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Toponymie et résidences urbaines à Damas au xive siècle
Palais et demeures des princes ayyoubides à Damas ont incontestablement constitué pour le nouveau pouvoir mamelouk un patrimoine immobilier particulièrement convoité. Prestigieux marqueurs de l’espace urbain intra muros, ces édifices, parfois bien antérieurs à l’époque ayyoubide, sont mentionnés de façon récurrente dans les sources textuelles tout au long du premier siècle mamelouk, avant de disparaître. À partir d’une lecture attentive des sources historiques, l’identification et la localisation de ces toponymes ainsi que la reconstruction minutieuse de l’histoire des bâtiments auxquels ils font référence sont au cœur de la présente étude. Par ce travail, il s’agira dès lors d’essayer de mieux comprendre l’une des modalités d’insertion des émirs mamelouks et du nouveau pouvoir dans la ville.Palaces and houses of the Ayyubid princes did constitute a particularly useful heritage for the new Mamluk rulers. These buildings are prestigious markers of urban space in the city inside of the walls. They often had pre-ayyubid origins and were repeatedly mentioned by literary sources all along the first century of Mamluk rule before disappearing. The identification and localization of these toponyms as well as the detailed reconstruction of the history of these buildings are the objective of this paper. The aim is to better understand one aspect of the Mamluk emirs’ rule and how they settled in the city.بلا جدال، شكلت قصور الأمراء الأيوبيين ومساكنهم تراثاً عقارياً لسلطة المماليك الجديدة يُحسدون عليه بشكل خاص. وهذه الأبنية هي محدِِّد ذو أثر كبير للمساحات العمرانية داخل السور، وقد كانت أحياناً سابقة بكثير للعصر الأيوبي، وتمّ ذكرها بشكل متواتر في المصادر النصية خلال كامل القرن الأول المملوكي، قبل أن تندثر. وانطلاقاً من قراءة متأنّية للمصادر التاريخية، فإن هذه الدراسة تتضمن في قلبها تعريفاً بأسماء الأمكنة وتحديدها، وكذلك الأمر بالنسبة لإعادة البناء الدقيقة لتاريخ الأبنية المنوّه عنها. ومن خلال هذا العمل، سنحاول من الآن فصاعداً أن نفهم، بشكل أفضل، واحداً من أنماط تغلغل الأمراء المماليك والسلطة الجديدة في المدينة
Le sultan al-Ashraf Khalîl et son vizir. Liens personnels et pratiques du pouvoir dans le sultanat mamlouk
International audienceSi la société mamlūke apparaît comme une société segmentée, fortement hiérarchisée, elle n'est pas pour autant une société fracturée : les modèles sociaux, les activités culturelles, et même politiques et administratives, embrassaient virtuellement tous les groupes sociaux. Si les identités sociales étaient caractérisées par l'altérité, les pratiques sociales semblent, quant à elles, plutôt l'avoir été par l'inclusion et la collaboration. Dans son ouvrage, Muslim Cities in the Later Middle Ages, I.M. Lapidus, appelait "à explorer non seulement l'action sociale mais également les concepts et les valeurs qui soutenaient l'organisation des relations sociales, les symboles de l'ordre social et les mentalités des individus " dans les sociétés médiévales musulmanes, et plus particulièrement dans la société mamlūke
Introduction
Lorsque nous avons entrepris en 2010 de consacrer un numéro du Bulletin d’études orientales à l’histoire de Damas, nous ne pouvions imaginer qu’il verrait le jour dans l’actuel contexte de crise en Syrie. Devant l’impossibilité de mener sur place des recherches de terrain, et face à un avenir incertain, ce dossier thématique acquiert, bien malgré lui, une valeur patrimoniale, la conservation des monuments, des archives et des objets étudiés par les auteurs étant menacée. Ce numéro se doit d’ê..
VAGNON E, Cartographie et représentations de l’Orient méditerranéen en Occident (du milieu du XIIIe à la fin du XVe siècle), Turnhout, Brepols, 2013
La cartographie n’est pas qu’un support iconographique et décoratif de l’écrit, elle est en elle-même un discours. Cartographier l’Orient méditerranéen, c’est penser l’Autre autant que se penser soi-même. Dans le riche introduction de son ouvrage – tiré de sa thèse de doctorat –, E. Vagnon rappelle que « les représentations cartographiques de l’Orient médiéval n’ont pas pour seul objectif de rendre compte de la topographie et de la toponymie d’une région, elles situent celles-ci par rapport a..
