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Le « paysage de l’historien » : entre sources et méthodes
La notion de paysage est polysémique autorisant une ouverture interdisciplinaire. Elle est devenue un concept transversal renouvelant les pratiques scientifiques. S’interroger sur les éléments structurants du paysage revient à analyser des « objets hybrides » qui ne peuvent être abordés par le seul regard des sciences de la nature et dans la seule perspective actuelle. Dans cet article, il s’agira de comprendre comment l’historien appréhende le paysage (concepts, outils et méthodes) à travers l’exemple des dynamiques du territoire forestier de l’Avesnois (Nord).The notion of the landscape is polysemic, making an interdisciplinary approach possible. It has become a transverse notion introducing new scientific practises. Analysing the structural elements of the landscape is equivalent to analysing “hybrid objects” which cannot be approached from the sole perspective of the natural sciences. This article attempts to explain how an historian considers the landscape (concepts, tools and methods) through the example of the dynamics of the woodlands in the Avesnois region in the North of France
Espaces forestiers et sociétés en Avesnois (XIVe - début du XVIIIe siècle) : étude du paysage
The forest is not a space natural as we thought of it for a long time. By using all the services which offers him the forest, the man influences the dynamics of the forest spaces. Our objective is to analyse, in the long time, the relations between landscapes and societies, to reveal the weight of the silvicultural inheritances in the contemporary sylvo-systems, to identify the breaks and the continuities of the landscape which marked out the forest history of the Avesnois, to end what we know today. This research was led within the framework of a Cifre contract participating in the Plan Forest Regional – the objectif of which is to double the surface afforested on the whole territory- and in the Regional Plan of Ecological Coherence Green and blue Wefts. This Cifre contract in Human sciences and more particularly in History being rare, it was necessary to build an approach in the crossroads of the fundamental approach and the applied approach. Because not only it was a question of analyzing the modalities of the human actions and their impacts on the forest spaces but it was more particularly necessary to answer a demand of the actors of the current forest world, conditioning certain scientific problems. The main part in the understanding of the interactions between the man and its environnement, the crossing of the spatiotemporal scales establishes the heart of this research. The taking into consideration of the importance of the crossings of the scales of analyse, implying a crossing of sources of varied nature, led to a reflection on tools and methods to use to answer the initial questionings. While composing with the limits of the sources which he studies, the historian offers a backward movement on the spatiotemporal processes which made the forest landscape of today. This distance is necessary to bring to a successful conclusion the current environmental policies : to protect a landscape, its biodiversity, it is inevitable to resort to the past.La forêt n’est pas un espace naturel comme nous l’avons longtemps pensé. En utilisant l’ensemble des services que lui offre la forêt, l’homme influence la dynamique des espaces forestiers. L’objectif de cette thèse, s’inscrivant dans le champ de l’histoire de l’environnement, est d’analyser, dans le temps long, les interrelations entre paysages et sociétés riveraines, d’identifier les ruptures et continuités paysagères qui ont jalonné l’histoire forestière de l’Avesnois pour aboutir à ce que nous connaissons aujourd’hui. Cette recherche a été menée dans le cadre d’un contrat Cifre participant au Plan Forêt Régional - dont l’objectif est de doubler la superficie boisée sur l’ensemble du territoire d’ici une vingtaine d’années- et au Schéma Régional de Cohérence Ecologique Trames Vertes et Bleues. Ce dispositif en Sciences humaines et plus particulièrement en Histoire étant rare, il a fallu construire une démarche au carrefour de la démarche fondamentale et la démarche appliquée. Car non seulement il s’agissait d’analyser les modalités des actions humaines et leurs impacts sur les espaces forestiers mais il fallait plus particulièrement répondre à une demande des acteurs du monde forestier actuel