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    Chikungunya Ă  La RĂ©union : regard anthropologique sur la mobilisation sociale

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    National audienceFaute de traitement spécifique, voici comment les Réunionnais ont constitué une « communauté d'épreuve » face à l'épidémie de chikungunya. L' épidémie de chikungunya survenue à l'île de La Réunion a surpris par sa gravité et par son intensité dans ce département d'outre-mer où les maladies tropicales semblaient maîtrisées. Elle a laissé les professionnels de santé et les populations relativement démunis face à l'absence de traitements appropriés. À partir d'une recherche pluridisciplinaire , menée dix-huit mois après le début de l'épidémie, sur l'attitude des populations, nous pouvons tenter d'expliquer et d'analyser la façon dont elles ont perçu l'épidémie, leurs réactions aussi bien individuelles que collectives, ce qu'elles ont retenu de cet épisode et quel pourrait être leur niveau d'implication en matière de prévention pour faire face à une nouvelle menace. Désemparés et dans l'incompréhension Les propos recueillis comme les différents écrits relevés, en particulier dans la presse locale, montrent que confrontées à l'épidémie et en l'absence de traitement spécifique et de vaccin, les populations ont d'abord été désemparées et dans l'incompréhension face à la maladie qui touchait parents, amis et voisins en même temps. L'épidémie de chikungunya a donc constitué un événement collectif et créé une « communauté d’épreuve ». L'enquête anthropologique permet de mieux comprendre les comportements de la population et la mobilisation sociale qui s’est mise en place, autant de connaissances qui permettent d’ajuster au mieux les stratégies de prévention

    Impact de l'Homme sur les milieux naturels : perceptions et mesures

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    International audienceL'omniprésence de la référence à la nature s'est imposée avec le souci de protection des sites d'abord, de la nature en tant que système vivant ensuite. Mais l'histoire montre que toute une gamme de représentations se sont succédées. De la nature ennemie, on est passé à l'homme ennemi de la nature, jusqu'au moment récent où la réflexion a mis en question le concept même de nature à l'état pur : l'homme n'a-t-il pas imprimé sa marque sur tous les écosystèmes ? Le concept d'anthropisation tente d'exprimer ces effets de façon objective, mais il ne reçoit pas la même acception de tous. L'impact des activités humaines sur les milieux naturels ne peut en effet pas être évalué à partir des mêmes critères par l'agronome, l'économiste, l'écologue, le géographe, le juriste, l'anthropologue, le sociologue,.... et par les différents groupes d'acteurs et d'utilisateurs. Le présent ouvrage tente de rendre compte de cette pluralité à travers le thème « Impact de l'homme sur les milieux naturels-perceptions et mesures ». Sa première partie traite des définitions et représentations de l'anthropisation, la seconde de la dynamique de l'anthropisation à travers des études de cas, illustrant la diversité des situations et des méthodes d'étude, la dernière examine les problèmes et politiques de gestion des milieux. L'ouvrage est issu pour l'essentiel des travaux présentés lors des 7èmes Journées scientifiques de la Société d'Ecologie Humaine qui se sont tenues à Aix-en-Provence en mai 1995 (www.ecologie-humaine.eu

