407 research outputs found

    Avez-vous dit ‘sƓurciùre’ ?

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    RĂ©digĂ©e sous forme d’essai, cette contribution relate l’émergence de la figure de la « sƓurciĂšre » dans le cadre d’un projet de recherche-crĂ©ation Arts-Lettres-Sciences rĂ©alisĂ© in situ dans la RĂ©serve Naturelle Nationale de la Massane, forĂȘt ancienne aujourd’hui inscrite au Patrimoine de l’UNESCO. RĂ©alisĂ© sur plus de deux ans, ce projet collectif mobilise la danse, la vidĂ©o, la photographie et l’écriture. InspirĂ© par une dĂ©marche Ă©cofĂ©ministe et Ă©copoĂ©tique, il vise Ă  participer Ă  la restauration de notre attention sensible au vivant.EncadrĂ©e par deux textes poĂ©tiques dont les titres renvoient Ă  l’Ɠuvre de l’écophĂ©nomĂ©nologue David Abram, cette contribution conjugue Ă©criture et photographie. MĂȘlant l’intime et le politique, elle entrelace d’abord le rĂ©cit d’un vĂ©cu incestueux avec une rĂ©flexion Ă©cofĂ©ministe Ă  partir du concept clef de « rĂ©silience » en Ă©cologie et en psychologie. Afin de clarifier les liens de parentĂ© entre l’archĂ©type de la sorciĂšre et celui, plus rĂ©cent, de la « sƓurciĂšre », la deuxiĂšme partie retrace cette Ă©volution et insiste sur les valeurs positives portĂ©es par la sƓurciĂšre, tout en prĂ©cisant les formes d’empuissantement esquissĂ©es par celle-ci. Enfin, la troisiĂšme partie explicite les principaux enjeux Ă©copoĂ©tiques de notre travail. Celui-ci est sous-tendu par des pratiques sympoĂŻĂ©tiques liĂ©es notamment au pouvoir anamorphique de la photographie et Ă  notre dĂ©marche crĂ©ative in situ, soit de composition chorĂ©graphique avec un lieu vivant. En guise de conclusion, je propose un bref tour d’horizon d’une partie de la scĂšne politique et culturelle actuelle oĂč l’on peut dĂ©celer l’apparition de la sƓurciĂšre comme force visant Ă  rĂ©nover nos imaginaires concernant les femmes, la « nature » et la formation de nos collectifs.Penned as an essay, this paper tackles the emergence of the “sƓurciĂšre” archetype –in French a portmanteau word merging the notion of sisterhood with that of witches—as part of an interdisciplinary creative research project carried out in situ in the Natural National Reserve of the Massane, an ancient forest recognized as a UNESCO World Heritage Site. A couple of years in the making, the project calls upon dance, film, photography, and writing. Driven by ecofeminist and ecopoetic thinking and practices, it seeks to help restore our sensitive attention to the living world.Framed by two poetic pieces, the titles of which refer to ecophenomenologist David Abram’s work, this essay brings together writing and photography. Braiding the intimate and the political, I first interweave a personal narrative based on a story of incest with the presentation of an ecofeminist enterprise grounded in the concept of “resilience,” which is key to both ecology and psychology. I then retrace the evolution of the archetype of the witch into that of the « sƓurciĂšre », insisting on the positive values conveyed by the latter and explicating which forms of empowerment are thereby encouraged. In my third part, I unravel the main ecopoetic principles underlying our approach. These include sympoietic practices linked mostly with the anamorphic power of photography and with our in situ creative stance, i.e. composing a choreography with a live place. As a conclusion, I examine places in contemporary culture and politics where the sƓurciĂšre appears as a powerful figure that might renovate the ways in which we imagine women and “nature,” and how we form collectives

    Revisiting the Universal Significance of Mythologies: Barbara Kingsolver's Syncretic and Mythopoeic Short Story "Jump-Up Day"