Conclusion
Au terme de cette étude, se dégage une image moins stéréotypée, moins systématique et plus complexe des relations entre Mamelouks et élites civiles et religieuses. En changeant d’échelle d’analyse et en se plaçant au niveau des individus et des liens, plutôt que des groupes sociaux, des pans entiers de la sociabilité des élites de cette époque, affleurent désormais. Certes, les facteurs de différenciation ne sont pas gommés et les identités propres subsistent. Pour autant, celles-ci ne peuven..
« Ẓâhir Dimashq ». Travaux d’urbanisme et aménagements hors les murs à Damas (1260-1350)
International audienc
Les six filles du vizir Ġibriyāl. Familles et alliances dans le milieu des administrateurs à Damas au XIVe siècle
in dossier thématique Histoires de famille, sous la direction de J. LoiseauInternational audienceIn the Mamluk Sultanate, family ties mostly play a crucial role in the rise and the exercise of power - seen as a collective dynamic - of a financial administrator. This paper deals with the case study of Ġibriyāl, " vizier of Damascus " in the first third of the 14th century. If Ġibriyāl's ascendants' influence and role in his career are unknown, the narrative sources provide useful datas on his offspring - a son and six daughters. Reconstructing his network of marriage alliances contracted with some of the most prestigious families of ulamas and civilian administrators in Cairo and Damascus, this paper seeks to provide a better understanding of the place and role of women in strategies by which individuals tried to consolidate their positions. Through such a case study, the aim of this paper is also to contribute to bring out the limits of the transmission and the sustainability of welth, patrimony and social positions of the civilian elites in the 14th-century Damascus.L'ascension et l'exercice du pouvoir d'un administrateur des services financiers du sultanat mamelouk sont bien souvent le résultat d'une entreprise menée collectivement dans laquelle les liens familiaux jouent un rôle primordial. Le cas étudié dans cet article, celui de Ġibriyāl, vizir de Damas dans le premiers tiers du XIVe siècle, a ceci de singulier que nous ne connaissons rien des influences familiales qui ont pu contribuer à son entrée et à son avancement dans la carrière administrative. En revanche, les sources narratives, nous renseignent sur sa descendance - un fils et six filles -, et nous permettent de reconstituer le réseau d'alliances matrimoniales qu'il fut amené à tisser avec quelques unes des plus prestigieuses familles d'oulémas et d'administrateurs civils au Caire et à Damas. Ce faisant, l'objet de cette étude est de contribuer à mieux apprécier la place et le rôle des femmes dans les stratégies de consolidation du pouvoir mais également, de mettre en évidence les limites de la transmission et de la pérennisation des fortunes, des patrimoines et des positions sociales des élites civiles à Damas au XIVe siècle
Damas, 1300. Une ville dans la guerre à l'époque mamelouke
International audienc
La nuit mamelouke.Contribution à l’histoire du quotidien au Caire et à Damas à la fin du Moyen Âge
En tant qu’objet d’histoire sociale du monde musulman médiéval, la nuit n’a pas suscité jusqu’à maintenant d’intérêt comparable à celui manifesté, depuis de nombreuses années, par les historiens de l’Occident médiéval. Les exemples du Caire et de Damas, étudiés dans cet article à partir des sources narratives, mettent en évidence la réalité complexe d’une ville mamelouke, qui ne peut se réduire, à la nuit tombée, à la peur qu’elle aurait inspirée à ses habitants. Partiellement éclairés, les rues et les marchés étaient fréquentés tout au long de la soirée et pendant une grande partie de la nuit. Loin d’être abandonnée par les autorités, la ville était surveillée et contrôlée, sans pour autant être transformée en espace clos et cloisonné. Commerces, divertissements et circulation contribuaient en effet à prolonger le jour et à faire de l’espace public un lieu de sociabilité nocturne. La nuit, la ville était également investie par le pouvoir politique et les autorités religieuses lors de célébrations qui, bien souvent, prenaient la forme de fêtes populaires, véritables exutoires pour les populations. Par ailleurs, au-delà de ces manifestations publiques, les élites urbaines mettaient à profit la nuit pour parfaire leur rôle social, dans un cadre plus intime, et ainsi dispenser les générosités nécessaires à la consolidation de leur statut. Ainsi, le présent article cherche à dépeindre l’étendue de ces pratiques nocturnes, qu’elles soient individuelles ou collectives, et à mettre en lumière leur importance dans la vie quotidienne des Cairotes et des Damascènes à la fin du Moyen Âge
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