Obtention de descendances de Phytopthora megakarya agent pathogène de la pourriture brune des cabosses du cacaoyer en Afrique

La maladie de la pourriture brune des cabosses du cacaoyer est causée par plusieurs espèces de Phytophthora. En Afrique, l'espèce responsable est P. megakarya. Cette espèce est la plus destructrice et concerne le premier continent producteur de cacao. Dans le cadre de ce travail, nous avons réalisé 12 croisements entre souches de P. megakarya provenant de différentes populations (2 Afrique de l'Ouest : Nigeria et 4 Afrique Centrale : Cameroun) afin d'obtenir des descendances. Pour chaque population, des souches de signe de compatibilité sexuelle A 1 et A2 ont été choisies. Les souches sélectionnées et croisées ont également des niveaux d'agressivité différente. Le principal objectif de l'obtention de ces descendances est d'établir une carte génétique de P. megakarya et de caractériser des marqueurs d'agressivité (Q1L). Une méthode permettant la germination des oospores de P. megakarya a été mise au point, ce qui n'avait jamais été réalisé auparavant. Nous avons obtenu le développement de souches hybrides à partir de la germination d'oospores pour 8 croisements. Le nombre de souches isolées par croisement est compris entre 3 1 et 97. Le meilleur croisement a été NGR20 (Nigeria, A 1 ) par Ml84 (Cameroun, A2) avec 97 souches développées. L'utilisation des marqueurs moléculaires RAPD a permis de confirmer le caractère hybride et d'éliminer les souches provenant d'oospores autofécondées. Dans le cas du croisement NGR20 x Ml84, seulement 4 souches " autofécondées " ont été éliminées. Les 93 souches hybrides de cette descendance ont été croisées avec des souches de référence pour leur signe de compatibilité sexuelle : 53 souches sont de signe Al et 40 souches de signe A2. Cela montre que des souches A2 peuvent être obtenues par reproduction sexuée avec une fréquence proche de celle des Al. Toutefois au Onneroun tontes les souches isolées actuellement sur cacaoyer sont de signe Al, et aucune de signe A2, ce qui est un argument pour penser que la reproduction sexuée de P. megakarya sur cacaoyer au Cameroun est un événement très rare. Toutes les 93 souches sont capables de produire des chlamydospores et donc de survivre à des conditions défavorables existantes lors des saisons sèches. Cette descendance a permis de débuter les travaux concernant l'obtention d'une carte génétique. Des marqueurs moléculaires RAPD, AFLP et SSR sont utilisés pour saturer les différents groupes de liaisons de cette espèce. Le niveau d'agressivité de chaque hybride est en cours de caractérisation par test " feuille " et permettra de commencer une étude de marqueurs d'agressivité (QTL) placés sur les différents groupes de liaisons. La souche NGR20 est très agressive et la souche Ml84 est peu agressive. Ceci afin de mieux comprendre les mécanismes de contournement de résistance du cacaoyer par cette espèce. (Texte intégral

Evaluation au champ des caractéristiques agronomiques de descendances de cacaoyers de différentes origines génétiques cultivées dans les mêmes conditions au Cameroun

En 2005, un essai de variétés régionales (RVf) a été mis en place au Cameroun à la station de recherche de l'IRAD de Kumba /Barombi-kang, située dans la région Sud-Ouest Au total, 26 descendances de cacaoyers ont été plantés dans le cadre d'une initiative d'échange de variétés de cacaoyers associant. les programmes d'amélioration génétique des principaux pays producteurs de cacao en Afrique. Sur les 26 variétés cultivées en champ, 13 provenaient du Cameroun, 6 du Ghana 5 de Côte d'Ivoire et 2 du Nigeria Plusieurs -caractéristiques agronomiques ont été mesurées. Elles portaient sur la résistance précoce à la pourriture brune Phytophthora (Ppr) en utilisant un essai sur disques de feuilles sur les jeunes plants avant la plantation, la vigueur, les composants de rendement (nombre de cabosses par arbre, indice de cabosses, nombre et taille des fèves ... ) et l'incidence de Ppr au champ (nombre de cabosses pourries par arbre et par descendance). Le taux d'établissement (nombre d'arbres survivants) a aussi été estimé pour chaque descendance. Les données des composants de rendement et le pourcentage de cabosses pourries par descendant sont disponibles pour au moins trois années (2009, 2010 et 2011) et les analyses statistiques se poursuivent. Les données qui seront collectées pendant la campagne 2012 seront également incluses dans l'analyse. Le pourcentage des arbres survivants a révélé un bon taux d'établissement pour la plupart des descendants (> 70 %) sauf pour quelques-uns (l'hybride des agriculteurs et un descendant du Nigeria), avec un taux d'établissement inférieur à 50 %. Les résultats finaux permettront de comparer les performances agronomiques des descendants de cacaoyers testés en ce qui concerne leurs origines géographique et génétique. Les résultats de l'étude seront aussi exploités dans le processus de sélection génétique et l'approche de diffusion des variétés de cacaoyers au Cameroun.. (Texte intégral

