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Altérations génomiques
Cet article sâintĂ©resse aux transformations induites par lâintroduction et lâusage de techniques de sĂ©quençage haut dĂ©bit en oncologie. Ă partir dâune enquĂȘte ethnographique au sein de deux plates-formes françaises de gĂ©nomique des cancers, nous montrons que le profilage molĂ©culaire des cancers vient mettre en tension un ensemble de savoirs et de pratiques prĂ©existants pour mettre en Ă©vidence et caractĂ©riser des lĂ©sions cancĂ©reuses. Les analyses molĂ©culaires opĂšrent Ă travers un dispositif inĂ©dit, mobilisant les outils et les expertises issus de la bioinformatique et des statistiques, organisant un couplage entre le sĂ©quençage des tumeurs et lâidentification de mutations « droguables », susceptibles dâĂȘtre ciblĂ©es par des mĂ©dicaments spĂ©cifiques. Le passage dâun rĂ©gime de rĂ©vĂ©lation des lĂ©sions, caractĂ©ristique du diagnostic classique des tumeurs cancĂ©reuses, Ă un rĂ©gime de quantification des anomalies gĂ©nomiques, repose non seulement sur des dispositifs sociotechniques distincts, mais engage Ă©galement deux Ă©conomies morales spĂ©cifiques, oĂč sâaffrontent le souci de la singularitĂ© des cas et celui de la prĂ©cision et de lâharmonisation des analyses.This article focuses on the transformations induced by the introduction and use of high throughput sequencing techniques in oncology. Based on an ethnographic study within two French cancer genomics platforms, we show that the molecular profiling of tumors reconfigures pre-existing knowledge and practices for identifying and characterizing cancerous lesions. Molecular analyses operate through a novel sociotechnical arrangement, mobilizing tools and expertise from bioinformatics and statistics, which organizes a coupling between the sequencing of tumours and the identification of « druggable » mutations, likely to respond to targeted therapies. The transition from the classical histology-based diagnosis of cancerous tumours to the quantification of genomic alterations not only involves distinct sociotechnical arrangements, but also two specific moral economies, where the concern for the singularity of individual cases comes into tension with issues of accuracy and harmonization of the analyses
Les plates-formes technologiques dans les sciences de la vie : politiques publiques, organisations et performances
Texte intégral en libre accÚs disponible depuis le 15 décembre 2009 sur : http://rei.revues.org/2413International audienceThe collective management of technological platforms is one of the key-issue of life sciences policy in France. Technological platforms have been given two missions by public policies : contributing to knowledge production and realize technological transfer to the industry. The historical and empirical analysis of six different platforms reveals heterogeneous operations and performances, including a rapid obsolescence of equipments for some of them. How to explain this empirical heterogeneity ? Why performances and operations are far behind initial expectations ? To answer these questions, we have assumed that research and innovation dynamics are due, not so much to the economic properties of research, to the goods exchanged on platforms or to public incentives, rather than to largely unknown organizational and governance mechanisms. Based on the characterization of three models of organization and governance of platforms, we stress two key factors for success : the development of engineering capabilities within platforms enabling to absorb rapidly changing technologies ; the building of new multi-level governance rules to address the co-evolution of platform activities and research programs.La gestion collective des plates-formes technologiques est l'un des enjeux des politiques publiques dans les sciences de la vie en France, qui leur assigne la double mission de contribuer à produire des connaissances nouvelles et de réaliser des transferts technologiques vers l'industrie. L'analyse historique et empirique de six plates-formes révÚle des fonctionnements et des performances hétérogÚnes, allant jusqu'à l'obsolescence rapide des équipements. Comment expliquer cette hétérogénéité empirique ? Pourquoi le fonctionnement et les performances des plates-formes sont-ils éloignés des attentes initiales ? Pour répondre à ces questions, on part de l'hypothÚse que les dynamiques de recherche et d'innovation ne sont pas tant attribuables aux propriétés économiques de la recherche, aux biens échangés sur les plates-formes ou aux incitations publiques, qu'à des mécanismes organisationnels et de gouvernance locaux, généralement méconnus. A partir de la caractérisation de trois modÚles d'organisation et de gouvernance des plates-formes, on met en évidence deux facteurs clés de succÚs : le développement de capacités d'ingénierie au sein des plates-formes permettant d'absorber les progrÚs rapides de la technologie ; la construction de rÚgles de gouvernance multi-niveaux favorisant la co-évolution des activités des plates-formes et des programmes de la recherche
