50 research outputs found

    L’art in vivo ou la mythification de la molécule d’ADN

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    Depuis plus d’une décennie certains artistes courtisent la science et travaillent en laboratoire aux côtés des chercheurs pour produire des entités biologiques résultant du couplage de la technique et des mécanismes du vivant. La transgénèse et la culture cellulaire in vivo sont des pratiques utilisées par des artistes qui œuvrent dans les laboratoires expérimentaux. Ces artistes-laborantins fabriquent des entités vivantes invisibles à l’œil nu, à partir de cellules d’origine végétale, animale et humaine. La présence matérielle de ces artefacts biologiques construits en deçà des limites du visible, à l’état le plus embryonnaire, nécessite des dispositifs optiques particuliers qui induisent un face-à-face singulier avec ce microcosme magico-biologique auquel le monde de l’art commence à nous familiariser. Les infogènes de Joe Davis, le pétunia et les messages bactériens d’Eduardo Kac, ou les portraits génomiques de Marc Quinn sont autant d’artefacts qui posent la question de la visibilité de certaines productions inscrites dans le champ de l’art biotechnologique.For over a decade some artists are courting science and work in laboratories together with researchers to produce biological entities resulting from the coupling of technology and living mechanisms. Transgenesis and in vivo cellular culture are practices which are used by these who are working in experimentation labs. Those lab-artists make from vegetal, animal and human cells entities which are invisible to the human eye. The material presence of these biological artefacts built beyond the limits of the visible and at the most embryo stage requires certain optical settings which induce a singular encounter with this magical-biological microcosm we are beginning to be familiar with in the artworld. Joe Davis’ infogenes, Eduardo Kac’s petunia and bacterial messages and Marc Quinn’s genomic portrait are such examples which question the visibility of some productions inscribed in the field of biotechnological art

    A novel tool for quantitative measurement of distortion in keratoconus.

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    BACKGROUND: Keratoconus is associated with thinning and anterior protrusion of the cornea resulting in the symptoms of blurry and distorted vision. The commonly used clinical vision tests such as visual acuity and contrast sensitivity may not reflect the symptoms experienced in keratoconus and there are no quantitative tools to measure visual distortion. In this study, we used a quantitative test based on vernier alignment and field matching techniques to quantify visual distortion in keratoconus and assess its relation to corneal structural changes. METHODS: A total of 50 participants (25 keratoconus and 25 visually normal) completed the experiment where they aligned supra-threshold white target circles in opposite field in reference to guidelines and circles to complete a square structure monocularly. The task was repeated five times and the global distortion index (GDI) and global uncertainty index (GUI) were calculated as the mean and standard deviation respectively of local perceived misalignment of target circles over five trials. RESULTS: Both GDI and GUI were higher in participants with keratoconus compared to controls (p < 0.01). Both parameters correlated with the best corrected visual acuity, maximum corneal curvature (Kmax), topographical keratoconus classification (TKC) and central corneal thickness (CCT). CONCLUSION: Our findings show that the quantitative measure of distortion could be a useful tool for behavioural assessment of progressive keratoconus

    Adultery and the Rumor Mill: les bourgeois de Molinchart and El gran galeoto

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    This article seeks to challenge interpretations of the adultery plot as a subversive current in nineteenth-century literature by examining two texts that are often dismissed by contemporary critics: Les bourgeois de Molinchart (1854), a novel by the French writer Champfleury (the pseudonym of Jules Husson), and El gran Galeoto (1881), a play by the Spanish playwright Jos, Echegaray. In each of these works, the rumor of the adultery precedes and to a large extent precipitates the infidelity at the end of the work. In committing adultery, therefore, the protagonists are not rising up against social norms so much as capitulating to the expectations of society, enacting a plot that has been projected upon them. The essay compares and contrasts the treatment of the rumor mill in the two works and examines the literary strategies that the writers use to undercut a transgressive reading of the infidelity plot

    L'animal dans le cabinet de curiosités: Les animaux mutants sous le regard des artistes

