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    Les officialités normandes et la lutte contre les mariages clandestins à la fin du Moyen Age

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    Il s’agit de préciser ce que les tribunaux poursuivent au titre de la lutte contre lesmariages informels, ce que cela révèle du rôle que la cour diocésaine entend jouer dans le contrôle du processus matrimonial, et de quelle manière les officialités ont pu profiter de la définition in fine extensive de la clandestinité pour mettre au point des instruments de renforcement de l’autorité diocésaine (notamment par le contrôle de la mobilité matrimoniale). De nombreuses infractions dénoncées concernent les promesses de mariage suivies de relations charnelles qui font présumer un consentement de présent. Au stade de l’échange des paroles de présent, les mariages clandestins mis à l’amende sont des mariages marqués par un déficit de preuves, ou conclus sans publication préalable des bans, célébrés dans une autre paroisse que la « propre paroisse » des époux, ou sans respect de formes réglementaires imposées par les évêques, notamment pour contrôler les mariages des extradiocésains, par la présentation de lettres testimoniales ou de dispense de bans, dont on constate la standardisation croissante à la fin du XVe siècle. Au nom de la lutte contre ces irrégularités matrimoniales, les autorités diocésaines rouennaises ont renforcé et élargi toujours plus leurs exigences réglementaires. Les candidats au mariage en paient le prix : pour faire régulariser a posteriori leur union ou pour s’acquitter de l’amende due, mais aussi pour obtenir les certifications nécessaires afin de se prémunir contre toute irrégularité. Les célébrants en paient également le prix quand ils pensent pouvoir se contenter de lettres certificatoires de publication de bans délivrées ailleurs que dans la juridiction rouennaise. Les officialités, comme instance de mise en ordre matrimonial, permettent ainsi aux autorités diocésaines de s’imposer comme gardiennes du salut des couples tout en préservant et renforçant leur assise juridictionnelle

    Les mariages clandestins: impasse disciplinaire, scandale ou moteur de la réflexion doctrinale?

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    The history of the formalization of marriage law in the Latin medieval West is very much like a series of normative tensions. Although the conflicts of norms cannot be restricted to theological and legal controversies, their interest lies in the fact that they sometimes gave rise to the expression of contradictory norms, depending on the forum at stake. It was more particularly the case when it came to the question of settling the moral and judiciary issues in connexion with the hierarchical status of clandestine marriages and that of public ones, or the one of a “sexual intercourse followed by words of future” and that of a marriage contracted by “words of present”. Which of these processes guaranteed a « true » marriage ?  And according to which normative references ? The different solutions provided by canonical doctrine, theology, the manuals for parish priests and confessors or even synodal statutes enable us to assess the different goals of the clerics concerned by matrimonial issues. Much is at stake, because what is concerned is the salvation of the laity and the balance of the whole society. These normative tensions sometimes led to conceptual and lexical evolutions, but they also entailed certain forms of competition that could undermine the usual means of social regulation, which the actors of matrimonial could sometimes take advantage of
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