116 research outputs found

    Altérations génomiques

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    Cet article s’intĂ©resse aux transformations induites par l’introduction et l’usage de techniques de sĂ©quençage haut dĂ©bit en oncologie. À partir d’une enquĂȘte ethnographique au sein de deux plates-formes françaises de gĂ©nomique des cancers, nous montrons que le profilage molĂ©culaire des cancers vient mettre en tension un ensemble de savoirs et de pratiques prĂ©existants pour mettre en Ă©vidence et caractĂ©riser des lĂ©sions cancĂ©reuses. Les analyses molĂ©culaires opĂšrent Ă  travers un dispositif inĂ©dit, mobilisant les outils et les expertises issus de la bioinformatique et des statistiques, organisant un couplage entre le sĂ©quençage des tumeurs et l’identification de mutations « droguables », susceptibles d’ĂȘtre ciblĂ©es par des mĂ©dicaments spĂ©cifiques. Le passage d’un rĂ©gime de rĂ©vĂ©lation des lĂ©sions, caractĂ©ristique du diagnostic classique des tumeurs cancĂ©reuses, Ă  un rĂ©gime de quantification des anomalies gĂ©nomiques, repose non seulement sur des dispositifs sociotechniques distincts, mais engage Ă©galement deux Ă©conomies morales spĂ©cifiques, oĂč s’affrontent le souci de la singularitĂ© des cas et celui de la prĂ©cision et de l’harmonisation des analyses.This article focuses on the transformations induced by the introduction and use of high throughput sequencing techniques in oncology. Based on an ethnographic study within two French cancer genomics platforms, we show that the molecular profiling of tumors reconfigures pre-existing knowledge and practices for identifying and characterizing cancerous lesions. Molecular analyses operate through a novel sociotechnical arrangement, mobilizing tools and expertise from bioinformatics and statistics, which organizes a coupling between the sequencing of tumours and the identification of « druggable » mutations, likely to respond to targeted therapies. The transition from the classical histology-based diagnosis of cancerous tumours to the quantification of genomic alterations not only involves distinct sociotechnical arrangements, but also two specific moral economies, where the concern for the singularity of individual cases comes into tension with issues of accuracy and harmonization of the analyses

    Les plates-formes technologiques dans les sciences de la vie : politiques publiques, organisations et performances

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    Texte intégral en libre accÚs disponible depuis le 15 décembre 2009 sur : http://rei.revues.org/2413International audienceThe collective management of technological platforms is one of the key-issue of life sciences policy in France. Technological platforms have been given two missions by public policies : contributing to knowledge production and realize technological transfer to the industry. The historical and empirical analysis of six different platforms reveals heterogeneous operations and performances, including a rapid obsolescence of equipments for some of them. How to explain this empirical heterogeneity ? Why performances and operations are far behind initial expectations ? To answer these questions, we have assumed that research and innovation dynamics are due, not so much to the economic properties of research, to the goods exchanged on platforms or to public incentives, rather than to largely unknown organizational and governance mechanisms. Based on the characterization of three models of organization and governance of platforms, we stress two key factors for success : the development of engineering capabilities within platforms enabling to absorb rapidly changing technologies ; the building of new multi-level governance rules to address the co-evolution of platform activities and research programs.La gestion collective des plates-formes technologiques est l'un des enjeux des politiques publiques dans les sciences de la vie en France, qui leur assigne la double mission de contribuer à produire des connaissances nouvelles et de réaliser des transferts technologiques vers l'industrie. L'analyse historique et empirique de six plates-formes révÚle des fonctionnements et des performances hétérogÚnes, allant jusqu'à l'obsolescence rapide des équipements. Comment expliquer cette hétérogénéité empirique ? Pourquoi le fonctionnement et les performances des plates-formes sont-ils éloignés des attentes initiales ? Pour répondre à ces questions, on part de l'hypothÚse que les dynamiques de recherche et d'innovation ne sont pas tant attribuables aux propriétés économiques de la recherche, aux biens échangés sur les plates-formes ou aux incitations publiques, qu'à des mécanismes organisationnels et de gouvernance locaux, généralement méconnus. A partir de la caractérisation de trois modÚles d'organisation et de gouvernance des plates-formes, on met en évidence deux facteurs clés de succÚs : le développement de capacités d'ingénierie au sein des plates-formes permettant d'absorber les progrÚs rapides de la technologie ; la construction de rÚgles de gouvernance multi-niveaux favorisant la co-évolution des activités des plates-formes et des programmes de la recherche

