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    À propos de la présence d’une steppe tropicale au Jebel Bouhedma en Tunisie présaharienne : approche géomorphologique

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    En Afrique du nord, au cours des périodes humides du Quaternaire, les végétations tropicales étaient beaucoup plus étendues qu’aujourd’hui et atteignaient les marges septentrionales du Sahara. Lors des périodes arides, ces végétations se sont retirées vers les régions de plus basses latitudes. Et après le dernier optimum climatique humide de l’Holocène, le retour d’un climat plus aride a provoqué la disparition progressive des steppes tropicales des marges septentrionales du Sahara. C’est le cas du sud tunisien qui a perdu au cours des derniers millénaires toute sa steppe à Acacia raddiana à l’exception d’un dernier îlot qui a remarquablement subsisté au Jebel Bouhedma (Tunisie méridionale). La persistance de cette steppe sur le piémont sud de cette montagne et dans la plaine de Talah a longtemps été imputée à des causes édaphiques sans que jamais d’autres causes ne soient évoquées. Notre étude propose que le maintien de cette steppe dans la région du Jebel Bouhedma soit plutôt lié à l’existence d’un abri géomorphologique qui se serait mis en place pendant les phases arides du Quaternaire.During the Quaternary humid period tropical extends to North Africa, and reach the northern margins of the Sahara but moves back on the tropics during dry periods. After the last climatic optimum, the development of aridity led to the gradual disappearance of tropical steppes of northern margins of the Sahara. This is the case in southern Tunisia which has lost over the past millennia all its steppe Acacia raddiana with the exception of a reduced population which has remarkably survived in the Jebel Bouhedma and in the Talah area (southern Tunisia). The survival of this steppe has often been attributed to edaphic reasons. In this study, we propose that the continuity of this steppe is rather the consequence of a geomorphological shelter settled prior to the Quaternary arid periods

    Rivalité sur l’eau souterraine dans le bassin minier de Gafsa (Sud tunisien) : témoignage d’une gestion incohérente

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    En matière d’eau, le cas de la Tunisie est tout à fait préoccupant dans la mesure où les études climatiques et hydrologiques prévisionnelles montrent que le stade de pénurie pourrait bien être inévitable à court terme. Dans ce contexte, le sud-ouest du pays représente un cas d’étude d’une gestion peu réfléchie voire abusive des eaux fossiles dont l’usage dans les différents stades de production et de lavage des phosphates ne cesse d’augmenter. L’engouement du secteur minier pour l’eau souterraine est de plus en plus marquant dans cette région et se croise aujourd’hui avec une reprise du secteur agricole dont la préférence pour les cultures irriguées est hautement proclamée par les agriculteurs. Ce contexte hydraulique difficile nécessite une intervention rapide et efficace de l’État. Il pourrait en effet, piloter un vaste plan de gestion durable des ressources hydrauliques en maitrisant les eaux de surface comme le faisaient les ancêtres et surtout en veillant à un partage équitable qui limiterait la rivalité entre les principaux secteurs économiques consommateurs d’ea

    Observations de karsts pliocènes fossilisés par des limons éoliens quaternaires dans les monts de Matmata (Sud-est tunisien)