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    International audienceL’art contemporain présente d’étranges entités animales qui, ont un point commun avec les animalia et les mirabilia des cabinets de curiosités européens des XVIe et XVIIe siècles : leur statut d’objets d’exposition ou de collection destinés à d’éventuels acheteurs. Mais l’abrégé contemporain de ce nouvel univers zoologique reconfiguré par les artistes ne se nourrit pas des mythes du passé, il s’inspire ou expérimente des pratiques technobiologiques réalisées en laboratoire. À ce titre, les chimères vivantes qui sortent des laboratoires renversent les systèmes de classification du vivant et brouillent radicalement les frontières entre les espèces anticipant nos rapports à de nouvelles altérités. Il en va ainsi des chimères de laboratoire incarnées par la lapine fluorescente Alba d’Eduardo Kac, les grenouilles au corps translucide de Brandon Bellangée ou des papillons re-naturés de Marta de Menezes. D’autres artistes mettent en scène des animaux de laboratoire victimes des pratiques de clonage ou de transgénèse (Marion Laval et benoît Mangin, Katy High). Pour sa part, Thomas Grünfeld détourne cette production tératologique en réalisant une série de Misfits incarnés par d’étranges et sympathiques hybrides taxidermisés.Les bio-artistes, fascinés par la fabrique du vivant interviennent in vivo, au cœur même de la cellule animale et des mécanismes qui l’animent. En expérimentant le potentiel technique de la biologie contemporaine, ils en interrogent ses limites. D’autres artistes mettent en spectacle ces mirabilia biologico-futuristes pour souligner les dérives d’une société en proie à un nouveau mode de vie dicté par la reprogrammation technique du vivant. Nous montrerons que cette fabrique d’un monde animal sur mesure tend à la fois à accentuer notre relation mortifère à l’animal et à domestiquer les chimères que la science incarne

    L’art d’Ai WeiweiLes traces mémorielles de la Chine au prisme des réalités géopolitiques d’hier et d’aujourd’hui

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    International audienceL’œuvre protéiforme et prolifique de l’artiste chinois Ai Weiwei, tout à la fois sculpteur, architecte, performeur, photographe, réalisateur et blogguer, doit à ce dernier d’être souvent considéré comme un activiste politique et un dissident au sein de son pays. Notre propos retiendra des actes artistiques dont les formes et la matérialité font référence à l’héritage culturel de la Chine impériale ainsi qu’aux traces mémorielles laissées par des évènements historiques plus récents. Le travail d’Ai Weiwei révèle les zones d’ombre des fractures socio-culturelles provoquées par le Grand Bond en avant, une révolution culturelle sans précédent instaurée par Mao Zedong. L’artiste superpose différents langages plastiques et différentes temporalités pour commémorer l’histoire de son pays à l’aune de ses expériences personnelles. C’est ainsi qu’il parvient à se libérer de son douloureux passé familial, la période d’exil et de disgrâce subie par son père, le poète Al Qing. D’autre part, il conjugue les preuves tangibles de la Révolution culturelle à l’aune des réalités économiques, sociales et politiques du monde contemporain. Ai Weiwei confronté au pouvoir répressif de la Chine, fait ressurgir de manière sensible les fragments du passé de la céramique chinoise ou de l’architecture traditionnelle. De cet héritage du passé, nous retiendrons plus particulièrement l’art de la céramique traditionnelle chinoise, chargée de significations historiques et culturelles, et qui occupe une place importante dans de nombreuses œuvres. Qu’il détruise irréversiblement d’antiques vases ou des bols en porcelaine, qu’il recycle des fragments de porcelaine en un vaste amas de débris, qu’il réduise en poussière d’authentiques vases du néolithique ou qu’il piège le regard par de faux vestiges archéologiques, Ai Weiwei, considéré parfois comme un artiste iconoclaste, rejoue esthétiquement l’histoire de la destruction du patrimoine de la Chine impériale durant la Révolution culturelle. Il utilise les traces mémorielles du passé comme véhicule de ses revendications en faveur des droits humains et de la liberté d’expression. La manière dont Ai Weiwei commémore le passé au prisme des réalités politiques s’inscrit dans une trajectoire universaliste qui prône la volonté de transformer l’histoire de l’art en un espace de liberté et de résistance à toute forme de répression politique