    Les plates-formes technologiques dans les sciences de la vie

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    La gestion collective des plates-formes technologiques est l’un des enjeux des politiques publiques dans les sciences de la vie en France, qui leur assigne la double mission de contribuer Ă  produire des connaissances nouvelles et de rĂ©aliser des transferts technologiques vers l’industrie. L’analyse historique et empirique de six plates-formes rĂ©vĂšle des fonctionnements et des performances hĂ©tĂ©rogĂšnes, allant jusqu’à l’obsolescence rapide des Ă©quipements. Comment expliquer cette hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© empirique ? Pourquoi le fonctionnement et les performances des plates-formes sont-ils Ă©loignĂ©s des attentes initiales ? Pour rĂ©pondre Ă  ces questions, on part de l’hypothĂšse que les dynamiques de recherche et d’innovation ne sont pas tant attribuables aux propriĂ©tĂ©s Ă©conomiques de la recherche, aux biens Ă©changĂ©s sur les plates-formes ou aux incitations publiques, qu’à des mĂ©canismes organisationnels et de gouvernance locaux, gĂ©nĂ©ralement mĂ©connus. A partir de la caractĂ©risation de trois modĂšles d’organisation et de gouvernance des plates-formes, on met en Ă©vidence deux facteurs clĂ©s de succĂšs : le dĂ©veloppement de capacitĂ©s d’ingĂ©nierie au sein des plates-formes permettant d’absorber les progrĂšs rapides de la technologie ; la construction de rĂšgles de gouvernance multi-niveaux favorisant la co-Ă©volution des activitĂ©s des plates-formes et des programmes de la recherche.The collective management of technological platforms is one of the key-issue of life sciences policy in France. Technological platforms have been given two missions by public policies : contributing to knowledge production and realize technological transfer to the industry. The historical and empirical analysis of six different platforms reveals heterogeneous operations and performances, including a rapid obsolescence of equipments for some of them. How to explain this empirical heterogeneity ? Why performances and operations are far behind initial expectations? To answer these questions, we have assumed that research and innovation dynamics are due, not so much to the economic properties of research, to the goods exchanged on platforms or to public incentives, rather than to largely unknown organizational and governance mechanisms. Based on the characterization of three models of organization and governance of platforms, we stress two key factors for success : the development of engineering capabilities within platforms enabling to absorb rapidly changing technologies ; the building of new multi-level governance rules to address the co-evolution of platform activities and research programs

    Journée d'étude «Socialisations masculines» - 23 septembre 2016

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    Le Groupe ThĂ©matique 50 (Socialisations) de l’Association Française de Sociologie a le plaisir de vous inviter Ă  une journĂ©e d’étude sur les « Socialisations masculines », organisĂ©e autour du numĂ©ro 27 de terrains & travaux. La journĂ©e se dĂ©roulera le 23 septembre 2016 14h-17h30, INED, salle Sauvy 133 bd Davout, 75020 Paris  Avec ‱ Michel Bozon (INED) ‱ Isabelle Clair (CNRS, IRIS) ‱ Colin Giraud (Université Paris Ouest Nanterre) ‱ Alban Jacquemart (CESDIP, Centre Maurice Halbwachs, Cent..

    Les rémunérations : fabrique, usages et perceptions

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    Appel Ă  contributions pour dossier thĂ©matique Date de clĂŽture de l'appel : 18 janvier 2019 TĂ©lĂ©charger l'appel au format PDF Depuis une quinzaine d’annĂ©es, l’accroissement des inĂ©galitĂ©s de revenus dans les sociĂ©tĂ©s occidentales est rĂ©guliĂšrement dĂ©noncĂ©. Il rĂ©sulte Ă  la fois d’une forte croissance des revenus du patrimoine des plus riches mais Ă©galement d’une rapide augmentation des inĂ©galitĂ©s de salaire. L’attention est notamment portĂ©e sur des formes de discriminations salariales qui peuv..

    "Innovation"

