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    La « précarité » au prisme de l’exclusion

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    This article investigates the concept of precarity, problematized through the integration/exclusion paradigm, and its critical potential. Developed in the 1980s, this reading mirrored the sharp rise in unemployment and the emergence of a new poverty, of which we were beginning to become aware. It now goes beyond the concern of the 1970s, which focused on the rise of precarious forms of employment. The social sciences are developing a particular reading grid related to social integration and exclusion, which today has become the horizon of a general agreement on precarity. Based on sociogenetic works, this article addresses the concept of precarity itself, as a concept capable of capturing a reality (diagnostic concept) as well as categorizing the social world (ideological concept). It is interested in the theoretical presuppositions and the political and practical effects of this reading, which creates categories of “precarious” or “excluded” individuals, or individuals undergoing a process of exclusion.Cet article interroge le concept de précarité problématisé à travers le paradigme de l’intégration/exclusion et son potentiel critique. Née dans les années 1980, cette lecture se développe en miroir de la forte hausse du chômage et de l’émergence d’une nouvelle pauvreté, dont on commence à prendre conscience. Elle dépasse désormais la préoccupation des années 1970 concentrée sur l’essor des formes précaires d’emploi. Les sciences sociales développent particulièrement cette grille de lecture relative à l’intégration et à l’exclusion sociales, devenue aujourd’hui l’horizon d’entente général que l’on a de la précarité. En s’appuyant sur des travaux sociogénétiques, cet article questionne le concept de précarité lui-même, en tant que concept capable de saisir une réalité (concept diagnostique) tout comme de catégoriser le monde social (concept idéologique). Il s’intéresse aux présupposés théoriques et aux effets politiques et pratiques de cette lecture qui fait des « précaires », des « exclus », ou des individus en voie d’exclusion

    Precarity, between ideological invention and the organization of dispossession

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    Cette thèse s’inscrit dans le champ de la philosophie sociale et s’inspire plus particulièrement de la tradition de la Théorie critique allemande et de son orientation pluridisciplinaire. Son objet concerne la précarité critique, tant le problème que cherche à saisir ce concept que le concept critique lui-même.Une quarantaine d’années après l’apparition des mots de la précarité (« précaire », « précarité », « précarisation », « précariser », « précariat ») et leurs premières études, la littérature sociologique sur le sujet est considérable. On constate en effet que l’envers de la flexibilité néolibérale – la précarité – a inspiré de nombreux travaux aux problématiques et aux échelles variées. Ceux-ci convergent majoritairement vers une conceptualisation de la précarité comme « pathologie sociale », menaçant la cohésion de la société dans son ensemble et menaçant les « précaires » d’exclusion. À cette lecture de la précarité, la thèse présentée trouve des invisibles, des angles morts et, globalement, des limites, à commencer par la difficulté à discerner la frontière entre la flexibilité positive et la précarité négative du travail. Notre étude critique consiste d’abord à remettre en question une telle analyse « pathologique » de la précarité, devenue véritable représentation collective sur le sujet.La thèse explore, à partir du cas français, l’histoire des transformations de l’organisation du travail et de la sécurité sociale à la charnière du fordisme et du post-fordisme. C’est à partir de ces transformations que sont formulés les premiers mots de la précarité en France dans les années 1970 (partie I). La thèse porte un intérêt tout particulier à la sociogenèse des concepts et des schèmes critiques de précarité et d’exclusion (partie I et II). À partir de ces études, elle propose une théorie critique de la précarité en tant que phénomène lié à la néolibéralisation des structures des États capitalistes développés et en tant que concept capable de saisir une réalité (diagnostique) tout comme de catégoriser le monde social (idéologique). Enfin, la thèse aboutit à une compréhension du problème des « précaires » à l’aune d’une philosophie de la misère et voit dans la précarité néolibérale une organisation de la dépossession, au sens marxiste du terme (partie III). Autrement dit, elle conçoit les « précaires » avant tout comme des dépossédés. Dans cette perspective, les projets d’autonomie de collectifs se développant nous apparaissent comme un symptôme de cette dépossession et la piste d’un projet politique possible.The thesis falls within the field of social philosophy and is inspired more precisely by the tradition of German critical Theory and its cross-disciplinary orientation. Its object is the critical examination of the concept of precarity, both the problem that the concept seeks to grasp and the critical concept itself.In the last forty years, since the emergence of words conceptualizing precarity ("precarity", "precariousness", "precarization", "precariat") and their earliest studies, the sociological literature on this subject has burgeoned. Indeed, as the obverse of neoliberal flexibility, precarity, has inspired works on various problems and on a range of scales. These converge mainly toward a conceptualization of precarity as a "social pathology", threatening the cohesion of society as a whole and menacing with exclusion those in unstable positions. Globally, the present thesis finds blind spots and limits to this reading of precarity, starting with the difficulty of discerning the boundary line between positive flexibility and negative precarity in the workplace. Our critical study first calls into question this "pathological" reading of precarity, which has become a generally accepted representation of the subject.Using France as its basis, the thesis explores the history of transformations in the organization of work and social security at the turning point between Fordism and post-Fordism. It was during these transformations that the first vocabulary of precarity was formulated in France in the 1970s (part I). The thesis focuses on the sociogenesis of critical concepts and its patterning of precarity and exclusion (parts I and II). Based on these studies, the author proposes a critical theory of precarity as a phenomenon linked to the neo-liberalization of the structures of developed capitalist states and as a concept capable of grasping a reality (diagnostic) as well as categorizing the social (ideological) world. Finally, the thesis leads to an understanding of the problem of the "precarious" population in the light of a philosophy of misery and sees in neoliberal precarity an organization of dispossession, in the Marxist sense of the term (part III). In other words, the “precarious” population is conceived above all as dispossessed