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    Cet article vise Ă  dĂ©montrer comment la nouvelle transculturelle “Jump-Up Day” de Barbara Kingsolver renoue avec les origines mythiques du genre de la nouvelle. La nouvelle dialogique de Kingsolver donne Ă  voir un syncrĂ©tisme Ă  la lumiĂšre duquel se rĂ©vĂšle une relecture des mythes ChrĂ©tiens, rendus compatibles avec d’autres cultures et d’autres mythes. Je dĂ©fends ici l’idĂ©e que l’écriture de Kingsolver articule un double mouvement, Ă  la fois de dĂ©mythologisation et, paradoxalement, de re-mythologisation. Dans un premier temps sont abordĂ©s les Ă©lĂ©ments magiques et religieux qui se prĂȘtent Ă  des lectures fantastique, Ă©trange ou rĂ©aliste magique. C’est ensuite une interprĂ©tation psychanalytique qui est proposĂ©e, la nouvelle Ă©tant rĂ©gie par un retour du refoulĂ© qui culmine dans un moment de rĂ©vĂ©lation enchanteur. Enfin, l’attention est portĂ©e au rĂŽle jouĂ© par l’Obeah Man, vĂ©ritable Janus Antillais, dont le personnage fonctionne, tel le dieu romain des passages, comme mĂ©diateur entre le blanc et le noir, la vie et la mort, le Christianisme et l’Obeah, la magie et le rĂ©el, le rĂȘve et la vie consciente, le mythe et la nouvelle. La nouvelle de Kingsolver est donc un rĂ©cit de l’entre-deux, marquĂ© par la liminalitĂ©. On peut en proposer une lecture Ă©co-fĂ©ministe, ou postcoloniale ; finalement cette nouvelle de Barbara Kingsolver fait poindre une rĂ©vĂ©lation numineuse et anti-dualiste, pouvant revĂȘtir une dimension universelle

    Barbara Kingsolver - b. 1955

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    Barbara Kingsolver was born in 1955 and grew up in rural Kentucky. Her college education in Indiana and Arizona developed her interests as a scientist. She mostly studied ecology and biology, in which she received her Masters of Science degree, while simultaneously taking creative writing classes. She gradually became a full-time fiction writer after having covered a broad range of professions, including copy editor, housecleaner, X-ray technician, archaeologist, biological researcher and tra..

    Unreal, Fantastic, and Improbable “Flashes of Fearful Insight” in Annie Proulx’s Wyoming Stories

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    Si l’Ɠuvre d’Annie Proulx a fait l’objet de nombreuses Ă©tudes ces dix derniĂšres annĂ©es, la plupart se sont attachĂ©es d’une part Ă  ses romans, et d’autre part, au dĂ©terminisme gĂ©ographique en jeu dans sa fiction, Ă  la construction des genres ou au mythe du cowboy. Cet article s’intĂ©resse aux trois recueils de nouvelles du Wyoming d’Annie Proulx, et aux apparitions et disparitions fantastiques et magiques qui les caractĂ©risent. Car ces nouvelles exhibent par endroits un certain rĂ©alisme, ancrĂ©es comme elles le sont dans l’état le moins peuplĂ© des Etats Unis et un contexte socio-historique aisĂ©ment identifiable ; mais, par ailleurs la part de fiction est mise en relief par de nombreuses incursions dans des modes fantastiques et magiques. Cet article examine dans un premier temps le rĂ©gionalisme prĂ©gnant de ces nouvelles, empreintes d’une couleur locale et d’effets rĂ©alistes qui rapprochent ces trois recueils d’archives ou de mĂ©moires rĂ©gionaux. Il s’agit ensuite d’analyser les Ă©vĂ©nements improbables qui viennent contrecarrer le rĂ©alisme et le naturalisme dans ces rĂ©cits brefs, en s’appuyant sur les dĂ©finitions du fantastique donnĂ©es par Tzvetan Todorov, du rĂ©alisme magique selon Wendy Faris, et de la distinction entre ces deux modes Ă©tudiĂ©es par Amaryll Chanady. Enfin, la dimension parodique de ces nouvelles s’associe Ă  un jeu autorĂ©fĂ©rentiel typiquement postmoderniste qui vient souligner le caractĂšre omnivore du genre de la nouvelle, qui ingĂšre et renvoie aussi bien Ă  des mythes anciens que de nombreux rĂ©cits tirĂ©s du folklore et des contes de fĂ©es. Ainsi, c’est finalement le pouvoir de la nouvelle elle-mĂȘme qui est mis en relief par ces nouvelles de Proulx, qui parviennent Ă  mĂ©langer les codes, les genres et les modes avec cynisme et dĂ©rision, tout en crĂ©ant d’intenses moments de rĂ©vĂ©lation ou des symboles frappants

    AimĂ© CĂ©saire’s Une Saison au Congo and Barbara Kingsolver’s The Poisonwood Bible in the Light of Postcolonialism