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    International audienceQu’il faille, pour bĂątir une thĂ©orie sociologique des activitĂ©s entrepreneuriales, accorder Ă  la catĂ©gorie d’innovation une place fondamentale, voilĂ  qui semble aller de soi. L’innovation est en effet souvent prĂ©sentĂ©e comme un facteur essentiel de succĂšs pour les entreprises, voire comme une condition de leur survie, et la capacitĂ© d’innover est l’une des qualitĂ©s que l’on prĂȘte volontiers Ă  l’entrepreneur. Cette Ă©vidence familiĂšre renvoie en grande partie Ă  la maniĂšre dont l’innovation a Ă©tĂ© investie en tant que critĂšre et outil de politique Ă©conomique dans la plupart des nations industrialisĂ©es, et ce depuis presque un demi-siĂšcle. Les mesures cherchant Ă  stimuler l’entrepreneuriat ont progressivement pris une place prĂ©Ă©minente dans le rĂ©pertoire d’instruments dĂ©ployĂ©s par les politiques d’innovation, notamment dans les secteurs de haute technologie, en vue d’encourager la crĂ©ation de jeunes entreprises porteuses de promesses de compĂ©titivitĂ©, de croissance et d’emplois. Le lien entre entrepreneuriat et innovation est Ă©galement historiquement et culturellement ancrĂ© dans un imaginaire qui apprĂ©hende de maniĂšre positive la nouveautĂ© comme valeur (Edgerton, 2006 ; Godin, 2012) et l’entreprendre comme mode de rĂ©alisation de soi (Rose, 1992).Pourtant, si l’innovation paraĂźt apte Ă  saisir l’essence mĂȘme de la fonction entrepreneuriale, elle pose problĂšme dĂšs qu’il s’agit de lui trouver une dĂ©finition univoque, et de dĂ©crire plus prĂ©cisĂ©ment son articulation avec l’entrepreneuriat. Les nombreux surveys consacrĂ©s aux Ă©tudes sur l’innovation et l’entrepreneuriat dĂ©plorent rĂ©guliĂšrement Ă  ce sujet que les perspectives de recherche soient fragmentĂ©es en autant d’objets, de niveaux d’analyse et d’orientations disparates que de spĂ©cialitĂ©s disciplinaires, ce qui les rend irrĂ©mĂ©diablement irrĂ©conciliables (Gartner et Shane, 1995 ; Fagerberg et al., 2012 ; Landström et al., 2012).L’Ɠuvre de l’économiste autrichien Joseph Schumpeter apparaĂźt dans ce paysage brouillĂ© comme l’un des rares repĂšres communs aux Ă©tudes sur l’innovation et Ă  celles sur l’entrepreneuriat (Swedberg, 2000). Schumpeter inaugure en effet une approche de l’innovation en tant que phĂ©nomĂšne de nature Ă©conomique qu’il articule explicitement Ă  une thĂ©orie de l’entrepreneur et de l’activitĂ© entrepreneuriale. La perspective thĂ©orique qu’il dĂ©veloppe constitue un hĂ©ritage dont se rĂ©clame un nombre important de travaux consacrĂ©s Ă  l’analyse des processus d’innovation et des phĂ©nomĂšnes entrepreneuriaux. On commencera donc par rappeler les grandes lignes de l’analyse schumpĂ©tĂ©rienne de l’entrepreneur innovateur, pour montrer qu’elle oscille entre une conception personnifiĂ©e et une conception distribuĂ©e de l’innovation. La plupart des tentatives de rĂ©solution de cette tension finissent par rĂ©duire l’innovation soit Ă  l’essence mĂȘme d’une Ă©cologie des entreprises, soit Ă  une politique publique de la crĂ©ativitĂ©. L’enjeu d’une sociologie des activitĂ©s entrepreneuriales consiste alors Ă  proposer une conception Ă©tendue de l’innovation comme phĂ©nomĂšne distribuĂ© entre une multitude d’acteurs hĂ©tĂ©rogĂšnes, afin de comprendre comment Ă©mergent dans des configurations spĂ©cifiques une variĂ©tĂ© de figures entrepreneuriales, qu’elles soient individuelles ou collectives

    La raison modélisatrice

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    Appel Ă  contributions pour dossier thĂ©matique Date de clĂŽture (Ă©tendue) de l'appel : 15 novembre 2020 TĂ©lĂ©charger l'appel au format PDF Ce dossier thĂ©matique ambitionne d’étudier une forme de technologie ayant connu un essor majeur Ă  partir du dĂ©but du XXe siĂšcle : la modĂ©lisation. PensĂ©e au XIXe siĂšcle comme une « mathĂ©matisation du rĂ©el », elle consistait Ă  formaliser des phĂ©nomĂšnes physiques ou sociaux afin de les rendre lisibles et prĂ©visibles. Au croisement des savoirs et des sciences l..

    Dominique Raynaud, Sociologie des controverses scientifiques

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    La sociologie des sciences a connu dans les annĂ©es 1970 une importante rupture avec la tradition fondatrice mertonienne. C’est le fameux social turn, impulsĂ© entre autres par les travaux de Kuhn, par lequel la sociologie des sciences contemporaine, non contente d’étudier les facteurs sociaux orientant la production scientifique, est venue affronter l’épistĂ©mologie et l’histoire des sciences sur leur domaine jusqu’alors incontestĂ©, en Ă©levant les connaissances scientifiques au statut d’objet s..

    Régulations professionnelles et organisations catégorielles

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    Appel Ă  contributions pour dossier thĂ©matique Date de clĂŽture de l'appel : 14 mars 2014 Coordinateurs : Camille Dupuy, JĂ©rĂŽme PĂ©lisse, Olivier Le NoĂ© La sociologie des professions et des groupes professionnels, tout comme celle des relations professionnelles, constituent des champs de recherche dynamiques aujourd’hui aussi bien empiriquement que thĂ©oriquement. Les groupes et les activitĂ©s professionnels Ă©tudiĂ©s sont de plus en plus nombreux, tout en Ă©tant questionnĂ©s Ă  partir de diverses entr..
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