    La "précarité" au prisme de l'exclusion : un schème dépolitisant ?

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    International audienc

    Sur le problème du fondement normatif de la philosophie sociale critique : d'où vient la norme au fondement de la critique sociale ?

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    Die soziale Philosophie analysiert ihre Zeit und fragt sich nach den Eigentümlichkeiten ihrer Epoche. Damit die soziale Philosophie eine Philosophie bleibt, kann sie sich dennoch nicht damit zufriedengeben, die soziale Realität zu beschreiben: sie muss sie bewerten und kritisieren. Die Normen und Kriterien, mit denen die soziale Philosophie ihre Kritik der sozialen Realität macht, sind zu untersuchen. Die soziale Philosophie ist heute ein theoretisches Vorhaben, dass das, "was nicht geht" in der aktuellen Gesellschaft, erschließen will. "Was nicht geht" in der Gesellschaft sind die sozialen Entwicklungen, die als verfehlte und störende Entwicklungen erlebt werden: die "Pathologien des Sozialen". Die soziale Philosophie ist also in zwei Hauptdimensionen geteilt: eine beschreibende Dimension, die die Auswirkungen der Institutionen auf die sozialen Erfahrungen und die Existenz der Individuen analysiert, und eine kritische Dimension, die die soziale Realität bewertet. Pathologien des Sozialen beschreiben heißt nämlich, ein negatives Urteil fällen. Dieses Urteil setzt eine Norm als Referenz oder als Kriterium voraus: um eine Pathologie des Sozialen zu bewerten, braucht man die Idee einer "sozialen Normalität". Die Schwierigkeit besteht in der Wahl dieser Norm, die die Möglichkeitsbedingug der Kritik ist, um zur relevantesten und legitimsten sozialen Kritik zu führen. Es geht hier um das Problem der normativen Grundlegung des kritischen Diskurses der sozialen Philosophie: woher kommt die Norm der Grundlage der sozialen Kritik? Die Norm kann extern, intern oder immanent von der sozialen Realität sein. Eine Gegenüberstellung zwischen drei großen kritischen Vorbildern -externe Kritik, interne Kritik, immanente Kritik- erlaubt die Identifizierung der sozialen Philosophie mit einer immanenten sozialen Kritik.La démarche de la philosophie sociale consiste à faire le diagnostic de son temps et de son époque en se posant la question de leurs caractéristiques propres. Cependant, pour que la philosophie sociale reste une philosophie, elle ne peut se contenter d'une simple description de la réalité sociale : elle doit également l'évaluer et en faire la critique. Cela suppose une réflexion sur les normes et les critères au nom desquels cette évaluation critique peut avoir lieu. Aujourd'hui, on désigne par "philosophie sociale" une démarche théorique qui entend faire le diagnostic de "ce qui ne va pas" dans la société telle qu'elle est et de ce qui, dans l'ordre social existant, non seulement fait obstacle à l'épanouissement des individus, mais leur impose des formes de vies dégradées et "mutilées". "Ce qui ne va pas" dans la société, la philosophie sociale le conceptualise sous le terme de "pathologie sociale". La philosophie sociale articule donc deux composantes principales : l'une descriptive, chargée d'exposer les effets des institutions sur l'expérience sociale et l'existence des individus, l'autre évaluative, critique. En effet, décrire une pathologie sociale revient à émettre un jugement de valeur négatif. Celui-ci se fait nécessairement au moyen d'une norme : pour évaluer les pathologies sociales, il conviendrait de se référer à une "normalité sociale". Toute la difficulté réside alors dans le choix de cette norme, condition de possibilité de la critique, pour arriver à la critique sociale la plus pertinente et la plus légitime possible. On touche ici au problème de la fondation normative du discours critique de la philosophie sociale : d'où vient la norme au fondement de la critique sociale ? Elle peut être externe, interne ou immanente à la réalité sociale. Une confrontation entre trois grands modèles critiques -critique externe, critique interne, critique immanente- permet d'expliquer l'identification de la philosophie sociale à une critique sociale immanente

