330 research outputs found

    Politique d'asile: les enjeux du travailleur social face à la procédure de renvoi : enjeux et dilemmes pour la posture professionnelle

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    Le sujet de cette recherche s’inscrit dans la rĂ©alitĂ© politique et sociale du domaine de l’asile, et plus prĂ©cisĂ©ment de la procĂ©dure de renvoi en Valais. Elle cherche Ă  identifier les tensions et les conflits rencontrĂ©s par les professionnels qui oeuvrent auprĂšs de populations dĂ©boutĂ©es et s’intĂ©resse particuliĂšrement Ă  leur posture professionnelle. C’est en identifiant des paradoxes et des conflits de valeur dans mon quotidien professionnel que j’ai dĂ©cidĂ© d’aller Ă  la rencontre de travailleurs sociaux qui partagent la mĂȘme rĂ©alitĂ©. J’ai tout d’abord cherchĂ© Ă  comprendre le positionnement des professionnels interrogĂ©s par rapport Ă  la procĂ©dure de renvoi. Au fil des entretiens, il ressort que la politique en matiĂšre d’asile tend vers un durcissement qui a une influence nĂ©gative sur la marge de manoeuvre des professionnels. J’ai Ă©galement pu identifier que la pratique du renvoi de personnes dĂ©boutĂ©es a, Ă  des niveaux diffĂ©rents, une incidence sur l’identitĂ© professionnelle et parfois personnelle des intervenants ; dilemmes, conflits Ă©thique, paradoxe, distanciation, souffrance... Ces enjeux rendus visibles par le biais d’une analyse divisĂ©e en plusieurs chapitres m’ont permis de dĂ©velopper des propositions qui pourraient ĂȘtre explorĂ©es afin d’éviter les tensions et les risques que peuvent parfois encourir les intervenants dans leur pratique professionnelle

    Partecipazione, partiti, personalizzazione e temi : le elezioni cantonali ticinesi del 2015

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    Cette Ă©tude se concentre sur l’analyse du vote tenu lors de l’élection du parlement du Canton du Tessin en avril 2015. En se focalisant sur la question de la participation Ă©lectorale, cette Ă©tude interroge la pertinence de trois modĂšles explicatifs (ressources, compĂ©tences, mobilisation) et cherche Ă  comprendre l’impact exercĂ© par l’introduction d’un vote par correspondance facilitĂ©. De plus, l’analyse de l’orientation partisane vise Ă  identifier quels sont les profils de votants ayant jouĂ© un rĂŽle dans l’avancĂ©e Ă©lectorale de certains partis et les difficultĂ©s des autres, mais aussi dans quelle mesure la mobilisation des abstentionnistes a jouĂ© un rĂŽle crucial. En se demandant pourquoi les Ă©lecteurs utilisent un vote prĂ©fĂ©rentiel envers les candidats, on trace le profil de ceux qui recourent majoritairement Ă  cette pratique et en particulier de ceux qui font usage du bulletin sans nom de liste. Cette Ă©tude vise enfin Ă  comprendre de quelle maniĂšre des enjeux jugĂ©s prioritaires par les Ă©lecteurs peuvent influencer leur orientation Ă©lectorale en relation aux diffĂ©rents partis et au bulletin sans nom de liste. L’étude est rĂ©alisĂ©e Ă  partir d’une enquĂȘte post-Ă©lectorale auprĂšs d’un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de la population tessinoise (N=1425)

    Etude qualitative sur les pratiques de consommation des usagers de drogues dans l’espace public lausannois

