76. Un manifeste démocratique

Pendant que diverses forces d’opposition — dont le Parti libéral, le mouvement syndical, la revue Cité libre — poursuivent leur lutte contre le régime Duplessis, Pierre Elliott Trudeau continue à développer une pensée politique qui s’alimente à deux grandes sources : un antinationalisme résolu (voir son texte dans La grève de l’amiante, 1956, et la critique d’André Laurendeau, texte 72) et le libéralisme politique d’inspiration anglo-américaine. À ses yeux, le nationalisme conservateur et clérical a longtemps bloqué la modernisation normale de la société québécoise et le régime de Duplessis consolide par son inaction ce blocage. En outre, pour Pierre Elliott Trudeau, la démocratie est encore faiblement enracinée dans la société québécoise : les Canadiens français, répète-t-il, « forment peut-être le seul peuple connu de l’histoire qui jouisse de la liberté démocratique sans en avoir conquis les avantages de haute lutte ». L’État provincial sert d’abord des intérêts particuliers : intérêts de la finance et intérêts du clergé. Pierre Elliott Trudeau propose donc le ralliement de tous les réformistes, de tous les opposants au gouvernement de Maurice Duplessis, autour d’un « objectif minimum » : restaurer résolument la démocratie et mettre le gouvernement au service de l’ensemble de la société. Une fois cela réalisé, des réformes plus ambitieuses (comme celles proposées dans le Manifeste des Unions industrielles, voir le texte 70) pourront être entreprises, dont Pierre Elliott Trudeau reconnaît l’importance et l’urgence. Mais, selon lui, il faut d’abord tendre à une vraie démocratie, par-delà le nationalisme et les intérêts particuliers. Sur la pensée politique de Pierre Elliott Trudeau, voir son ouvrage Le fédéralisme et la société canadienne-française, Montréal, HMH, 1967, et, en particulier, « De quelques obstacles à la démocratie au Québec », p. 105-128

Letter - Prime Minister Pierre Elliott Trudeau to Donald Ziraldo

A letter from Prime Minister Pierre Elliott Trudeau to Donald Ziraldo, dated 19 December, 1983. Trudeau had visited the Inniskillin winery the same year and remarks on the conversation they shared. Also a thank you note for a bottle of wine from Ziraldo for the holidays

La fin de vie - soins palliatifs et euthanasie - en droit belge. Situation actuelle et perspectives

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