12 research outputs found
Le phonème /r/ en franco-ontarien : réalisations et perceptions
Ali Reguigui inscrit son étude dans le cadre de la phonétique articulatoire et de la sociophonétique, fondée sur les données d’un questionnaire sociolinguistique recueillies auprès de sujets franco-ontariens. Il examine le cas de la consonne roulée alvéolaire voisée /r/ du latin, qui a persévéré en ancien français et moyen français jusqu’au xviie siècle dans les centres urbains, et jusqu’au xviiie siècle en général pour se faire remplacer par la consonne roulée uvulaire voisée, communément qualifiée de grasseyée et marquée comme variante de prestige en France. Au Québec, au début du xxe siècle, c’est le [r] roulé, associé à l’élite intellectuelle, qui était valorisé. Dévalorisée vers le milieu de ce siècle, cette variante est abandonnée par l’élite au profit de la variante grasseyée et elle marque de plus en plus le langage de la classe populaire. Ces perceptions se traduisent par des jugements de valeur ou des clichés sur l’usage de ces variantes. Qu’en est-il de l’usage et de la perception du phonème /r/ chez les Franco-Ontariens, une minorité bilingue qui vit en contact constant avec l’anglais ? Quelles sont leurs réalisations du phonème /r/ et quelles en sont leurs perceptions ? Cette étude apporte des réponses à ces questions
Morphosyntaxe des locutions anatomiques du français laurentien
L’article d’Ali Reguigui traite des expressions anatomiques en français laurentien. Il situe d’emblée la problématique dans le cadre général de la phraséologie, un domaine assez jeune des sciences du langage qui étudie les phénomènes irréguliers du lexique, tout en la reliant par ses applications à la didactique des langues, à la traduction et au traitement automatique du langage. Ainsi s’impose au linguiste de se pencher sur ce phénomène en étudiant ses multiples structures morphosyntaxiques et en éprouvant, à l’aide de divers tests de figement, ses propriétés sémantiques. En fin de parcours, l’analyse permet de constater la grande variabilité du phénomène des points de vues morphosyntaxique et sémantique et sa vacillation sur un continuum entre deux pôles extrêmes allant du figement total à l’absence totale de figement
Phonétique et prosodie de l’emprunt intégral en franco-ontarien
Le but de cette étude est de décrire et d’expliquer le traitement phonétique et prosodique de l’emprunt intégral fait par les Franco-Ontariens à l’anglais dans l’acte de parole. Il y a un nombre important de recherches portant sur la phonétique et la phonologie des emprunts intégrés et sur la manière dont les mots empruntés sont ajustés et reproduits selon les schèmes phonétiques de la langue receveuse. Toutefois, les études portant sur le traitement phonétique et prosodique de l’emprunt intégral en franco-ontarien font défaut. Cette étude se compose de quatre sections : dans la première, nous présenterons notre cadre théorique et un aperçu différentiel des systèmes phonétiques de l’anglais et du français. Nous exposerons ensuite notre problématique et avancerons quelques hypothèses. À la suite de cela, nous présenterons notre enquête et ses résultats et quelques perspectives de recherche
Processus phonétiques et variation vocalique en franco-ontarien : analyse articulatoire
Notre confrère Ali Reguigui poursuit son enquête linguistique sur la composante phonétique du franco-ontarien. Sa première contribution à nos Cahiers a traité des aspects prosodiques de l’emprunt intégral et leur rôle dans la détermination du maintien du système d’une langue. La deuxième a porté sur les diverses manifestations du son [r] en Ontario et leur répartition sociale et géographique. Cette nouvelle contribution prend la forme d’une étude sociophonétique visant à brosser un tableau dynamique du système vocalique du français parlé en Ontario et de sa variation. Elle veut établir si, d’un côté, le franco-ontarien connaît un changement depuis les premières investigations qui lui ont été consacrées durant les années 1960 à 1980 et si, d’un autre côté, une description articulatoire de celui-ci est suffisante tant pour le caractériser que pour déterminer s’il se démarque des autres variétés laurentiennes. L’étude présente des analyses articulatoires des phonèmes vocaliques, en prenant en considération tous les environnements segmentaux possibles, en fonction du sexe, du lieu de résidence et du niveau d’instruction. La tâche des sujets a consisté à prononcer sans lire une liste de mots dans lesquels les voyelles sont réparties en fonction des différents contextes et types syllabiques qu’offre le système de la langue française