    Les curiosités animales de l’art contemporain

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    International audienceContemporary art presents some strange animal entities which have for a commonpoint with the animalia and mirabilia of the European curiosities of the XVIth and XVIIthcenturies their status as exhibition objects or as collections destined for eventual buyers. But,the contemporary summary version of this new zoological reconfiguration by artists is notnourished by passed myths, it is inspired by or has experienced technobiological practices oflaboratories. For this reason, the living dream chimeras which come out of these laboratoriesreverse the systems of classification of the living and radically mix up the frontiers betweenspecies, anticipating our relations with the new alternatives. And so it is with the laboratorydream chimeras incarnated by the fluorescent rabbit, Alba, by Eduardo Kac, the frogs withtranslucent bodies from Brandon Ballangée or the butterflies recreated by Marta de Menezes.Other artists set the scene with animals that are laboratory victims of cloning or transgenicpractices (Marion Laval and Benoît Mangin, Katy High). As for Thomas Grünfeld he changesthis teratological production by producing a series of Misfits, embodied strange, sympathetictaxidermists’ hybrides.Bio-artists, fascinated by the very production of the living, work, in vivo, in the depths ofanimal cells and the mechanism which animates them. By experimentation with the potentialtechnics of contemporary biology, they are questioning their limits. Other artists show theirbiological-futuristic ‘mirabilia’, in order to show up the drifting of a society looking for a newlife style dictated by the technic reprogramming of the living. We will show that this makingof a ‘tailor made’ world of animals tends both to accentuate our relationship to mortalitythrough the animal and to domesticate the living dream chimeras that science embodies.L’art contemporain présente d’étranges entités animales qui, ont un point communavec les animalia et les mirabilia des cabinets de curiosités européens des XVIe et XVIIesiècles : leur statut d’objets d’exposition ou de collection destinés à d’éventuels acheteurs.Mais l’abrégé contemporain de ce nouvel univers zoologique reconfiguré par les artistes ne senourrit pas des mythes du passé, il s’inspire ou expérimente des pratiques technobiologiquesréalisées en laboratoire. À ce titre, les chimères vivantes qui sortent des laboratoiresrenversent les systèmes de classification du vivant et brouillent radicalement les frontièresentre les espèces anticipant nos rapports à de nouvelles altérités. Il en va ainsi des chimères delaboratoire incarnées par la lapine fluorescente Alba d’Eduardo Kac, les grenouilles au corpstranslucide de Brandon Ballangée ou des papillons re-naturés de Marta de Menezes. D’autresartistes mettent en scène des animaux de laboratoire victimes des pratiques de clonage ou detransgénèse (Marion Laval et Benoît Mangin, Katy High). Pour sa part, Thomas Grünfelddétourne cette production tératologique en réalisant une série de Misfits incarnés pard’étranges et sympathiques hybrides taxidermisés.Les bio-artistes, fascinés par la fabrique du vivant interviennent in vivo, au coeur même de lacellule animale et des mécanismes qui l’animent. En expérimentant le potentiel technique dela biologie contemporaine, ils en interrogent ses limites. D’autres artistes mettent en spectacleces mirabilia biologico-futuristes pour souligner les dérives d’une société en proie à unnouveau mode de vie dicté par la reprogrammation technique du vivant. Nous montrerons quecette fabrique d’un monde animal sur mesure tend à la fois à accentuer notre relationmortifère à l’animal et à domestiquer les chimères que la science incarne

    Art et biotechnologie: L’art biotechnologique. Un art contaminé par la microbiologie