conditionnant ainsi certaines problématiques scientifiques. Essentiel à la compréhension des interactions entre l’homme et son milieu, l’emboîtement des échelles spatio-temporelles constitue le cœur de cette recherche. La prise en considération de l’importance des emboîtements des échelles d’analyses, impliquant un croisement de sources de nature variée, ont conduit à une réflexion sur les outils et les méthodes à employer pour répondre aux questionnements initiaux. Tout en composant avec les limites des sources qu’il étudie, l’historien offre un recul sur les processus spatio-temporels qui ont fabriqué le paysage forestier d’aujourd’hui. Cette distanciation est nécessaire pour mener à bien les politiques environnementales actuelles : préserver un paysage, sa biodiversité doit nécessairement interroger le temps
L’arbre fruitier en Avesnois : le « passeur de mémoires » (xive-xxie siècle)
De nos jours, l’arbre est de plus en plus considéré comme un patrimoine à identifier et à protéger, c’est notamment le cas de l’arbre fruitier en Avesnois (Nord). Depuis des siècles, l’arbre fruitier est l’objet de toutes les attentions parce qu’il est un élément identitaire du paysage mais aussi parce qu’il est une source de revenus d’importance variable selon les époques. Cette relation entre l’homme et l’arbre fruitier reflète finalement le mode d’intégration de ce dernier dans le paysage. Cet article, qui fait état des premiers résultats d’une recherche en cours, cherchera à analyser la relation homme-arbre fruitier à travers le temps.Nowadays, trees are increasingly considered as part of a cultural heritage which needs to be identified and protected, this is the case of fruit trees in the region of Avesnes in the North of France. For centuries, the fruit tree has been the focus of much attention because it contributes greatly to the identity of the landscape and is a source of income the importance of which has varied over time. This relationship between people and fruit trees is reflected in the way the tree forms a part of the landscape. This article, which presents the initial findings of an ongoing research project, seeks to analyse the relation between people and trees through time
Reconstituer l’évolution des paysages forestiers
Appréhender l’évolution d’un territoire forestier c’est croiser le temps et l’espace. C’est donner une dimension temporelle à un objet semi-naturel ou construit par l’homme, et considérer que cet objet peut être spatialement en mouvement. Dans le cadre de la démarche de recherche appliquée dont relève cette étude (politique de reboisement), il a été nécessaire de recourir à des outils particuliers pour rendre lisibles et utilisables les données anciennes. La méthode SyMoGIH (Système modulaire de gestion de l’information historique) offre la possibilité de conduire une analyse à différentes échelles (territoire, écopaysage, lieu), tout en intégrant les disparités spatiales et temporelles qui composent chaque élément géographique d’un espace, ici l’Avesnois. Par cette méthode, l’analyse historique est spatialisée tout en étant bornée temporellement.Understanding how a forest territory has evolved involves interrelating time and space, conferring a temporal dimension to a semi-natural or human-made object, and considering that this object may be spatially in flux. In the framework of the applied research of which this study is part (reforestation policy), it was necessary to use specific tools to make old data legible and reusable. The SyMoGIH method (Modular System for Managing Historical Information) makes it possible to conduct an analysis at different scales (territory, eco-landscape, place), while at the same time integrating the spatial and temporal disparities that compose each geographical element of a space, in this case the Avesnois. Using this method, the historical analysis is spatialized and at the same time temporally delimited
Nicolas Weill-Parot, Véronique Sales, Le Vrai Visage du Moyen Âge. Au-delà des idées reçues
Ce recueil collectif est dirigé par Nicolas Weill-Parot, historien médiéviste des sciences, et Véronique Sales, fondatrice de la maison d’édition Vendémiaire et auparavant rédactrice en chef adjointe du magazine L’Histoire. Cette affiliation pourrait expliquer le format de l’ouvrage : des entretiens sous forme de questions-réponses avec un spécialiste des thèmes abordés. Il regroupe vingt-deux contributeurs et est destiné à un large public. Il se propose de déconstruire les idées reçues – anc..
