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Les Prud'hommes pĂȘcheurs en MĂ©diterranĂ©e
La magistrature et la justice avec elle, gĂ©nĂšre depuis plusieurs annĂ©es une littĂ©rature abondante. De la presse quotidienne aux essais les plus savants, les difficultĂ©s de lâinstitution judiciaire, autant que ses dĂ©fauts, nourrissent une interrogation oĂč la magistrature, comme objet dâĂ©tude, occupe une bonne place. On sâinquiĂšte de sa responsabilitĂ©: on veut connaĂźtre ses opinions. On suppose son pouvoir, ou on dĂ©plore quâelle nâen ait aucun. Chaque fois, le singulier sâimpose et dĂ©signe un âcorps de magistratsâ dotĂ©, par la magie Ă©vocatrice de lâunitĂ© supposĂ©e, dâune puissance et dâune majestĂ© que la justice entretient visiblement jusque dans ses temples et ses atours. Un singulier qui rĂ©sonne plus fort encore lorsquâil sâagit de lâopposer, tels deux blocs antagonistes, au pouvoir politique. Monde judiciaire, ordre judiciaire, autoritĂ© ou pouvoir judiciaire : la conflictualitĂ© qui marque les rapports entre âleâ pouvoir juridictionnel et âleâ politique sâembarrasse rarement des nuances constitutives du corps divers de la magistrature.
Pourtant, lâunitĂ© doit-elle suivre ce singulier dâusage? A lâimage dâun monde complexe, la magistrature est bien traversĂ©e de divisions sociales et dâune pluralitĂ© de reprĂ©sentations et dâhabitudes mentales. La variĂ©tĂ© des statuts et ses membres, les blocages hiĂ©rarchiques â propres au moins Ă tout systĂšme administratif â les rĂ©sistances entre magistrats supĂ©rieurs et infĂ©rieurs, les conflits de compĂ©tence ou de juridiction, les rivalitĂ©s entre âleâ siĂšge et âleâ parquet, lâĂ©clatement des ordres juridictionnels, le pluralisme syndical, les parcours politiques individuels: toute invite Ă se mĂ©fier dâun singulier forcĂ©ment trompeur, porteur de reprĂ©sentations conventionnelles, et Ă explorer, en complĂ©ment, les diversitĂ©s de la magistrature.Dans un contexte marquĂ© par le regain de tensions entre les politique et âleâ juge, lâhistorien peut alors proposer une interrogation sur les formes et le contenu de ces conflits Ă partir de lâhypothĂšse des dĂ©sunions internes d âun corps excessivement prĂ©sentĂ© dans sa capacitĂ© dâunion. A partir du cas de la France et de lâItalie, oĂč lâhistoire de la justice autant que son actualitĂ© sont marquĂ©es par des conflits ouverts et assumĂ©s par les deux pouvoirs, avec les exemples de lâEspagne et de la Suisse Ă©galement, le livre explore la piste des dĂ©sunions de la magistrature comme Ă©lĂ©ment Ă©clairant dâune conflictualitĂ© ancienne aux formes et acteurs trĂšs variĂ©
Les Prud'hommes pĂȘcheurs en MĂ©diterranĂ©e
La magistrature et la justice avec elle, gĂ©nĂšre depuis plusieurs annĂ©es une littĂ©rature abondante. De la presse quotidienne aux essais les plus savants, les difficultĂ©s de lâinstitution judiciaire, autant que ses dĂ©fauts, nourrissent une interrogation oĂč la magistrature, comme objet dâĂ©tude, occupe une bonne place. On sâinquiĂšte de sa responsabilitĂ©: on veut connaĂźtre ses opinions. On suppose son pouvoir, ou on dĂ©plore quâelle nâen ait aucun. Chaque fois, le singulier sâimpose et dĂ©signe un âcorps de magistratsâ dotĂ©, par la magie Ă©vocatrice de lâunitĂ© supposĂ©e, dâune puissance et dâune majestĂ© que la justice entretient visiblement jusque dans ses temples et ses atours. Un singulier qui rĂ©sonne plus fort encore lorsquâil sâagit de lâopposer, tels deux blocs antagonistes, au pouvoir politique. Monde judiciaire, ordre judiciaire, autoritĂ© ou pouvoir judiciaire : la conflictualitĂ© qui marque les rapports entre âleâ pouvoir juridictionnel et âleâ politique sâembarrasse rarement des nuances constitutives du corps divers de la magistrature.
Pourtant, lâunitĂ© doit-elle suivre ce singulier dâusage? A lâimage dâun monde complexe, la magistrature est bien traversĂ©e de divisions sociales et dâune pluralitĂ© de reprĂ©sentations et dâhabitudes mentales. La variĂ©tĂ© des statuts et ses membres, les blocages hiĂ©rarchiques â propres au moins Ă tout systĂšme administratif â les rĂ©sistances entre magistrats supĂ©rieurs et infĂ©rieurs, les conflits de compĂ©tence ou de juridiction, les rivalitĂ©s entre âleâ siĂšge et âleâ parquet, lâĂ©clatement des ordres juridictionnels, le pluralisme syndical, les parcours politiques individuels: toute invite Ă se mĂ©fier dâun singulier forcĂ©ment trompeur, porteur de reprĂ©sentations conventionnelles, et Ă explorer, en complĂ©ment, les diversitĂ©s de la magistrature.Dans un contexte marquĂ© par le regain de tensions entre les politique et âleâ juge, lâhistorien peut alors proposer une interrogation sur les formes et le contenu de ces conflits Ă partir de lâhypothĂšse des dĂ©sunions internes d âun corps excessivement prĂ©sentĂ© dans sa capacitĂ© dâunion. A partir du cas de la France et de lâItalie, oĂč lâhistoire de la justice autant que son actualitĂ© sont marquĂ©es par des conflits ouverts et assumĂ©s par les deux pouvoirs, avec les exemples de lâEspagne et de la Suisse Ă©galement, le livre explore la piste des dĂ©sunions de la magistrature comme Ă©lĂ©ment Ă©clairant dâune conflictualitĂ© ancienne aux formes et acteurs trĂšs variĂ©
Les prudâhommes pĂȘcheurs en MĂ©diterranĂ©e
La prudâhomie est une curiositĂ© de la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne : classĂ© vingt-et-uniĂšme beautĂ© de Martigues, dĂ©corĂ©e par Jean Cocteau Ă Villefranche-sur-Mer, son « tribunal de pĂȘche » a Ă©tĂ© aussi immortalisĂ© par un tableau de Jean Dufy Ă la Ciotat et dans un roman dâEugĂšne Sue. Au-delĂ de lâanecdotique, les patrons pĂȘcheurs de la MĂ©diterranĂ©e sont des juges qui exercent leurs fonctions dans le cadre de notre organisation judiciaire aux cĂŽtĂ©s dâautres juges non professionnels, comme les juges cons..
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