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    Cette Ă©tude avait pour objectif de comprendre, dans une perspective microsociologique, les pratiques de consommation des usagers de drogue prĂ©sents et visibles dans l’espace public lausannois. La mĂ©thode ethnographique a Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©e – soit une cinquantaine d’heures d’observation in situ, rĂ©parties sur douze semaines entre mai et juillet 2019. Cette mĂ©thode a favorisĂ© notre familiarisation avec le mode de vie des personnes toxicodĂ©pendantes et nous a permis de rĂ©colter les tĂ©moignages d’une trentaine d’entre elles. Ces donnĂ©es ont Ă©tĂ© complĂ©tĂ©es par des entretiens (n=6) avec des professionnels de premiĂšre ligne. L’espace public observĂ© se dĂ©ploie principalement entre la place de la Riponne et le quartier du Vallon. Ce territoire apparait en effet Ă  la fois comme un lieu de marchĂ© et un lieu de socialisation pour les personnes concernĂ©es. L’analyse met en Ă©vidence quatre profils aux pratiques de consommation distinctes, bien que les usagers rencontrĂ©s soient pour la plupart polyconsommateurs de substances illicites. Le premier profil (n=6) renvoie Ă  des personnes dans une phase de consommation « intensive ». Ces usagers sont relativement jeunes, dans la vingtaine voire en dĂ©but de trentaine. Leur quotidien s’organise essentiellement autour de la recherche de produit et sa consommation, une consommation qui est plus compulsive que gĂ©rĂ©e ou planifiĂ©e. L’état de manque provoquĂ© par l’addiction est un Ă©lĂ©ment dĂ©terminant pour comprendre leurs logiques d’actions. Ces usagers envisagent les toilettes publiques, tout comme certains parkings ou d’autres lieux fermĂ©s, comme autant de solutions pratiques qui leur permettent de consommer rapidement tout en Ă©tant proches du centre-ville et Ă  l’abri des regards. Les usagers de crack ou de produits par injection (hĂ©roĂŻne ou cocaĂŻne principalement) sont pour la plupart des consommateurs en phase « intensive ». A noter que suite Ă  l’opĂ©ration « Deal de rue » dĂšs l’étĂ© 2018, un dĂ©placement du deal de cocaĂŻne rend l’accĂšs des consommateurs Ă  ce produit plus long, stressant et incertain. Le second profil (n=11) rĂ©fĂšre Ă  des usagers en moyenne plus ĂągĂ©s, dont un grand nombre reprĂ©sentent d’anciens consommateurs d’hĂ©roĂŻne en traitement agonistes opioĂŻdes (TAO). Ces personnes ont dĂ©veloppĂ© un rapport plus « stable » Ă  leur consommation, rapport qui se double bien souvent d’une vie plus structurĂ©e au niveau du logement et d’un engagement plus frĂ©quent dans des activitĂ©s ou des formes d’emploi adaptĂ©s. De maniĂšre assez logique, elles sont moins susceptibles que les personnes en phase « intensive » de consommer du crack ou de pratiquer une injection dans des lieux publics. Pour ces usagers, la Riponne est non seulement un lieu de marchĂ©, mais aussi voire surtout un lieu de socialisation. Leur prĂ©sence dans cet espace public est devenue, pour certains, une forme de normalitĂ©, ils y passent une partie ou l’entier de leur journĂ©e pour Ă©changer entre pairs. Le troisiĂšme profil (n=7) concerne des usagers de drogue sans domicile fixe. Ces personnes organisent leur « survie » grĂące au dispositif Ă  bas seuil d’accessibilitĂ© prĂ©sent Ă  la Riponne et dans les environs. Par ailleurs, ils trouvent des maniĂšres de s’en sortir dans les potentialitĂ©s offertes par les rĂ©seaux informels associĂ©s au milieu de la vente et de l’achat de produits illicites au niveau local. L’inscription dans le microdeal ou « deal de fourmi » en est une, tout comme la revente d’une partie de son traitement mĂ©dical (TAO). S’engager dans une « Ă©conomie souterraine » pour assurer sa survie est une stratĂ©gie qui apparait aussi dans les autres profils identifiĂ©s, mais les usagers sans domicile fixe en sont certainement les plus « captifs » du fait de leur prĂ©caritĂ© et de leur dĂ©pendance. Le quatriĂšme profil (n=6) englobe des consommateurs « cachĂ©s » et des revendeurs. Ces personnes disposent en gĂ©nĂ©ral d’une source de revenus fixe par l’emploi. La pratique de l’injection n’est, semble-t-il pas (ou plus) de mise dans ce groupe. De mĂȘme, s’il est possible que certains usagers « cachĂ©s » fument du crack, il est peu probable qu’ils le fassent dans des lieux publics, mais plutĂŽt en privĂ©, chez eux ou chez des amis. Alors que les trois autres profils identifiĂ©s se caractĂ©risent Ă  la fois par une forte visibilitĂ© dans l’espace public, et pour certains, par un degrĂ© de prĂ©carisation Ă©levĂ©, les consommateurs « cachĂ©s » et les revendeurs sont plus discrets. Les risques qu’ils encourent en se dĂ©voilant peuvent avoir des consĂ©quences importantes sur leur systĂšme de vie et leur emploi. Ils frĂ©quentent la Riponne de maniĂšre ponctuelle mais rĂ©guliĂšre, et le plus souvent dans un but trĂšs prĂ©cis : acheter et consommer rapidement sur place ou Ă©couler de la marchandise. De toutes les personnes rencontrĂ©es, les injecteurs et les usagers de crack ou d’hĂ©roĂŻne par inhalation sont les plus susceptibles de consommer « Ă  la sauvage », dans les toilettes publiques, dans les parcs ou dans tout autre lieu abritĂ© et cachĂ©. Ces conduites s’observent le plus souvent chez les usagers en phase « intensive », qu’ils soient ou non sans domicile fixe. Plus globalement, les raisons qui expliquent les variations de la consommation dans l’espace public tiennent Ă  la fois au rapport personnel qu’entretient l’individu Ă  sa dĂ©pendance (phase intensive, phase plus stable, etc.), Ă  sa dĂ©finition de ce qu’est – ou devrait ĂȘtre – la consommation de drogue (goĂ»t pour l’acte convivial, ĂȘtre Ă  l’extĂ©rieur, dans la nature, etc.), au niveau de prĂ©caritĂ© dans lequel il se trouve, ainsi qu’à des variables plus situationnelles relatives aux opportunitĂ©s et circonstances du moment. Dans l’ensemble, certaines personnes maintiennent, alors que d’autres modifient leurs habitudes en fonction de l’évolution du contexte local, et en particulier vis-Ă -vis des mesures sĂ©curitaires ou sanitaires mises en oeuvre ces derniĂšres annĂ©es Ă  Lausanne. Les pratiques analysĂ©es sont par consĂ©quent marquĂ©es par des dimensions de continuitĂ© et d’adaptabilitĂ©, deux aspects importants pour penser et agir sur le phĂ©nomĂšne de la consommation de drogue dans l’espace public

    Structures ambulatoires spécialisées dans les addictions (alcool et stupéfiants). La situation en 2020 dans le canton de Vaud

