vulgarization). In order to blend with the rubrics and poetics features of the weekly, these representations undergo some mutations that reveal how Détective operates a diversion of a mediatic intertext (literary, cinematographic and journalistic) that traces, in the same years, a heroic and epic tale of the conquest of the air. This is a paradoxal process, by which an object (aeronautics imaginaries) that has, at first view, very few things to do with criminality and “fait divers” is integrated to a periodic dedicated to this type of topics. Therefore, it highlights the modernity and the generic unicity (or “genericity”) of this media

    Deux féminités marginales en miroir : la prostituée dans le regard des femmes reporters de l’entre-deux-guerres

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    À la croisée des années 1920 et 1930, en France, plusieurs femmes reporters – soit Maryse Choisy, Magdeleine Paz, Marise Querlin, Luc Valti et Adrienne Verdière Le Peletier – s’emparent du sujet de la prostitution. Cet article interroge ces enquêtes afin d’examiner le regard féminin porté sur cette question et sur la figure de la prostituée. Il met en lumière les ambivalences des reportages, qui hésitent entre la reconduction de stéréotypes prégnants de l’imaginaire de la prostitution, hérités des enquêtes sociales et de la littérature du xixe siècle, et l’invention d’une vision neuve du problème. La figure de la prostituée est au coeur de cette tension : à la fois victime et criminelle, femme pure et impure, ordinaire et marginalisée, elle marque les reportages de sa voix et des aventures de son corps, tout en fournissant à la femme reporter un symbole social et réflexif. Elle lui permet en effet de dénoncer certains aspects qui touchent plus généralement la condition des femmes françaises de l’entre-deux-guerres, les inégalités de genre et de classe, mais aussi de dire quelque chose de la condition un peu marginale qu’ont en commun la fille publique et la femme reporter, à l’identité mobile et hors-norme.Between the years 1920 and 1930 in France, several women reporters—namely, Maryse Choisy, Magdeleine Paz, Marise Querlin, Luc Valti and Adrienne Verdière Le Peletier—seized on the subject of prostitution. This article examines these investigations in order to examine women’s perception of both prostitution and the figure of the prostitute. It sheds light on the ambivalences of reporting, which hesitated between the renewal of stereotypes based on prostitution in the popular imagination and inherited from social surveys and 19th century literature, and the creation of a new vision of the problem. The figure of the prostitute is at the heart of this tension: at once victim and criminal, pure and impure, ordinary and marginalized, she marks the reportage with her voice and the adventures of her body, while offering the woman reporter a social and reflexive symbol. In fact, the prostitute allows the reporter to not only denounce certain more general aspects of women’s condition during the inter-war period, involving inequities of class and gender, but to comment as well on the somewhat marginal condition shared by both the public woman and the reporter, namely, a mobile identity outside the norm

    La plume et l’aile. L’épopée aéronautique française, entre presse et édition (1908-1945)

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    Au début du xxe siècle, l’invention de l’aviation a fasciné les foules et suscité un important continent d’écrits documentaires (reportages, témoignages, souvenirs de pilotes, histoires vulgarisées, biographies). Afin d’approfondir la connaissance de cette production et les liens qu’elle révèle entre la presse et l’édition dans la France des années 1908 à 1945, cet article tente une cartographie de la littérature aéronautique documentaire. Celle-ci s’intéresse principalement, d’une part, aux profils-types, aux trajectoires et aux réseaux sociaux des médiateurs (écrivains, journalistes et aviateurs), et, d’autre part, aux lieux éditoriaux qu’ils investissent, notamment les collections thématiques et spécialisées. De ce recensement émerge le rôle de la ligne idéologique et des réseaux politiques d’extrême-droite chez les éditeurs (Baudinière et les Nouvelles Éditions latines) qui ont le plus investi la littérature aéronautique.At the beginning of the twentieth century, the invention of aeronautics fascinated the crowds. It also stimulated a vast array of factual writings (reportages, aviators’ testimonials, memoires, popularized histories, and biographies). This article attempts to map documentary aeronautical literature in order to deepen our knowledge of this production and of the existing links that it exposes between press and book publishing in France (1908-1945). The article focusses first on the profiles, trajectories and social networks of various mediators of aeronautical literature (writers, journalists, aviators). Secondly, it describes the editorial collections in which those mediators are published, especially thematic and specialized collections. This overview highlights the role of the ideological stance and the far-right political networks of the publishers (Baudinière and Nouvelles Éditions latines) who were most invested in aeronautical literature
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