Cartographie des forĂŞts anciennes de France : objectifs, bilan et perspectives
Il y a dix ans démarraient les premiers travaux de vectorisation, à l'échelle régionale, des forêts de la carte d'Etat-Major, en vue de l'établissement d'une carte nationale des forêts à longue continuité de l'état boisé. Où en est-on aujourd'hui ? Nous faisons le point de l'avancement des travaux et en tirons les premiers enseignements, en répondant aux questions suivantes : Quels sont les définitions et concepts sous-jacents à ces travaux ? Pourquoi cartographier les forêts dites "anciennes" ou "récentes" ? L'analyse des institutions ayant réalisé le travail montre que ce sont principalement les milieux de la conservation qui ont été moteurs dans ces travaux. Mais la production et la qualité des produits bois sont aussi concernés par cette cartographie. Le rôle actuel de puits de carbone des forêts françaises ne peut par exemple se comprendre qu'au travers de cette dynamique forestière ancienne. Pourquoi une focalisation sur la première moitié du XIXe siècle comme date de référence ? Que signifie la notion de minimum forestier ? Quelles en sont les limites ? Quels sont les supports de données les plus intéressantes pour cette cartographie ? Pourquoi la carte d'Etat-Major est une source particulière d'information, dans l'objectif de la cartographie des forêts anciennes, parmi la multitude de cartes ou statistiques disponibles à différentes dates et échelles ? Quelles sont les méthodes d'acquisition de la donnée ? Quelle est la précision spatiale des cartes d'occupation du sol obtenues ? Les principaux problèmes posés par l'utilisation de la carte d'Etat-Major seront présentés, ainsi que la façon dont différents projets y ont répondu. Quels résultats ont été obtenus ? Nous reviendrons entre autres sur l'estimation de la surface forestière française à la date de son minimum. Les cartes déjà réalisées, sur 33% du territoire, permettent de dessiner avec précision et de comparer les changements d'occupation du sol dans différentes régions de France, en termes de pourcentage de déboisement, reboisement et taux de forêt ancienne dans la forêt actuelle. Les évolutions du couvert forestier issues d'autres sources non cartographiques sont-elles confirmées ? Le lien avec le type de propriété foncière est particulièrement intéressant à analyser. Dans plusieurs zones de France (Pyrénées, Luberon, Alpes, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais...) ont été réalisés des croisements entre ces cartes et les bases de données régionales de relevés floristiques (Inventaire forestier national, conservatoires botaniques). Ce nouveau type d'analyse permet d'identifier rapidement les espèces végétales liées à la continuité de l'état boisé, dites espèces de forêts anciennes, et les traits de vie qui leur sont associés. Nous présenterons une synthèse de ces résultats. Dans la moitié des zones déjà cartographiées, ce sont toutes les occupations du sol anciennes qui ont été numérisées et non seulement les forêts. Nous évoquerons l'intérêt de ce cadastre ancien, au-delà des seules questions forestières, pour le suivi de la dynamique à long terme des prairies, des milieux humides, des vignes ou des milieux urbanisés. Les techniques de vectorisation des occupations anciennes du sol évoluent vers une simplification et une accélération qui laisse présager une fin du travail plus rapide que prévue initialement, parfois au détriment de la qualité. L'extension à la France entière permettra une vision à la fois à petite échelle mais localement précise des mouvements des masses forestières. Nous discuterons les perspectives de recherche et les développements en cours, ouverts par ces progrès
Retracer les dynamiques paysagères de l'Avesnois : une approche en recherche-création
Dès le début du XXe siècle, la géographie française est la première à prendre en considération le paysage en tant qu’objet d’étude (VIDAL DE LA BLACHE, 1913). Par le concept de possibilisme, le paysage est conçu comme le résultat des actions anthropiques s’adaptant à leur environnement naturel. Par cette approche, le géographe pouvait donc distinguer les éléments naturels des aspects culturels. Cette idée s’oppose au déterminisme accordant une place prééminente au milieu physique dans l’analy..
Le bornage de la forêt de Mormal après l'annexion française
Titre de la police et conservation des Forest, Eaux et Rivieres. Article IV « Tous les riverains possedant bois joignant nos forests et buissons, seront tenus de les separer des nostres par des fossez, ayant quatre pieds de largeur et cinq pieds de profondeur, qu’ils entretiendront en cet estat a peine de reunion ». Article V « Nos officiers des Maistrises faisant leurs visites feront mention dans leurs procés verbaux de l’estat des bornes et fossez entre Nous et les riverains et reparer les..
ForestHIST
La forêt est aujourd'hui au croisement d'enjeux à la fois écologiques, économiques et sociétaux. Depuis une décennie, de nombreux projets valorisant les "forêts anciennes" se multiplient (programme forêts anciennes du WWF, Plan forêt région de la région Hauts-de-France, label "forêts d'exception de l'ONF...). Les "forêts anciennes sont des forêts "actuelles" - présentes de nos jours- disposant d'une certaine ancienneté. L'appréciation de cette ancienneté dépend des dynamiques spatiales et tem..
Le parc de la résidence comtale du Quesnoy
Bon nombre de châteaux disposent au Moyen Age d’un parc que l’on assimilerait aujourd’hui à un « espace vert ». Pour ne prendre qu’un exemple, le château comtal situé à Le Quesnoy, à proximité de la forêt de Mormal n’est pas en reste. On ne peut manquer alors de se demander dans quelle mesure et selon quelles modalités cet environnement a été façonné. Les travaux menés par les historien et archéologue A. Salamagne et F. Duceppe-Lamarre sur la structure et les fonctions du parc du Quesnoy, per..