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    Le secteur Evaluation et expertise en santĂ© publique (CEESAN) du Centre universitaire de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale et santĂ© publique (UnisantĂ©) a Ă©tĂ© mandatĂ© par la Direction GĂ©nĂ©rale de la SantĂ© du canton de Vaud (DGS) pour rĂ©aliser une Ă©tude descriptive de l’addictologie ambulatoire en matiĂšre de prise en charge des problĂšmes liĂ©s Ă  alcool et aux stupĂ©fiants dans le canton en 2020. Le travail de terrain a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© entre les mois d’octobre 2020 et mars 2021. La mĂ©thode comprend la passation de questionnaires (n=8), la rĂ©alisation de 27 entretiens dont 23 avec des responsables de structures et des membres du personnel (neuf intervenant·es du domaine social, cinq psychologues, six infirmier·Úres et trois mĂ©decins) et 4 avec des personnes identifiĂ©es comme expertes du domaine. Nous avons complĂ©tĂ© ce corpus par l’analyse de certaines donnĂ©es documentaires (conventions et missions, rapports d’activitĂ©, documents divers). L’analyse porte sur les caractĂ©ristiques et activitĂ©s principales des structures ambulatoires spĂ©cialisĂ©es en addictologie dans le canton de Vaud et subventionnĂ©es par l’Etat. Pour complĂ©ter la prĂ©sentation dĂ©taillĂ©e de chaque structure (Ă©tudes de cas), une analyse transversale et comparative permet de rendre compte du dispositif dans son ensemble. Actuellement, 10 structures sont actives dans ce domaine : quatre sont spĂ©cialisĂ©es dans la problĂ©matique de l’alcool (la Fondation vaudoise contre l’alcoolisme, la Croix-bleue romande Section vaudoise, la Fondation EstĂ©relle-Arcadie, l’UnitĂ© socio-Ă©ducative du SMA/CHUV) et deux principalement dans le domaine des stupĂ©fiants (Centre d’Accompagnement et de prĂ©vention de la Fondation du Levant – le CAP –, Association EntrĂ©e de Secours). Les quatre derniĂšres structures sont des UnitĂ©s de Traitements (UTA) rattachĂ©es Ă  un centre hospitalier et qui prennent en charge les deux problĂ©matiques alcool et stupĂ©fiants (la Policlinique du Service de mĂ©decine des addictions du CHUV, les UTA des secteurs Nord et Est-vaudois, la Consultation spĂ©cialisĂ©e DEPART). Cinq structures dĂ©veloppent leurs activitĂ©s dans un secteur gĂ©ographique dĂ©limitĂ© : le Service de mĂ©decine des addictions est actif dans le Centre-vaudois, EntrĂ©e de Secours Ă  l’Est, l’UTAM/UTAA Ă  l’Ouest et l’UTAD au Nord du canton. Les cinq autres structures identifiĂ©es (FVA, Croix-bleue romande Section vaudoise, DEPART, UnitĂ© socio-Ă©ducative du SMA/CHUV et dans une moindre mesure le CAP/Levant) assurent des prestations dans plusieurs secteurs via la prĂ©sence d’antennes rĂ©gionales. Sur le plan organisationnel, cinq structures fonctionnent sur un modĂšle monodisciplinaire (FVA, CBR-SV, FEA, CAP, USE), quatre sur un modĂšle multidisciplinaire (SMA, UTAD et EdS) et une sur un modĂšle de soins coordonnĂ©s (UTAM/UTAA). Toute addiction confondue, environ 4’470 personnes sont prises en charge par le dispositif spĂ©cialisĂ© au moment de l’enquĂȘte (dernier trimestre 2020). Les situations traitĂ©es touchent tous les niveaux de sĂ©vĂ©ritĂ© de l’addiction selon la catĂ©gorisation du DSM 5 utilisĂ©e (troubles lĂ©gers, modĂ©rĂ©s et sĂ©vĂšres/problĂ©matiques), mais les troubles modĂ©rĂ©s Ă  sĂ©vĂšres sont surreprĂ©sentĂ©s dans toutes les files actives des structures identifiĂ©es. Ces structures assurent des prestations de conseil et d’orientation Ă  la personne dans les rĂ©seaux de prise en charge (brefs conseils), des prestations socio-thĂ©rapeutiques et/ou mĂ©dico-soignantes pour des adultes souffrant de troubles addictifs et pour les proches concerné·es et des activitĂ©s de liaisons hospitaliĂšres ; dans les cas complexes, la mise en oeuvre de dispositif de case management est Ă©galement rĂ©alisĂ©e. Deux structures sont principalement dĂ©diĂ©es au suivi de mandats administratifs et pĂ©naux : le CAP pour les