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La noyade judiciaire dans la République de Genève (1558-1619)
Sous l’Ancien Régime la mise à mort par noyade n’est mentionnée qu’occasionnellement dans les archives judiciaires européennes. Pourtant, de 1558 à 1620, la justice criminelle genevoise recourt régulièrement àcette pratique exécutive pour sanctionner les crimes « contre nature ». Au XVIe siècle, Genève, cité indépendante depuis 1525 et acquise à la Réforme depuis 1536, devient un refuge pour les réformés fuyant les persécutions religieuses françaises ou italiennes. Le durcissement du contrôle social et moral entraîne une sévérité accrue de la part des autorités civiles et favorise l’augmentation du nombre des poursuites pénales contre toute personne coupable de comportement déviant. À la demande des magistrats, des juristes rédigent des « Avis de droit » pour qualifier le crime ou motiver la peine; ces théoriciens du droit se réfèrent aussi bien au jus romanum qu’au Décalogue pour étayer leur argumentation. Exclusion, publicité, exemplarité ou rétributivité : quel que soit le mode d’exécution, la peine capitale condense les caractères spécifiques aux pénalités d’Ancien Régime. Le recours systématique à une nouvelle technique de mise à mort apporte-t-il une dimension supplémentaire à la grammaire visuelle de la peine ? Symbolisme purificateur ancestral, influences juridiques étrangères, exécution miroir du crime ou nouveau vocabulaire pénal à l’attention des crimes indicibles, la noyade judiciaire sanctionne un contentieux criminel de délits « contre nature ». La réflexion pénale dont elle résulte prend place dans un temps de transition entre jurisprudences médiévale et moderne.Execution by drowning is only occasionally mentioned in the judicial archives of Old Regime Europe. Between 1558 and 1620, however, the criminal justice system of Geneva turned regularly to this practice to punish crimes ‘against nature’. During the XVIth century Geneva, an independent city since 1536 and Protestant since 1536, became the refuge for Protestants fleeing from religious persecution in France and Italy. An increasingly severe policy of social and moral control on the part of the civil authorities led to an increase in penal proceedings against deviant behaviour. At the request of the magistrates, jurists prepared legal opinions to define crimes and to prescribe punishments; these legal theorists referred as much to the jus romanum as to the Decalogue for their arguments. Whether the intention was to make an example, to provide retribution, exclusion or publicity, capital punishment encapsulated the specific characteristics of punishment during the Old Regime. Did the systematic recourse to a new means of execution bring an additional dimension to the visual grammar of punishment ? Whether seen as an ancient symbol of purification, the influence of foreign judicial practice, punishment to mirror the offence or a new penal vocabulary, judicial drowning was seen as punishing unspeakable crimes ‘against nature.’ The penal thought within which it originated is situated during the time of transition from medieval to modern jurisprudence
Institutions politico-religieuses (Politique, religions et constructions étatiques (XIe-XVIe/XIXe siècles))
Afin d'analyser les institutions politico-religieuses dans l'espace méditerranéen entre les XIe-XVIe/XIXe siècles, les auteurs abordent l'évolution des monarchies française et anglaise, les institutions politiques et religieuses sous les Saadiens et à Genève. L'émirat des Chéhab (1697-1841) et plus précisément le mandat de Béchir II (1789-1840) est ensuite étudié.
Des références bibliographiques, des références biographiques, ainsi qu'un glossaire complètent le cours
Côté chaire, côté rue. L’impact de la Réforme sur la vie quotidienne à Genève (1517-1617)
En sortant des sentiers battus de l’histoire des grands réformateurs, ce livre présente l’impact de la Réforme sur la vie quotidienne genevoise. Si la protestation de Martin Luther (1483-1536) contre les indulgences par ses 95 thèses en octobre 1517 n’a en effet pas eu de véritables répercussions sur Genève avant le début des années 1530, les idées luthériennes ont engendré une agitation religieuse qui n’est pas le fait de l’action individuelle d’un réformateur, mais qui émane d’une mobilisation collective.
À travers vingt-deux courts chapitres assortis d’illustrations et de documents d’archive retranscrits et modernisés, on comprend comment les Genevoises et les Genevois se sont impliqués dans le processus de Réforme et la manière dont la conversion religieuse de la ville a affecté leur quotidien. Les archives se font l’écho de l’activisme, des résistances ou de l’adaptation des hommes, des femmes, comme des enfants et témoignent des changements qu’impose la pratique du nouveau culte, qui ont parfois donné lieu à des représentations mythifiées. L’ouvrage couvre l’ensemble du XVIe siècle, jusqu’aux premières commémorations de la Réforme qui interviennent en 1617
"On fait la paix!" Entretien avec Lydia Chagoll
A l'occasion des journées du film historique se déroulant dans le cadre des Rencontres d'histoire de Genève, les organisateurs du module « On fait la paix ! » ont choisi d'inviter Lydia Chagoll réalisatrice en 1977 du film « Au nom du Führer » dont la version de 52mn, « Des enfants derrière les barbelés » sera projetée en séance publique. Le nombre d'année qui nous sépare de la sortie du film en 1977 est aussi long que celui qui séparait Lydia Chagoll de la fin de la guerre lorsqu'elle décida de produire son film. Ainsi, trente-trois ans après la sortie de son film, nous avons tenu à mettre en perspective le travail de la réalisatrice et à recueillir ses réflexions sur ce sujet. Nous l'avons interrogé sur son choix de format cinématographique (documentaire à partir d'archives) et avons voulu connaître ses motivations personnelles pour la réalisation d'un tel film ainsi que sa vision sur les réflexions mémorielles que représente la fin des années soixante-dix sur la Shoah. Dans un deuxième temps nous nous sommes interrogés sur l'impact de la représentation mémorielle effectuée par voie cinématographique sur la construction de la paix ainsi que les enjeux de la mémoire collective de la guerre et de la paix. Finalement, l'entretien nous ramène à l'importance de mettre en relation l'éducation à la guerre avec l'éducation à la paix, une réflexion qui semble profondément d'actualité
Côté chaire, côté rue. La Réforme à Genève 1517-1617. Une exposition des Archives d'Etat de Genève
L’exposition aborde la thématique en trois temps. Une première période (1517-1555) retrace l’introduction de la Réforme à Genève. Les prêches de Guillaume Farel (1489-1565) nourrissent l’effervescence religieuse qui s’exprime parfois par l’iconoclasme. La deuxième période (1555-1575) décrit la Réforme vécue «au quotidien». La population s’adapte aux nouvelles liturgies, côtoie les élèves de l’Académie, accueille l’afflux des réfugiés et subit les contraintes disciplinaires. Finalement, la troisième période (1575-1617) voit s’apaiser les esprits et la discipline s’assouplir. Les Genevois trouvent peu à peu un nouvel équilibre et l’année 1617 offre l’occasion de célébrer les cent ans de la Réforme.
L'exposition revisite également certains mythes sur la Réforme, par exemple son rapport à la danse, aux tavernes et au théâtre