Les plates-formes technologiques dans les sciences de la vie
La gestion collective des plates-formes technologiques est lâun des enjeux des politiques publiques dans les sciences de la vie en France, qui leur assigne la double mission de contribuer Ă produire des connaissances nouvelles et de rĂ©aliser des transferts technologiques vers lâindustrie. Lâanalyse historique et empirique de six plates-formes rĂ©vĂšle des fonctionnements et des performances hĂ©tĂ©rogĂšnes, allant jusquâĂ lâobsolescence rapide des Ă©quipements. Comment expliquer cette hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© empirique ? Pourquoi le fonctionnement et les performances des plates-formes sont-ils Ă©loignĂ©s des attentes initiales ? Pour rĂ©pondre Ă ces questions, on part de lâhypothĂšse que les dynamiques de recherche et dâinnovation ne sont pas tant attribuables aux propriĂ©tĂ©s Ă©conomiques de la recherche, aux biens Ă©changĂ©s sur les plates-formes ou aux incitations publiques, quâĂ des mĂ©canismes organisationnels et de gouvernance locaux, gĂ©nĂ©ralement mĂ©connus. A partir de la caractĂ©risation de trois modĂšles dâorganisation et de gouvernance des plates-formes, on met en Ă©vidence deux facteurs clĂ©s de succĂšs : le dĂ©veloppement de capacitĂ©s dâingĂ©nierie au sein des plates-formes permettant dâabsorber les progrĂšs rapides de la technologie ; la construction de rĂšgles de gouvernance multi-niveaux favorisant la co-Ă©volution des activitĂ©s des plates-formes et des programmes de la recherche.The collective management of technological platforms is one of the key-issue of life sciences policy in France. Technological platforms have been given two missions by public policies : contributing to knowledge production and realize technological transfer to the industry. The historical and empirical analysis of six different platforms reveals heterogeneous operations and performances, including a rapid obsolescence of equipments for some of them. How to explain this empirical heterogeneity ? Why performances and operations are far behind initial expectations? To answer these questions, we have assumed that research and innovation dynamics are due, not so much to the economic properties of research, to the goods exchanged on platforms or to public incentives, rather than to largely unknown organizational and governance mechanisms. Based on the characterization of three models of organization and governance of platforms, we stress two key factors for success : the development of engineering capabilities within platforms enabling to absorb rapidly changing technologies ; the building of new multi-level governance rules to address the co-evolution of platform activities and research programs
Journée d'étude «Socialisations masculines» - 23 septembre 2016
Le Groupe ThĂ©matique 50 (Socialisations) de lâAssociation Française de Sociologie a le plaisir de vous inviter Ă une journĂ©e dâeÌtude sur les « Socialisations masculines », organisĂ©e autour du numĂ©ro 27 de terrains & travaux. La journĂ©e se dĂ©roulera le 23 septembre 2016 14h-17h30, INED, salle Sauvy 133 bd Davout, 75020 Paris  Avec âą Michel Bozon (INED) âą Isabelle Clair (CNRS, IRIS) âą Colin Giraud (UniversiteÌ Paris Ouest Nanterre) âą Alban Jacquemart (CESDIP, Centre Maurice Halbwachs, Cent..
Les rémunérations : fabrique, usages et perceptions
Appel Ă contributions pour dossier thĂ©matique Date de clĂŽture de l'appel : 18 janvier 2019 TĂ©lĂ©charger l'appel au format PDF Depuis une quinzaine dâannĂ©es, lâaccroissement des inĂ©galitĂ©s de revenus dans les sociĂ©tĂ©s occidentales est rĂ©guliĂšrement dĂ©noncĂ©. Il rĂ©sulte Ă la fois dâune forte croissance des revenus du patrimoine des plus riches mais Ă©galement dâune rapide augmentation des inĂ©galitĂ©s de salaire. Lâattention est notamment portĂ©e sur des formes de discriminations salariales qui peuv..
