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Cartesian and Malebranchian Meditations
In his Méditations chrétiennes et métaphysiques (1683) Malebranche develops a path of reflection in which the self, questioning the origin of its knowledge and volitions, discovers in its interiority that the interlocutor able to answer some of its questions is the divine Word. The self, i.e. the disciple, thus understands that the light illuminating him/her does not coincide with human understanding, but is in fact the Word, the Sagesse éternelle. Through references to the Holy Scriptures and to Augustine, Malebranche constructs a meditative itinerary that differs from the one proposed by Descartes, as it moves from the lumière naturelle in the Cartesian sense, which does not seem to have a divine character, to the lumière of the Word. In the light of these historical-theoretical data, we propose a reconstruction of the role played by interiority and meditation in certain texts by Malebranche, highlighting the moments in which he appropriated the Cartesian heritage and those in which he distanced himself from Descartes’s philosophical paradigm. Both meditative paths reveal a plurality of aspects. The Cartesian path is centred on a subject capable of attaining the truth through a series of operations (the various moments of doubt, the discovery of its own existence, the identification of the author of its being, namely God, and so on), in the course of which the access to truth, as Foucault affirms in L’herméneutique du sujet, is revealed to the subject itself as being made possible in virtue of its own structure as a subject. On the other hand, in the Malebranchian itinerary, characterized by multiple practices (praying, meditating, examination of conscience, vigilance) and by deductive reasoning, it is the discovery (in the second Méditation) of the ‘Master’, the ‘Other’, that turns out to be decisive, entailing a crucial conversion of the subject both on the epistemological and on the ethical level
Umanesimo, scetticismo, società borghese: Horkheimer lettore di Montaigne
In some of his works, Horkheimer investigates the connections between modern philosophy and the historical development of bourgeois society, exposing the contradictions that smoulder at the heart of the bourgeois order. One of the most interesting of these texts is the 1938 essay on Montaigne. This article explores Horkheimer‟s interpretation of Montaigne and of scepticism of the modern age, throwing light upon its precision and fecundity within the sphere of Montaignian studies and underlining, in particular, the convergences and divergences between various ideas of Montaigne and the Protestant reform, points of contact between scepticism and humanism, and the fundamental Horkheimerian distinction between the scepticism of the 16th century and that of his contemporaries
«Prendete i ragionamenti semplici della filosofia». Montaigne e la cura di sé (e degli altri)
A partire da un fortunato volumetto di Antoine Compagnon, Un été avec Montaigne, questo articolo si sofferma su alcuni nodi del pensiero di Michel di Montaigne attorno a cui si costruisce la sua visione della filosofia. In esso si mette in luce che la filosofia, alla luce degli Essais di Montaigne, si declina non come sapere teoretico-astratto ma sul piano etico-pratico. Essa deve formare l’intelletto e i costumi, e dunque l’autonomia morale e intellettuale del soggetto, quale esercizio che va compiuto lungo l’intero arco dell’esistenza individuale. In tal modo è forse possibile cogliere negli Essais un’altra incarnazione del souci de soi indagato da Michel Foucault, inteso non quale prescrizione teorico-astratta, ma come attività concreta e ripetuta, come insieme di obblighi e di esercizi che l’individuo deve mettere in atto, tra i quali il compito di prendere appunti su se stesso nella misura in cui l’atto della scrittura intensifica l’esperienza di sé
L’imagination en mouvement: nature, société et pratique de soi chez Montaigne
Nous présentons une réflexion sur les modulations et emplois qu’offre l’imagination selon Montaigne.
Nous nous proposons de mettre en lumière aussi bien l’enracinement de l’action imaginative dans la
nature que sa fonction dans la pratique de soi et dans la société. Montaigne suggère par des analogies
et des métaphores que l’imagination peut s’apparenter à d’autres activités naturelles comme la culture
des champs et la copulation. Il relève que l’imagination est une force. Elle est une fonction dynamique
de l’homme que celui-ci ne maîtrise pas. Elle produit des changements dans notre corps et modifie
ainsi nos relations sociales. En effet l’imagination est une faculté qui nous met en rapport avec les
autres. C’est par son truchement que les croyances se répandent jusqu’à devenir des coutumes bien
ancrées dans le tissu social. Montaigne à plus forte raison envisage alors une pratique de soi capable
de tempérer le flux des fantasmes de l’esprit
Imagination in Motion: Nature, Society, and the Practice of the Self in Montaigne
Nous présentons une réflexion sur les modulations et emplois qu’offre l’imagination selon Montaigne. Nous nous proposons de mettre en lumière aussi bien l’enracinement de l’action imaginative dans la nature que sa fonction dans la pratique de soi et dans la société. Montaigne suggère par des analogies et des métaphores que l’imagination peut s’apparenter à d’autres activités naturelles comme la culture des champs et la copulation. Il relève que l’imagination est une force. Elle est une fonction dynamique de l’homme que celui-ci ne maîtrise pas. Elle produit des changements dans notre corps et modifie ainsi nos relations sociales. En effet l’imagination est une faculté qui nous met en rapport avec les autres. C’est par son truchement que les croyances se répandent jusqu’à devenir des coutumes bien ancrées dans le tissu social. Montaigne à plus forte raison envisage alors une pratique de soi capable de tempérer le flux des fantasmes de l’esprit.Presentamos una reflexión sobre las modulaciones y posibilidades