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Figement syntaxique, sémantique et pragmatique
Les propriétés syntaxiques des expressions figées et des expressions idiomatiques (Exis) sont bien connues depuis les travaux de Nicolas Ruwet. Leur sémantique et leur pragmatique l’est cependant moins, même si de nombreuses approches analysent la relation entre figement et non-compositionnalité, ou encore entre figement et conventionalisation du sens. Mais aucune étude n’a tenté de relier les propriétés syntaxiques des Exis, leurs propriétés sémantiques (transparence et opacité dans le calcul compositionnel du sens), et le statut pragmatique du contenu exprimé (sens littéral, implicature, ou encore explicature). L'article propose une discussion conduisant à montrer les relations entre la (non-)compositionnalité, la (non-)autonomie référentielle et la nature du sens des Exis. L'approche intègre les propriétés syntaxiques et sémantiques des Exis dans un cadre pragmatique général, sur la base d’une hypothèse selon laquelle leur sens est le résultat d’un processus d’enrichissement pragmatique ordinaire au niveau du sens explicite (explicature de base), contribuant à la construction d’un concept ad hoc complexe développé une fois pour toutes
Qu’apporte la pragmatique cognitive à la description du français?
Dans cet article, j'aimerais montrer, à travers un certain nombre d’exemples, et plus particulièrement de la négation, ce que la pragmatique, dans son orientation cognitive, apporte à la description d’une langue comme le français. C’est essentiellement autour des questions du sens et de la signification que je me pencherai, pour essayer de comprendre ce dont a besoin un dispositif de description sémantique et pragmatique d’une langue, dispositif qui soit empiriquement, descriptivement et théoriquement fondé. Je présenterai dans un premier temps la question de la signification, en distinguant de la manière la plus précise possible la différence entre sens et signification. Par convention, en suivant des auteurs comme Anscombre & Ducrot (1983), Sperber & Wilson (1995), Searle (1982), je réserverai le terme signification pour renvoyer au contenu linguistique, qu’il soit lexical ou compositionnel, alors que j’utiliserai le terme sens pour le contenu pragmatique, résultat d’une interaction entre signification linguistique et contexte. Dans un deuxième temps, je discuterai certaines propositions de la pragmatique contemporaine, principalement issues de la théorie de la pertinence. J’essaierai notamment de défendre l’idée selon laquelle la relation entre sens et signification être de deux types booléens : inclusion et intersection. Je poursuivrai dans un troisième temps avec l’exemple de la négation et notamment la distinction classique entre négation descriptive et négation métalinguistique. Dans cette partie, je montrerai que la sémantique de la négation en particulier, et du français en général, n’est pas intuitive, alors que la pragmatique, elle, l’est et est de plus accessible à la conscience. Enfin, je terminerai par monter, de manière plus générale, comme on peut envisager une interaction pertinente et descriptivement adéquate, entre la pragmatique et la linguistique
Négation, polarité, asymétrie et événements
This paper is devoted to the effect of negative polarity on presuppositions and scalar implicatures, negative quantifiers and negative events. The main thesis is that the semantics of negation, depending on its scope, do not cover all the properties and relations of the sentence meaning. When ordinary negation is used, it does not touch the presupposition whereas when negation is metalinguistics, it either asserts or negates the proposition, and either asserts or negates its implication. When negation is used with a negative particular (down-bounded quantifier), it preserves its negative scalar up-bounded implicature. Finally, when used with an event, negation preserves the relational domain of the semantics of event, i.e. its temporal (directional) inference. These properties of negation contrast with the complement function of logical negation
Mais où la subjectivité se cache-t-elle donc ? Une esquisse de réponse pragmatique
La question de la subjectivité a été traditionnellement associée à une origine moi-ici-maintenant, notamment représentée par le pronom de première personne et le temps présent, sans parler des indexicaux de temps (maintenant) et de lieu (ici). Or un grand nombre de faits linguistiques, impliquant notamment le style indirect libre, constituent autant d’arguments contre cette représentation classique de la subjectivité. Dans cet article, nous présenterons d’abord la vision classique de la subjectivité issue des travaux de la linguistiques structurale (Benveniste), ensuite l’alternative syntaxique de Banfield, et enfin la relation entre subjectivité et interprétation des énoncés dans une perspective de pragmatique cognitive. Dans la dernière section, nous interrogeons la question de l’encodage linguistique de la subjectivité par les temps verbaux, en discutant le cas particulier du Présent Historique
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