    Reconnaissance et identité. Deux concepts critiques dans la philosophie d'Axel Honneth

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    Die Kritische Theorie, auch unter dem Begriff "Frankfurter Schule" bekannt und in den 60er Jahren von Theodor W. Adorno und Max Horkheimer gegründet, lebt heute durch die Philosophie von Axel Honneth weiter. Er ist der wichtigste lebende Vertreter der Frankfurter Schule. Das Ziel der Kritischen Theorie besteht in einer Analyse der Prozesse von sozialen Entwicklungen, die als verfehlte und störende Entwicklungen erlebt werden. Kann die Kritische Theorie an den Begriff der Anerkennung appellieren, um ihre Analyse und ihre Kritik an der "Pathologien des Sozialen" zu entwickeln? Darin besteht die philosophische Wahl von Axel Honneth, der die soziale Kritik in eine Theorie der Anerkennung umwandelt. Durch die Entwicklung des Anerkennungsbegriffs untersucht er nämlich nicht nur die "Pathologien des Sozialen" und ihre Folgen auf die Bedingungen der Selbstverwirklichung der Individuen, sondern auch die Enstehung von negativen Identitäten auch als Folge der "Pathologien des Sozialen". Die Anerkennung ist nämlich notwendigerweise in den Beziehungen zwischen den Individuen anwesend und in dem Verhältnis des Individuums mit sich selbst. Sie spielt auch eine Rolle in unserem Verhältnis mit der Außenwelt und ist die Ursache der Erkenntnis. Die Individuen entwickeln sich durch die ontologische Anerkennung und brauchen sie auch, um ein "gutes Leben" zu erreichen. Die "Pathologien des Sozialen" sind nach Axel Honneth Verweigerungen der Anerkennung oder Verkennungen. Dennoch kann der Anerkennungsbegriff der Selbstverwirklichung abträglich sein.La Théorie critique, autrement appelée "École de Francfort", née initialement dans les années 60 autour de philosophes comme Theodor W. Adorno et Max Horkheimer, se perpétue aujourd'hui à travers la philosophie d'Axel Honneth, philosophe allemand représentant de sa troisième génération. La Théorie critique a pour but d'analyser les processus de développement sociaux vécus comme manqués ou perturbateurs. Dans sa quête d'une critique des "pathologies sociales", peut-elle faire appel au concept de reconnaissance pour approfondir son analyse ? C'est le choix philosophique que fait Axel Honneth, transformant ainsi la critique sociale en théorie de la reconnaissance. À travers le développement qu'il fait de ce concept, il analyse en effet non seulement les pathologies de la société et la façon dont elles font obstacle aux conditions de la construction et de la réalisation de soi des individus, mais aussi la façon dont elles peuvent être à l'origine de la construction de rapport négatif des individus avec eux-mêmes, appelé autrement "identité négative". La reconnaissance occupe en effet une place essentielle et nécessaire, d'après Axel Honneth, dans les rapports des individus entre eux et des individus avec eux-mêmes. Bien plus, elle joue un rôle dans notre rapport avec le monde extérieur et est à l'origine de la construction de notre connaissance. Les individus se construisent par la reconnaissance ontologique, mais ont également besoin de la reconnaissance pour atteindre une "vie bonne". Les "pathologies sociales" s'expliquent, d'après le philosophe, comme des dénis de reconnaissance ou des formes de méconnaissance. Pourtant le concept de reconnaissance n'est pas tout blanc non plus et lui aussi, transformé en bien instrumental, peut porter atteinte à la réalisation de soi

    La précarité, entre invention idéologique et organisation de la dépossession

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    L’un des problèmes actuels de la notion de précarité, qui a constitué le point de départ de ma thèse, est dénoncé depuis quelques années par les sociologues opérant avec la catégorie comme étant devenue “floue”. On constate en effet l’existence d’une nébuleuse discursive autour de la précarité, liée notamment à l’extension du terme et en particulier à son internationalisation à l’aube des années 2000. Les discours sont divers car la phénoménologie de la précarité est plurielle, obligeant à se..

    Sur la tradition

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    Traduction collective du texte "Ăśber Tradition" de Theodor W. Adorn

    Sur la tradition

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    Traduction collective du texte "Ăśber Tradition" de Theodor W. Adorn
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