que ofrece la imaginación según Montaigne. Nos proponemos mostrar tanto el origen de la acción imaginativa en la naturaleza como su función en la práctica de sà mismo y en la sociedad. Montaigne sugiere por medio de analogÃas y metáforas que la imaginación puede parecerse a otras actividades naturales como la agricultura y la copulación. Pone en evidencia que la imaginación es una fuerza. Es una función dinámica del hombre que éste no controla; produce cambios en nuestro cuerpo y en la vida social. En efecto, es una facultad que nos pone en relación con los demás. Por medio de ella las creencias se propagan hasta convertirse en costumbres bien arraigadas en el tejido social. Por ello Montaigne propone una práctica de sà mismo capaz de atemperar el flujo de los fantasmas del espÃritu.The article explores Montaigne’s modulations and uses of imagination. ., stressing both the rooting of imagination in nature and its function in both the care of the self and in society. Montaigne suggests, through analogies and metaphors, that this resembles natural activities such as farming and copulation. He observes that imagination is power. It is a human dynamic function over which we have no control. It produces alterations in our body, thereby modifying our social relations. The imagination is, in fact, a faculty which puts us in touch with others. It is by means of imagination that beliefs spread until they become customs which take root in the fabric of society. Montaigne therefore envisages a form of selfcare capable of moderating the flow of fantasies
Imagination, coutume, pouvoir (XVIe-XVIIe siècles)
This book explores the relationships between imagination and moral-political power, the empire of the imagination in the constitution of the customs in the early modern era. Reading anew certain thinkers of the modern era, it presents current issues, open questions that affect us in the present: how does adherence of an individual to the customs of his country or his nation check into practice? According to what psychic and material processes does it perform? what is the relationship between the force of the imagination, the spread of the imaginative nature of phenomena and the introduction of fashions and customs, particularly those that affect the balance of power
Critique, moquerie et ignorance chez Giordano Bruno
Dans l’Expulsion de la bête triomphante et dans la Cabale du cheval pégaséen, Giordano Bruno dessine les contours d’une réforme philosophique et morale de grande envergure, permettant à l’humanité de s’émanciper de la religion chrétienne, et notamment de la religion chrétienne dans sa forme extrême : le protestantisme de Calvin et de Luther. Bruno fait état d’une crise profonde que traverse l’Europe de la fin du XVIe siècle : une crise religieuse, philosophique, politique, économique et sociale (c’est l’époque des guerres de religions). Comme Bruno l’explique dans l’Expulsion, la cause principale de cette crise réside dans la dissociation, opérée par le Christianisme, entre la nature et la divinité. Cette séparation est accentuée par les protestants, notamment avec la théorie luthérienne de la grâce. Aux yeux de Bruno cette conception favorise l’inactivité, conduit à un désengagement radical dans la connaissance naturelle et dans la pratique éthico-politique. Pour surmonter la crise et pour expulser la « bête triomphante » de la culture européenne, il s’agit d’instituer une nouvelle religion naturelle, calquée sur le modèle de la religion naturelle des égyptiens. Car la vraie religion est la religion naturelle, la religion philosophique qui permet de créer, à partir du lien originaire entre Dieu et la nature, de nouveaux liens de civilisation et de progrès entre les hommes. Il s’agit là de thèmes cruciaux et d’un grand défi adressé à la philosophie et à la théologie. L’enjeu c’est la possibilité de mobiliser la philosophie pour surmonter la crise de son temps : une philosophie nouvelle qui vise à revivifier des traces occultées dans les modèles dominants de la tradition philosophique, c’est-à -dire les courants matérialistes, restés plutôt marginaux (ainsi, l’hétérodoxie de la pensée de Bruno « n’est pas d’abord cryptée, ou secrètement insinuée, mais bien plutôt éclatante, tout en restant prise dans des dispositifs de protection, sans lesquels il leur aurait été impossible de publier leur pensée » ). Dans cette optique, Bruno utilise aussi le mode d’écriture satirique ; il n’hésite pas à se servir du burlesque, du comique, de l’ironie (avec des figures d’amplification, des antiphrases, etc.), d’allusions tacites, citations inavouées et détournées, parodie, équivocité, de la fable, de l’allégorie, de la métaphore, du jeu dialogique, pour tourner en ridicule et critiquer la religion chrétienne. Mais ces dispositifs d’écriture, ces stratégies rhétoriques et la typologie même des textes (comédies, dialogues) des années 80 (du XVIe siècle), que l’on retrouve d’ailleurs largement dans l’ensemble de littérature hétérodoxe de l’époque, contribuent à décoder la spécificité et l’étrangeté de son projet philosophique par rapport aux postures épistémologiques et aux paradigmes culturels dominants (plutôt conservateurs) à son époque – le caractère de ce projet et l’effort que Bruno fait pour l’accomplir sont bien exprimés dans l’image du nageur qui lutte contre le courant impétueux d’un fleuve dans l’Épître explicatoire de l’Expulsion . Ainsi, au sein de ce travail tout à la fois « occulte » et « ouvert », comme Bruno lui-même l’affirme dans un passage fondamental du deuxième dialogue de l’Expulsion , le mode d’écriture satirique possède un lien intime avec les choix théoriques et le projet du Nolain, qui consiste à redécouvrir les pensées hétérodoxes par-delà les commentaires autorisés pour élaborer une critique de la civilisation européenne, car ce sont ces traditions (les matérialistes antiques, David de Dinant, Avicebron) qui permettent de repenser le rapport entre la divinité et la nature dans une optique anti-chrétienne
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