    L'ECOLOGIE HUMAINE Historique et Ă©tat de l'art

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    International audienceLa ville est un thème majeur de l'Ecologie humaine (cf. Villes du Sud et Environnement, s/dir Bley Daniel et al.)À l’aube du 21ème siècle, la ville africaine, plus que d’autres, suscite des inquiétudes car il s’y pose la question de la limitation de son développement par son potentiel naturel mais surtout par sa population dont la majorité est composée de démunis, donc de personnes plus vulnérables (et à la fois plus disposés) à la dégradation de l’environnement. Si cette situation a tendance à prendre de l’ampleur, c’est parce qu’elle est incompatible avec deux concepts majeurs de l’Agenda 21, le développement durable à travers le concept de ville durable mais aussi celui de la politique publique de santé.Si le concept de villes nouvelles a en effet fait fortune dans les pays développés du fait de la prise en compte de l’équilibre entre habitat–activités–équipements–environnement, les pays en développement restent le parent pauvre de cette recherche des équilibres, surtout dans un contexte où la ville concentre un nombre sans cesse croissant de personnes dont l’installation n’est que la résultante de la situation de pauvreté généralisée et de précarité dont les répercussions rejaillissent sur la santé des populations. Dans cette perspective, on pourrait se poser la question de savoir si, au delà de ses fonctions classiques, la ville africaine n’aurait pas une nouvelle vocation, à savoir celle de fragiliser ou simplement de tuer ses résidents.Dans ce contexte, il apparaît de plus en plus indéniable que toute politique de développement social, de sécurité ou d’insertion doit s’accompagner du souci sanitaire. Cette préoccupation se trouve activée par le développement des problématiques relatives, d’abord aux fléaux urbains, ensuite à la prise en compte de l’environnement quotidien comme facteur déterminant du bien être des citadins. L’état de santé des populations vivant dans les villes africaines devient alors un véritable enjeu politique, sociétal, mais aussi scientifique, la santé de chacun devenant une variable dépendante de la santé de tous. Dans ce contexte, toute action entreprise au sein de la collectivité d’un quartier est vécue comme contribuant à l’amélioration de la condition commune.Dès lors, l’interface environnement-santé dans la ville africaine, renvoie aux thématiques aussi variées que l’accès aux équipements et services, les endémies, l’habiter, la gestion des déchets, l’alimentation, la pollution et les nuisances diverses, les discriminations, la précarité et la vulnérabilité sociale, les politiques et le jeu des acteurs.Ce propos sur la place de l'Ecologie Humaine et ses objectifs était introductif au colloque organisé par L’Association d’Écologie Humaine d’Afrique (AEHA) Yaoundé et le GREVA

    The virus in territory, between perceptions and measures

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    The handling of the health crisis resulting from the Covid19 pandemic has brought out the discrepancy between a centralizing State, in charge of its population’s safety, that in an emergency health situation applies uniform measures to the entire country, and a population whose everyday experience in its territory doesn’t necessarily reflect the same interpretation of the event and the logic behind the actions taken. We think that it might be interesting to consider the gap that may exist bet..

    Processus migratoire et qualité de vie. L'exemple des migrants retournés au village dans une zone forestière du Sud Cameroun