Chemical control of cocoa dieback disease in Cameroon

Because of a significant increase of cocoa dieback incidence in Cameroon, cocoa farmers are starting to demand help in controlling this problem. Cocoa die back and desiccation are often caused by a complex of pathogens. Lasiodiplodia theobromae is the pathogen most frequently isolated from affected cocoa trees (>50%) in Cameroon. Isolations realized from mirid feeding lesions on cocoa branches, also raised the question of a possible relationship between mirids and L. theobromae. In this study, six fungicides have been tested in vitro with respect to their ability to control L. theobromae. The results showed that Banko-Plus (chlorothalonil + carbendazine) and Plantineb (80% maneb) were the most efficient with percentage inhibition of radial growth of 100 and 70%, respectively. The efficacy of both these fungicides was subsequently tested in the field. Field trials took place in the CAOBISCO plot near IRAD, Nkolbisson. In the 2007 season, cocoa trees were treated with the selected fungicides: Banko plus (seven treatments) and Plantineb (11 treatments). These two treatments were compared with the following treatments: i) Callomil Plus 72 WP (metalaxyl + copper oxide, seven treatments), habitually utilized by cocoa farmers to control Phytophthora megakarya, ii) Gawa (two treatments), an insecticide habitually used for mirid control and iii) absolute control (non treated cocoa trees). Each treatment was applied to two plots of 25 trees each. Trees were treated during July till December 2007. Data collection took place from July till December in 2007 and 2008. Data collection consisted of counting the number of healthy and wilted-desiccated branches of each cocoa tree. Once a month, from each tree that showed signs of wilt, a single branch was collected. These branches were taken to the laboratory and checked for the presence of pathogens associated with cocoa dieback, and in particular the presence of L. theobromae. Analysis of the results showed that the degree of infestation for the absolute control was 5.94%, which was significantly (P<0.05) higher compared with all other treatments. The Gawa treatment had the lowest degree of infestation and showed a control efficacy of 54.6%. Banko plus, Plantineb and Callomil controlled cocoa dieback by 51.3, 44.6 and 42.2%, respectively. These results also suggest that there might be a relationship between mirid attacks and cocoa dieback although the exact nature of this relationship remains to be elucidated. (Texte intégral

Tentative prediction of cocoa yield (Theobroma cocoa L.) in farmer's field in Cameroon

The study aims to identify the explanatory factors of the commercial cocoa yield farmer's fields in 9 villages located in 4 agro-ecological zones of Cameroon. The method of analysis statistical of segmentation CART was used to explain the variables of the output according to all the explanatory variables available. The test was carried out starting from the data of two years diagnosis, in 36 farmer's plots where the observations related to 30 cocoa trees, that is a total of 1080 trees. The genetic Type, the vigour off the tree (section), flowering (flowers cushion), the bios attackers (stings pods rate and rotted pods rate) and the climate factors (the monthly average temperature and monthly rainfall) were the parameters measured to try to explain the variables of production (the number and the weight of harvested cocoa pods). The results obtained show that the hybrid genetic type have rate of trees in farmer's field is more than 33%, predicted 250% increase production in pods number and weight. Moreover, it was observed that the rate of stings and rotted pods was reduced by 2% when the temperature lied between 24 and 27°C and the mean annual rainfall equal gold less than 1775mm. Moreover the rate of things pods fruits was reduced by 2/3 (two thirds) the number of flowering when this one is lower than 2066. The rate rotted pods was reduced by 40% when the section of the cacao-trees is higher than 138 mm ². (Résumé d'auteur

Spatial distribution of Sahlbergella singularis Hagl. (Hemiptera: Miridae) populations and associated damage in unshaded young cocoa-based agroforestry systems in Cameroon