dĂ©lits liĂ©s aux stupĂ©fiants et l’UnitĂ© socio-Ă©ducative du SMA/CHUV pour ceux liĂ©s Ă  l’alcool. Deux structures offrent des prestations spĂ©cifiques pour un public jeune : la consultation DEPART, spĂ©cialisĂ©e dans les suivis mĂ©dico-psycho-sociaux de jeunes de 12 Ă  20 ans et le CAP/Levant, qui a dĂ©veloppĂ© (entre autres prestations) une offre pour Jeunes Adultes en DifficultĂ© (JAD). Les services mĂ©dicaux et sociaux de prise en charge des addictions ainsi que les mandats administratifs et pĂ©naux sont assurĂ©s dans tout le canton. Certaines prestations, comme le suivi d’adolescent∙es avec une consommation problĂ©matique ou le suivi de personnes souffrant de syndrome de dĂ©pendance Ă  l’alcool, semblent plus difficiles Ă  rĂ©aliser dans certaines rĂ©gions faute de structures, dans le Nord et dans l’Est-vaudois notamment. Le concept de rĂ©tablissement, le paradigme bio-psycho-social, l’approche motivationnelle, et dans une moindre mesure, l’approche systĂ©mique et la thĂ©rapie cognitivo-comportementale se retrouvent chez tous les professionnel·les interviewé·es ; ces approches et outils conceptuels sous-tendent leurs activitĂ©s cliniques au sens large, qu’elles soient socio-thĂ©rapeutiques, mĂ©dicales ou soignantes. De mĂȘme, le dispositif ambulatoire spĂ©cialisĂ© est un territoire oĂč plusieurs groupes professionnels se cĂŽtoient et dĂ©tiennent une expertise spĂ©cifique et complĂ©mentaire dans la division du travail addictologique : l’espace socio-thĂ©rapeutique est principalement reprĂ©sentĂ© par les psychologues et intervenant∙es du domaine social (pĂŽle psycho-social), l’espace psychiatrique est reprĂ©sentĂ© par le DĂ©partement du CHUV d’un cĂŽtĂ© et la Fondation de Nant de l’autre (pĂŽle psychiatrique), et enfin l’espace d’expertise somatique renvoie aux mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes-internistes spĂ©cialisĂ©s en addictologie (pĂŽle somatique). Dans leurs activitĂ©s de suivi/accompagnement, les professionnel·les travaillent souvent en collaboration avec d’autres partenaires. En fonction de chaque suivi, les collaborations s’établissent avec les acteur·trices du rĂ©seau addictologique rĂ©sidentiel ou hospitalier, du domaine socio-sanitaire Ă©largi (mĂ©decins installé·es, CMS, EMS, EPSM, hĂŽpitaux somatiques ou psychiatriques, mĂ©decine pĂ©nitentiaire, etc.), du secteur social (Centre sociaux rĂ©gionaux, Office des tutelles et curatelles, DGEJ, etc.) ou avec certaines autoritĂ©s mandataires (Fondation vaudoise de probation et office d’exĂ©cution des peines, Service des Automobiles et de la Navigation, etc.). Ces rĂ©seaux sont de nature interprofessionnelle (entre intervenant∙es de l’ambulatoire, du rĂ©sidentiel/hospitalier) et/ou intersectorielle (principalement entre secteur mĂ©dical somatique, psychiatrique, soins infirmiers, social et Ă©ducatif). En bref, le dispositif ambulatoire spĂ©cialisĂ© en addictologie couvre aujourd’hui un large panel de prestations. Ce dispositif est reprĂ©sentĂ© par une dizaine de structures aux profils contrastĂ©s et qui couvrent des besoins multiples (somatiques, psychiatriques, sociaux). De mĂȘme, la plupart des structures se caractĂ©risent par une grande rĂ©activitĂ© Ă  la demande, une grande souplesse d’action. Seule la policlinique d’addictologie du CHUV signale un dĂ©lai d’attente de plusieurs mois pour les patient·es, avec une possibilitĂ© de circuits-courts dans les cas d’urgence. Les missions et prestations de l’ambulatoire spĂ©cialisĂ© sont parfois trĂšs dĂ©taillĂ©es (tĂąches, indicateurs) dans des conventions avec l’Etat (DGS-Vaud), mais les Ă©quipes conservent une grande autonomie pour la gestion opĂ©rationnelle des processus. De par leur position d’intermĂ©diaires entre la premiĂšre ligne de soins et le secteur stationnaire (rĂ©sidentiel, hospitalier), les professionnel∙les de l’ambulatoire spĂ©cialisĂ© en addictologie fournissent un travail dĂ©cisif pour la continuitĂ© et la qualitĂ© des prises en charge dans ce domaine

