14 research outputs found

    Inde : une transformation agricole est-elle encore possible ?

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    Dans son élan néo-libéral importé d’Occident, l’Inde continue tant bien que mal d’administrer ses transformations. Dans le domaine agricole celui-ci lui ouvre une porte sur la permaculture, lui donnant ainsi l’espoir de voir apparaître une autonomie alimentaire chez les ruraux les plus économiquement délaissés, mais malheureusement pas encore chez les urbains. Ces transformations agricoles, opposées à celles issues du modèle néolibéral encore naissant, sont-elles durablement envisageables ?Following its neoliberal movement, directly inspired by The West, India continues to implement its transformations, as best it can. In the field of agriculture, India has opened the door to Permaculture. Thus, there is hope that the poorest people in rural areas will be able to reach food sovereinty. However this is not true for urban dwellers. The question is, will this revolutionary agricultural proceedure - which is totally opposite to the one used in the budding neoliberal model - manage to catch on in the long term

    Une filière peut en développer une autre : commercialisation des légumes et plantations de théiers dans les Nilgiri (Inde du Sud)

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    Cette intervention examine une interaction dans la filière des légumes européens et de la filière du thé dans des montagnes du sud de l’Inde, les Nilgiri, cette interaction qui passe par un représentant villageois d’un groupe de producteurs de légumes auprès des courtiers-marchands de la plaine. Le nombre relativement important de courtiers-marchands sur le marché de Mettupalaiyam leur impose une stratégie visant à s’assurer des arrivages réguliers de légumes dans leur entrepôt de la plaine. Dans la majorité des cas, les marchands s’assurent ces arrivages en accordant des avances en numéraire sur la production des légumes qu’ils commercialiseront. Ils limitent ainsi directement le fonctionnement de la coopérative marchande régionale. Par conséquent, la majorité des producteurs des montagnes préfèrent commercialiser leurs produits dans les agences privées. Le rôle du représentant villageois prend alors toute son importance. Il s’agit en effet pour ce dernier de préserver la liberté des producteurs qu’il représente, en matière de gestion des avances faites par les marchands. Cela passe bien évidemment par le maintien des relations économiques et sociales avec le courtier marchand, qui n’accorde les avances qu’en fonction de ses résultats commerciaux. Or, la distance spatiale qui sépare les lieux de production du centre de commercialisation favorise la liberté d’action des acteurs de la filière maraîchère. Dans ce contexte, les petits producteurs des Nilgiri ont profité de la montée des cours du thé pour se lancer, grâce aux aides du gouvernement et surtout aux avances en numéraire des courtiers-marchands de la filière des légumes, dans la plantation de théiers. Mais le contexte institutionnel de la filière du thé, qui passe par les fabriques de thé implantées sur les terroirs villageois, a entraîné de nouvelles pratiques de l’espace agricole. Ainsi, une nouvelle organisation des espaces agricoles et des communautés villageoises s’impose aux petits producteurs de la région. Nous sommes alors amené à nous interroger sur les répercussions que ces changements risquent d’entraîner, à la fois dans les relations marchandes au niveau de la commercialisation des légumes, mais aussi, sur l’organisation générale des activités agricoles de la communauté des petits producteurs Badaga que nous étudierons plus parti- culièrement.From one channel to the other : vegetable marketing and tea plantations in the Nilgiri mountains (South India) - This paper focuses on an interaction between the European vegetable channel and the tea channel in the Nilgiri mountains, in the south of India. It involves a village representative who acts as a middleman between a group of vegetable producers and the brokers/wholesalers in the plains. The relatively high number of brokers/wholesalers on the market of Mettupalaiyam forces them to ensure steady vegetable deliveries to their warehouses in the plains. In most cases, the wholesalers ensure the deliveries by granting the producers of the vegetables to be marketed advances in cash. Consequently, the majority of the mountain producers prefer to market their products in private agencies. The role of the village representative becomes much more important here. Indeed, the latter has to protect the freedom of the producers he represents, in terms of management of the advances made by the wholesalers. This, of course, involves maintaining the economical and social relations with the broker/wholesaler, who only grants advances according to his trade results. Yet the spatial distance which separates where the production is done from where the marketing takes place encourages freedom of actions for the actors of the vegetable channel. Within that context, the small producers of the Nilgiri mountains have taken advantage of the rise of the prices of tea to start planting tea plants, thanks to state aid and especially to the advances in cash of the brokers/wholesalers in the vegetable channel. But the institutional context of the tea channel, which includes the tea factories set up in the villages, has led to the evolution of land use. Thus, the small producers of the area have to take up on a new organization of agricultural spaces and village communities. We are here led to wonder about what the impact of these changes might be, both in the vegetable marketing and in the general organization of the agricultural activities of the community of the Badaga smallholders, which we shall especially focus on

    Les transformations socio-spatiales de l’Inde : vers un nouveau virage mondialisé ?

