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    Chapitre II : Beckett face à la traduction de soi : entropie ou enrichissement ? compulsion ou répulsion ?

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    I. Un argument technique La biographie de Beckett témoigne de la persévérance avec laquelle il accomplissait sa tâche d’auto-traducteur, la compulsion quasi maladive avec laquelle il s’est obstiné à se traduire. Il ne se dérobait quasiment jamais à sa tâche, bien au contraire, et n’hésitait pas à reprendre, après plusieurs années d’intervalle, un texte qu’il n’avait réussi à auto-traduire par le passé. La valeur instrumentale du double La situation paradoxale de l’auto-traducteur face à son t..

    Chapitre V : Évitement et décentrement

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    Evitement ou révélation ? Le personnage central de l’œuvre beckettienne est le Moi qui se dédouble dans le miroir déformant de l’auto-traduction et renvoie ainsi l’image de quelqu’un d’autre. Le double, comme le miroir, est révélateur de soi, mais en tant qu’autre. La structure même du personnage chez Beckett vient de la métaphore spéculaire. Murphy est un personnage enfermé dans sa propre imagination et qui conçoit le monde à son image. Krapp ’s Last Tape thématise l’ipséité problématique du..

    Chapitre VI : Dérive, délire et déliaison

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    Tous les symptômes de la psychose L’œuvre de Samuel Beckett, de Murphy à Mal vu mal dit en passant par Not I, nous convie à une véritable plongée dans l’inconscient et la folie. Ce double thème est omniprésent dans ses textes, lesquels se déroulent dans « le manicome du crâne » et, comme tout thème sensible, il fait l’objet d’une attention particulière de la part de l’auto-traducteur. Malgré les dénégations répétées – « Pas trace de folie en tout cas, pour le moment, c’est important »–, le su..

    « L’assoupissement de l’idée de moi »

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    [P]eu importe que je sois né ou non, que j’aie vécu ou non, que je sois mort ou mourant, je ferai comme j’ai toujours fait, dans l’ignorance de ce que je fais, de qui je suis, d’où je suis, de si je suis. Samuel Beckett, Malone meurt (85). Pour le sujet beckettien, dire ce que le je ressent est malaisé, et le passage du temps n’élimine en rien cet embarras, bien au contraire. L’homme de... but the clouds... hésite dans sa reconstruction du passé : « When I thought of her it was always night. ..

    Chapitre III : Un art de combiner ou de disjoindre ? (ou le travail sur l’axe syntagmatique)

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    I. Dissonance et musicalité L’écrivain, selon Gilles Deleuze, est un « bègue de la langue », il est celui qui sait la faire bégayer, balbutier ; un projet esthétique dont rêvait le jeune Beckett lorsqu’il exprimait son désir de déconstruire l’anglais (à l’époque encore sa « première langue »), et qu’il lançait l’idée d’un « assaut à l’encontre des mots au nom du Beau » – « An assault against words in the name of Beauty ». Only from time to time I have the consolation of sinning willy-nilly ag..

    Chapitre I : L’auto-traduction comme principe évolutif de l’œuvre

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    I. Chronologie d’une écriture bilingue Beckett expérimenta « le bilinguisme d’écriture » dès les premières années de sa carrière d’écrivain, quand, en 1936, avant de partir pour un long séjour en Allemagne, et alors même qu’il apprenait cette langue en autodidacte, il se mit à rédiger, sous l’influence de sa lecture de Goethe, quelques textes en allemand ; et c’est à ce même moment qu’il traduisit un de ses poèmes d’anglais en allemand. Peut-être ce premier essai d’auto-traduction et de rédac..

    Chapitre IV : Un art de l’inflexion (ou le travail sur l’axe paradigmatique)

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    Un certain pessimisme, le plus vif, essentiellement allié à l’humour, entre en rapport avec l’inflexion, compose un art de l’inflexion.André Bernold, L’Amitié de Beckett (51). La traduction de soi s’accompagne aussi fréquemment d’un changement de ton, par analogie au système tonal où il permet de garder la même phrase musicale mais à partir d’une note différente. Le texte dit la même chose mais de façon changeante, avec plus d’amertume ou davantage d’humour. Le ton est alors plus ou moins gra..

    Samuel Beckett auto-traducteur ou l’art de l’« empêchement »

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    Au croisement de plusieurs langues et idiomes, de plusieurs domaines de recherche et techniques d’analyse textuelle - littérature et traductologie d’une part, stylistique, psychanalyse et génétique d’autre part –, cette étude cherche à retracer les procédés de réécriture mis en œuvre par Samuel Beckett lorsque ce dernier s’auto-traduit. Le corpus, qui comprend la plupart des textes dits « courts » de Beckett, nouvelles et pièces, couvre les années 1946-1980. L’étude s’appuie essentiellement sur une lecture comparée des versions jumelles qui révèle la topographie modifiée du texte auto-traduit, lequel constitue un des seuils de l’œuvre. Elle prend aussi largement en compte les avant textes bilingues, objet d’une attention particulière en annexe. La traduction se révèle être un art de l’empêchement voué à l’inachèvement, l’auto-traduction un travail de (mal)-citation de soi prolongeant le travail intra et intertextuel inscrit dans une œuvre qui ne cesse de se citer d’un texte à l’autre. Chaque texte est ainsi vu en concurrence avec son double, qui offre une vision décentrée du Moi et de son rapport avec le monde

    Conclusion : Une écriture de l’intermittence

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    Penser qu’en un instant tout sera dit, tout sera à recommencer. Samuel Beckett, Le Calmant. La traduction est un art de l’empêchement voué à l’imperfection et à l’inachèvement ; l’auto-traduction, un art insatisfaisant et frustrant qui a pourtant occupé toute la carrière littéraire de Samuel Beckett, pour s’imposer au fil des années comme principe évolutif de son œuvre. Chez cet auteur, la réécriture est inscrite dans l’écriture même. L’auto-traduction est un travail de (mal)-citation de soi ..
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