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    Observations of pliocene karsts fossilized by quaternary eolian silts in the Matmata mountains (South-east Tunisia). The submeridional Dahar chain in south¬ eastern Tunisia is over 200 km long. It is separated from the Mediterranean Sea by the Jeffara plain with some tens of kilometers in width. This landscape continues to the South into Libya, but to the North, the chain ends with the Matmata mountains which form a plateau slightly inclined to the west and some 10 km wide. The eastern scarp shows a mainly calcareous geological stratigraphy from Upper Permian to the Senonian. The Dahar-Matmata structure belongs to the Sahara platform and shows a hiatus during the whole Tertiary, since it was emerged since Upper Cretaceous. The Tunisian Atlas nearby shows a completely different paleogeographic evolution, with a complete Tertiary series and a later Plio-Quaternary structuration. These two paleogeographic domains of Southern Tunisia, the Sahara Atlas and the NE border of the Sahara platform, were influenced by the Messinian crisis (5.9 Ma to 5.3 Ma). This was expressed by the collapse of the Mediterranean Sea level, profoundly modifying the fluvial dynamics with an inversion of the erosional system, from normal erosion to regressive erosion. It results a deepening of canyons in the downstream part and a deepening of the watercourses in the upstream part. The geological structures in the Messinian have been deeply affected by these large eustatic changes, with an incision of cluses in the Atlas and the deposition of a thick clayey-sandy series that we could recently link to deltaic systems and Gilbert deltas. The re-establishment of seaways between the Atlantic and the Mediterranean, and the subsequent infill in the Lower Pliocene (Zanclean transgression), with an important inpact in Southern Tunisia, had multiple consequences in that region. The newly adjusted sealevel, together with a more humid climate that was confirmed by faunal and floral extension oof tropical plants in Northern Africa, stimulated an important karstification of the limestone areas. In the Dahar chain, caves, dolines, karstic depressions orkarstic dry valleys emerged, the most spectacular ones being found in the Matmata Mountains. The karstic depressions are the forms that represent best this Pliocene karstification that surely was interrupted in an early stage, because localized endokarstic forms had not enough time to develop. So the karstification seems to have been active in Matmata from 5.4 to 4.0 million years, i.e. two times as long than the duration of the Messinian crisis. The interruption of karstification is due to an increase in temperature and dryness, which even gets more intense during the Pliocene, pulverizing the soils. Already at the beginning of the desertification, a calcareous crust forms by rapid cristallization of dirt. It is immediately transported from the karstic zones to the Jeffara plain. This transfer fo dissolved calcite was the origin of the resistant calcific crust well known in the Jeffara plain. We now identified the same crust in a karstic depression in the Matmata Mountains, opening the way to new geomorphologic and tectonic interpretations, and a review of the eolian silts formerly attributed to the Upper Pleistocene. Later, during Upper Pliocene-Gelasian, we observe a general tectonic uplift of the Dahar chain and the Matmata Mountains as well as the subsidence of the Jeffara plain at the Medenine fault (NW-SE), prolonging the large Gafsa fault towards the East. The karstic paleoforms were thus uplifted more than 500 m, but nevertheless remain open on the Jeffara plain, as seen by large depressions. As a consequence, the karstic depressions of Matmata played the role of traps for eolian silts blown from the Jeffara plain during the extreme desertification in the Upper Pliocene-Gelasian. The morphological reconstruction since the Messinian shows a succession of important events during the Pliocene that profoundly influenced the Quaternary. All indications permit to reject the hypothesis that the Matmata silts came from the West (Eastern Erg).La chaîne subméridienne du Dahar dans le Sud-est tunisien s'allonge sur plus 200 km ; elle est séparée de la Méditerranée par la plaine de Jeffara, large de quelques dizaines de kilomètres. Ce même paysage se prolonge au sud en territoire libyen. Au nord, la chaîne du Dahar se termine par les monts de Matmata qui forment un plateau large d'environ une dizaine de kilomètres, légèrement incliné vers l'ouest. Le talus oriental montre une stratification géologique à dominante calcaire d'âge allant du Permien supérieur au Sénonien. L'ensemble structural du Dahar-Matmata appartient à la plateforme saharienne et présente une lacune qui couvre tout le Tertiaire en raison de son émersion dès le Crétacé supérieur. A proximité, l'Atlas tunisien montre une évolution paléogéographique très différente avec une série tertiaire complète et une structuration plus tardive (Plio-Quaternaire). Les deux domaines paléogéographiques formant la Tunisie méridionale, l'Atlas saharien et la bordure nord-est de la plateforme saharienne, ont été touchés par la crise messinienne (5,9 Ma à 5,3 Ma). Celle-ci s'est traduite par l'effondrement du niveau marin méditerranéen qui a profondément modifié la dynamique fluviale avec une inversion du système d'érosion, d'une érosion normale à une érosion régressive. Il en a résulté un creusement de canyons à l'aval et un encaissement des cours d'eau en amont. Les structures géologiques au Messinien étaient fortement exposées à ces grands bouleversements eustatiques et paléogéomorphologiques, avec en particulier l'incision de cluses dans l'Atlas et surtout la mise en place d'une épaisse série argilo-gréseuse dont nous avons reconnu récemment les caractéristiques deltaïques et les rapprochements avec les Gilbert-deltas. Le rétablissement des communications entre l'Atlantique et la Méditerranée et le remplissage rapide de cette dernière au Pliocène inférieur (transgression zancléenne) dont nous avons montré la portée remarquable dans le Sud tunisien ont eu des conséquences multiples dans cette région. En effet ce nouvel ordre géographique, coïncidant avec une humidification climatique confirmée dans plusieurs travaux par l'extension de la faune et de la flore tropicales en Afrique du nord, avait stimulé une importante karstification sur les terrains calcaires. Dans la chaîne du Dahar, de nombreuses formes ont été creusées telles que des grottes, dolines, dépressions karstiques ou vallées karstiques sèches dont les plus spectaculaires sont développées dans les monts de Matmata. Les dépressions karstiques sont incontestablement les formes qui représentent le mieux cette karstification pliocène qui a sans doute été précocement interrompue car le creusement n'a pas eu le temps d'atteindre un endokarst localisé dans les couches moyennes de la série sédimentaire. L'épisode karstique à Matmata (5,4 Ma-4,0 Ma) a donc duré deux fois plus longtemps que la crise messinienne. Cette interruption est due à un réchauffement climatique et à l'installation de l'aridité qui s'accentue durant le Pliocène en provoquant l'assèchement et la pulvérisation des horizons supérieurs des sols. Dès le début de l'aridification au Pliocène moyen, une croûte calcaire se forme par la cristallisation rapide de la boue qui a été instantanément évacuée des zones karstifiées vers la plaine littorale de Jeffara. Ce transfert de calcaire dissous a été à l'origine de la généralisation d'une croûte calcaire résistante dans la Jeffara. Si sa présence dans la plaine est largement connue, il n'en va pas de même pour le plateau de Matmata où nous l'avons identifiée au fond d'une dépression karstique, ce qui ouvre la voie à de nouvelles interprétations géomorphologiques mais aussi tectoniques et incite à revoir l'attribution des limons éoliens de Matmata au Pléistocène supérieur. Plus tardivement, au Pliocène supérieur-Gélasien, on observe un soulèvement tectonique général de la chaîne du Dahar et des monts de Matmata, accompagné de l'effondrement de la plaine de Jeffara à partir de la faille de Medenine (NW-SE) qui prolonge vers l'est le grand accident tectonique de la faille de Gafsa. Les paléoformes karstiques se sont alors trouvées surélevées à plus de 500 m d'altitude mais demeurent cependant ouvertes sur la plaine de Jeffara à travers de vastes trouées. En conséquence, les dépressions karstiques de Matmata ont évolué en pièges à limons éoliens comblés par une déflation éolienne sur la plaine de Jeffara lors de l'aridification extrême du Pliocène supérieur-Gélasien. La reconstitution morphologique depuis le Messinien montre une succession d'événements de grande importance survenus au Pliocène mais qui ont fortement marqué le Quaternaire. Tout autorise à rejeter l'idée d'un apport des limons de Matmata venus de la région occidentale (erg oriental).Sghari Abdeljalil. Observations de karsts pliocènes fossilisés par des limons éoliens quaternaires dans les monts de Matmata (Sud-est tunisien). In: Karstologia : revue de karstologie et de spéléologie physique, n°57, 1er semestre 2011. Spéléothèmes du Désert libyque (Egypte) et Fantômes de roche en Entre-deux-Mers (Gironde) pp. 1-12