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    Le titre de ce numéro spécial sur l’Inde des Cahiers d’Outre-Mer ne renvoie pas seulement à une réflexion chronologique pour chercher une temporalité dans les transformations que connaît l’Inde actuelle. Il souhaite donner également une certaine amplitude aux thèmes qui vont être abordés et qui inévitablement ne traduiront qu’une faible partie des transformations socio-spatiales que ce pays majeur, concurrent de la Chine, est en train d’accepter, d’aménager, et de négocier de façon synchroniq..

    Chine-Inde : course au développement et impacts socio-environnementaux

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    La Chine et l’Inde sont les deux plus gros « états-baleines » de la planète. Pour ces deux pays, le rattrapage dans la course au développement a profité d’une population considérable et des avantages techniques et scientifiques accumulés dans les sociétés occidentales depuis 50 ans. Le boom urbain est le moteur de la croissance économique qui a engendré notamment une oligarchie et la formation d’une classe moyenne qui consomme et voyage. Mais le fossé se creuse de plus en plus entre riches et pauvres. Une telle mutation s’accompagne d’impacts environnementaux considérables, avec l’exemple des « villages du cancer » en Chine et l’emploi massif des pesticides en Inde. L’efficacité économique de la Chine serait liée en partie à son régime autoritaire alors que l’Inde reste plus tournée vers sa culture malgré la course au profit.China-India : economic mutation and socio-environmental impacts China and India are the two biggest « whales states» of the planet. For these two countries the quick economic development has benefited from a large population and from the technical and scientific discoveries accumulated in Western societies since 50 years. In both countries, the urban boom is the engine of economic growth and has led to the formation of a middle class that consumes and travel, and also to an oligarchy. So the gap is growing between rich and poor. Such a mutation is accompanied by significant environmental impacts, with the examples of « cancer villages» in China and the massive use of pesticides in India. The competition to vital resources is underway as energy and food. The economic efficiency of China is linked to his authoritarian regime while India remains focused on its culture despite the quest of profit

    Dynamiques agricoles dans les monts Nilgiri (Inde) : entre crise économique et promotion de l’environnement

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    Grâce à son climat très arrosé et nettement plus frais que celui des régions environnantes, le haut pays des monts Nilgiri, situé dans les Ghâts Occidentaux à 1 800 m d’altitude, offre des produits agricoles différents de ceux des plaines. Le paysage agraire de ces monts se caractérise par des productions singulières en Inde du Sud. Dans le Sud de l’Inde, les légumes et fruits dits « européens » (comme les pommes de terre, les carottes, les betteraves, les choux et les choux-fleurs, les prunes et les poires) et depuis peu certaines fleurs sont cultivés uniquement dans ces montagnes, et occupent l’espace qui n’est pas cultivé en théiers. Les agriculteurs des Nilgiri ont su bénéficier de cette singularité climatique et les monts Nilgiri étaient considérés comme une région agricole florissante jusque dans les années 1990. À cette époque, la valeur de la production agricole par hectare y était trois fois supérieure à celle de l’État du Tamil Nadu (dans lequel le district des Nilgiri se situe) et six fois supérieure à celle de l’Inde. Présentées par les pouvoirs publics comme un système agricole plus respectueux de l’environnement que le maraîchage, les plantations de théiers ont connu une expansion spatiale importante, avec notamment le soutien de ces derniers. Cependant, depuis 1999, le marché du thé connaît une crise sévère. Aujourd’hui les grandes plantations vendent des parcelles et les petits producteurs de thé souhaitent que les pouvoirs publics fixent un prix minimum pour la vente des feuilles de théier. Le maraîchage est aussi une spéculation de plus en plus risquée en raison du coût croissant des intrants, du fait de l’augmentation de leur prix et de la réduction des subventions publiques sur les engrais chimiques, amorcée au cours des années 1990. Dans ce contexte économique difficile, cet article montre, à travers la dynamique en cours, que dans cette région aussi l’amélioration de la qualité des productions est une manière d’accéder à des marchés plus lucratifs, et que des producteurs commencent à valoriser les spécificités environnementales de cette montagne pour trouver des débouchés sur les marchés de l’agriculture biologique.Agricultural dynamics in the Nilgiri Mountains (India): between economic crisis and environmental specificities development The Nilgiri Mountains highlands, located in the Western Ghats at 1800 m elevation, benefit from a rainier and much fresher climate than the surrounding areas. The agrarian landscape characterized by productions specific to Southern India, present a range of agricultural products different from those of the plains. Vegetables and fruits known as “European” (like potatoes, carrots, beets, cabbages and cauliflowers, plums and pears, for example), and recently certain flowers, are cultivated only in these mountains and occupy the space not planted in tea. Nilgiri farmers took advantage of this climatic pattern. In the 1990’s, the Nilgiri Mountains were still considered as a flourishing agricultural area : at that time, the value of the agricultural production per hectare was three times higher there than in Tamil Nadu State (where the Nilgiri district is located) and six times higher than in India. Public authorities considered tea plantations as an agricultural system more respectful of the environment than truck farming, and supported it and its fast spatial expansion. However, since 1999 the tea market has met a severe crisis. At present, the large plantations are selling land and the small tea producers wish the public authorities fixing a minimum selling price for tea leaves. Truck farming has turned to be an increasingly risky speculation as well, due to inputs increasing costs and reduced public subsidies on chemical fertilizers started in the 1990’s. This paper explains the agricultural dynamics of this area. In the present difficult economic context it highlights that in these mountains also improving the productions quality may be a way to reach more lucrative markets, and some producers attempt to put Nilgiri mountains environmental specificities to advantage in order to find outlets on the organic farming market

