42 research outputs found

    Les petites histoires des frĂšres Goncourt

    Get PDF
    Les Goncourt ne peuvent concevoir l’histoire que petite, ce qui tient Ă  la fois Ă  leur refus du grand genre de l’histoire, qui regarde vers l’épopĂ©e, et Ă  leur prĂ©dilection pour l’intime, la physiologie, le dĂ©tail signifiant. L’autographe, l’estampe, la piĂšce inĂ©dite, sont leur matĂ©riau d’historiens, qu’ils collectionnent et raboutent, sans souci de raconter l’histoire, ce qui apparente leur Ɠuvre, historique, thĂ©Ăątrale et romanesque, Ă  une collection de documents qui ne font pas toujours ensemble.The only history the Goncourt brothers could conceive of is written with a small ‘h’. This is due both to their rejection of the grand genre of History, which tends towards the epic, and their predilection for the intimate, physiology, and the significant detail. Signatures, prints, engravings, and previously unknown works: such are the materials they work with as historians, collecting and piecing them together without trying to narrate history. Their oeuvre, comprising history, theatre and novels, therefore resembles a series of documents that do not always form a coherent whole

    Préface

    No full text
    « L’histoire est un roman qui a Ă©té ; le roman est de l’histoire, qui aurait pu ĂȘtre ». La cĂ©lĂšbre maxime des Goncourt, qui paraĂźt aujourd’hui de ces formules idĂ©ales pour manuels de dissertation, est la reformulation de la distinction opĂ©rĂ©e par Aristote dans sa PoĂ©tique entre la poĂ©sie et l’histoire, Ă  la suite d’HĂ©rodote : « Car la diffĂ©rence entre le chroniqueur et le poĂšte ne vient pas de ce que l’un s’exprime en vers et l’autre en prose (on pourrait mettre en vers l’Ɠuvre d’HĂ©rodote, ce..

    Mirbeau : Ă©thiques de l’écriture

    No full text
    Mirbeau est souvent lu comme un Ă©crivain purement affectif, emportĂ©, passionnĂ©, cĂ©lĂšbre pour ses palinodies. C’est la part affective de sa rĂ©flexion critique et ses principes d’écrivain que cherche Ă  dĂ©gager cette Ă©tude. Les lignes de force d’une Ă©criture critique assimilĂ©e Ă  un service, une mission, en mĂȘme temps que la capacitĂ© de l’auteur Ă  faire de cette Ă©criture un creuset de la fiction, sont au centre de la rĂ©flexion conduite dans ces pages

    Préface

    No full text
    « La vĂ©ritĂ©, toujours aimable par elle-mĂȘme, plaĂźt davantage, et fait une impression plus forte sur notre Ăąme quand elle nous est prĂ©sentĂ©e sous le voile de la fable » (Winckelmann, RĂ©flexions sur l’imitation des artistes grecs dans la peinture et la sculpture, 1755) « PoĂ©sie dans son sens Ă©tymologique est synonyme de fiction ; et la fiction n’est au fond qu’un moyen de transposition », Ă©crit QuatremĂšre de Quincy dans son Essai sur la nature de l’imitation dans les Beaux-Arts Il dĂ©finit ainsi..

    Zola et l’allĂ©gorie. L’exemple de La Joie de vivre

    No full text
    Dans la « Lettre Ă  Madame Sand » datĂ©e de 1851, oĂč il dĂ©crit le tableau de Courbet, L’Atelier du peintre, Champfleury souligne, pour s’interroger, l’antinomie entre les deux termes rĂ©unis dans le sous-titre de la toile : AllĂ©gorie rĂ©elle. Je le cite : « VoilĂ  deux mots qui jurent ensemble, et qui me troublent un peu. Il faudrait prendre garde de faire plier la langue Ă  des idĂ©es symboliques que le pinceau peut essayer de traduire, mais que la grammaire n’adopte pas. Une allĂ©gorie ne saurait ĂȘ..

    Du bon usage de l’allĂ©gorie : du Jardin des supplices Ă  Dingo

    No full text
    Mirbeau, romancier politique et philosophe, dĂ©finit dans ses rĂ©cits une « philosophie littĂ©raire » pour reprendre l’expression de Pierre Macherey dans À quoi pense la littĂ©rature ?. Il recourt, pour la mettre en Ɠuvre, Ă  la figure didactique de l’allĂ©gorie, en disposant Ă  l’intĂ©rieur de ses rĂ©cits, des personnages hermĂ©neutes, relais du questionnement. Ainsi Le Jardin des supplices prĂ©sente un sens obscur du fait des incompĂ©tences du narrateur-tĂ©moin. Avec l’automobile puis Dingo, l’écrivain invente des allĂ©gories modernes et denses, rĂ©solument porteuses d’un sens inĂ©puisable – la Vie, l’Art, le ProgrĂšs, la ViolenceMirbeau’s novels are also political and philosophical works. The novelist invents a “literary philosophy” as says Pierre Macherey in his À quoi pense la littĂ©rature ?. Mirbeau resorts to educational allegory and in his novels he inserts some characters of readers, who are more or less competent. Thus The Torture Garden is quite obscure because the narrator-as-witness is quite incompetent. The novelist invents new allegories, such as the 628-E8 or the dog, which are clear and modern and the meaning of which is inexhaustible—Life, Art, Progress, Violenc

    Postface

    No full text
    Les journĂ©es strasbourgeoises d’avril 2015 sont loin d’avoir couvert tout le champ de la poĂ©tique goncourtienne de l’histoire. Si certains domaines (l’histoire de l’art, l’histoire de la RĂ©volution et du Directoire) sont restĂ©s trop en friche, du moins s’agissait-il, avec cette premiĂšre rencontre centrĂ©e sur les deux historiens, d’impulser un mouvement Ă  la fois vers le Fonds Goncourt aux Archives municipales de Nancy, prĂ©sentĂ© ici par Daniel Peter, leur conservateur, et vers l’Ɠuvre des Gonc..

    L’écriture du politique dans Son Excellence EugĂšne Rougon d’Émile Zola

    No full text
    « Faire bien sentir dans mon roman l’aventure politique du 2e empire, le beau champignon du despotisme qui poussa en France »: telle est l’auto-injonction qui revient Ă  plusieurs reprises dans le Dossier prĂ©paratoire de Son Excellence EugĂšne Rougon, avec sa mĂ©taphore, Ă©loquente, qui fait signe vers la rapiditĂ© et la surprise du dĂ©veloppement (le despotisme a poussĂ© en une nuit), vers son caractĂšre Ă  la fois naturel et pathologique (le champignon comme moisissure et donc comme produit naturel)..

    Huysmans

    No full text
    Le projet avortĂ© d’un roman qui se serait intitulĂ© La Faim occupe Huysmans, en l’état actuel de nos connaissances, une dizaine d’annĂ©es, du dĂ©but de l’annĂ©e 1876 qui voit la parution du Drageoir Ă  Ă©pices jusqu’aprĂšs À Rebours. CĂ©ard, Ă©crivant Ă  Zola en 1881, lui affirme que Huysmans est en train de rĂ©diger un roman intitulĂ© La Faim, avec lequel il a manifestement « mis dans le mille », tant le titre lui semble excellent. Le sujet sans doute (le SiĂšge, la faim) justifie cette dĂ©claration entho..
    corecore