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    International audienceFrom a survey conducted in a rural population of South Cameroon on the return to the village we wanted to know: who are the migrants and how big is the phenomenon of return to the village? - what are the reasons for the return and the means of reintegration of migrants in their village of origin? - what is their vision of the city and do they have new migration projects? - how do they speak about their quality of life in their migratory journey ? Our study concerns all the thirteen villages bordering the track ending the Ma'an - Ebolowa axis belonging to the geographical area of ​​the Ntem loop in South Cameroon. Fifty-two people were interviewed. The answers to these open questions, rich in information, were the subject of an analysis that allowed the construction of quantified variables. The results, supported by life stories and observations on the ground, made it possible to argue the questions previously asked. This analysis of "return migration" in a very low density equatorial forest area, the Ntem Loop, sheds light on one aspect of town-country relations by clearly denying the prejudices that forest areas are autarkic places of life without links with the outside world and in particular the urban centers. These areas also participate, and in a significant way, in the internal migration of Cameroon. "Return migration" is a relatively old phenomenon in this region; and even if it affects the villages differently, all participate in this population flow. Its recent development coincides with a qualitative transformation observed in other places, which results mainly from the more sensitive economic crisis in urban centers. Some major characteristics stand out, despite the heterogeneity of our body of work. Migrants enjoy a rather high level of education. They leave the village young and do not emigrate after thirty-five years. Their social status at the time of departure is very fragile since most of them are not married, do not have a plantation or a home of their own. No destination seems privileged (even if Gabon and Equatorial Guinea, countries nearby and sheltering the same ethnic group, represent attractive zones); however, three-quarters of migrants head for the city. The time spent outside the village is relatively long, but depends on the causes of return. If the return is mainly suffered (economic crisis, succession), this does not prevent a fairly rapid reintegration of migrants (marriage, creation of a plantation, even a box), especially since they never stopped maintaining relations with the village during their stay in the city. Their attitude towards a new beginning is a wait-and-see attitude (except for the youngest, who are also the least in the village), because it seems to them necessary to have a job to support the family. Nevertheless, the majority of the "return migrants" remain attracted to the city because, as one of them will tell us "... when you are in town, you are more dynamic, whereas in the village of It's not the same, it's routine, so I'd like to go back to town one day. "À partir d’une enquête réalisée dans une population rurale du Sud Cameroun sur le retour au village nous avons voulu savoir : qui sont les migrants et quelle est l’ampleur du phénomène de retour au village ? - quelles sont les raisons du retour et les modalités de réinsertion des migrants dans leur village d’origine ? - quelle est leur vision de la ville et ont-ils de nouveaux projets migratoires ? - comment parlent-ils de leur qualité de vie dans leur parcours migratoire ? Notre étude concerne l’ensemble des treize villages bordant la piste terminant l’axe Ma’an - Ebolowa appartenant à la zone géographique de la boucle du Ntem au Sud Cameroun. Cinquante-deux personnes ont été interrogées. Les réponses obtenues à ces questions ouvertes, d’un contenu riche en informations, ont fait l’objet d’une analyse qui a permis la construction de variables quantifiées. Les résultats, confortés par des récits de vie et des observations de terrain, ont permis d’argumenter les questions préalablement posées. Cette analyse de la “migration de retour” dans une zone de forêt équatoriale à densité très faible, la boucle du Ntem, permet d’éclairer un des aspects des rapports ville-campagne en démentant clairement les préjugés selon lesquels les zones de forêt seraient des lieux de vies autarciques sans liens avec l’extérieur et en particulier les centres urbains. Ces zones participent aussi, et de manière non négligeable, aux migrations internes du Cameroun. La “migration de retour” est un phénomène relativement ancien dans cette région ; et même si elle affecte diversement les villages, tous participent de ce flux de population. Son développement récent est concomitant d’une transformation qualitative observée en d’autres lieux, et qui résulte principalement de la crise économique plus sensible dans les centres urbains. Quelques grandes caractéristiques ressortent, malgré l’hétérogénéité de notre corpus. Les migrants jouissent d’un niveau d’étude plutôt élevé. Ils quittent jeunes le village et n’émigrent plus après trente-cinq ans. Leur statut social au moment du départ est très fragile puisque la plupart ne sont pas mariés, ne possèdent pas de plantation, ni d’habitation propre. Aucune destination ne semble privilégiée (même si le Gabon et la Guinée Équatoriale, pays tout proches et abritant la même ethnie, représentent des zones attractives) ; cependant, les trois quarts des migrants se dirigent vers la ville. Le temps passé à l’extérieur du village est relativement long, mais dépend toutefois des causes de retour. Si le retour est majoritairement subi (crise économique, succession), ceci n’empêche nullement une réinsertion assez rapide des migrants (mariage, création d’une plantation, voire d’une case), d’autant qu’ils n’ont jamais cessé d’entretenir des relations avec le village au cours de leur séjour en ville. Leur attitude vis-à-vis d’un nouveau départ est attentiste (sauf pour les plus jeunes, qui sont aussi les moins insérés au village), car il leur semble nécessaire d’avoir un emploi pour subvenir aux besoins de la famille. Malgré tout, la majorité des “migrants de retour” reste attirée par la ville car, comme nous le dira l’un d’entre eux “...quand vous êtes en ville, vous êtes plus dynamique, alors qu’au village c’est pas pareil, c’est la routine, alors j’aimerais rentrer un jour en ville”

    Treatment of malaria from monotherapy to artemisinin-based combination therapy by health professionals in urban health facilities in Yaoundé, central province, Cameroon