The aim of this study was to analyze the spatial distribution of S. singularis populations and associated damage in young not yet shaded cocoa-based agroforestry systems. The study was carried out in six 4 years-old cocoa plantations located in the Centre region of Cameroon. Three different specialized models were used for analysis: the Taylor's power law, the binomial negative distribution and semi-variograms. The populations of S. singularis were strongly aggregated in the studied plantations. Recent damage, namely feeding lesions on flushes and pods, was also relatively aggregated yet less clearly than mirid populations. In contrast, older damage, namely cankers on trunks and branches, was more regularly distributed, although some zones of the cacao plantations were more damaged than others. These results provide information about the history of mirid infestations in these young and unshaded plantations, and suggest that, if mirid populations are usually aggregated, infestation areas vary over space and time, leading to relatively uniform cumulated damage. However, the presence of higher infestations in some areas of the cocoa plantations could indicate that there are zones that offer better ecological conditions (in the form of habitat and/or food) to mirids. Our study contributes to the understanding of the spatial distribution of S. singularis populations and its damage in young cocoa plantations, and these should be taken into consideration for integrated pest management (IPM) strategies against S. singularis, especially in unshaded cocoa plantations. (Résumé d'auteur

Diversité génétique et structure de population de Phytophthora megakarya, l'agent causal de la pourriture brune des cabosses en Afrique centrale et occidentale

Phytophthora megakarya est un pathogène agressif du cacaoyer. Comme le cacao a été introduit en Afrique relativement récemment et que P. megakarya est endémique sur ce continent, il est fait l'hypothèse que ce pathogène provient d'un "saut d'hôte". Pour tester cette hypothèse. des études préliminairs sur la diversité et la structure du pathogène sont nécessaires. Douze nouveaux marqueurs microsatellites ont été mis au point pour une étude génétique des populations à grande échelle. Au total, 727 souches ont été génotypées. 651 collectées dans l'ensemble du Cameroun depuis 1982, et 76 souches d'autres pays (Sao Tomé, Gabon. Nigeria. Ghana et Côte d'Ivoire). Cent soixante génotypes multilocus, définissant 71 groupes clonaux, ont été identifiés dans l'ensemble de la population. De plus, tous les isolats, sauf trois étaient de type sexuel A1. Ces résultats, associés à de faibles valeurs Fis (indices Fstat), et à une fréquence élevée de déséquilibre de liaison dans 6 populations géographiques, suggèrent fortement un mode de reproduction asexuée. La déduction de la structure de population et l'afectation d'individus à des groupes ont été faites en utilisant des méthodes standard (analyse factorielle) ainsi que des approches bayésiennes (utilisant les logiciels Structure et Geneland). L'analyse factorielle a identifié 3 groupes génétiques distincts: un groupe diversifié en Afrique centrale (Cameroun. Gabon. Sao Tomé), un groupe homogène en Afrique de l'Ouest (Nigeria. Togo, Ghana, Côte d'Ivoire plus des souches du Sud du Cameroun). et un troisième groupe, composé de souches de la zone Fako au Cameroun, dans les contreforts du Mont Camerom. Cette étude a fait ressortir la présence de 3 groupes génétiques différents au Cameroun et a confirmé, en utilisant un échantillon beaucoup plus important les réstiltats antérieurs basés sur les isoenzymes et les marqueurs RAPD. L'analyse utilisant le logiciel Structure, a classé les individus dans 3 populations bien différenciées (Fst: 0,13 à 0,37). En utilisant le logiciel Genelan, qui prend en compte l'origine géographique des souches, les individus ont été classés dans 6 populations avec des niveaux de différenciation Yariables (Fst : 0.07 à 0,42). Une corrélation a été obsen'ée entre les groupes obtenus à partir de l'analyse factorielle et ceux obtenus avec Structure. Les deux méthodes ont révélé une grande diversité génétique dans la zone "Bipindi-Lolodorf", et la présence de clones spécifiques dans la zone Fako au Cameroun, il est donc fait l'hypothèse qu'une de ces zones. Fako ou Bipindi-Lolodorf, pourrait être la zone d'origine de P. megakapya, et c'est une étape importante pour chercher un hôte primaire potentiel. De plus, il a été établi qu'un génotype était omniprésent et se diffusait dans les nouvelles plantations au Cameroun. alors que d'autres génotypes étaient limités à certains habitats. Ce résultat démontre l'adaptation à une grande diversité de conditions agroécologiques de ce génotype particulier. (Résumé d'auteur