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    S’il peut sembler problĂ©matique d’inclure dans le domaine de la littĂ©rature postcoloniale un auteur de nationalitĂ© amĂ©ricaine sans aucun lien apparent avec le Congo, oĂč se dĂ©roule The Poisonwood Bible (1998), nous chercherons cependant Ă  dĂ©montrer que le roman de Barbara Kingsolver entre en effet dans le domaine de la littĂ©rature postcoloniale, ne serait-ce que par ses intentions, ou de façon mĂ©taphorique, comme l’affirme du reste Feroza Jussawalla. Il s’agira ici de comparer la façon dont AimĂ© CĂ©saire, dans la piĂšce Une saison au Congo (1966), et Barbara Kingsolver traitent de l’Histoire du Congo, et, notamment, leurs caractĂ©risations du personnage de Patrice Lumumba. Par l’étude des convergences et des divergences entre ces deux Ɠuvres appartenant respectivement Ă  des peuples anciennement colons et colonisĂ©s, nous nous pencherons sur les diffĂ©rentes stratĂ©gies adoptĂ©es par Kingsolver et CĂ©saire afin de reprĂ©senter le passĂ©, de remettre en question le discours colonialiste et de mettre Ă  mal un certain afro-pessimisme. Nous Ă©tudierons en outre quels rĂŽles ces deux Ɠuvres semblent attribuer Ă  la littĂ©rature quant Ă  la mĂ©moire, Ă  la reterritorialisation de l’histoire et de l’histoire des discours. Nous nous attacherons enfin Ă  Ă©tablir ce qui fait la spĂ©cificitĂ© de l’écriture kingsolvĂ©rienne et qui se rattache Ă  une approche de la littĂ©rature Ă©minemment syncrĂ©tique, approche que nous avons qualifiĂ©e d’"oxymoronique

    Le chant de la matiÚre pour désensorceler les modernes : vers une écopoétique du réenchantement à travers quelques romans des Appalaches

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    Cet article Ă©labore une lecture Ă©copoĂ©tique de trois fictions environnementales contemporaines des Appalaches : Prodigal Summer de Barbara Kingsolver (2000), Strange as this Weather Has Been, de Ann Pancake (2007) et Above the Waterfall, de Ron Rash (2015). Je sonde ici leur Ă©criture en quĂȘte d’élĂ©ments attestant que les humains possĂšdent la capacitĂ© de s’accorder au « chant du monde » (Jean Giono), au « chant de la terre » (Jonathan Bate), ou encore, Ă  « la musique sauvage de la terre » (Mark Tredinnick). Pour aborder la question du rĂ©enchantement, je me fonde sur l’étymologie du verbe « enchanter », du latin incantare, qui renvoie Ă  un envoĂ»tement ou une incantation, au fait d’affecter la perception du monde en nous donnant Ă  entendre des voix et des rythmes. En nous invitant Ă  faire musique avec le monde, l’écopoĂ©tique peut inverser le sort jetĂ© sur lui par la science moderne, qui, comme l’affirme l’écofĂ©ministe Starhawk, a aliĂ©nĂ© les humains Ă  leur environnement, nous faisant croire en notre sĂ©paration d’avec le monde naturel. En rĂ©ponse aux problĂšmes que pose notre entrĂ©e dans l’AnthropocĂšne, les Ă©copoĂštes des Appalaches nous appellent Ă  cultiver la rĂ©silience inhĂ©rente Ă  nos « naturecultures » (Donna Haraway) et Ă  rĂ©imaginer des langages qui rĂ©sistent Ă  l’illusion d’exister hors-sol.Arguing for the need to re-enchant the world, that is, to sing in tune with the world, this paper dwells on ecopoetic readings of three contemporary, Appalachian environmental novels: Prodigal Summer by Barbara Kingsolver (2000), Strange as this Weather Has Been, by Ann Pancake (2007), and Above the Waterfall, by Ron Rash (2015). My aim is to probe whether humans might be attuned to the “song of the world” (Jean Giono), to “the song of the earth,” (Jonathan Bate), or again, to “the land’s wild music” (Mark Tredinnick). Keeping in mind that to enchant, from the Latin incantare, may mean to sing along with, or may refer to an incantation–to the action of casting a spell with sounds–this paper explores how ecopoetics relays the voices and rhythms of the living world in a way that affects our perception of it. My claim is that ecopoetics is needed to reverse the spell cast onto the world by modern science, a form of ensorcellment that, to take up ecofeminist Starhawk’s claim, has magically alienated humans from their environment, making us believe in humans’ exceptionalism and separation from the natural world. As a response to the problems tied to the Anthropocene, Appalachian ecopoets call upon us to cultivate the resilience inherent in our “naturecultures” (Donna Haraway), and to reinvent languages that can resist the illusion of living lives uprooted from the earth

    La naturaleza silente como un â‰ȘZarpazo en la Tripa≫: terapias de choque epifĂĄnicas en los relatos de Wyoming de Annie Proulx