    Evaluation of the Sortir Ensemble et Se Respecter/Herzsprung – Freundschaft, Liebe und SexualitĂ€t ohne Gewalt Programme: Key Findings

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    The programme to prevent violence among young couples Sortir ensemble et se respecter (SE&SR) and its counterpart in German-speaking Switzerland Herzsprung – Freundschaft, Liebe und SexualitĂ€t ohne Gewalt (Herzsprung) are based on Safe Dates, a programme developed and implemented in the United States during the 1990s. An evaluation of the US programme found that it had a positive impact on the behaviour of the target group. Targeted at adolescents and designed to prevent and stop dating violence and improve interpersonal skills, Herzsprung and SE&SR are made up of a series of sessions which are led by two specially trained facilitators and seek to encourage participants to interact on and discuss a range of dating-related issues

    Etude sur les trajectoires de jeunes LGBTIQ+ confrontĂ©s Ă  des expĂ©riences d’ordre sexuel associĂ©es Ă  un Ă©change financier, matĂ©riel et/ou symbolique : Rapport final

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    La prĂ©sente Ă©tude s’est intĂ©ressĂ©e Ă  la trajectoire de jeunes LGBTIQ+ engagĂ©s dans des transactions sexuelles, c’est-Ă -dire confrontĂ©s Ă  des expĂ©riences d’ordre sexuel associĂ©es Ă  un Ă©change financier, matĂ©riel et/ou symbolique. Elle avait pour objectifs d’établir une synthĂšse des informations scientifiques et documentaires connues sur le sujet (revue ciblĂ©e de la littĂ©rature), de rĂ©aliser des entretiens comprĂ©hensifs avec des jeunes LGBTIQ+ concernĂ©s par ce type d’expĂ©riences (volet qualitatif) et de formuler des recommandations Ă  l’égard des professionnels de terrain. Les Ă©tudes de prĂ©valence dans la population gĂ©nĂ©rale estiment entre 0.9% et 4% la proportion d’adolescents ou de jeunes adultes qui s’engage dans des expĂ©riences d’ordre sexuel associĂ©es Ă  un Ă©change financier, matĂ©riel et/ou symbolique, une proportion qui est plus Ă©levĂ©e outre Atlantique qu’en Europe. Les jeunes dĂ©clarant des expĂ©riences de transactions sexuelles sont plus susceptibles que ceux qui disent ne jamais y avoir recours, d’avoir Ă©tĂ© victimes d’abus sexuels durant l’enfance ou d’agressions sexuelles. Par ailleurs, les Ă©tudes consultĂ©es montrent l’existence d’une association significative entre le fait d’avoir une orientation sexuelle non exclusivement hĂ©tĂ©rosexuelle et de recourir Ă  des transactions sexuelles. Notre analyse secondaire des donnĂ©es de l’étude Sexual health and behavior of young people in Switzerland1 corrobore un tel constat. Le fait d’ĂȘtre sans abri ou de vivre dans la prĂ©caritĂ© Ă©conomique et sociale augmente la probabilitĂ© de recourir Ă  ces pratiques, l’engagement dans du sexe transactionnel dans un tel contexte Ă©tant souvent liĂ© au besoin d’accĂ©der Ă  un logement ou Ă  des biens de premiĂšre nĂ©cessitĂ©. En ce qui concerne le volet qualitatif de l’étude, nous avons rĂ©alisĂ© trois entretiens avec des femmes transgenres (MtF) ĂągĂ©es de 22 Ă  24 ans. Dans deux cas, les transactions sexuelles sont vĂ©cues dans un registre qui s’apparente Ă  celui de la prostitution. Les partenaires sont multiples, les compensations essentiellement financiĂšres ou sous forme de cadeaux onĂ©reux. L’orientation vers cette activitĂ© est dĂ©crite en rĂ©action Ă  un rejet familial dans un cas, aux difficultĂ©s d’entrĂ©e sur le marchĂ© du travail dans l’autre. Dans ces deux situations, assimilables Ă  des « stratĂ©gies de survie », la capacitĂ© de nĂ©gociation et la marge de manƓuvre des personnes est fortement rĂ©duite. Le troisiĂšme tĂ©moignage concerne une expĂ©rience d’ordre sexuelle unique, associĂ©e Ă  un Ă©change matĂ©riel avec un partenaire de confiance. L’analyse montre que cette derniĂšre situation offre une plus grande marge de manƓuvre dans le sens oĂč elle est vĂ©cue comme moins unilatĂ©rale et contraignante. A partir de ces donnĂ©es, nos recommandations proposent, d’une part, d’agir Ă  un niveau individuel en proposant des rĂ©ponses adaptĂ©es aux besoins spĂ©cifiques des personnes LGBTIQ+ confrontĂ©es Ă  de telles expĂ©riences (entretiens motivationnels, soutien Ă  l’estime de soi, et autres dispositifs existants Ă  renforcer, etc.), et d’autre part, de rĂ©flĂ©chir Ă  un niveau plus collectif notamment sur la question de l’accĂšs des personnes transgenres Ă  l’emploi et Ă  une information positive et sans tabou sur la santĂ© sexuelle et la sexualitĂ© en tant que personne transgenre. IdĂ©alement, les actions collectives devraient se concevoir au travers d’un processus participatif rĂ©unissant associations dĂ©fendant les droits des personnes LGBTIQ+ et personnes LGBTIQ+ intĂ©ressĂ©es. Il serait selon nous nĂ©cessaire d’encourager d’autres projets d’études sur les perceptions et expĂ©riences de transactions sexuelles et plus globalement sur le rapport Ă  la sexualitĂ© chez les personnes LGBTIQ+

    Profils et trajectoires des bĂ©nĂ©ficiaires des hĂ©bergements d’urgence dans le canton de Vaud en 2021