    Habilitation Ă  diriger des recherches d'Abdeljalil SGHARI

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    Le document donne un aperçu de recherches qui ont été consacrées par une habilitation à diriger des recherches. Il présente deux parties : la première porte sur l'évolution géomorphologique du Sud tunisien lors de la transition Tertiaire-Quaternaire et la seconde sur la valorisation actuelle des milieux naturels de cette région.The document provides an overview of investigations which were sanctioned by an accreditation to supervise research. It presents two parts: the first is devoted to the geomorphological evolution of southern Tunisia during the Tertiary-Quaternary transition and the second to the actual valorization of the natural environment of this region

    Un dépôt évaporitique du Miocène supérieur dans le Sud tunisien : une conséquence de la crise messinienne ?

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    La Tunisie est exposée aux différentes variations eustatiques de la Méditerranée ; les conséquences géologiques et géomorphologiques de ce phénomène sont multiples. Nous avons montré récemment (Sghari et al., 2008 ; Sghari, 2009) et ce, pour la première fois, que la crise de salinité messinienne (CSM ; 5,96-5,33 Ma) avait intensifié la dynamique d’érosion/sédimentation puis nous avons mis en évidence l’extension considérable de la transgression pliocène dans le Sud tunisien. Dans cet article, nous ajoutons un événement sédimentologique continental durant le Messinien supérieur du Sud tunisien. Au cours de la CSM, l’aridité a atteint un stade remarquablement exprimé par la formation d’une dalle évaporitique dans le synclinal de Bou Omrane, région de Gafsa. De nombreuses conditions ont été réunies (endoréisme, confinement, évaporation intense, disponibilité de roches salifères dans la série géologique antérieure) pour que ce chott puisse se former puis permettre un important stockage de gypse continental alors que dans le même temps se déposaient d’importantes quantités de sel dans les fosses profondes de la Méditerranée.Tunisia has always been exposed to sea-level variations of the Mediterranean; geological and geomorphological consequences of this phenomenon are frequent. For the first time (Sghari et al., 2008; Sghari, 2009), we have recently shown the Messinian salinity crisis (MSC; 5.96-5.33 Ma) had consequences for the intensification of the dynamics of erosion and sedimentation and we have highlighted the considerable extension of the Pliocene transgression in southern Tunisia. In this paper, we present tangible evidence in the nature of the arid climate during Messinian in southern Tunisia. During the MSC, aridity lead to the formation of a saline lake in the syncline of Bou Omran, Gafsa. Many conditions have been met, such as endoreism, containment, intense evaporation and the availability of evaporitic rocks in the geological series for chott to form and then allow a large storage of continental gypsum. During the same time, large amounts of salt were deposited in deep depressions in the Mediterranean