    Dynamiques agricoles dans les monts Nilgiri (Inde) : entre crise Ă©conomique et promotion de l'environnement

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    Grâce à son climat très arrosé et nettement plus frais que celui des régions environnantes,le haut pays des monts Nilgiri, situé dans les Ghâts Occidentaux à 1 800 m d’altitude, offre des produits agricoles différents de ceux des plaines. Le paysage agraire de ces monts se caractérise par des productions singulières en Inde du Sud. Dans le Sud de l’Inde, les légumes et fruits dits « européens » (comme les pommes de terre, les carottes, les betteraves, les choux et les choux-fleurs, les prunes et les poires) et depuis peu certaines fleurs sont cultivés uniquement dans ces montagnes, et occupent l’espace qui n’est pas cultivé en théiers. Les agriculteurs des Nilgiri ont su bénéficier de cette singularité climatique et les monts Nilgiri étaient considérés comme une région agricole florissante jusque dans les années 1990. À cette époque, la valeur de la production agricole par hectare y était trois fois supérieure à celle de l’État du Tamil Nadu (dans lequel le district des Nilgiri se situe) et six fois supérieure à celle de l’Inde. Présentées par les pouvoirs publics comme un système agricole plus respectueux de l’environnement que le maraîchage, les plantations de théiers ont connu une expansion spatiale importante, avec notamment le soutien de ces derniers. Cependant, depuis 1999, le marché du thé connaît une crise sévère. Aujourd’hui les grandes plantations vendent des parcelles et les petits producteurs de thé souhaitent que les pouvoirs publics fixent un prix minimum pour la vente des feuilles de théier.Le maraîchage est aussi une spéculation de plus en plus risquée en raison du coût croissant des intrants, du fait de l’augmentation de leur prix et de la réduction des subventions publiques sur les engrais chimiques, amorcée au cours des années 1990. Dans ce contexte économique difficile, cet article montre, à travers la dynamique en cours, que dans cette région aussi l’amélioration de la qualité des productions est une manière d’accéder à des marchés plus lucratifs, et que des producteurs commencent à valoriser les spécificités environnementales de cette montagne pour trouver des débouchés sur les marchés de l’agriculture biologique

    Les transformations socio-spatiales de l’Inde : vers un nouveau virage mondialisé ? (I)

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    Le titre de ce numéro spécial sur l’Inde des Cahiers d’Outre-Mer ne renvoie pas seulement à une réflexion chronologique pour chercher une temporalité dans les transformations que connaît l’Inde actuelle. Il souhaite donner également une certaine amplitude aux thèmes qui vont être abordés et qui inévitablement ne traduiront qu’une faible partie des transformations socio-spatiales que ce pays majeur, concurrent de la Chine, est en train d’accepter, d’aménager, et de négocier de façon synchronique, dans le nouveau virage que la mondialisation lui fait prendre. Cependant, malgré la course à la croissance économique, la magie de l’Inde continue d’opérer, non plus dans l’obscurité de la colonisation britannique, mais dans celle de la mondialisation qui colonise de plus en plus la vie quotidienne et l’espace vécu des populations urbaines et rurales. Pour beaucoup, cette profondeur historique toujours présente restera un grand mystère construit près de six siècles avant l’ère chrétienne. De nombreux événements ont auparavant amorcé des transformations, mais la colonisation britannique, suivie de la mondialisation ont très récemment formé deux vagues de destructions sociale et environnementale, dont l’intérêt premier est de faire des profits financiers. [En savoir +

    Les transformations socio-spatiales de l’Inde : vers un nouveau virage mondialisé ? (II)

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    Le titre de ce numéro spécial sur l’Inde des Cahiers d’Outre-Mer ne renvoie pas seulement à une réflexion chronologique pour chercher une temporalité dans les transformations que connaît l’Inde actuelle. Il souhaite donner également une certaine amplitude aux thèmes qui vont être abordés et qui inévitablement ne traduiront qu’une faible partie des transformations socio-spatiales que ce pays majeur, concurrent de la Chine, est en train d’accepter, d’aménager, et de négocier de façon synchronique, dans le nouveau virage que la mondialisation lui fait prendre. Cependant, malgré la course à la croissance économique, la magie de l’Inde continue d’opérer, non plus dans l’obscurité de la colonisation britannique, mais dans celle de la mondialisation qui colonise de plus en plus la vie quotidienne et l’espace vécu des populations urbaines et rurales. Pour beaucoup, cette profondeur historique toujours présente restera un grand mystère construit près de six siècles avant l’ère chrétienne. De nombreux événements ont auparavant amorcé des transformations, mais la colonisation britannique, suivie de la mondialisation ont très récemment formé deux vagues de destructions sociale et environnementale, dont l’intérêt premier est de faire des profits financiers. [En savoir
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