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    Este artĂ­culo estĂĄ centrado en la representaciĂłn de una naturaleza asombrosa y despiadada que cohesiona las tres colecciones de historias sobre Wyoming de Annie Proulx. Intento demostrar que con esas metĂĄforas poderosas del silenciamiento de la naturaleza y de la forma en que Ă©sta contraataca, los relatos de Proulx apelan a una consciencia imperiosa de la interconexiĂłn entre la humanidad y su ambiente natural. Si los finales fatalistas de los relatos de Proulx sugieren muy pocas veces una epifanĂ­a de sus personajes, su uso extensivo de una justicia poĂ©tica brutal y el sarcasmo de sus voces narrativas hace que la epifanĂ­a se produzca en sus lectores, una suerte de terapia de choque, que provoca asimismo una visiĂłn del mundo biocĂ©ntrica. Este artĂ­culo concluye que las historias de Wyoming de Proulx ofrecen uno de los mejores ejemplos de “ecologĂ­a narrativa,” tomando el tĂ©rmino de Alex Hunt, o lo que Adrian Rainbow denomina “textos ecoliterarios,” ya que se sitĂșan en el marco real de relaciĂłn con la naturaleza, y hacen que los lectores sean conscientes de la necesidad de nuevos paradigmas y mitologĂ­as opuestos al mito nocivo del individualismo, y convirtiendo la naturaleza en un intrincado y sagrado cĂ­rculo.This article focuses on the representation of an awesome and unforgiving nature which welds together the three collections of Annie Proulx’s Wyoming stories. My claim is that with potent metaphors of humans’ silencing of nature and of the way the latter strikes back, Proulx’s short fiction calls for urgent awareness of the interconnectedness between humankind and its natural environment. If Proulx’s fatalistic short story endings rarely suggest an epiphany on the part of the characters, her overarching uses of brutal poetic justice and sarcastic narrative voices bring about reader epiphanies, working as shock therapy, and thus prompting a biocentric view of the world. This article argues that Proulx’s Wyoming stories offer one of the best examples of “narrative ecology,” to take up the term coined by Alex Hunt, or what Adrian Rainbow calls “ecoliterary texts,” in that they engage in a real relationship with nature, and bring about readers’ awareness of the need for new paradigms and mythologies working against the noxious myth of individualism, and pointing to nature as an intricate sacred hoop

    Barbara Kingsolver’s. Homeland and Other Stories about Another America

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    DĂšs le titre, le recueil de nouvelles Homeland and Other Stories oriente l’attention du lecteur vers l’importance du traitement de l’espace et des terres d’AmĂ©rique Ă  la source de l’imaginaire de Barbara Kingsolver. Ses origines Cherokee, son enfance en milieu rural et sa formation initiale en temps que biologiste spĂ©cialisĂ©e dans l’écologie se mĂȘlent chez cet auteur Ă  une sensibilitĂ© poĂ©tique exacerbĂ©e, et par ailleurs fort imprĂ©gnĂ©e des sublimes paysages de l’Arizona oĂč elle a longtemps rĂ©sidĂ©. Les mĂ©taphores gĂ©ologiques abondent de fait tout au long du recueil. Les rĂ©cits puisent de plus Ă  la signification de lieux mythiques, tantĂŽt pour les valeurs que ces lieux vĂ©hiculent, tantĂŽt Ă  l’inverse afin de les resĂ©mantiser. La mention des lieux, rĂ©els ou fictifs, vient en dĂ©finitive alimenter un rĂ©seau de significations implicites essentiel Ă  l’étendue de la nouvelle, qui se dĂ©ploie en profondeur plutĂŽt qu’à la surface rĂ©duite occupĂ©e par le texte. Barbara Kingsolver interroge tout au long du recueil les notions de territoires et d’appartenance, tant dans leurs dimensions spatiale qu’identitaire et culturelle. Les personnages de Kingsolver incarnent diverses formes d’exil au sein de la civilisation postmoderne. Le courant transcendantaliste et la dimension mythopĂ©ique de l’écriture de Kingsolver, qui se nourrit amplement des symboles offerts par la nature, dĂ©voilent la capacitĂ© de l’Ɠil humain Ă  se frayer le chemin d’un retour Ă  la terre, et rĂ©vĂšlent l’appartenance premiĂšre de l’homme au cosmos. Enfin, le traitement de l’espace, qui sert tout d’abord Ă  guider le lecteur dans le parcours hermĂ©neutique du recueil, indique les voies de la transcendance textuelle
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