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    La mise Ă  disposition d’hĂ©bergements d’urgence (HU) s’inscrit dans le cadre des actions du DĂ©partement de la santĂ© et de l’action sociale (DSAS) pour soutenir les personnes confrontĂ©es Ă  des difficultĂ©s socio-Ă©conomiques, d'intĂ©gration ou atteintes dans leur santĂ©. La Direction gĂ©nĂ©rale de la cohĂ©sion sociale (DGCS), en collaboration avec la Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© publique (DGS), a confiĂ© au secteur CEESAN (Evaluation et expertise en santĂ© publique) d’UnisantĂ© le mandat d’adapter le questionnaire PAPU (Pointage annuel du profil des usagĂšres et usagers) rĂ©alisĂ© chaque annĂ©e dans les centres d’accueil Ă  bas-seuil du canton aux hĂ©bergements d’urgence. Cet outil permet de renseigner de maniĂšre quantitative les indicateurs concernant le profil des usagĂšres et usagers de ces structures. L’enquĂȘte renommĂ©e ici PAPU-HU est une enquĂȘte anonyme, transversale, descriptive et multi-centre, tout comme l’enquĂȘte PAPU. S’inspirant des enquĂȘtes de type « un jour donnĂ© », elle a pour but de rĂ©colter les donnĂ©es sur le profil sociodĂ©mographique, les indicateurs de prĂ©caritĂ©, l’état de santĂ© somatique et psychique des usagĂšres et usagers. Le questionnaire a Ă©tĂ© proposĂ© aux bĂ©nĂ©ficiaires des sept HU du canton : l’Abri L’Etape, le Sleep In, la Marmotte, le RĂ©pit et Montolieu Ă  Lausanne, Le Hublot Ă  Vevey et la Lucarne Ă  Yverdon durant la nuit du samedi 13 au dimanche 14 mars 2021. Au total, 149 questionnaires valides ont pu ĂȘtre utilisĂ©s pour effectuer les analyses. Le taux de participation est calculĂ© Ă  partir du nombre de bĂ©nĂ©ficiaires ayant dormi dans les HU du canton cette nuit-lĂ  et s’élĂšve Ă  51%. Un volet qualitatif complĂšte le PAPU-HU. Cette analyse permet de documenter les trajectoires des bĂ©nĂ©ficiaires des HU du canton. CaractĂ©ristiques sociodĂ©mographiques des rĂ©pondant·es Les HU du canton sont principalement frĂ©quentĂ©s par des hommes, d’une petite quarantaine d’annĂ©e, d’origine Ă©trangĂšre. 12% des rĂ©pondant·es au PAPU-HU dĂ©clarent ĂȘtre suisse·sses ou bi-nationaux·ales suisses. Parmi les rĂ©pondant·es d’origine Ă©trangĂšre, 78% dĂ©clarent ne pas avoir de permis de sĂ©jour valable pour la Suisse. La majoritĂ© des rĂ©pondant·es sans domicile fixe privĂ© sont dans cette situation depuis moins de 6 mois (38%). Un cinquiĂšme indique vivre dans cette situation depuis 1 Ă  5 ans (21%) ou depuis plus de 5 ans (21%). PrĂšs de 15% des rĂ©pondant·es indiquent ne pas avoir de domicile fixe privĂ© depuis moins d’un mois et 5% depuis 7 Ă  11 mois. Relevons encore que 8% des rĂ©pondant·es ne considĂšrent pas ĂȘtre sans domicile fixe privĂ©. Les problĂšmes financiers sont citĂ©s par le plus grand nombre de rĂ©pondant·es pour expliquer pourquoi ils et elles ont recours aux HU (61%). Un peu moins de la moitiĂ© des rĂ©pondant·es au PAPU-HU dĂ©clare avoir dormi au moins une fois dehors au cours des 30 derniers jours (41%). Enfin, l’accueil de jour constitue un dĂ©fi majeur pour nombre de personnes rencontrĂ©es : 62% des rĂ©pondant·es au PAPU-HU passent leurs journĂ©es Ă  l’extĂ©rieur. Sans surprise, les entretiens rĂ©vĂšlent par ailleurs que les bĂ©nĂ©ficiaires des HU vivent un quotidien marquĂ© par l’attente, l’errance, l’usure physique et mentale et qu’ils et elles redoutent particuliĂšrement l’hiver et le froid. Insertion socio-professionnelle Presque la moitiĂ© des rĂ©pondant·es indiquent ne pas avoir de revenu mais vivre sur leurs Ă©conomies (44%) et une forte proportion fait la manche pour subvenir Ă  ses besoins (29 %). Le fait de passer toute une journĂ©e sans manger arrive rarement pour 8% des rĂ©pondant·es, parfois pour 37% et souvent pour 16%. Indicateurs de santĂ© Une majoritĂ© des rĂ©pondant·es se considĂšre en bonne santĂ©. Au total, 14% dĂ©clarent ĂȘtre en mauvaise ou trĂšs mauvaise santĂ©. Par ailleurs 6% des rĂ©pondant·es au PAPU-HU indiquent avoir dĂ©jĂ  Ă©tĂ© diagnostiqué·es positives ou positifs Ă  l’hĂ©patite C (VHC). Lorsqu’elles ou ils sont malades, 44% des rĂ©pondant·es indiquent aller chez un mĂ©decin (cabinet privĂ©, hĂŽpital, Point d’Eau, etc.). Ainsi, plus d’un quart des rĂ©pondant·es ont eu un suivi mĂ©dical au cours des 30 derniers jours (28%), 18% des rĂ©pondant·es ont consultĂ© aux urgences au cours des 30 derniers jours et 14% des rĂ©pondant·es indiquent avoir Ă©tĂ© hospitalisé·es dans les 12 derniers mois. Pour accĂ©der aux soins, il est essentiel que les personnes bĂ©nĂ©ficient d’une couverture pour leurs frais de santĂ©. Or, 66% des rĂ©pondant·es disent ne pas avoir souscrit une assurance en Suisse ou Ă  l’étranger pour leurs frais de santĂ© (30% l’ont fait, 4% ne savent pas). Analyse des trajectoires En complĂ©ment Ă  ces donnĂ©es, les trajectoires des usagĂšres et usagers des HU ont Ă©tĂ© abordĂ©es au moyen d’entretiens semi-directifs (N=25), in situ, dans chacun des sept HU. L’analyse de ce corpus s’appuie sur les mĂ©thodes d’analyse de contenu thĂ©matique et des rĂ©cits de vie. Les principales causes du sans-abrisme relevĂ©es dans les entretiens sont la perte de logement, l’absence de permis de sĂ©jour et une prĂ©caritĂ© durable. En termes de trajectoires, on peut distinguer les trajectoires migratoires (avec pour principales origines l’Afrique Subsaharienne et du nord, l’Europe, l’Europe de l’Est) et, de