“Aunque al seco tronco lo sigan regando” – Reprises du muralisme chez les grupos (1968-1978)

This paper seeks to understand the modalities of the recovery of muralism, both in theoretical and practical terms, by the « grupos » (collectives of artists, theorists and activists working in Mexico in the 1970s) through two case studies : a mural painting produced in the aftermath of the 68’ by the Grupo 65, and an exhibition of muralism in 1978. This two objects of analysis, subsuming artworks, discourses and events, allow to observe in their diversity the appropriations by the grupos of muralism, between popular uses and marxist rereadings, but also to bring new elements for the understanding of the event of 1968

Utopies

S’il est un mot que le 21ème siècle semble avoir rayé de son vocabulaire, c’est bien celui d’« utopie ». De quelle manière peut-on encore aujourd’hui convoquer les utopies, est-ce seulement possible ? Évoquer les utopies en 2010, c’est d’une certaine manière assumer une position doublement sceptique. C’est en effet s’ancrer dans un scepticisme face au présent et tourné vers l’avenir, puisque les utopies entendent proposer une alternative au « ici et maintenant ». Mais après avoir enterré les grandes utopies du 20e siècle, c’est aussi, à l’inverse, prendre le risque de piéger l’analyse dans un scepticisme perplexe et désabusé tourné cette fois vers le passé : suspectes d’avoir fermenté les idéocraties, les utopies ne seraient en effet aujourd’hui peut-être plus possibles, ni même, a fortiori, souhaitables.2Nous nous trouvons aujourd’hui dans un contexte globalisé marqué par la loi du profit, où le présent ne semble pouvoir se gérer qu’en recourant aux outils du pragmatisme managérial et où l’avenir, lui-même, paraît en appeler avant toute chose à la capacité gestionnaire. Que reste-t-il alors non de nos utopies mais surtout de l’esprit d’utopie en dehors de son spectre le plus visible : l’eschaton catastrophiste, ultime grand récit prédisant le « rien » ? Une fois envisagée – constatée – la fin des utopies, que faire de ce manque anthropologique qu’elle laisse béant et qui n’a de cesse de rappeler la nécessité de leur action régulatrice : penser le mieux, si ce n’est le meilleur – ce que l’utopie fait en s’alliant à la fois l’imaginaire et la science

Globalisées, mondialisées, contemporaines : pratiques, productions et écritures de l’art aujourd’hui

International audienceGlobalisées, mondialisées, contemporaines : écritures et productions de l’art aujourd’hui est le titre de ce numéro « spécial » des Cahiers du musée national d’art moderne, consacré non pas à la mondialisation selon une perspective globalisante, mais préoccupé à en dégager certains des aspects essentiels selon nous : les enjeux contemporains de l’histoire de l’art posés depuis la reconfiguration des savoirs, pouvoirs, objets produits par la mondialisation (celle-là plus générale) ; la reconnaissance – qui passe notamment par l’analyse – d’œuvres, de théories, d’événements produits sous d’autres latitudes ; la mise en question des récits institués depuis l’Occident et appliqués au reste du monde dans le plus total déni des dominations ainsi produites à l’intérieur de la culture et par elle

L’art en France à la croisée des cultures

International audienceDieses Buch versammelt die am DFK Paris im Rahmen des Jahresthemas 2016/17 – Die Kunst in Frankreich im transkulturellen Kontext - entstandenen Überlegungen und Diskussionen. Der intensive Austausch der Forscherinnen und Forscher über ihre jeweiligen Projekte hinaus beförderte die Befragung des Eurozentrismus, analysierte spezifische Ausformungen von Hegemonie und zeigte die Konsequenzen der Kolonialgeschichte auf. Wie das künstlerisch-intellektuelle Schaffen und das Engagement der Künstler sich in die Mobilitäten der Globalisierung einschreiben, arbeiten die Fallstudien zu afrikanischen, amerikanischen, asiatischen, europäischen und ozeanischen Kontexten heraus. Mit der Reflexion auf die Interdependenzen zwischen den beschriebenen Neupositionierungen und der Kunstgeschichte wird die Notwendigkeit deutlich, in der kunsthistorischen Analyse die Querpfade, Desorientierungen, das Fragmentarische und die Entwurzelungen anzuerkennen – hier und jetzt, hier und anderswo.Cet ouvrage rassemble la somme des réflexions et discussions menée au DFK Paris dans le cadre du sujet annuel de 2016/17 « Les arts en France à la croisée des cultures ». Avec leur échange intensif, les chercheurs ont pu renforcer le questionnement de l’eurocentrisme ainsi que démontrer et analyser les différentes formes de l’hégémonie et les conséquences des histoires coloniales. En examinant des différentes études de cas dans les contextes africains, américains, asiatiques, européens et océaniens, il devient évident que la création et l’engagement artistiques et intellectuels appartiennent aux mobilités de la mondialité. Mettant en avant les interdépendances entre les repositionnements décrits et l'histoire de l'art, on comprend la nécessité de reconnaître dans l'analyse en histoire de l'art les chemins de traverse, les désorientations, le fragmentaire et les déracinements - ici et maintenant, ici et ailleurs