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    <p>Abstract</p> <p>Background</p> <p>After adoption of artesunate-amodiaquine (AS/AQ) as first-line therapy for the treatment of uncomplicated malaria by the malaria control programme, this study was designed to assess the availability of anti-malarial drugs, treatment practices and acceptability of the new protocol by health professionals, in the urban health facilities and drugstores of Yaoundé city, Cameroon.</p> <p>Methods</p> <p>Between April and August 2005, retrospective and current information was collected by consulting registers and interviewing health practitioners in urban health facilities using a structured questionnaire.</p> <p>Results</p> <p>In 2005, twenty-seven trade-named drugs have been identified in drugstores; quinine tablets (300 mg) were the most affordable anti-malarial drugs. Chloroquine was restricted to food market places and no generic artemisinin derivative was available in public health centres. In public health facilities, 13.6% of health professionals were informed about the new guidelines; 73.5% supported the use of AS-AQ as first-line therapy. However, 38.6% apprehended its use due to adverse events attributed to amodiaquine. Malaria treatment was mainly based on the diagnosis of fever. Quinine (300 mg tablets) was the most commonly prescribed first-line anti-malarial drug in adults (44.5%) and pregnant women (52.5%). Artequin<sup>® </sup>was the most cited artemsinin-based combination therapy (ACT) (9.9%). Medical sales representatives were the main sources of information on anti-malarials.</p> <p>Conclusion</p> <p>The use of AS/AQ was not implemented in 2005 in Yaoundé, despite the wide range of anti-malarials and trade-named artemisinin derivatives available. Nevertheless, medical practitioners will support the use of this combination, when it is available in a paediatric formulation, at an affordable price. Training, information and participation of health professionals in decision-making is one of the key elements to improve adherence to new protocol guidelines. This baseline information will be useful to monitor progress in ACT implementation in Cameroon.</p

    Treatment of malaria from monotherapy to artemisinin-based combination therapy by health professionals in rural health facilities in southern Cameroon

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    <p>Abstract</p> <p>Background</p> <p>One year after the adoption of artesunate-amodiaquine (AS/AQ) as first-line therapy for the treatment of uncomplicated malaria, this study was designed to assess the treatment practices regarding anti-malarial drugs at health facilities in four rural areas in southern Cameroon.</p> <p>Methods</p> <p>Between April and August 2005, information was collected by interviewing fifty-two health professionals from twelve rural health facilities, using a structured questionnaire.</p> <p>Results</p> <p>In 2005, only three anti-malarial drugs were used in rural health facilities, including: amodiaquine, quinine and sulphadoxine-pyrimethamine. Only 2.0% of the health professionals prescribed the recommended AS/AQ combination. After reading the treatment guidelines, 75.0% were in favour of the treatment protocol with the following limitations: lack of paediatric formulations, high cost and large number of tablets per day. Up to 21.0% of professionals did not prescribe AS/AQ because of the level of adverse events attributed to the use of amodiaquine as monotherapy.</p> <p>Conclusion</p> <p>The present study indicates that AS/AQ was not available in the public health facilities at the time of the study, and health practitioners were not informed about the new treatment guidelines. Results of qualitative analysis suggest that prescribers should be involved as soon as possible in projects related to the optimization of treatment guidelines and comply with new drugs. Adapted formulations should be made available at the international level and implemented locally before new drugs and treatments are proposed through a national control programme. This baseline information will be useful to monitor progresses in the implementation of artemisinin-based combination therapy in Cameroon.</p

    Public perceptions and behaviours related to the risk of infection with Aedes mosquito-borne diseases: a cross-sectional study in Southeastern France

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    International audienceObjectives: To explore public perceptions and behaviours related to the risk of flavivirus and alphavirus infection in Southeastern regions of France following the recent colonisation of the Asian tiger mosquito, Aedes albopictus, and the identification of four autochthonous cases of dengue and chikungunya fever in these regions.Design: Cross-sectional telephone survey using a proportional random digit dialling selection method.Setting: Interviews were conducted from 28 November 2011 to 29 January 2012 using a computer-assisted telephone interviewing system. Participants: 1506 French speaking adults aged 18 years or older residing in French Mediterraneanregions.Results: Protective health behaviours were found to be performed less frequently among men (AOR=0.65, 95% CI 0.52% to 0.80%), residents with lower educational status (AOR=0.61, 95% CI0.43% to 0.85% for respondents with primary school education ; AOR=0.69, 95% CI 0.53% to 0.90% for those with some secondary school education), and those living in regions where the Aedes mosquito is objectively rare (AOR=0.60, 95% CI 0.36% to 0.98% for Aude; AOR=0.63, 95% CI 0.44% to 0.89% for Herault; AOR=0.56, 95% CI 0.34% to 0.93% for Eastern Pyrenees). Empirical results also suggest that behavioural responses to infection risk are greater shaped by the perceived exposure to Aedes, notably the perceived frequency of mosquito bites (AOR=2.07, 95% CI 1.84% to 2.32%) and visual identification of Aedes mosquitoes in one’s immediate environment (AOR=1.98, 95% CI 1.45% to 2.71%) rather than by other common predictors of protective behaviours.Conclusions : These findings may help with the development of innovative instruments designed tomake more visible and personal the threat of flavivirus and alphavirus infections induced by the presence of A albopictus in order to promote significant behavioural changes among populations at risk