l’autre, les trajectoires autochtones. Le motif de la quĂȘte d’une vie meilleure est rĂ©current dans les rĂ©cits migratoires et passe avant tout par le travail, perçu comme vĂ©ritable planche de salut pour changer son destin et celui de sa famille. Il s’agit principalement d’une migration Ă©conomique. L’accĂšs au marchĂ© du travail n’est pas le mĂȘme selon l’origine de la personne et les lois d’asile qui s’appliquent ; ainsi, une distinction s’opĂšre entre les migrant·es europĂ©en·nes, soumis·es au rĂšglement sur la libre circulation des personnes, et les migrant·es de pays tiers (hors UE, Afrique, Europe de l’est), soumis·es au rĂšglement de Dublin. Ces bĂ©nĂ©ficiaires font face Ă  une forme de cercle vicieux puisque sans permis de sĂ©jour, l’accĂšs Ă  un logement et Ă  l’emploi leur est refusĂ©. La plupart travaillent au noir et plusieurs sont sans emplois. Les migrant·es en provenance d’Europe ont un statut lĂ©gitimĂ© par un permis B ou G qui permet un meilleur accĂšs Ă  l’emploi et au logement, mĂȘme si les conditions de vie restent souvent fragiles. A ces situations s’ajoute le cas particulier des travailleuses saisonniĂšres et travailleurs saisonniers (souvent frontalier·Úres, prĂ©sent·es pour une durĂ©e courte, avec des contrats fixes Ă  temps complet) qui bĂ©nĂ©ficient de conditions d’accĂšs aux HU facilitĂ©es. Pour les bĂ©nĂ©ficiaires autochtones, le recours aux HU intervient gĂ©nĂ©ralement suite Ă  une perte de logement peu/pas anticipĂ©e ou dans une situation de prĂ©caritĂ© prolongĂ©e. La majoritĂ© des bĂ©nĂ©ficiaires suisses rencontré·es sont sans emplois ou au bĂ©nĂ©fice d’une rente AI. Leurs trajectoires sont marquĂ©es par des ruptures biographiques qui entrainent un dĂ©classement social plus ou moins brutal d’un cĂŽtĂ©, et de l’autre, par des situations d’impasse en lien notamment avec des aspects administratifs ou juridiques qui empĂȘchent d’avancer. Le recours aux HU rĂ©pond Ă  des besoins diffĂ©rents selon le profil des personnes accueillies. D’une solution d’urgence pour des personnes ayant perdu leur logement rĂ©cemment, il devient/reprĂ©sente une solution de refuge pour des SDF chronicisé·es, en passant par un point de chute pour des migrant·es sans papiers ou une solution temporaire et Ă  moindre coĂ»t pour les travailleuses saisonniĂšres et travailleurs saisonniers. Interrogé·es sur leur perception de la situation, les bĂ©nĂ©ficiaires mobilisent des ressources diffĂ©rentes. Ainsi, la majoritĂ© des migrants africains et des personnes des communautĂ©s roms mettent en avant l’incertitude et le besoin d’adaptation auxquelles elles et ils sont confronté·es. Cette situation se traduit par un sentiment de fatalisme et de fuite en avant, qui fait Ă©cho aux difficultĂ©s vĂ©cues par ces migrant·es en termes d’absence de logement, d’emploi stable, etc. Dans cette situation la logique d’action consiste Ă  s’adapter en permanence, Ă  agir stratĂ©giquement et Ă  saisir les opportunitĂ©s. Les migrant·es Ă©conomiques originaires d’Europe et les suisse·sses du corpus rapportent une situation d’impasse et d’attente qui se traduit par un sentiment de blocage dans son parcours, un vĂ©cu dans l’attente que la situation s’amĂ©liore. Ces personnes sont ainsi amenĂ©es Ă  vivre avec des ressources limitĂ©es, tant financiĂšres que sociales qui les empĂȘchent de sortir de la prĂ©caritĂ©. Enfin, les saisonniĂšres frontaliĂšres et saisonniers frontaliers, qui ont gĂ©nĂ©ralement un logement ailleurs qu’en Suisse, sont dans une situation de compromis pragmatique, envisageant l’avenir de maniĂšre plutĂŽt sereine et s’adaptant Ă  ce mode de vie parce qu’ils et elles savent que leur situation est temporaire et intermittente. A l’exception des situations de saisonniĂšres et saisonniers, les trajectoires des bĂ©nĂ©ficiaires des HU analysĂ©es sont marquĂ©es Ă  des degrĂ©s divers par un cumul des facteurs de vulnĂ©rabilitĂ©. Dans la plupart des situations, la prĂ©caritĂ© rĂ©sidentielle s’ajoute Ă  ou est causĂ©e par le manque de ressources financiĂšres, l’absence ou les difficultĂ©s d’emploi, l’isolement, l’irrĂ©gularitĂ© du statut lĂ©gal, etc. Les bĂ©nĂ©ficiaires des HU sont confronté·es Ă  un quotidien marquĂ© par l’attente et l’errance, la vie dans la rue, etc. Conclusion Le PAPU-HU et l’étude sur les trajectoires des bĂ©nĂ©ficiaires des HU ont permis de mettre en lumiĂšre une sĂ©rie d’aspects de la situation et des besoins des personnes concernĂ©es par le sans-abrisme dans le canton de Vaud. L’enquĂȘte PAPU donne une photo de la situation et c’est par la rĂ©pĂ©tition de cette Ă©tude qu’il est possible de suivre l’évolution dans le temps des caractĂ©ristiques sociodĂ©mographiques, des indicateurs de prĂ©caritĂ© et des comportements en matiĂšre de santĂ© de cette population. Cette Ă©tude prĂ©sente quelques limites aussi bien linguistiques que mĂ©thodologiques. Le canevas d’entretien Ă©tait disponible en français et en anglais ; lors des entretiens, des interprĂštes ont Ă©tĂ© sollicité·es sur le moment, notamment auprĂšs des migrant·es des communautĂ©s roms. Le moment de collecte des donnĂ©es constitue une limite mĂ©thodologique. En effet, tant le questionnaire que les entretiens ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s le soir, Ă  l’ouverture des HU alors que les bĂ©nĂ©ficiaires souhaitent s’installer et se reposer plutĂŽt que de rĂ©pondre Ă  une Ă©tude