"Innovation"
International audienceQuâil faille, pour bĂątir une thĂ©orie sociologique des activitĂ©s entrepreneuriales, accorder Ă la catĂ©gorie dâinnovation une place fondamentale, voilĂ qui semble aller de soi. Lâinnovation est en effet souvent prĂ©sentĂ©e comme un facteur essentiel de succĂšs pour les entreprises, voire comme une condition de leur survie, et la capacitĂ© dâinnover est lâune des qualitĂ©s que lâon prĂȘte volontiers Ă lâentrepreneur. Cette Ă©vidence familiĂšre renvoie en grande partie Ă la maniĂšre dont lâinnovation a Ă©tĂ© investie en tant que critĂšre et outil de politique Ă©conomique dans la plupart des nations industrialisĂ©es, et ce depuis presque un demi-siĂšcle. Les mesures cherchant Ă stimuler lâentrepreneuriat ont progressivement pris une place prĂ©Ă©minente dans le rĂ©pertoire dâinstruments dĂ©ployĂ©s par les politiques dâinnovation, notamment dans les secteurs de haute technologie, en vue dâencourager la crĂ©ation de jeunes entreprises porteuses de promesses de compĂ©titivitĂ©, de croissance et dâemplois. Le lien entre entrepreneuriat et innovation est Ă©galement historiquement et culturellement ancrĂ© dans un imaginaire qui apprĂ©hende de maniĂšre positive la nouveautĂ© comme valeur (Edgerton, 2006 ; Godin, 2012) et lâentreprendre comme mode de rĂ©alisation de soi (Rose, 1992).Pourtant, si lâinnovation paraĂźt apte Ă saisir lâessence mĂȘme de la fonction entrepreneuriale, elle pose problĂšme dĂšs quâil sâagit de lui trouver une dĂ©finition univoque, et de dĂ©crire plus prĂ©cisĂ©ment son articulation avec lâentrepreneuriat. Les nombreux surveys consacrĂ©s aux Ă©tudes sur lâinnovation et lâentrepreneuriat dĂ©plorent rĂ©guliĂšrement Ă ce sujet que les perspectives de recherche soient fragmentĂ©es en autant dâobjets, de niveaux dâanalyse et dâorientations disparates que de spĂ©cialitĂ©s disciplinaires, ce qui les rend irrĂ©mĂ©diablement irrĂ©conciliables (Gartner et Shane, 1995 ; Fagerberg et al., 2012 ; Landström et al., 2012).LâĆuvre de lâĂ©conomiste autrichien Joseph Schumpeter apparaĂźt dans ce paysage brouillĂ© comme lâun des rares repĂšres communs aux Ă©tudes sur lâinnovation et Ă celles sur lâentrepreneuriat (Swedberg, 2000). Schumpeter inaugure en effet une approche de lâinnovation en tant que phĂ©nomĂšne de nature Ă©conomique quâil articule explicitement Ă une thĂ©orie de lâentrepreneur et de lâactivitĂ© entrepreneuriale. La perspective thĂ©orique quâil dĂ©veloppe constitue un hĂ©ritage dont se rĂ©clame un nombre important de travaux consacrĂ©s Ă lâanalyse des processus dâinnovation et des phĂ©nomĂšnes entrepreneuriaux. On commencera donc par rappeler les grandes lignes de lâanalyse schumpĂ©tĂ©rienne de lâentrepreneur innovateur, pour montrer quâelle oscille entre une conception personnifiĂ©e et une conception distribuĂ©e de lâinnovation. La plupart des tentatives de rĂ©solution de cette tension finissent par rĂ©duire lâinnovation soit Ă lâessence mĂȘme dâune Ă©cologie des entreprises, soit Ă une politique publique de la crĂ©ativitĂ©. Lâenjeu dâune sociologie des activitĂ©s entrepreneuriales consiste alors Ă proposer une conception Ă©tendue de lâinnovation comme phĂ©nomĂšne distribuĂ© entre une multitude dâacteurs hĂ©tĂ©rogĂšnes, afin de comprendre comment Ă©mergent dans des configurations spĂ©cifiques une variĂ©tĂ© de figures entrepreneuriales, quâelles soient individuelles ou collectives
La raison modélisatrice
Appel Ă contributions pour dossier thĂ©matique Date de clĂŽture (Ă©tendue) de l'appel : 15 novembre 2020 TĂ©lĂ©charger l'appel au format PDF Ce dossier thĂ©matique ambitionne dâĂ©tudier une forme de technologie ayant connu un essor majeur Ă partir du dĂ©but du XXe siĂšcle : la modĂ©lisation. PensĂ©e au XIXe siĂšcle comme une « mathĂ©matisation du rĂ©el », elle consistait Ă formaliser des phĂ©nomĂšnes physiques ou sociaux afin de les rendre lisibles et prĂ©visibles. Au croisement des savoirs et des sciences l..
Dominique Raynaud, Sociologie des controverses scientifiques
La sociologie des sciences a connu dans les annĂ©es 1970 une importante rupture avec la tradition fondatrice mertonienne. Câest le fameux social turn, impulsĂ© entre autres par les travaux de Kuhn, par lequel la sociologie des sciences contemporaine, non contente dâĂ©tudier les facteurs sociaux orientant la production scientifique, est venue affronter lâĂ©pistĂ©mologie et lâhistoire des sciences sur leur domaine jusquâalors incontestĂ©, en Ă©levant les connaissances scientifiques au statut dâobjet s..
[Session 2. High-throughput biology and the organization of research: a new economy for data].
International audienc
Régulations professionnelles et organisations catégorielles
Appel Ă contributions pour dossier thĂ©matique Date de clĂŽture de l'appel : 14 mars 2014 Coordinateurs : Camille Dupuy, JĂ©rĂŽme PĂ©lisse, Olivier Le NoĂ© La sociologie des professions et des groupes professionnels, tout comme celle des relations professionnelles, constituent des champs de recherche dynamiques aujourdâhui aussi bien empiriquement que thĂ©oriquement. Les groupes et les activitĂ©s professionnels Ă©tudiĂ©s sont de plus en plus nombreux, tout en Ă©tant questionnĂ©s Ă partir de diverses entr..
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