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Voir Neptune au bout de sa plume
En 1846, Urbain Le Verrier découvre grâce à la seule méthode algébrique, la planète Neptune qu’il ne prendra même pas la peine d’aller contempler empiriquement. Cette date constitue un point de bascule dans l’histoire de l’astronomie : désormais, un nouveau savoir voir marque la modernité de la science des astres, qui repose exclusivement sur le nombre. Lorsque Flammarion, plus de trente ans plus tard, relate cette anecdote, il explicite dans un premier temps cette révolution paradigmatique. Cependant, l’astronome vulgarisateur, ardent défenseur d’une astronomie sensible et ouverte à l’imagination, ne peut pas se contenter d’entériner un tel changement. Le texte de vulgarisation met alors au profit de la science des outils littéraires en vue d’inventer un nouveau savoir voir, qui prolonge effectivement, sur la base du calcul algébrique, le nombre par l’observation et par l’outil spéculatif de l’imagination.In 1846, Urbain Le Verrier discovered planet Neptune using nothing but algebraic methodology and would not even bother to try and empirically ascertain its existence. This date represents a tipping point in the history of astronomy: from then on, a new way of seeing (savoir voir) marked the modernity of astral science, which solely rested on numbers. When Flammarion narrated that anecdote more than thirty years later, he was the first to spell out this paradigmatic revolution. However, the astronomy popularizer, who was a staunch defender of a sensible and imaginative astronomy, simply could not endorse such a change. The popularizing text applied literary tools to science for the purposes of inventing a new way of seeing (savoir voir), which actually extended, on the basis of algebraic calculation, the laws of numbers by means of observation and imagination, as a speculative tool
Antediluviana, poème géologique, Ernest Cotty, 1875
Cette édition vise à rendre facilement disponible un poème peu connu mais mis sur le devant de la scène par les récentes études épistémocritiques et notamment celles qui analysent l’inscription du savoir scientifique dans la poésie. Le texte de Cotty présente une conception originale de la biologie en diachronie qui est le reflet des paradoxes et conflits de son époque en matière d’évolutionnisme. Le texte annoté est enrichi d’une présentation fouillée qui aborde l’histoire du poème, sa génétique, sa poétique et ses influences ainsi que son apport dans l’histoire croisée des sciences et de la poésie.This edition aims to easily make available a little-known poem yet put on the stage by recent epistemocritical studies, in particular by research which analyses the trace of scientific knowledge on poetry. The text of Cotty produces an original approach of biology in diachrony which is the reflection of paradoxes and conflicts of its period in the area of evolutionism. The annotated text is enriched by an extensive introduction which addresses the story of the poem, its genetics, its poetics and its influences as well as its contribution in the overlapping history of sciences and poetry
Biologie et fantastique
La vraisemblance est placée au cœur même du projet éditorial de la collection romanesque des Voyages extraordinaires, peut-être malgré Verne lui-même. En effet, à l’occasion des échanges vifs qui ont lieu lors de la rédaction d’un roman de 1877, Les Indes noires, Pierre-Jules Hetzel, l’éditeur historique dont l’empreinte fut forte et parfois légèrement tyrannique sur l’œuvre de Verne, reproche à ce dernier d’avoir inventé un monde souterrain trop vaste pour être crédible : « Faites votre livr..
Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre : des « ailes de l’imagination » aux « sandales des faits observés »
Jean-Henri Fabre made numerous discoveries observing meticulously the lifestyle and behaviour of insects which lived around his traditional house in Provence. Those discoveries are still valid, even though the heterodox entomologist became the standard bearer for opponents of transformism, which perpetually progressed and is about to triumph. Fabre is first known to have been an outstanding observer, but also to have gathered together in a colossal collection his entomologist’s memoirs, whose literary – and even poetic – value is celebrated as far away as Japan. This article proposes to question the validity of the preconceived idea that Les Souvenirs entomologiques adds to the accurate eye of the observer the fertile imagination of the poet. Refusing to just make note of this a posteriori superposition, it hypothesizes that there is a reunification of the inflexible empiricism of the biological approach with a creative imagination which reveals to be omnipresent in every phase of Fabre’s enterprise: the hypothesis, the validation by observation, and the literary transcription.Jean-Henri Fabre made numerous discoveries observing meticulously the lifestyle and behaviour of insects which lived around his traditional house in Provence. Those discoveries are still valid, even though the heterodox entomologist became the standard bearer for opponents of transformism, which perpetually progressed and is about to triumph. Fabre is first known to have been an outstanding observer, but also to have gathered together in a colossal collection his entomologist’s memoirs, whose literary – and even poetic – value is celebrated as far away as Japan. This article proposes to question the validity of the preconceived idea that Les Souvenirs entomologiques adds to the accurate eye of the observer the fertile imagination of the poet. Refusing to just make note of this a posteriori superposition, it hypothesizes that there is a reunification of the inflexible empiricism of the biological approach with a creative imagination which reveals to be omnipresent in every phase of Fabre’s enterprise: the hypothesis, the validation by observation, and the literary transcription
Introduction
L’histoire traditionnelle des sciences accumule les découvertes comme autant de jalons ; elle entérine une conception téléologique de l’histoire. Cette idée est toutefois battue en brèche depuis les analyses développées au début des années 1960 par Thomas Kuhn dans La Structure des révolutions scientifiques. Selon Kuhn, la découverte scientifique n’est que rarement datable. Elle n’est pas réductible au moment fugace évoqué par les anecdotes que retiennent les récits scientifiques et autres œu..
La découverte scientifique dans les arts
Ce volume s’attache à l’étude des différentes représentations de la découverte scientifique dans la littérature et les arts du xixe siècle. Le moment même de la découverte peut être considéré comme un récit non scientifique et comme un épisode largement mythifié. Cette mystique de l’« eurêka » occulte pourtant les lenteurs et les tâtonnements plus proches de la réalité des savants. En alliant des approches pluridisciplinaires, cet ouvrage vise à interroger les écarts poétiquement fertiles entre la mise en scène traditionnelle d’une découverte scientifique en forme de jaillissement spontané et le travail souterrain que ce dévoilement nécessite en réalité
Les métamorphoses, entre fiction et notion
Centré sur la représentation des métamorphoses naturelles, ce volume se propose d’étudier des échanges croisés entre fiction et science, dans une perspective transséculaire et interdisciplinaire. Il développe une réflexion sur les potentialités épistémologiques et esthétiques de l’idée de métamorphose, et cherche à mettre en lumière les enjeux idéologiques, philosophiques ou religieux, qui se rattachent à cette notion du xvie au xxie siècle
Exposition Nemo alias Dakkar, Nantes, musée Jules-Verne, octobre 2016–juin 2017
Compte-rendu de l'exposition du Musée Jules Verne de Nantes (oct 2016-juin 2017
La Découverte scientifique dans les arts
International audienceCet ouvrage est partiellement issu d’un colloque intitulé La Découverte scientifique, persistance et mutation de la merveille du XIXe siècle à nos jours. L’ouvrage se recentre sur le XIXe siècle et s’enrichit de quatre nouvelles études. Les articles interrogent chacun, à sa manière, la problématique représentation d’un moment de l’histoire des sciences considéré aujourd’hui comme fantasmé. À propos d’objets artistiques variés tels que la littérature (roman, théâtre, poésie et histoire), la verrerie ou encore la statuaire, ces études exposent les diverses pratiques de décalage qui permettent cette mise en scène largement imaginaire. Les arts inventent ainsi, durant le siècle du positivisme et du scientisme, une découverte scientifique qui leur est propre mais qui dit également quelque chose du monde de la science tel que le rêvent les artistes
« De Paris à la banquise : deux enquêtes au féminin »
Recension croisée de Dilili à Paris de Michel Ocelot et de Tout en haut du monde de Rémi Chay