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    International audienceDès les années 1990, l’art biotechnologique a fait émerger de nouvelles pratiques artistiques qui conjuguent les sciences humaines et la recherche scientifique. Ces pratiques, issues des techniques de la microbiologie permettent aux artistes de franchir la barrière des espèces en modifiant in vivo toutes sortes de micro-organismes, des cellules animales ou végétales, des bactéries, voire même des virus. L’attrait des artistes pour les plus récentes performances de la biologie, se caractérise par des processus d’expérimentation qui deviennent les objets même de leur activité créatrice. La transdisciplinarité des pratiques biologico-artistiques au croisement de l’art, des méthodes et des disciplines scientifiques, cette sorte de métadiscipline, génère tantôt l’enthousiasme tantôt l’effroi et suscite de nombreux débats liés à l’éthique des biotechnologies, en particulier à l’antispécisme et au post-humanisme. A l’heure où tous les citoyens de la planète subissent une crise sanitaire de grande ampleur liée à la pandémie de la COVID 19, les réalisations d’art biotechnologique nous propulsent dans des avenirs incertains au même titre que la recherche, qui malgré son pluralisme et sa diversité s’applique à éradiquer au plus vite le virus en créant des vaccins. Quelles sont les peurs et/ou les espoirs qui nous animent tant vis-à-vis de l’art biotechnologique que de ce nouveau virus dont l’origine demeure incertaine et qui est capable de franchir la barrière des espèces ? Les bio-artistes seraient-ils en mesure de mettre en lumière les controverses inhérentes aux progrès de la recherche scientifique ? À l’aune de cette pandémie mondiale, la question est de savoir si les biofacts du monde de l’art sont susceptibles de mettre en confiance les citoyens face aux plus récentes avancées des biotechnologies ou, si au contraire, ils amplifient le doute, voire le sentiment de peur que génère l’usage des biotechnologies qui se déploie dans le monde de l’art.Par ailleurs, les nouvelles performances de la microbiologie, exposées sur le devant de la scène artistique contemporaine, participent-elles d’une démocratisation de la culture scientifique et ouvrent-elles la voie à une meilleure compréhension des enjeux de la recherche ?Pour étayer notre propos et envisager des réponses à ces questions, nous prendrons principalement appui sur l’analyse de l’œuvre d’Anna Dumitriu, qui conjugue sciences humaines et sciences expérimentales à travers une série de réalisations particulièrement pertinentes dans le contexte sanitaire actuel

    What is hyper-modernism?Technology and Culture

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    International audienceA une époque où nous vivons dans une société de l’information, à travers de nouveaux médias, de nouvelles technologies, nous nous trouvons dans une situation très nouvelle tant du point de vue de notre existence sociale que de notre existence individuelle

    Le risque esthétique: L'art biotechnologique au risque d'effacer l'humain

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    International audienceL'art biotechnologique, mouvance artistique plus présente dans les pays anglo-saxons que dans les pays de culture latine, interprète le vivant à la fois comme outil et comme matériau techniquement manipulable et reproductible. Ce qui de prime abord transforme chaque fragment de vie en une marchandise offerte à la consommation et au divertissement culturel

    Colloque Corps en images: L’art biotechnologique, un cabinet de corps fantômes

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    International audienceAujourd’hui, de nouvelles pratiques artistiques intègrent des techniques scientifiques liées à la recherche médicale modifiant in vivo les performances biologiques du corps, le transformant en un singulier objet de laboratoire. C’est ainsi qu’en marge de tout programme de recherche appliqué à la médecine, certains artistes font œuvre de leurs corps en se prêtant à l’expérimentation de techniques biologiques invasives qui brouillent les frontières entre soi et l’autre, entre nature et artifice, entre humain et non-humain. Il en va ainsi du corps de Chrissy Conant qui, sous traitement hormonal produit en un temps record une quantité inédite d’ovules, du corps de Marion Laval Jeantet du duo AOo qui, sous assistance médicale, reçoit en public une injection de sérum de cheval, pour que l’animal vive en elle ou du corps nu de Yann Marussich qui exsude de troublants liquides bleus (larmes, baves, sueur). Les performances biologiques de ces corps à l’épreuve de la science, qui rivalisent avec les mécanismes naturels du vivant et dont les secrétions ne sont plus à l’abri des regards, semblent souscrire à une sorte d’exigence de visibilité omniprésente dans notre société ? Au demeurant, la question est de savoir si l’art in vivo qui objective le corps et le surbiologise, propose des modèles d’existence biologique idéale adaptés à une société dans laquelle la figure de l’homme aurait encore sa place, ou s’il n’est pas seulement en train d’anticiper la disparition d’une humanité qui ne se mesure plus au monde mais fabrique un monde à la mesure des technologies qu’elle invente
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