    Etude qualitative sur la consommation récréative de produits stimulants chez quelques jeunes et jeunes adultes du canton de Vaud

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    Selon les recherches europĂ©ennes et suisses en la matiĂšre, c’est dans la tranche d’ñge des 19-24 ans que la proportion de consommateurs d’ecstasy/MDMA est la plus Ă©levĂ©e (entre 0.9% et 1.8% selon les Ă©tudes). La prĂ©sente Ă©tude se concentre sur cette catĂ©gorie de consommateurs. Elle se base sur un corpus de dix entretiens menĂ©s entre juin et octobre 2018 avec des individus rĂ©sidant dans le canton de Vaud, ĂągĂ©s de 23 ans en moyenne et pour la plupart encore Ă©tudiants. Le matĂ©riau a Ă©tĂ© retranscrit et codĂ© dans le but de comprendre la consommation rĂ©crĂ©ative de stimulants et ses enjeux. Ce rapport dĂ©bute par une synthĂšse des connaissances actuelles sur la consommation de substances psychoactives en Europe et en Suisse et la consommation dite « rĂ©crĂ©ative » dans le contexte de l’espace festif nocturne (ou NightLife) ; cette revue de littĂ©rature ciblĂ©e rappelle quelques notions et distinctions utiles par rapport aux modes de consommation et aux substances psychoactives. Le rapport prĂ©sente ensuite les rĂ©sultats de l’analyse des entretiens. Dans un premier temps, nous analysons les trajectoires des noctambules rencontrĂ©s et leurs initiations Ă  la prise de stimulants. Nous mettons en Ă©vidence ici l’enjeu que reprĂ©sente l’apprentissage des effets en dĂ©buts de « carriĂšres festives », l’importance des groupes de rĂ©fĂ©rences et des affinitĂ©s Ă©lectives entre pairs (goĂ»t pour la dance ou la musique techno, lieux de sortie, attrait pour ces produits, etc.) ainsi que la diversitĂ© des trajectoires. Dans un deuxiĂšme temps, nous rendons compte de la variĂ©tĂ© des modes de consommation en soirĂ©e. La plupart des personnes juge avoir un bon contrĂŽle des situations en soirĂ©e tout comme elle reconnaĂźt prendre des risques en consommant de l’ecstasy/MDMA. L’enjeu des soirĂ©es est ainsi marquĂ© par la tension permanente entre l’accĂšs au plaisir individuel et intersubjectif (ĂȘtre « perchĂ© ») et le risque de perte de contrĂŽle. La maĂźtrise de soi en soirĂ©e se construit par une vigilance de l’individu sur la qualitĂ© du produit, son dosage et les mĂ©langes effectuĂ©s avec d’autres substances psychoactives. Nous montrons que cette capacitĂ© varie en fonction des socialisations festives, des motivations et circonstances de la fĂȘte ou encore, plus globalement, des contextes de vie de chacun et de ses responsabilitĂ©s en dehors de l’espace festif. Enfin, nous nous intĂ©ressons aux lendemains de soirĂ©es et aux consĂ©quences de la consommation de stimulants telles que perçues par les interviewĂ©s. Les effets secondaires de la fĂȘte avec stimulants – perte de moral, perte d’appĂ©tit, douleurs physiques par exemple – varient en intensitĂ© selon les quantitĂ©s prises, les mĂ©langes effectuĂ©s et la durĂ©e des sorties. La plupart des personnes rencontrĂ©es considĂšre toutefois ces dĂ©sagrĂ©ments acceptables en termes de coĂ»ts-bĂ©nĂ©fices – l’achat d’une ecstasy est relativement bon marchĂ©, ses effets durent plus longtemps, sont jugĂ©s plus intenses et intĂ©ressants que ceux de l’alcool par exemple. Le sentiment de contrĂŽle sur sa consommation se traduit par une certaine « discipline » de soi en soirĂ©e (gestion des dosages et quantitĂ©s), et plus globalement, la capacitĂ© Ă  trouver un Ă©quilibre satisfaisant entre ses soirĂ©es avec et sans consommation de stimulants. Pour quelques personnes toutefois, le cumul d’expĂ©riences nĂ©gatives (surdoses) et de pertes de contrĂŽle les engage vers l’arrĂȘt momentanĂ© ou dĂ©finitif de la consommation de stimulants. Notons enfin que les jeunes rencontrĂ©s perçoivent les stands de rĂ©duction des risques en soirĂ©e de maniĂšre plutĂŽt positive. En conclusion, nous mettons en avant l’idĂ©e selon laquelle les pratiques et usages d’ecstasy/MDMA chez ces jeunes noctambules sont orientĂ©s par au moins deux tendances fortes : la logique hĂ©doniste d’une part, qui consiste Ă  prendre du plaisir en relative insouciance tout en cadrant sa conduite et ses prises de risques ; la logique Ă©chappatoire d’autre part, qui consiste en une prise de drogue plus impulsive et associĂ©e Ă  un besoin de sortir pour consommer. Nous invitons enfin Ă  replacer les discours de ces jeunes noctambules et les Ă©ventuels paradoxes qui en dĂ©coulent au sein de la problĂ©matique plus gĂ©nĂ©rale des parcours de vie et de la construction identitaire. CAVEAT Cette Ă©tude offre de multiples Ă©clairages sur le vĂ©cu des jeunes consommateurs rĂ©crĂ©atifs d’ecstasy/MDMA. L’utilisation d’extraits d’entretiens a Ă©tĂ© favorisĂ©e pour permettre aux lecteurs d’accĂ©der plus directement Ă  leur univers de sens. Nous invitons toutefois Ă  utiliser ces rĂ©sultats avec prudence et Ă  les contextualiser le cas Ă©chĂ©ant (voir 2.3)
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