Cocoa variety assessment in on-farm progeny trials in Cameroon

In Cameroon, IRAD and CIRAD have collaboratively set up and implemented a participatory breeding program since 2006, consisting in the assessment of cocoa varieties under cocoa farm conditions. The present communication describes the results obtained so far on progenies compared in three progeny trials set up in 2006 and 2007. The first trial, set up in 2006, is composed of 12 trial plots, and allows the comparative assessment of nine progenies which are currently released to farmers. Data analyses performed on yield and establishment ability showed high performances for the progeny issued from the cross IMC 67 * SNK 109 and low performances for the one issued from the cross T 79/501 * SNK 64. Data analyses performed on mirid damage scores revealed a higher level of susceptibility for the progeny issued from the cross IMC 67 * SNK 109 and a lower one for the progenies issued from the crosses T 79/501 * SNK 64 and IMC 67 * SNK 64. The assessed progenies showed a mean weight of one bean of dried cocoa ranging between 1,17g (SCA 12 * SNK 16) and 1,52g (SNK 109 * IMC 67). The second progeny trial, set up in 2006, composed of four trial plots, allows the comparison between 16 cocoa progenies, issued from: commercially released progenies, progenies recently created at IRAD, progenies issued from on farm selection of promising trees. Data analyses show a higher level of yield for the commercially released progenies and a lower level for progenies issued from on farm selection. Data analyses of tolerance to Phytophthora megakarya, assessed using a leaf inoculation test showed a slightly higher level of tolerance for the progenies recently created at IRAD. The third trial set up in 2007, is composed of six trial plots and allows the comparison between eight progenies: one recently created at IRAD, three commercially released progenies, two issued from on farm selection of promising trees, two issued from trees chosen at random in cocoa farms set up with traditional (german cocoa) or commercial cocoa progenies. Data analyses show a high level of yield for the progeny recently created at IRAD (T 60/887 * POUND 7) and a low level for the progeny issued from traditional varieties (german cocoa). (Résumé d'auteur

Assessment of the Effect of Cacao Agrosystems and Farmers' Practices on Mirid abundance and Their Damages on Cacao Trees under Unshaded Conditions in the Southern Cameroon

Mirid populations and their damages on cacao production have been widely studied in farms found under shaded conditions worldwide. The recent establishment of unshaded cacao plantations in Cameroon provided us the opportunity to assess the mirid abundance and damage in nine farms in three locations, from savannah to forest zones, in two consecutive years. Mirid abundance was assessed by visual counts of individuals and damage by scoring dry leaves on branches and cankers on twigs and trunks of trees. All mirids observed belonged to the species Sahlbergella singularis (Hemiptera Miridae). Generally, mirid numbers were low (0.26 ± mirid tree-1 for year 1 and 0.35 ± mirid tree-1 for year 2) and significantly lower in the Savannah zone (0.24 mirid cacao tree-1) than the transition zone (0.51 mirid cacao tree-1) and the forest zone (0.60 mirid cacao tree- 1). The Mirid damages was varied significantly (p<0.05) between plots, sites and years. However, damage due to cankers were very high (average median score: 1.20) compared to dry leaves ones (0.51). Our study showed a negative relationship between mirid abundance on cacao trees and the severity of their damages; this suggests that the observed damage are not only caused by the in situ mirid populations; but by a synergistic action of exogenous factors. These results contributed to a better understanding of the mirid ecology under unshaded conditions and should be taken into consideration when designing integrated pest management schemes against mirids. (Résumé d'auteur

Pesticides use in cocoa sector in Cameroon: characterization of supply source, nature of actives ingredients, fashion and reasons for their utilization

The chemical control is the widely control method applied in Cameroon for pests and diseases by all the cocoa producers without technical suitable assistance by the State as before 1980'S. However, it is known that farmers have less knowledge on the good pesticides use for the control of a specific pest. The objective of this study was to provide insight in current pesticide use in the cocoa sector in Cameroon. A stratified sampling scheme was used. A total of 251 cocoa farmers, 20 post-harvest cocoa traders and 37 chemical retailers were randomly selected and interviewed. The study showed that 35 different chemicals were marketed in Cameroon for use in cocoa: 4 herbicides, 11 fungicides and 20 insecticides. Of 251 farmers consulted, 96.8% said that they use pesticides on their farms while 3.2% did not. Fungicides were used most often by farmers 61.8%) followed by insecticides (38.2%). Eight active ingredients although, officially banned, were still being used on cocoa farms. Over 77% of farmers do not respect the official spray recommendations for chemicals. Moreover, 64% do not respect recommended doses. Two main pesticide-supply-pathways exist in Cameroon: a legal and illegal supply chain, which provides 51% of pesticides to cocoa farmers, resulting in an estimated loss of value added tax for the Cameroonian government of about 550 000 to 2.4 million Euros per year. These results suggest that improved pests and diseases control by the State and raising farmer awareness about pesticide use in cocoa could greatly attribute to more sustainable cocoa economy in Cameroon. (Résumé d'auteur