    L'hôpital de jour : nouvel espace du quotidien pour les patients infectés par le V.I.H.

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    International audienceThe author from an anthropological research conducted in a hospital in Marseille shows how the day hospital that welcomes people with the AIDS virus (1989/1991) is a daily space for these patients, how is the relationships inside the hospital and with the caregivers and how are lived the daily difficulties outside.The field data make it possible to highlight, in the patients, the existence of a duality in the representation of the hospital. The hospital is perceived and lived as a place of welcome, and indeed a haven of tolerance. But this perception is dependent on the vision and the representations that patients have of society and its tolerance vis-à-vis the affected people. Place of reception offered to the sick from the first time of the epidemic, the hospital is the place where one can evoke the disease, its symptoms, its problems, to receive care, a listening etc ... It is the place where one can circulate "openly". It is a space that is considered closed. What goes on inside, the people who are busy, the people who come there, all this is circumscribed in this space by walls that constitute borders. Despite this sense of protection the experience of infection in the day hospital remains painful, difficult, even stigmatizing by the relationship to others it causes regularly. This conception of the hospital as an hermetic "bubble" within a larger space of society and the world of uncontaminated people indeed implies, and often unconsciously, to conceive of the hospital also as a place of clandestinity and public organization of the care of patients in "specialized" units as a form of rejection by society, knowingly orchestrated from institutions and public policies.This work was the subject of a thesis entitled: Vernazza-Licht, 1994, The Reforming Patient ? Attitudes and strategies of patients facing AIDS care institutions, University of Grenoble.L'auteur à partir d'une recherche anthropologique menée en milieu hospitalier à Marseille montre comment l'hôpital de jour qui accueille les personnes atteintes du virus du SIDA (1989/1991) constitue un espace du quotidien pour ces patients, comment se structure les relations à l'intérieur de l'hôpital et avec les soignants et comment sont vécus les difficultés quotidiennes à l'extérieur.Les données de terrain permettent de mettre en évidence, chez les patients, l'existence d'une dualité dans la représentation de l'hôpital. L'hôpital est perçu et vécu comme un lieu d'accueil, et effectivement un havre de tolérance. Mais cette perception est dépendante de la vision et des représentations que les patients ont de la société et de sa tolérance vis à vis des personnes atteintes. Lieu d'accueil offert aux malades dès les premiers temps de l'épidémie, l'hôpital est le lieu où l'on peut évoquer la maladie, ses symptômes, ses problèmes, recevoir des soins, une écoute etc... C'est le lieu où l'on peut circuler "à visage découvert". C'est un espace que l'on considère comme clos. Ce qui se passe au dedans, les gens qui s'affairent, les personnes qui y viennent, tout cela reste circonscrit dans cet espace par des murs qui constituent des frontières. Malgré ce sentiment de protection le vécu de l'infection au sein de l'hôpital de jour reste douloureux, difficile, voire stigmatisant par le rapport aux autres qu'il occasionne régulièrement. Cette conception de l'hôpital comme "une bulle" hermétique au sein d'un espace plus vaste qu'est la société et le monde des personnes non contaminées implique en effet, et souvent inconsciemment, de concevoir l'hôpital également comme un lieu de clandestinité et l'organisation publique de la prise en charge des malades dans des unités "spécialisées" comme une forme de rejet par la société, sciemment orchestrée à partir des institutions et des politiques publiques.Ce travail a fait l'objet d'une thèse intitulée : Vernazza-Licht, 1994, Le patient réformateur ? Attitudes et stratégies des malades face aux institutions de prise en charge du Sida, Université de Grenoble
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