    Habilitation Ă  diriger des recherches d'Abdeljalil SGHARI

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    The document provides an overview of investigations which were sanctioned by an accreditation to supervise research. It presents two parts: the first is devoted to the geomorphological evolution of southern Tunisia during the Tertiary-Quaternary transition and the second to the actual valorization of the natural environment of this region

    Les incendies de forĂŞt en Tunisie

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    Située au cœur de la Méditerranée, attachée à ses racines africaines et imprégnée de sa proximité avec le continent européen, la Tunisie connaît une occupation humaine sédentaire depuis plus de trois mille ans. Le pays doit gérer une forte pression humaine sur le milieu environnant et sur des ressources naturelles vitales. Toujours convoité par la population, l’espace forestier s’est considérablement rétréci et replié sur les reliefs accidentés de l’Ouest. Aujourd’hui, cet espace relique est très fragile et souffre fréquemment d’une sécheresse accompagnée de multiples incendies. Les feux ont pris une ampleur considérable lors des troubles socio-économiques qui ont accompagné la révolution de janvier 2011. La période 2011-2013, au cours de laquelle l’État a beaucoup perdu de son autorité, a débouché sur une recrudescence sans précédent des incendies de forêt. Les dégâts occasionnés au milieu nécessitent un effort considérable de reboisement et une longue période de régénération.Located at the heart of the Mediterranean, attached to its African roots and impregnated by the vicinity of the European continent, Tunisia has known a sedentary human occupation for more than three thousand years. The country has to deal with an important human pressure on its territory and its vital natural resources. Always highly coveted by the population, the forest has shrunk considerably and is folded over the rugged terrain of the West. Today, the forest area left as a legacy suffers from an acute fragility due to frequent droughts. Many forest fires have grown as a consequence of the socio- economic turmoil that accompanied the revolution of January 2011. The period 2011-2013 during which the state has lost much of its authority, has seen an unprecedented increase of forest fires whose impacts are so serious that reforestation shall require considerable efforts and a long time for regeneration

    Les grands incendies de forêt en Méditerranée

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    Les incendies de forêt sont un phénomène récurrent en milieu méditerranéen. Chaque année, des milliers d’hectares de végétation partent en fumée dans l’indifférence quasi‑générale des riverains de la Grande Bleue. Lorsque des victimes sont enregistrées ou quand les flammes viennent lécher les faubourgs des plus grandes villes, la presse se saisit de l’information avant de basculer bientôt vers d’autres faits divers. La « banalité du mal » voudrait que le problème soit entièrement géré par des techniciens de l’aménagement, appuyés par des ingénieurs forestiers. Ce numéro de Méditerranée aborde la question des « grands » incendies par une approche géographique qui contraste avec les analyses écosystémiques ou climatologiques habituelles. La grille de lecture est volontairement anthropocentrée. Face à une urbanisation galopante, au développement de friches multiples, à une pression foncière et démographique accrue, et en dépit de la prolifération des zones de protection, les incendies apparaissent en effet comme une variable d’ajustement dans la régulation des rapports complexes entre territoires « anthropisés » et « naturels ». Ils révèlent des dysfonctionnements/déséquilibres chroniques en matière d’aménagement, de même qu’ils traduisent l’état des relations entre territoires centraux et marges « naturelles », proches ou lointaines. Indépendamment de leur emprise spatiale, les « grands » incendies sont ainsi considérés à hauteur de leur impact sur les sociétés méditerranéennes. Forest fires are a recurring phenomenon around the Mediterranean. Each year, thousands of square miles of vegetation burn without catching the attention of unconcerned populations neighboring the Big Blue. When victims are registered or when flames lick the outskirts of some major urban area, the information may temporarily make the headlines before other boring local news soon come back. The “banality of evil” implies that the problem is solved by planning technicians and other forest engineers. This issue of the Journal of Mediterranean Studies adopts a geographical approach of the “great” wildfires question, breaking with common analyses of ecosystems and climate change. The primary perspective is clearly anthropocentric. Beside the fast-paced urbanization, developing wastelands, heavy land and human pressure and despite the growing number of protection zones, wildfires serve as an adjustment variable regulating the complex relationship between anthropogenic and “natural” areas. They reveal chronic bugs/imbalances in land use planning and describe the state of relations between central places and “natural” margins, whatever close or far these might be. Independently from their spatial extent, wildfires shall be considered “great” relatively to their impact on Mediterranean societies
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